Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Oniric de Auraman



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 06/10/2012 à 19:44
» Dernière mise à jour le 06/10/2012 à 19:45

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 1 : Pour une machine à laver...
- Professeur, vous savez, je ne suis pas certain que cela soit une bonne idée en fin de compte...
- Hugues-Aurélien, vous n'allez pas me faire ce coup-là ! Vous m'aviez promis ! Et en plus, je crois que vous êtes suffisamment dans la mer...
- Je vous ai déjà dit de m'appeler Rodney ! Je hais ce prénom !
- Hugues-Aurélien, cessez de faire le gamin et allongez-vous sur la banquette à côté de celle de Mushana.

Pour Hugues-Aurélien Karl Rodney (dit H.A. K. Rodney ou plus simplement Rodney), la journée avait mal commencé et il sentait bien qu'elle allait également mal se terminer.
A peine dix-neuf ans et il était déjà sans le sou pour payer son loyer et ses études. En plus de ça, sa petite amie venait de le plaquer et il l'avait mauvaise (l'humeur, hein, pas la fille – encore que - ). Ajoutez à cela le fait qu'il ait cassé sa machine à laver sans le vouloir et vous aurez une idée de l'état de colère dans lequel il se trouvait. Et voilà que ce scientifique de pacotille venait lui rappeler ses ennuis et l'appeler de la façon qu'il aimait le moins : par son prénom.
En effet, H.A. K. Rodney n'arrivait pas à comprendre pourquoi ses parents lui avaient donné ces noms stupides et c'est par honte qu'il souhaitait être appelé « Rodney ». C'était un garçon assez beau, il faut dire, brun, avec des yeux marrons et un visage sans la moindre petite tache ou petit bouton rempli de pus. Il avait aussi des dents blanches et était d'un tempérament sympathique. Plutôt grand, il portait des habits communs à savoir un jean délavé et une veste marron qui portait une vilaine tache de sauce tomate à l'emplacement du poumon droit. Il est nécessaire de préciser, je crois, qu'il portait la même tenue depuis plus d'une semaine, sa machine à laver étant tombée en panne, comme dit plus haut.

Rodney avait un peu raté son voyage initiatique : il avait beau avoir une allure de star de cinéma, il n'avait pas trop la cote avec les Pokémon. Et ça, c'était pas cool.
Du coup, son seul Pokémon était un Vipélierre qu'il possédait depuis un certain temps. En fait, le seul badge qu'il ait jamais acquis était celui de l'arène d'Ogoesse puisque c'était là qu'il habitait mais aussi et surtout parce qu'il n'était pas doué en combat. Il avait donc préféré se consacrer à des études dans un domaine plus éloigné des Pokémon : il travaillait dans le droit. Car c'était bel et bien là qu'il avait les meilleures dispositions pour trouver du travail. Mais en attendant, il se contentait de vivre dans un petit studio (petit étant un bien grand mot, d'ailleurs), et à essayer de trouver un nouveau travail car il avait perdu le sien en même temps que sa machine à laver.
Pendant toute la semaine, il avait essayé de trouver un autre job pas trop difficile et qui paie un peu, ce qui l'avait conduit à cette petite annonce dans Pokémag :

« Recherche assistant sans qualifications particulières afin de mener une expérience de la plus haute importance. Travail hautement rémunéré ; que les personnes intéressées se présentent au 18 rue Magby ou téléphonent au 0002000 sur la ligne Pokémon 3 pour obtenir plus d'informations.

Si vous ne savez pas ce que ça fait d'avoir perdu une machine à laver qui vous était chère, vous ne comprendrez pas très bien pourquoi Rodney ne téléphona pas pour savoir en quoi consistait ce travail mystérieux. Dans l'état où il se trouvait, réfléchir était vraiment une chose qui ne lui serait pas venue à l'esprit.
Cependant, ne vous fiez pas à cette dernière remarque, Rodney était tout de même une personne intelligente et pleine de bon sens. Simplement, il avait du mal à digérer le fait que sa machine à laver l'ait quitté, après tant d'années...Bon, il l'avait depuis deux mois, c'est vrai. Mais passons.

