ARC Origine : chapitre 6 meurtri
La nuit se passa sans problème, nous dormîmes sous les quais parmi le tas de détritus sans que personne ne vienne nous gêner. Au petit matin Guillaume se réveilla doucement tandis que moi, déjà prêt, inspectait les alentours silencieusement, sous un Soleil idéal comme dans les films, un Soleil rosé ayant un reflet dans la mer.
- Vu ta tête, t'as très peu dormi ? Combien de personnes ont rôdé ?
- Une cinquantaine de garde, je n'y croyais pas, surtout qu'aucun ne sont venus de ce côté. Apparemment c'était tous des flemmards puisqu'ils inspectaient mal.
- On ne se plaindra pas. Alors t'as réfléchi à un plan ?
- Ouais, tu m'emmerdes va faire tes contrats moi je me charge de lui. Au faite si t'aimes les courses poursuites n'hésite pas à en faire.
- Á une prochaine, je t'appellerai ce soir.
Il disparut dans l'ombre silencieusement tandis que moi je repensai à mon plan inventé dans la nuit. Un plan comme j'aimais où il me fallait être discret et lui parler gentiment, être à côté de ma cible me faisait vibrer mon cœur. J'adorais être à côté de ma cible, c'était une de mes façons préférées de tuer. Donc je me mis à avancer lentement vers l'endroit où hier j'avais vu ma cible avec sa famille.
- Bonjour, monsieur, me héla un policier, vous êtes bien matinal pour partir vous entraînez du côté de l'îlot, il n'y a personne de bizarre là-bas, pas d'hommes ayant l'air louche ?
- Si, mais ils me semblaient être des dresseurs bien plus matinaux que moi. Malgré le fait qu'ils soient là tôt ils ne me paraissaient guère louches.
Le policier s'en alla un peu furibond marmonnant dans sa barbe tandis que moi je rigolai intérieurement. Mon rire à l'intérieur s'étrangla quand je vis comment était disposé le village. Tout au fond reposait le Pokécentre, Pokéshop et la banque. Et plus caché avec plein de caméra de surveillance se tenait l'agence de police, elle-même à proximité d'une belle maison. Sans aucun doute je devinai la maison de ma cible, ce qui me parut bizarre c'est que sur la belle banderole il y avait écrit « Marc Antoine », donc ostensiblement il m'appelait en me défiant.
Je souris du coin des lèvres appréciant le défi lancé, mais déjà perdu. Si mon cher ami ferait ce que je lui ai demandé toute concentration serait portée ailleurs. C'est comme si on me pinçait et qu'on me dérobait un objet.
- Monsieur, souhaitez-vous quelque chose ? Me demanda un policier ; décidément il y en avait partout.
- Pourquoi a-t-il affiché ceci sur son toit ?
- Vous n'êtes pas au courant ? S'étonna ce dernier le regard brillant. Le célèbre Assassin devrait tuer l'homme qui vit dedans et il lui a lancé un défi en affichant où il demeurait. Nous sommes très fiers de M. Antoine, c'est la raison pour laquelle tout est surveillé. Personne risque de mourir dans ces îles depuis.
- Me voilà rassuré, j'ai toujours craint que la Team Rocket s'implante ici comme avant, mais avec toute cette sécurité...
Je le laissai dévorant des yeux la maison plein de fierté, je ne le comprenais pas. Au fond pourquoi être content de représenter ou protéger une personne ? Moi, je sais que j'étais né pour tuer, oui tel était mon Destin et je l'appréciais pleinement chaque seconde prenant les vies comme si c'était normal. C'était aussi normal que respirer.
- Monsieur, nous tenons à vous informez qu'un éboulement de roches a eu lieu dans la montagne au Nord. Et... une personne a été retrouvée morte au sommet, tout semble montrer qu'un homme a machiné tout ça. Il y a eu des détails qu'il n'a pas pu effacer. Croyez-vous que l'Assassin est derrière tout ?
Marc mit ses mains sur sa tête, réfléchissant à toute allure. Défier l'Assassin le remettait en cause à chaque fois qu'on l'informait d'une mort provoquée par l'homme. Avait-il visé trop haut ? L'Assassin était quelqu'un de très puissant et avait failli qu'une fois, une erreur bizarre d'ailleurs.
Quand il releva la tête la décision était prise.
- Je vais changer les règles de jeu et le trahir, je souhaite que ma femme et mon enfant reste sur place pour montrer qu'il y a des signes de vie... mais vous mettrez deux agents à la porte, qu'ils négligent la surveillance puis vous me remplacerez par un autre homme qui soit un expert dans le combat pokémon un vrai stratège qui fasse durer le combat. Mais avant de commencer le combat il devra nous prévenir de l'intrusion de l'Assassin, Marc sourit de ses idées qui devraient mettre à rude épreuve le tueur.
