Né pour tuer- La Haine PARTIE II - de Tjaurdin

La nuit avant que je prenne le bateau je dormis très peu tourmenté par des images de mon Maître m'enseignant les premiers préceptes des Sions.

- Bonjour Tjaurdin, me dit mon Maître.

Je n'y croyais pas. Il était là, en face de moi debout sur cette plaine d'herbes couchées à cause du vent. Toujours les mêmes traits impassibles, cette impression que rien ne le touchait et qu'il évoluait dans un monde à part. Ses cheveux noirs comme le plumage d'un Cornèbre. Ses yeux froids bleus et sa physionomie rigide pourtant passe partout, un gars qui se mélangeait au peuple. Il n'avait aucune chose qui le distinguait des autres.

- Maître.

Il soupira.

- Depuis ma mort tu as accompli des tonnes de choses et tu as plus tué que moi déjà. Et je vois que tu marcheras encore pas mal avec la mort, tu es... un bon époux. Toutefois je suis affligé qu'aucun apprenti ne continue l'œuvre des Sions. Notre organisation va mourir, dommage.

- Je pense que l'histoire doit se dérouler sans nous, on a semé assez de cadavres et on parle de nous toujours comme les plus grands malfaiteurs. Nos œuvres sont sombres surtout avec Giovanni, cet homme a détruit toute l'organisation. Comprenez-moi je suis seul face à tous j'en ai marre de lutter et je pense que les générations futures auront à subir le même problème.

Il me regarda et sourit tristement. Je vis en lui une telle affliction que la mienne paraissait risible. Il était un homme sage qui savait ce qu'il faisait.

- Comment puis-je vous voir alors que vous êtes ...

- Darkrai. C'est son œuvre bien qu'habituellement il fasse subir des cauchemars là il me demande de te parler car il craint une menace pour l'homme, une immense menace. Je n'en sais pas plus Petit alors ne me pose pas de questions. Depuis longtemps l'homme détruit son environnement mais là... je pense que c'est immense quelque chose d'incommensurable.

- Et qu'est-ce que cela me fait ? C'est aux autorités de s'en occuper moi je mène ma vie. Et puis il naît des enfants chaque seconde tellement qu'il y a d'êtres humains. Qu'un tiers de la population meurt m'importe peu.

Je vis quelque part au loin à l'horizon Darkrai, du moins son ombre et son regard me transperçait. Une peur m'accapara soudainement me figeant.

- Je comprends son message quand il est venu me chercher des affres de la mort et qu'il m'a appris qu'une dernière chose je devais effectuer, te concernant. Il m'a appris aussi que nous œuvrions pour lui, nous sommes le cauchemar de la population donc un peu ses représentants et puis que dans le fond, malgré, tous les meurtres nous restions des êtres mortels. Comprends-moi bien, laisser faire tous ces meurtres seraient, vraiment, inhumain et puis ce serait mauvais pour notre travail.

L'ombre du pokémon cauchemardesque avait disparu et j'étais libre.

- Je dois avouer que cela m'intrigue. Qui serait assez puissant pour mener une telle opération destructrice ? Demandai-je passant en revue les Teams les plus actives.

Mon cœur se réchauffa quand je le vis sourire en coin, son sourire si habituel.

- Tu verras bien Petit.



Je m'étais réveillé en sueur froide empêtré dans mon drap, humide. C'est avec une humeur maussade que je payais le réceptionniste m'énervant réellement avec ses manières, trop de manières d'ailleurs. Le tuer me démanger mais je repensai aux dires de mon Maître qui m'observait dans le monde de Darkrai, en tant que représentant de sa main je devais agir autrement. Et puis on m'avait posé ce dilemme de sauver des vies ou continuer tout seul, toujours en solitaire. Au pire je me vis me laisser prendre par les policiers pour leur demander s'ils sont au courant d'agissement très dangereux. Et je me proposerai de les aider s'il y a vraiment une menace... Toutefois je doute que mon Maître ait dit des paroles en ne les pesant pas.

Il fallait vraiment que je sache.

Dans le bateau j'avais observé les voyageurs inquiets. Très peu parlaient ou même affichaient une réjouissance de rentrer sur le continent. Ils craignaient, ils me craignaient ! D'habitude ils se moquaient que je sois dans leur ville pensant que je tomberais pas sur eux pour les assassiner, certains mêmes me cherchaient. Ceux-là je les avais dissuadés de continuer leur fanatisme envers moi. Mais là c'était vraiment quelque chose que de me retrouver plonger dans une foule méfiante. Qu'aurait fait mon Maître en cette situation ? Bah, peu importe je ferai le voyage puis me livrerai à l'autre qui me cherchait tant.


C'est très doucement que je vis apparaître le bateau qui baissait sa vitesse comme on lui avait ordonné avant qu'il ne parte. Quelques agents avaient été infiltrés dans l'équipage. Tous les rapports indiquaient que tout allait bien, tout était normal, bien que la foule soit taciturne et très peu avenante.

