Chapitre IV : Mort
Armando plongea la main dans sa poche, pour en saisir aussitôt la clé de son bureau. Tout en ouvrant la porte de ce dernier, il était quelque peu nerveux, qu'est ce qu'on aurait fait à son bureau ? Mais il allait bientôt le savoir, de toute façon. Une fois rentré, il remarqua que le bureau était intact, comme il l'avait laissé la veille.
Il fronça les sourcils, pensant à ce qu'une personne louche pourrait faire à son bureau.
«Bah, ça n'a pas d'importance !»
Il oublia cette histoire, posa sa valise sur la table, et se dirigea vers son fauteuil roulant, sur lequel il s'écrasa de fatigue.
«Hum ? Qu'est ce que c'est ?»
Il sentait quelque chose de léger sous ses jambes, aussitôt, il se leva pour vérifier, et, à sa grande surprise, une enveloppe était posé sur son fauteuil. Il se doutait que c'est l'homme en noir qu'il l'avait laissé. Évidemment, il l'ouvrit immédiatement, pour en voir le contenu.
«Une lettre ? »
Curieux, il commença à la lire. Il avait vu juste, la lettre était bien destiné à lui. L'auteur anonyme de la lettre lui donne rendez-vous au casino vers onze heures précises, en insistant sur l'heure, à propos d'un sujet important, en précisant à la fin :
«Oh, et autre chose, je ne pense pas que vous ayez vraiment le choix...
Team Rocket. »
Actuellement, quand il y repense, le rendez-vous au casino lui semble maintenant quelque chose de très familier.
Armando pensa que ce n'était qu'une vulgaire blague faite par des adolescents, après tout, pourquoi une organisation criminelle voudrait de lui ? Il roula le morceau de papier dans sa main, et le jeta aussitôt dans la corbeille.
.......
Le temps passait, il était onze heures et quart, et ce rendez-vous trottait dans sa tête. Il songeait s'il devait y aller, mais il était trop tard, de toute façon. Il fixait la corbeille du regard, après quelques secondes, il se leva, afin de mettre la main sur le morceau de papier, mais un bruit sourd l'arrêta.
«Comment... Un coup de feu ? S'exclama-t-il, d'une voix plus grave.»
Machinalement, il tourna les talons, et se dirigea vers la porte, afin de descendre les escaliers avec précipitation, qu'est ce qui aurait bien pu se passer ? Penser au fait qu'on aurait tiré sur quelqu'un à la tour lui donnait des nausées.
Il était arrivé à l'accueil. Il laissa tomber sa valise, bouche-bée devant ce corps qui semblait s'accrocher à la vie, entouré par une poignée d'employés, ainsi que la secrétaire, qui devaient avoir entendu le coup de feu. La victime semblait connaître Armando, qui se jeta sur lui en serrant sa main. L'homme en question chuchota quelques mots, qu'Armando distingua avec peine.
«Jeph.... Débuta Armando.
-A...Arma..do.. Ils.. t..e...veu..len..t.....t..oi...
-Qui ? S'écria Armando, furieux.»
L'agonisant reprit son souffle la dernier fois. La sueur coulait sur son visage, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose qui ne lui plaisait point.
«La Team Rocket...»
Sur ces mots, les yeux du moribond se fermèrent lentement, mais pour toujours. La température de son corps baissa d'un coup, il n'émettait non plus aucun signe de vie. Il était mort.
En entendant ce nom, il sentit un effet étrange et familier... La lettre, bien sûr.
«C'était donc ça...»
Il lâcha la main froide de son partenaire, reprit sa valise, et se dirigea vers l'entrée, mais il trouva étrange qu'il fut tué sous les yeux de la secrétaire.
«Etiez-vous ici ? Demanda-t-il.
-Non... Le directeur m'avait retenue dans son bureau.»