- Mais votre famille ? N'avez-vous pas peur qu'il s'en prenne à eux ? S'enquit le secrétaire qui était choqué de la méthode cruelle.
- Non, car il ira droit vers sa cible ne s'attardant pas. Pourquoi traînerait-il en chemin sachant que chaque secondes passées de plus à l'intérieur augmentent les chances qu'il soit repéré. Crois-moi il ne relèvera pas la supercherie.
- J'espère pour vous.
Le secrétaire s'en alla vers ses bureaux au rez-de-chaussée tandis que Marc se leva du siège en cuir aux coudes en bois, il valait très chers, s'il se levait c'était pour méditer devant l'aquarium emplis de petits pokémons des Îles qui avaient été achetés à la Team Rocket, à l'époque.
Maintenant il devenu un vrai agent pour la sécurité de tous les gens et les pokémons, maintenant il avait compris quelle était le vrai chemin celui qui serait ardu mais réel.
Le maître de la sécurité sur les îles soupira de nostalgie rien qu'en repensant à son triste passé et à sa triste ascension, dire que là-bas dans les hautes sphères on le croyait mains blanches cela lui donnait la nausée. De plus en plus des souvenirs refluaient le mettant mal à l'aise quand un homme loyal qui avait pourtant confiance en lui, une confiance aveugle car ses employés voyaient non pas un ancien corrompu qui avait trahi en plus ses employeurs mais cet agent qui avait démantelé la Team Rocket.
Un poissirène passa devant moi battant des nageoires gracieusement évoluant en harmonie dans son élément naturel.
Peut-être qu'il fallait régler le problème à la source le rencontrer réellement, un face à face dans lequel Marc essaiera de déterrer sa part humaine et puis si ça échouerai... il avisera face à ce démon tueur.
Dans la journée alors que je me baladai je pus voir de loin une avalanche importante qui attira tous les villageois tous choqués.
Aussitôt un hélicoptère avait décollé emportant des gens vêtus de rouge et des Rangers partirent sur leur Arcanin, suivis par la police. Les commentaires fusèrent allant de bon train ; et moi je souris en songeant à la distraction offerte par Guillaume l'Assassin. La finesse rien de tel. Les secours vont être orientés pendant quelques temps là-bas. Parfait.
J'effectuai un dernier tour voyant la maison en retrait avec toujours ce même bout de tissu me défiant de pénétrer à l'intérieur. Je souris et repartis sur la plage tandis que tout le monde gobait l'avalanche, je croisai peu de gens indifférents.
La nuit se déclara par un beau couché de soleil déclinant lentement et comme dans les beaux films d'amour des couples marchaient se tenant la main ou ils étaient assis la femme la tête sur l'épaule de son homme. Que de scènes pathétiques qui me donnèrent envie de vomir. De loin je les observais partir peu à peu partir eux aussi, c'était à ce moment qu'apparaissaient ou commençaient les activités illégales, des gens ayant un but plus ou moins obscur.
Et je vis un homme parmi la foule qui marchait avec tout le poids de la terre sur ses épaules, une résignation digne d'un suicidaire prêt à tout pour ses convictions. Un frisson parcourut mon dos. Ces gens, ces personnes étaient les plus dangereux à affronter car en cet instant l'homme devait se sentir plus vivant que moi. Je l'observais de biais détournant un peu mes pas, et je sentis son regard posé sur moi.
En passant en dessous d'un réverbère son visage fut à demi éclairé, le peu que je vis me permit de reconnaître Marc Antoine. Ma proie. Ma cible. Où vas-tu comme ça ? Avec toute cette résignation.
Ce dernier marcha moins vite et s'assit sur un banc. Son long manteau cachait ce qu'il portait en dessous et surtout ses pokéballs. Non, il en avait pas c'est vrai. Alors quelle était le but à ce manège ? Un piège ?
Je me dirigeai vers lui tranquillement sûr qu'il ne me causera pas de souci, aucune caméra un calme paisible.
- Je dois vous tuer ; vous êtes au courant ? Demandai-je en m'asseyant à côté de lui les coudes sur mes jambes, la tête tournée vers lui.
Il se contenta de sourire, parfaitement détendu contemplant l'horizon, la Lune se reflétait sur le rivage et on pouvait distinguer l'autre île à côté.
- Pourquoi ne suis-je pas encore mort ? Vous en avez eu pourtant l'occasion. Voudriez-vous bien m'écouter pendant quelques minutes ? Le discours d'un vieux monsieur plein de regrets qui aimerait comprendre votre mental, ce qui vous motive.
- Alors ce sera les dernières, pour vous.
