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Une radio, un pendentif et une tablette de chocolat. de TheMizuHanta



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Informations

» Auteur : TheMizuHanta - Voir le profil
» Créé le 14/06/2013 à 19:24
» Dernière mise à jour le 30/11/2014 à 17:40

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Chapitre 7: Une course bien pénible.
Appartement de Rode : 14h23

- Putain j'ai jamais vu un temps pareil...

Je regarde par la fenêtre, beaucoup de pluie tombe sur la ville où nous habitons. Ce mois d'octobre est connu pour ses longues averses répétitives, comme me l'avait apprit mon maître. Le ciel mélange différentes teintes de blanc, de gris ainsi que de noir pour former un ciel menaçant. Nous sommes restés à la maison car nous sommes dimanche, le jour du repos. Rode ne vas donc pas à l'école avec moi, j'aime bien ces jours là, car nous passons plus de temps ensemble. Malheureusement, le temps nous empêche d'aller jouer dehors, ou encore de nous entraîner. Mais au moins, je suis à coté de lui, et ça me rassure. Il alla tranquillement dans la cuisine prendre une pomme ainsi qu'un couteau, ça lui permet de calmer et de réfléchir comme il dit. Il la découpa en quartiers et me tendis un morceau, je le mangeais tranquillement. Il restait immobile, et fixait le vide, comme si il y avait quelque chose devant nous, devant ce canapé marron.

Appartement de Rode : 14h35

- Rody, vient ici mon choupinet...

Cette voix était faible, et quelques fois entrecoupée de toussotements. C'était Jeanne, et elle n'était pas en très grande forme. Rode se leva du canapé et me demanda :

- Reste ici, je reviens...

Il se dirigea vers sa chambre, je n'y suis jamais allé pour ma part, Rode me l'avait formellement interdit, alors j'obéissais. Malgré tout, je me mis à tendre l'oreille pour savoir de quoi ils parlaient :

- Rody mon chou, *tousse* faut que t'ailles à la pharmacie pour *tousse tousse* me chercher des médocs...
- Mais maman, il pleut comme un Ecremeuh qui pisse dehors !
- Fais pas chier chéri sil te plaît, va me chercher de quoi stopper ça et *tousse* prend mon fric...

Il sortit ensuite de la pièce avec quelques pièces en argent dans la main, mis un manteau jaune et me demanda de le suivre. Je le suivis donc dans les escaliers pour enfin sortir dehors.

Rues d'Unionpolis : 14h47

Nous voilà dans les rues de cette grande ville, je la connais car Rode m'a apprit à connaître cet endroit. Je connais aussi à peu près la région dans laquelle nous vivons. La région de Sinnoh est assez grande, et le nom de toutes les villes environnantes m'échappent encore, mais Rode me dit que ce n'est pas grave, qu'il les connaît par cœur. Nous avons aussi arpenté ensemble les routes 209 et 212, car il m'a dit qu'un jour, nous voyagerons ensemble à travers toute la région, je devais donc me préparer. On évitait un maximum les gens quand nous traversions les routes, car mon maître m'avait dit que c'étaient des dresseur, et que je serais forcée de me battre si ils nous voyaient. Je continuais mon entraînement, car je devais m'endurcir pour pouvoir le protéger.
J'étais maintenant proche de lui pour me protéger de la pluie. Peu de gens sont dehors, et ils sont tous en train de courir dans le but de trouver un abri. Nous avancions d'une marche rapide, afin de ne pas attraper froid. Quelques bourrasques de vent nous fouettaient le visage, des journaux et des feuilles d'arbre volaient. Certains Pokémons sauvages qui d'habitude évitent la civilisation, profitent du fait que tout le monde soit chez soi pour fouiller les poubelles. Ils s'enfuient dès qu'ils remarquent une présence humaine, comme celle de mon maître. Ils ont peur de lui, je me dis que c'est dommage, car je trouve que vivre avec un humain est une magnifique chose. J'ai besoin de lui et il a besoin de moi, nous sommes liés grâce à un respect mutuel très fort. Si je devais choisir entre vivre la liberté ou la compagnie, je répondrais par la deuxième réponse sans hésiter, de toute façon, je suis maintenant prête pour passer ma vie à ses côtés. Je passerais ma vie à ses côtés, je me battrais pour le protéger, car je sais qu'il ferait la même chose pour moi. Je me dois d'avoir confiance en lui, sinon je sais que je finirais par me retrouver seule encore une fois, et je quitterais la seule personne qui m'ait tendu la main. Et je ne saurais pas ce que deviendrait ma vie. Car je suis un Pokémon et il est mon dresseur.