L'étudiant s'était donc présenté à l'adresse indiquée sur le journal et avait remarqué que ce n'était pas forcément l'endroit le plus accueillant du monde : une ruelle sombre, même en plein jour, où les maisons étaient presque toutes inhabitées.
En la traversant, il aurait juré qu'un Ectoplasma le regardait depuis une lucarne de l'une d'elles. Mais il était un peu tard pour rebrousser chemin et de toute façon, son vélo (puisqu'il n'avait pas de voiture, trop cher) avait crevé sur des bouts de verre, juste à l'entrée. Rentrer bredouille et à pied, ça ne lui plaisait pas vraiment.
Il avait ainsi sonné à une porte de métal taguée par un Queulorior, à en juger par la nature des dessins. C'était certes courant et il n'y avait pas vraiment de quoi s'inquiéter, mais bon, la sonnerie étant la toccata de Bach en ré mineur, il se sentit un peu mal à l'aise. Mais il faut dire qu'il avait mangé pas mal de laitages dans la journée, puisque c'était la dernière chose qu'il pouvait se payer.

Toccata de Bach : (http://www.youtube.com/watch?v=ipzR9bhei_o)

Après avoir patienté quelques instants, la porte s'ouvrit devant lui et laissa apparaître un petit bonhomme d'un certain âge qui possédait une courte barbe blanche et des yeux de couleur bleue qui lui donnaient un air sympathique. Il était habillé en blouse blanche et portait des petites lunettes rondes.
Ses cheveux étaient blancs-gris et complètement ébouriffés.

- Vous cherchez quelqu'un ? Demanda t-il d'une voix aigrelette.
- Je viens pour l'offre...d'emploi, répondit Rodney, légèrement déconcerté. Je ne me suis pas trompé, au moins ?
- Non, non, je viens de jeter le corps du dernier gars qui m'a aidé.

Rodney le fixa d'un air horrifié.

- Mais non, je plaisante ! Éclata de rire le vieux bonhomme. Je m'appelle Alain. Alain Detrois.
- (Alain Bécile, oui...) songea le jeune homme en lui jetant un regard mauvais. En quoi consiste ce travail ?
- Attendez ! Je n'ai pas tout à fait fini ! Donc, je suis le professeur Detrois et je mène des expériences afin de mieux comprendre les Pokémon qui nous entourent. Voyez-vous, je suis occupé avec une expérience qui pourrait changer la face de notre monde ! Mais je ne peux pas la réaliser seul. Entrez, vous allez comprendre, monsieur ?
- Hugues-Aurélien Karl Rodney, marmonna l'intéressé. Mais appelez-moi Rodney.
- Très bien, alors entrez, Hugues-Aurélien.

Rodney grinça des dents en suivant le professeur dans la maison qui était bien plus propre que ne le laissait paraître la porte d'entrée.
Elle était remplie d'appareils complexes, d'ordinateurs et une agréable odeur de violette régnait dans toutes les pièces. Il s'arrêtèrent dans une petite chambre où dormait paisiblement un Pokémon violet qui faisait de la fumée en respirant. Des petits câbles étaient reliés à lui à l'aide de ventouses et il portait un casque relié à un appareil qui prenait un mur entier, couvert d'écrans, de boutons, de manettes...

- C'est un Mushana ! S'exclama Rodney en regardant le Pokémon endormi.
- Quelle perspicacité ! S'enthousiasma le professeur. Vous êtes plus intelligent que vous en avez l'air, Hugues-Aurélien !
- Rodney...
- A présent, asseyez-vous, annonça le vieil homme en lui tendant une chaise. Je vais vous expliquer tout cela en détail. Une petite tasse de thé à la violette ?
- Pourquoi pas...accepta l'autre sans trop se poser de questions.

Il quitta la pièce et Rodney en profita pour regarder Mushana une nouvelle fois. Le Pokémon avait visiblement cessé de dormir calmement et il bougeait comme s'il était perturbé par quelque chose. L'étudiant supposa qu'il s'agissait d'un cauchemar et il se mit à réfléchir. Si le travail était bien payé, il pourrait racheter une machine à laver ou mieux, la faire réparer !