Ils avaient sûrement raison mais que dire sur ce bateau où Joe Taxi et moi-même étions le cœur battant à l'unisson espérant attraper ce tueur invétéré qui nous a causé tant d'ennuis et nous a tant fait courir. Il me semblait que ma vie se jouait là, c'était un peu vrai. Si j'échouais après cette affaire quelles opérations me confiront les dirigeants ? Et puis avec le projet de la Team Aqua j'étais obligé de l'attraper, tant de vies dépendaient de cette opération.

Je jetai un regard de travers à Pascal Dark qui déglutit tout en sueur. Il était tellement concentré car cette coopération devait le favoriser dans son procès qui aurait lieu bientôt, surtout que le Maître de la Ligue allait parler à la barre. Et généralement tous ces hommes ou femmes haïssaient avoir à le faire, et ce qu'ils disaient était très médiatisé. Certains ont été éjecté ainsi... pour avoir parler à la barre simplement.

Mais de tout ça je m'en moquais bien. Tant que Pascal se montre très coopératif, et puis on l'avait très bien fait comprendre quelques petites choses.

Très lentement le trajet du bateau dévia vers nous qui allions l'intercepter. Je montai en premier suivi de Joe Taxi puis de quelques agents pour la sécurité de Pascal, qui fut sur le pont en dernier observant le tas de personnes amassées.

Un homme applaudit la scène en rigolant. De celui-ci tout le monde s'écarta avec peur ou haine affichée. Certains essayèrent de lui cracher dessus mais il semblait que rien ne le toucher , inhumain oui c'était ainsi que la plupart le considérait.

Cet homme... je reconnus bien là l'homme que j'avais vu dans la forêt de Jade. Un être aux traits figés, le regard voilé, et une folie sensée quelque chose qui échappait à nos sens simples mortels face à lui. Ce dernier rigolait mais ne souriait pas. Un frisson courut dans mon dos. Qu'allait-il faire ? Á quoi devais-je m'attendre cette fois-ci ?

- Le Sion je vous arrête pour homicide volontaire. Veuillez nous suivre, essayai-je de lui donner comme ordre sachant d'avance que c'était perdu.

- Franchement à quoi servent ces paroles ? Vous savez très bien que je serai en désaccord et en ce moment j'ai certaines choses en têtes dont vous seul pourrait m'apporter la réponse. Allons parler à l'écart gentiment sans menace, sur ma parole.

Je restai stupéfait n'y croyant pas mes oreilles, il se rabaissait à nous demander un service à nous. C'est si improbable je crus que c'était un rêve mais tout fut brisé quand Joe Taxi s'avança et dit :

- Ta demande est acceptée. Viens.

Ils partirent dans les locaux et je les suivis mécaniquement observant le visage de ce tueur, intrigué d'être devant l'ennemi public numéros un mondial. C'était quand même quelqu'un, une notoriété publique, certes, tristement connue.

Une fois à l'écart ils s'arrêtèrent et s'assirent. C'était la salle à manger où tout avait été laisser tel quel quand on leur avait demandé de sortir.

- Alors ? Lança Joe.

- Mon Maître par le biais de Darkrai, peu importe que vous me croyez ou pas, m'a parlé d'un projet mettant réellement en péril les hommes. Et ce projet je pourrai le faire avorter ou le laisser se dérouler. En tout cas il m'a fait comprendre qu'il fallait agir. J'ai pensé que vous pourriez peut-être me renseigner sur la nature de ce danger et de qui viendrait-il. En fonction de qui et la menace j'aiderai.

J'en restai bouché bée tant la coïncidence était imprévisible. Un tueur protéger l'humanité ! Et puis cette aide imprévisible alors qu'il ne nous le fallait absolument. La vie était vraiment renversante, comme je voyais que mon chef ne répondait je pris les rênes.

- Ce serait la Team Aqua qui prévoit un tsunami ou raz-de-marée sur Hoenn et que cela touche d'autres personnes du continent comme Johto ou Kanto. Les autorités de Hoenn sont au courant et nous ont informés que tu serais demandé pour la sécurité de la mission. Surveiller tout le monde quoi. Et nos qui pensions que ce serait un vrai calvaire pour que vous nous aidiez.

- Il n'a pas dit qu'il allait le faire, intervint mon supérieur reprenant ses esprits. Alors qu'en penses-tu de cette menace ? Comptes-tu nous aider ?

- Leur plan est extrêmement meurtrier et je ne les laisserai pas agir. Autant vous dire que les Sions après moi n'existeront plus. Je n'ai formée aucune relève et j'ai décidé ainsi que l'histoire se déroulerait sans nous dorénavant, j'aurai pu faire un grand massacre pour immortaliser ma Secte mais je trouve cette idée nulle donc, je vous aide. Remerciez-moi. Toutefois je veux que ce qui a été dit entre ses murs reste gardé. Que rien n'atteste que je vous aide ou que vous en parliez à d'autres. Les Assassins ont infiltré la moindre institution et ils parleront à la Team Aqua puisqu'ils ne m'aiment guère, ce qui serait contre-productif, n'est-ce pas ?

- Tout à fait, certifia Joe Taxi de marbre.

- Á présent il faut que nous simulions votre mort. Á vous deux oui. La Team Aqua m'embauchera que si vous êtes morts car vous êtes de vrais policiers qui m'avez assez embêté. Moi-même je reconnais votre véritable profession. Alors ? Êtes-vous prêt à mener une existence secrète ?