Rues d'Unionpolis : 15h06

Nous sommes bientôt arrivés à destination. D'après ce que j'avais entendu, nous cherchions des médicaments pour Jeanne car son état était préoccupant. Alors que j'aperçus une croix verte lumineuse, je remarquais une présence derrière moi, je sentais quelque chose de malsain. Je me suis retournée afin de voir si ce n'était que le fruit de mon imagination, je vis quelqu'un vêtu d'un pull blanc avec une capuche sur la tête qui empêchait de voir son visage. Mon maître me rappela rapidement à l'ordre :

- Ne te retourne surtout pas... Fais comme si tu ne l'avais pas vu.

Je fis rapidement ce qu'il m'avait demandé, le connaissait il ? En tout cas, cette personne qui m'est inconnue ne m'inspire pas confiance. Rode regardait tout de même devant lui, malgré le fait que quelqu'un qui inspire une sensation de malaise nous suive.

- Ecoute moi attentivement. Je vais tourner dans la ruelle d'à côté, afin d'être sûr que ce soit moi qu'il vise. Toi, tu vas changer de trottoir dès que je te le demanderais. Je risque de devoir me battre contre ce gars, je vais donc te demander de n'intervenir en aucun cas. Tu me le promets ?

Que venait il de me demander ? Il voulait que je le laisse seul face à une personne que ne nous connaissons pas, et qu'en plus il me demande de le laisser seul quelque soit l'issue du combat qui pourrait arriver ? Malgré le fait que je lui fasse confiance, je ne pouvais pas promettre une pareille chose. Je sais que mon maître est fort, mais si jamais son adversaire l'était plus, je ne pourrais pas le regarder se faire frapper sans rien faire. Il est la seule personne qui m'est cher, je ne peux pas le laisser seul face à un probable danger.

- Promet le s'il te plaît...

Malgré le fait que je sois totalement contre cette idée, c'est mon maître qui m'a demandé de rester à l'écart. Je ne pouvais pas lui désobéir, c'est alors avec un pincement au cœur que je hochais la tête, afin de prouver mon consentement. Il fit le même geste afin de me remercier, nous dépassâmes le magasin où nous voulions aller.

Rues d'Unionpolis : 15h12

Il me demanda de changer de trottoir, je le vis s'enfoncer dans une ruelle sombre, où un Linéon s'enfuyait des poubelles, apeuré par la présence d'un humain. Je m'arrêtais au bord de l'autre trottoir, en face de cette ruelle où je pouvais à peine le distinguer. L'homme qui nous suivait tourna dans la même ruelle, c'était mon maître que cette personne suivait. Rode se mit à courir vers l'homme vêtu de blanc, sauta pour lui donner un coup de pied au torse. Son adversaire n'avait pas prévu ce mouvement, il se le prit de plein fouet, et tomba sur le dos. Il s'approcha de l'homme a terre afin d'essayer de lui retirer sa capuche, mais ce dernier lui prit le bras et lui décrocha une droite sur la tempe. Il se releva rapidement et essaya de donner un autre coup de poing à mon maître, mais il rata son coup, il esquiva son attaque en se penchant sur le côté et répliqua avec un coup au ventre. L'homme en blanc se pencha en avant et en se tenant les côtes, le coup porté par Rode était assez efficace pour le neutraliser momentanément, il s'avança lentement vers lui en se tenant la mâchoire et lui donna un coup de pied sur la tempe, l'homme en blanc tomba sans faire de bruit.
Il ne bougeait plus, Rode l'avait battu, j'étais maintenant rassurée de voir qu'il s'en était bien sortit. J'allais me mettre à le rejoindre quand je vis que le combat n'était pas terminé. Un homme beaucoup plus grand, dépourvu de cheveux et vêtu d'une veste en cuir, prit part à la bataille. Il s'attaqua directement à mon maître, avec un bâton gris et brillant à la main, il lui donna un grand coup dans le ventre. Il tomba à terre, en se tenant le ventre. Il fallait que j'intervienne ! Sauf qu'au milieu de ma route, je me souvins de ma promesse. Je lui avais promis que je n'interviendrais en aucun cas, quoi qu'il lui arrive. Je fus alors forcée à le regarder, le regarder se faire frapper au sol par le grand homme ainsi que l'autre à la veste blanche. Il s'était relevé, et son pull blanc était maculé de sang, le sien ou celui de Rode ? Je ne sais pas, en tout cas, je ne peux plus supporter cette vue. Des gouttes de pluie roulaient sur mes joues. Non, ce sont des larmes, comme il me l'a apprit. Je n'arrive plus à regarder cet atroce spectacle, je m'adossais contre le mur, m'assit, et me mis à pleurer.