Armando ne pouvait en tirer une déduction logique, était-ce une coïncidence ? Ou le directeur était de mèche avec le meurtrier ? Mais il préférait opter pour la première option, car il ne pouvait penser qu'il ferait une chose pareille.
Il prit sa valise, et se dirigea vivement vers le casino, ou il allait sûrement avoir des réponses.
Pendant son trajet, il avait l'air d'être mal à l'aise, car il ne savait pas ce qui l'attendait au casino. Il agita sa tête, essayant de se débarrasser quelques idées malsaines qui le faisaient frissonner.
......
Connaissant très bien la ville ainsi que ses raccourcis, il arriva vers sa destination après une dizaine de minutes, pas plus. Perturbé par l'organisation avec laquelle il allait avoir affaire, il piétina dans le casino. Ce dernier se caractérisait par le fait qu'il possédait un bar, dans lequel pouvait boire les joueurs, après une partie acharnée. Aussitôt, un homme suspect l'aborda, et l'invita à prendre un verre. Il ne portait pas d'uniforme Rocket ou autre chose du genre, juste un vieux chapeau qui laissait voir son visage, contrairement aux sbires, ainsi qu'un manteau misérable.
«Belle journée, Armando, n'est-ce pas ? Débuta-t-il.
-Vous... Comment connaissez vous mon nom ?»
L'homme commença à caresser sa barbichette, et tout en poussant un léger rire, il ordonna au barman, d'un claquement de doigts, de leur servir des verres, avant de répondre sérieusement.
«Vous ne me connaissez -peut-être- pas, mais moi je vous connais... Appelez-moi "J"...»
Le barman posa un verre, que J prit sauvagement avant de l'engloutir. Légèrement ivre, il ajouta :
«Voyez-vous, mon cher ami, vous venez de payer les conséquences d'avoir refusé de coopérer avec nous...»
Armando, fou furieux, était méconnaissable. Car, proie d'une violente colère qu'il déchaîna sur J, il pris ce dernier par le col, avant de lui asséner un coup de poing, ce qui attira l'attention des habitués sur eux. Horrifié, il le lâcha, les mains recouvertes de sang.
«Comment pouvez-vous tuer un humain de sang-froid ? Hurla Armando, qui avait compris que l'homme assis devant était le coupable du meurtre commis il y a un quart d'heure.»
Son interlocuteur éclata en rire, trouvant ceci tout à fait normal, ce qui ne fit qu'irriter le scientifique encore plus, et tout en savourant son verre, il répondit de la même manière.
«Ne nous attardons pas sur ça, si vous coopérez avec nous -La Team Rocket-, vous le ne regretterez pas.
-Et comment ?
-Voyez-vous, nous avons besoin de vos compétences, pour former l'Ultime Pokémon...»
Soudain, le tempérament d'Armando changea, et, tout en transpirant, il engloutit son verre, avant de répondre en tremblant.
«M..mais, je ne suis pas un scientifique, haha ! Tenez, buvons plutôt !
-Tu ne sais pas mentir, Armando. Nous avons cherché dans ton passé, évidemment.
-J'aurais du m'en douter...»
J tendit sa main à Armando, lui proposant de rejoindre la Team Rocket, sauf que ce dernier la repoussa instinctivement.
«C'est non.
-Tu as du cran... Réfléchis bien, tu le regretteras.
-Je viens de te donner ma réponse. Sur ce, adieu.»
Armando prit sa valise et se leva, pour retourner chez lui. Laissant ainsi seul le Rocket. Il semblait enragé à l'idée de coopérer avec une organisation criminelle malsaine, malgré qu'elle était capable de le tuer sans regret. Le long de son chemin, il remarquait de plus en plus de gens affolés, un incident avait sûrement eut lieu. Curieux, il augmenta le rythme de ses pas, afin de voir de quoi il s'agit. Des policiers traînaient par-ci, par-là, accompagnés de divers Pokémons de type eau, dont on peut déduire qu'il s'agit d'un incendie. Il était encore plus curieux, doutant qu'il s'agit d'un coup de la Rocket.
