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Orgue Pourpre [One-Shot] de NavyBluePhoenix



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» Auteur : NavyBluePhoenix - Voir le profil
» Créé le 05/12/2012 à 22:59
» Dernière mise à jour le 05/12/2012 à 22:59

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Lights will guide you home, and ignite your bones
Si vous regardez là-haut, au-delà de tout, au-delà de ce que vous pouvez observer depuis le sol, vous verriez tout un univers, nouveau. C'est là-haut que tout se passe, c'est là-haut qu'on peut comprendre ce que serait un réel bonheur.
Au dessus des nuages, on danse. Dans un ballet somptueux et harmonieux, des Pokémon de toutes parts se rencontrent, et entrent, sans la moindre communication, dans une danse synchronisée, échangée, partagée, parfois amoureuse, amicale, haineuse. Car ici, les Pokémon s'expriment par le mouvement, par la liberté de bouger et de fendre les cieux. C'est ainsi qu'ils calment leurs ardeurs, c'est ainsi que les Pokémon volant parviennent à adoucir les moeurs entre eux.
Parce que les Pokémon ne cherchent, ensemble, que la tranquillité, la quiétude. Ils aiment sourire, ils aiment profiter des aléas de la vie, de ses surprises. et ainsi, ils n'ont plus peur de mourir, parce qu'ils ont su jouir des plaisirs de leur longue vie, en laissant la peine de côté, en l'abandonnant. Pour nous, humains, cela semble impossible.
Nous sommes des êtres qui ressentent, fortement, et qui tiennent toujours à laisser éclater ces feux qui les alimentent, qu'ils soient faits d'amour, de détestation, de tristesse, de passion. Contrairement à eux, les Pokémon ont juste su les canaliser, parce qu'ils sont habitués à canaliser une grande quantité d'énergie.
Si ce n'était pas le cas, les Émolga disjoncteraient, et toutes les forêts seraient détruites par des meutes de Dracaufeu.
Mais seuls les Pokémon pouvant atteindre les cieux ont réussi à trouver cette paix. Parce que l'Homme ne peut atteindre cet endroit, trop invisible, trop inattendu, insoupçonné.

Pour vous montrer, concentrons-nous sur quelques-unes de ces histoires...

Vaututrice est mauvaise. Elle n'aime pas les Pokémon, n'aime pas les humains, et espère un jour pouvoir fuir tout ce monde. Mais au fond, elle sait qu'elle ne peut pas. Et elle va chercher celui qu'elle hait, celui qu'elle ne pourra jamais regarder sans que ses yeux s'injectent vivement de sang. Et pourtant, tous les mois, elle vole vers ce Togekiss, et monte avec lui. Alors, ils se fixent, et dansent, durant de nombreuses heures, sans faire attention, sans jamais céder dans le regard. Et ainsi, ils abandonnent toute la haine qu'ils peuvent mutuellement ressentir. Le fond pacifique de Togekiss l'empêche de ressentir cela avec une violence telle que celle de Vaututrice. Mais, c'est dans un sentiment de compassion, et dans une volonté d'aider l'Autre qu'il aide Vaututrice à évacuer tous ces sentiments rongeants et destructeurs. Et, même si elle sait le haïr cordialement, elle est reconnaissante, le temps de cette danse, à Togekiss de l'aider à abandonner la rancoeur.
Et Togekiss conserve son sourire, reposant et empathique.
Et Vaututrice conserve son visage figé, ridé par cette moue permanente qu'il connaît.

Chaque année, Drattak, Altaria et Libégon se rejoignent, pour représenter les trois dragons d'Hoenn. Puis, dans un mouvement synchrone, ils lancent leur Lance-Flamme, et incendient les nuages. Les cieux deviennent alors, l'espace de quelques minutes, bleu et rouge, violet, magenta. Et ils montrent leur puissance, et entament la même chorégraphie, avant de repartir vers leurs domaines respectifs.

Tous les ans, deux Pokémon viennent se joindre aux autres. Ils viennent, et fendent les airs, dans une symétrie parfaite, devant les yeux émerveillés des Piafabec et Étourvol qui ont pu venir. Puis ils se visent, se retournent, en entrent en collision, à l'extrême centre d'un nuage, créant une large vague rose qui s'étend jusqu'à des kilomètres, appelant tous les Pokémon d'en bas. Et alors, des forêts, plateaux, montagnes et lacs arrivent tous les Pokémon volants. Et ils illuminent de leurs milliers de couleurs le ciel, laissant à notre portée juste une énorme chorégraphie aérienne. Et le nombre de Pokémon ne fait qu'effrayer les Hommes, qui refusent de s'y joindre.
Puis, Latios et Latias s'en vont, dans un mouvement parallèle, et mettent ainsi fin à ce bal diurne.

Et ainsi, certains Pokémon parviennent à se vider l'esprit.
Mais ces moments sacrés ne furent jamais dérangés ; un respect s'impose d'instinct chez les êtres étant en ce lieu.

C'est pourquoi l'histoire qui suit fut, même si vite oubliée, un trouble lorsqu'elle se déroula.