Rues d'Unionpolis : 15h34

- Viens, on a autre chose à foutre...

Les deux personnes qui étaient responsables de la souffrance de mon maître quittèrent la ruelle. Ils s'en allèrent avec un air satisfait sur leur visage. Je me précipitais vers lui, les larmes aux yeux.
Il était recroquevillé, il se protégeait encore le visage avec ses avants bras. Une mare de sang s'étendait sous ses coudes, il tremblait de douleur. Je m'approchais doucement de lui, le voir dans cet état me déchirait le cœur, moi qui m'étais fais la promesse de le protéger à tout prix, je ne pouvais que m'en vouloir de l'avoir laissé seul.

- T'as pas à te sentir coupable...

Je voyais maintenant les yeux de Rode, ses yeux verts qui brillent dans la pénombre de la ruelle, il me fixait d'un air désolé. Il respirait difficilement et essayait à plusieurs reprises de se relever, mais à chaque fois ses bras le lâchaient pour qu'il se retrouve encore une fois au sol. Il arrivait aussi qu'il se mette à cracher par terre, du sang se mélangeait à sa salive. Je me mis à l'épauler pour l'aider dans sa tâche extrêmement difficile.
Ca y est, je vois enfin mon maître debout, il est accoudé à une poubelle, et avait toujours du mal à respirer. Du sang coulait du coin de sa bouche et de son nez, il s'essuya le visage avec le revers de la manche. Il marcha en titubant vers la rue principale, il manqua une fois de tomber sur le coté, et se plaqua le dos contre le mur, avec une grimace de douleur sur le visage. Nous sommes enfin sortis de cet endroit, nous sommes sur le point d'aller vers la pharmacie, quand Rode se mit à fouiller ses poches, avec un air terrifié :

- La thune, ces salauds m'ont prit la thune !

Ces personnes nous ont suivit, ont battu mon maître pour lui prendre son argent. J'aurais pu empêcher tout ça si seulement je l'avais aidé, je me demanderais pourquoi ai je tenu cette promesse pendant longtemps.

- Putain de merde !

Mon maître était en train de donner des coups de pieds dans une des poubelles de la ruelle, je sentais de sa part de la colère. Une énorme vague de colère émanait de lui, je me mis à reculer car je commençais à avoir peur de lui, ses yeux étaient redevenus marron. Le marron qui l'avait fait sombrer dans la folie lors de notre premier jour ensemble. Je m'éloignais de lui, je ne pouvais rien faire pour le sortir de sa folie, il fallait tout de même que je trouve une solution. Ce fut un simple stand qui me donna une idée.