«N..Non... Pas ça...»
Il jeta sa valise par terre, et commença à courir d'une manière soudaine, les larmes aux yeux. Il avait distingué la maison en flammes, et cette dernière n'était autre que la sienne. La première chose à laquelle il avait pensé était sa fille.
Une fois arrivé, il posa les mains sur les genoux, tentant de reprendre son souffle. La porte était gardé par les pompiers, qui, accompagnés d'un Tortank, tentèrent de mettre fin à l'incendie, mais en vain. Armando pouvait distinguer le son d'une ambulance, qui s'approchait de plus en plus.
Au moment ou il leva les yeux, il eut un choc. Les pompiers tenaient un corps brûlé, qu'Armando ne tarda pas à reconnaître. Machinalement, il se jeta sur ce dernier avant qu'il ne soit emmené par l'ambulance, en le serrant de toute sa force contre lui.
«M...monsieur ?
-Tais-toi ! Hurla-t-il, les larmes aux yeux, avant d'ajouter, c'est ma fille... Qu'ai-je fait pour mériter une telle punition ?
-Je suis désolé... Mais elle doit être emmené à l'hôpital immédiatement, il y a une minuscule lueur d'espoir.»
Il lâcha le cadavre de sa fille, avant de s'écrouler par terre. Il se tirait les cheveux, se débattait, hurlait de douleur, des larmes de désespoir coulant le long de son visage. Les gens qui passaient, ignorant la situation, voyaient en lui un malade mental, et passaient leurs chemins. Il ne pouvait accepter la mort (?) de sa fille, la seule chose qui lui restait, la seule chose qui le poussait à vivre. Après cet évènement fatidique, il ne vécut un seul jour heureux. Le sourire innocent d'Amélie, qui l'attachait à la corde de la vie, disparût subitement...
..........
«Armando... Tu pleures ?
-Ah, désolé, Giovanni, juste de mauvais souvenirs, répondit-il en essuyant ses larmes.
-Tsss.. Tu es vraiment pitoyable, petit faible.»
Il ne fit attention à l'insulte de Giovanni, car il était toujours perturbé par la présence de cette jeune fille, qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa fille. Mais c'était impossible, elle était morte, de toute façon. Cette dernière se leva, gêné par la présence d'Armando.
«Tu t'en vas déjà, Amélie ? Demanda Giovanni, un sourire au coin du visage.»
A entendre ses paroles, Armando fut perturbé encore plus. On ne pouvait plus parler de coïncidence, à ce stade là. Étant perdu dans ses pensées, Amélie en profita pour s'enfuir de la chambre, les larmes aux yeux.
Tout en essuyant ses larmes, elle pensait à Armando. A sa vue, elle ressentit une impression étrange et familière, elle se demandait même pourquoi elle pleurait.
Ne faisant pas attention, elle se cogna pendant sa course contre un jeune homme, légèrement moins âgé qu'elle, accompagné d'un Draco, qui semblait lui même être perdu dans ses pensées.
«Hum... Je suis désolé... Débuta-t-il en rougissant.»
Émerveillé par la jeune femme, il lui tendit la main avant qu'elle se relève. Il avait sûrement succombé à son charme.
«Ce n'est pas grave, répondit-elle, en évitant son regard.
-Vous pouvez m'appeler Steph, et... vous ? Répondit-il, fort embarrassé.»
Elle ne semblait pas vouloir répondre, vu qu'elle ne parlait jamais aux inconnus, ce qui déchirait le cœur de Steph, qui, orgueilleux d'habitude, n'avait jamais de sentiments pour les autres.
«Appelez-moi tout simplement.... Mila, répondit-elle, avant de talonner vers la sortie.
-Enchan... Elle est partie... Murmura Steph à Draco, un air de déception entourant son visage.»