C'était lorsque les Haydaim voyaient leurs bois fleurir de nouveau. Les Lakmécygne venaient, comme à leur habitude, se ressourcer des peines terrestres, en harmonie. Les Étourmi faisaient leurs premiers vols, et les Gueriaigle commençait à chasser les Abo. La chaleur revenait, et des Pokémon remontaient à Sinnoh après l'hiver.
Et chacun criait de joie entre les nuages, s'inventant sa propre danse.
Et ce jour-là, un Roucarnage avançait. Personne ne le connaissait, personne ne l'avait même croisé un jour. Mais il était là, visiblement pour danser. Un Pijako s'avançait en jacassant pour l'accueillir. Et plus il avançait, plus il sentait ses plumes se dresser.
Et lorsqu'il fut à portée de l'oiseau de Kanto, la note qu'était sa tête devint frémit de terreur. Il ne pouvait pas croire à ce qu'il venait de voir...
Il vola à tire-d'aile vers les nuages, fuyant. Il venait de voir un humain...pour la première fois de son existence. Il lui était déjà arrivé d'en apercevoir à terre. Mais à cette altitude, jamais ! Il ne comprenait pas, et croassait dans un dialecte incompréhensible des exclamations par rapport à la présence de cet humain, venu sur le dos de son Roucarnage.
Et l'humain s'approchait. Personne ne savait pourquoi il venait.
Tous s'étaient arrêtés de danser.
Et l'humain ne disait toujours rien. Son Roucarnage fixait son regard droit devant lui, et pas un son ne sortait de son bec. Il avançait, comme au centre d'un cortège funèbre, sous le regard à la fois incrédule et méfiant des Pokémon présents, qui restaient en vol stationnaire.
Un Noarfang s'avança vers eux, et demanda au Roucarnage ce qu'ils étaient venus faire en ces lieux. Roucarnage ne répondit pas, et se contenta de rester au milieu de ces oiseaux qui les fixaient. Son dresseur était toujours sur son dos, calme. Noarfang reformula sa demande, sans succès. Il fit donc volte-face, et appela un Xatu. Ce dernier se servit de son pouvoir de télépathe pour tenter de communiquer avec le dresseur lui-même. Ses yeux devinrent roses, et il redemanda au dresseur la raison de sa venue. Bien qu'il ait compris, il ne formula toujours pas de réponse. Au lieu de cela, il se mit debout sur son oiseau, et brandit une Pokéball en l'air. Il sourit, et en fit sortir son Pokémon.
« Magnezone, Coup d'Jus ! »
Sans qu'ils puissent réagir, les Pokémon tombèrent en même temps. Seuls Xatu, Noarfang, un Papilord et quelques Pokémon eurent le temps d'utiliser Abri. Mais le dresseur filait déjà tout droit, laissant son Magnezone couvrir sa fuite.
Il se dirigeait plus haut, vers la zone où des dragons, des Airmure, Togekiss ou Scorvol se réfugiaient. Ils étaient les Pokémon les plus forts des cieux. Mais le dresseur, entra en leur milieu, et les attaqua tous, sans effort. Il paraissait horriblement fort, et commençait à capturer tous ces Pokémon puissants.
Chez ces Pokémon, la capture correspond à une forme d'humiliation. C'est une privation de la liberté, du pouvoir de vivre. Enfin, c'est un total barrage à la route vers le bonheur. Et ces Pokémon, conscients de leur faiblesse ici, tentaient de fuir. Mais ces Hyper Balls continuaient de les traquer, comme s'il en pleuvait. Et le dresseur les prenait tous, protégé par son Roucarnage et son Carchacrok, tandis que Magnezone attrapait les balls au vol.
Puis il se retourna, et commença à piquer vers le sol, pour rentrer ranger son butin.
Le ciel s'était étrangement beaucoup éclaircit. Il n'y avait plus un nuage, et les Pokémon s'étaient tous cachés. Le dresseur avait l'impression d'être seul...jusqu'à ce qu'il aperçoive une légère tâche noire et blanche au beau milieu d'une clairière de la forêt vers laquelle il piquait toujours.

C'était un Absol, qui le fixait, souriant.

Puis il se fit remplacer par une ombre, aussi longue qu'une route. Il leva la tête, et aperçut le dragon qui le traquait, tel un Gueriaigle qui allait fondre sur sa proie.

... « I'm wreaking havoc...»

À son réveil, le dresseur sentit la douleur qui lui parcourait les jambes...il.....il les palpa. Mais il ne les trouvait pas, ne les sentait pas. Il se retourna, et constata avec horreur qu'elles n'étaient plus là. Et là, il sentit une douleur aigüe qui lui parcourut le corps. Et il commença à hurler, constatant qu'on lui avait ôté ses deux membre postérieurs, et son.....son coeur, qui lui avait été sauvagement arraché.
Et il souffrait, mais ne le sentait pas encore. Il était trop choqué par ce qui venait de lui arriver. Il sentait la douleur, qui arrivait progressivement, qui s'amplifiait, au point que ses cordes vocales ne produisaient plus rien. Il ne sentait que la sécheresse de la sueur sur sa peau blanche, morte, qui contrastait avec la sécheresse de sa bouche, envahie par les cendres au milieu desquelles il se trouvait.

Il se rendait compte qu'il avait passé sa vie à ôter leur liberté à des Pokémon, par simple égoïsme, usant de méthodes cruelles.

On lui avait juste ôté la vie, sans lui donner la chance de mourir.

Il tourna la tête.
À la place de son coeur, on avait placé une Faiblo Ball.