Rues d'Unionpolis : 15h53

De l'autre coté de la rue se trouvait un stand, où étaient posées plusieurs pyramides de fruits, des melons, des oranges, ainsi que des pommes. Je me demandais pourquoi un tel stand se trouvait ici, dans la rue, sous la pluie. Mais ce n'était qu'un détail, je savais maintenant ce que je devais faire. Je m'approchais de la roulotte, un homme était sur une chaise, il avait les bras croisés et dormait. La pile de pommes était devant mes yeux, je pris celle qui était au sommet. Je me mis à courir vers mon maître, il fallait à tout prix l'apaiser, et ce fruit pourrait rendre ses yeux verts, encore une fois.
Il s'était maintenant arrêté de frapper la poubelle, il était essoufflé et posait ses mains sur le couvercle. Ses yeux étaient toujours marron et la colère se dessinait toujours sur son visage. C'était le moment, je m'approchais doucement de lui, afin de ne pas le surprendre et me prendre un coup. Je lui tendis la pomme avec un petit sourire, toujours un peu gênée par son regard marron. Il fronçait les sourcils, il me fixait d'un air interrogateur, il devait se demander où avais je trouvé cette pomme, mais cela n'est pas grave, son bien être passe avant tout. Il sortit lentement de la ruelle, toujours blessé de ce combat inégal. Il regarda aux alentours et vit la roulotte, celle où j'avais pris la pomme. Il avait un visage surprit, les yeux grands ouverts et la bouche entrouverte. Il se tourna lentement vers moi, il posa son regard vers moi. Je lui tendis une deuxième fois la pomme que j'avais toujours dans les mains, allez, prends la ! Elle est pour toi ! Sauf qu'il n'était pas intéressé par la pomme, il fixait son regard semblable à celui de la folie sur moi. Il avait maintenant les sourcils froncés, pas de surprise, mais de colère. Pourquoi me regarder comme ça ? Prends cette pomme et abandonne cet esprit malsain, abandonne ces yeux marron et trouvons ensemble une solution ! Mais il ne me lâchait pas du regard, il fit doucement échapper ces mots de ses lèvres tremblantes :

- Qu'as tu fait...

Il commençait à me regarder durement, avec un regard accusateur. Je ne pouvais plus supporter son regard, je me mis à baisser les yeux. Je ne comprenais toujours pas pourquoi il me fixait comme ça. J'étais maintenant mal à l'aise, le poids de ses yeux marron était trop lourd à porter. J'essayais tant bien que mal de trouver la raison pour laquelle il me fixait de cette façon. Ce fut une étrange voix qui me tirait de mes pensées :

- Anna.

Une sensation étrange me parcourait le corps, quelque chose que je n'arrivais pas à comprendre. Je ne reconnaissais pas cette voix, celle la n'était pas celle de mon maître. Et pourtant, la direction, l'intensité du son me permettait de penser que la source de cette voix était bel et bien devant moi. Cette voix avait quelque chose de spécial, on pensait que l'interlocuteur n'avait aucune émotion. On ne sentait ni colère, tristesse ou joie, elle était dépourvue de toute couleur. Je levais la tête pour voir qui était alors devant moi. Mon maître était toujours devant moi, ou plutôt le corps de mon maître, car je ne reconnaissais pas son visage, je ne reconnaissais pas ses yeux, ils étaient devenus rouges.

Rues d'Unionpolis : 16h01

Il était devant moi, ses yeux étaient rouges, ils avaient le rouge du sang coulant de la plaie ouverte. Rode, non, cette personne qui lui ressemble était de profil, sa main droite était levée derrière lui. Il s'apprêtait à me frapper, il fallait que je réagisse ! Eviter l'attaque ou la contrer avec une des mes nombreuses capacités. Mais je ne pouvais contre attaquer, cette personne ressemblait trop à mon maître, il ne me restait plus que tenter une esquive. Je dus vite abandonner cette possibilité aussi, car mes jambes ne répondaient plus, ses yeux rouge sang m'avaient paralysé. Je vis la main descendre lentement vers moi, sa paume me fouetta le visage d'une force extrême. La pomme avait failli m'échapper des mains, mais je serrais le poing afin de ne pas la laisser tomber par terre, mes membres avaient repris leurs capacités. Je me mis à tourner la tête vers lui. Pourquoi m'avait il frappé ? Je suis son Pokémon, aucun dresseur au monde ne devrait lever la main face à son partenaire !
Il continuait de me fixer, mais ses yeux étaient redevenus verts, ils étaient tout de même d'un vert extrêmement foncé. Son regard était encore dur envers moi, pourquoi m'avait il frappé ? Je me mis à froncer les sourcils, il n'avait pas le droit de me frapper ! Il laissa échapper de ses lèvres :

- Tu devrais avoir honte...