- Avant que je devienne le garant de la sécurité de cet Archipel j'étais ce simple agent de fonction essayant de percer dans la police, comme vous devez vous en douter un homme gênait et me surclassait dans tout. Mes efforts étaient tous vains. La Team Rocket était encore là au summum de sa puissance cherchant à dérober les pokémons des autres dresseurs et faisant des trafiques. Notre objectif à l'époque était de la démanteler et j'y travaillais d'arrache pieds. Un jour, évidemment, on me captura lors d'une mission et je fus roué de coups jusqu'à que je les implore, je les implorais pour travailler avec eux. Cette collaboration fructueuse me permit de trahir mon cher collègue, ainsi que les suivants et j'ai anticipé ceux qui auraient voulu s'y prétendre. Quand le poste me fut offert mes relations avec la Team Rocket s'intensifièrent, les Admins me harcelaient et me demandaient des informations capitales... La police, elle, consciente des fuites me demanda de trouver le corrompu. Là amplifièrent mes troubles déjà importants sur la collaboration avec l'organisation, mais la question était : comment m'en débarrasser sans qu'il y ait représailles ?
Je le regardai intrigué par ce récit qui était dans le vrai, j'avais entendu des échos sur la puissance de ces voleurs dans l'Archipel. Ainsi tout était du à lui, ce simple fonctionnaire d'état qui avait toujours le secret de sa montée. Jusqu'à que...
- Un coup de chance fit que le Boss mourut alors que je fomentai des opérations visant à arrêter les Admins présents dans les îles. Grâce à cet assassinat pas mal de personnes durent partir en laissant une faible défense, ils croyaient en moi. Toutefois quand j'allai ordonné l'arrestation un agent secret me mit aux arrêts m'entraînant dans leur base. Je me rappelle de l'agent, M. Oublié. C'est lui qui te cherche toujours et qui m'a contacté pour me dire d'arrêter la circulation maritime, il me disait que tu étais un véritable monstre et que tu étais inhumain. Ce n'est pas un chic type, non ?
- Je tâcherai de lui en faire part.
- Cet agent me demanda de m'expliquer sur ma corruption, je ne lui ai révélé que je ne transférais que des données pour eux. Puis je réussis à lui démontrer que je voulais les détruire, il me crut et ensemble nous menâmes ce long projet.
Il fit une pause et je souris en comprenant pourquoi il avait débité cette histoire.
- Au fond de moi j'étais fatigué de mener cette vie en craignant toujours d'être arrêté. J'étais meurtri. Et on m'a offert une chance de m'en sortir alors je l'ai saisie. Je te le propose à toi aussi, tu es humain et tu peux nous aider à faire justice à tous ces morts.
- Ahahahahahaha ! Connais-tu le mot Sion ?
Il fut interloqué et un frisson le parcourut. Je pris ça comme une réponse positive.
- Tu peux toujours trembler, tu as raison même. J'en suis un et plein de fois j'aurai pu me repentir, mais dans le fond de mon cœur j'aime cette vie et mes actions qui de toutes manières seront toujours présentes dans notre société. Toi tu combats pour que l'utopie non-violence existe, moi je combat pour briser vos rêves et vous ramenez à la réalité. Adieu.
Je me levai le laissant sur ce banc incapable de croire qu'il soit toujours en vie, comme un idiot il observait ses mains. Pour un temps.
Son corps chuta par terre dans un bruit sourd. Je l'entendis cracher du sang pendant quelques secondes puis il n'y eut plus aucun bruit pour troubler ma contemplation.
Le reflet de la Lune sur l'eau.
- T'as fini de faire le malin monsieur l'Assassin. En tout cas ce gars là était suicidaire il était rongé par les remords. Bizarre, il avait pourtant un enfant et une femme. C'est pas donné à tout le monde d'avoir tout ça.
- M'étonne pas que l'autre zozo ait dit que t'étais un monstre, les femmes et les gosses ne sont pas des objets, Vétéran. Ta façon de traite les gens est vraiment à revoir, moi, au moins je les considère humains. Et puis je fournis de vraies réponses, pas ton truc du genre comme t'es Sion tu es intouchable. T'es vraiment impressionnant tu sais.
- Tu as fini, Guillaume ? Alors tes contrats ? Ils t'en restent à exécuter ?
- Oui, il faut que je me rende sur les autres îles. Je devrai être de retour sur Kanto dans un mois, je vais me comporter en touriste ça fait longtemps que je n'ai pas pris de vacances.
- Tu dis que je suis impressionnant, mais, franchement, j'ai jamais vu un Assassin faire du tourisme.
Nous partîmes aller nous coucher à la belle étoile sur la plage au Sud du petit village laissant le corps de Marc Antoine gisant par terre baignant dans sa mare de sang.