Je me mis à le regarder d'un air interloqué, pourquoi m'avait il dit ça ? Avais je fait mal de vouloir le faire sortir de sa folie ? Il ne m'avait pas laissé le temps de réfléchir à une probable raison, il m'attrapa violemment le poignet et m'emmena vers le stand où j'avais pris la pomme. Il m'arracha ensuite le fruit des mains et le reposa au sommet de la pyramide. Pourquoi ne la mangeait il pas ? Il pointa une petite planche qui était fixée à coté de la roulotte du doigt. Il y avait quelque chose d'écrit dessus, je me mis à me concentrer afin d'essayer de déchiffrer ce qui était écrit. Après avoir lu le panneau, je compris enfin pourquoi il avait réagit comme ça, j'avais compris mon erreur. Il y avait écrit sur cette pancarte « 50 Pokédollards le melon, 20 Pokédollards l'orange ou la pomme ». Je revis le jour où, dans sa chambre, il m'apprit l'une des règles à ne surtout pas transgresser :

- ''Dans notre monde, tout ce qui existe ici a un prix, quand on veut par exemple une banane, il faut donner quelque chose qui est d'une rareté équivalente à la banane, une orange par exemple. Dans le monde civilisé comme le nôtre, l'échange a été oublié, on a créé l'argent. Chaque objet a maintenant une somme qu'il faut payer avec de l'argent afin de pouvoir l'obtenir. Prendre quelque chose sans faire un échange équivalent s'appelle le vol, et c'est un crime. Tu ne dois jamais voler, en aucun cas !''

En lisant ce panneau, je comprenais que je venais de violer une des règles que m'avait apprit mon maître. Je me sentais idiote, je voulais le bien de mon maître, et ne faisait pas attention aux conséquences de mes actes. Je le regardais, d'un air désolé, il ne faisait plus attention à moi, allait il m'abandonner ? Il regardait autour de lui, et se mit à marcher dans une direction. Je le suivais, mais en restant le plus discret possible, il entra dans un magasin après m'avoir fermement demandé de rester devant la porte. Un homme aux cheveux gris et ayant probablement la cinquantaine était derrière un comptoir, le coude sur la table et la tête sur le poing. Mon maître retira de son poignet un bracelet en argent sans dire un mot, je reconnu rapidement cet objet. C'était le bracelet que mon maître avait reçu comme cadeau de la part d'un des ses cousins éloignés, pourquoi l'avait il posé maintenant sur ce comptoir ? Le vieil homme regarda l'objet, puis le visage de mon maître, qui restait toujours inexpressif, et lâcha sur sa table quelques pièces en argent. Rode les mit dans sa poche et l'homme en face de lui fit de même avec son bracelet. Il sortit du magasin en disant quelque chose à l'homme aux cheveux gris, puis me dit en étant sur le chemin de la pharmacie avec une larme sur la joue:

- Allez viens, maman a besoin de ses médicaments...

Appartement de Rode : 17h23

- Je suis rentré maman !

Rode retira son manteau jaune et alla dans la chambre de Jeanne avec les petites boîtes colorées qu'il avait acheté dans la pharmacie. Je restais debout dans le couloir, à attendre. Je me sentais mal, je me sentais coupable, j'avais piétiné l'une des règles que je m'étais promise de respecter. Je n'entendais pas la voix de Jeanne, elle devait être en train de dormir. Mon maître sortit de la chambre, et me fixait, toujours d'un air inexpressif. J'avais maintenant la tête baissée, je ne voulais pas qu'il me voie comme ça. Il s'agenouilla devant moi et me prit dans ses bras, en me murmurant :

- Tu peux pleurer Anna... Je suis désolé...

J'essayais tant bien que mal de retenir mes larmes, elles roulaient tout de même sur mes joues, ma respiration devenait de plus en plus difficile. Je me mis enfin à pleurer.