- Voilà le thé ! Annonça l'hôte en déposant une petite tasse blanche remplie d'un liquide violet clair. Bien, comme vous l'avez constaté, ce Mushana est actuellement en train de dormir. Et c'est là tout le problème de la chose. Regadez ces écrans, sur le mur.

L'étudiant obéit et s'aperçut qu'ils étaient allumés. D'étranges graphiques se dessinaient au fur et à mesure que le temps passait, sans qu'il puisse comprendre de quoi il s'agissait.

- Qu'est-ce que ça veut dire...s'interrogea tout haut le jeune homme.
- Les images que vous voyez ici nous viennent tout droit de Mushana. Ce Pokémon est tombé dans le coma il y a déjà un an. C'était mon ami. Cependant, pendant une expérience qui a mal tourné ; je vous passe les détails, Mushana est tombé dans ce sommeil et ne s'est plus jamais réveillé. Je travaille d'arrache-pied depuis ce jour pour trouver le moyen de le réveiller, et j'ai enfin réussi à aboutir à quelque chose. Grâce à mes dernières inventions, vous allez pouvoir parcourir ses rêves !
- Ses...Mais c'est impossible !
- Vous vous trompez ! Mes calculs indiquent clairement que nous pouvons connecter notre subconscient à celui des Pokémon, via ma machine. Et grâce à un anesthésiant spécial, vous resterez conscient, tout en étant endormi ! Vous pourrez donc vous balader dans ses rêves, interagir avec eux...
- C'est...époustouflant, admit le jeune homme. Mais à quoi cela servira t-il ? Mushana ne se réveillera pas pour autant...
- Oh que si. Mais il ne suffira pas de se balader, pour cela. Voyez-vous, le subconscient de Mushana a été durement affecté par des produits chimiques, durant sa dernière expérience (ce n'était pas mon cobaye, je préfère vous le dire tout de suite, mais mon assistant), et je pense qu'en l'arpentant, vous pourriez trouver l'endroit à « réparer ».
- Une seconde...C'est totalement impossible de faire ça !
- Oh, ne soyez pas borné comme ça. Je sais que c'est possible, j'ai étudié la question un bon moment. Et puis, vous serez grassement payé pour ce travail...ajouta t-il en tirant une liasse de billets de sa poche. Vous vous demandez peut-être pourquoi je ne le fais pas moi-même : nous serons reliés via un micro et mes appareils sonderont votre « vue intérieure », permettant un...
- Et en français ? Interrompit Rodney.
- Je suivrai votre progression grâce à mes appareils et nous serons en constante communication, afin que je puisse vous guider.

Rodney observa les billets, soucieux. Il y en avait bien pour deux mois de loyer plus de quoi se nourrir et réparer la machine à laver. L'offre était vraiment tentante et il ne mit pas longtemps à prendre sa décision.

- Très bien, j'accepte votre offre. J'ai pas mal d'ennuis, cet argent devrait m'aider à rendre les choses plus faciles. Dites-moi juste ce que je devrai faire. Ce n'est pas dangereux au moins ?
- Mais non, ne craignez rien ! Finissez votre thé à la violette et nous procéderons à votre préparation.

Rodney vida d'un trait la tasse et tous deux se rendirent devant une armoire qui se trouvait tout près de la banquette qui lui était destinée, juste à côté de celle de Mushana.

- Vous avez une idée de ce à quoi peut rêver un Pokémon ? Questionna Rodney, curieux.
- Vous en jugerez vous même. Tenez, prenez cela. C'est une oreillette très puissante qui vous permettra de communiquer avec moi.

Le jeune homme plaça l'appareil comme dit puis attendit. Il était anxieux, à vrai dire. Aller explorer des rêves, c'était une chose que personne n'avait encore fait et personne à part ce curieux vieil homme ne pouvait lui certifier qu'il ne courait aucun risque.

- Professeur, vous savez, je ne suis pas certain que cela soit une bonne idée en fin de compte...
- Hugues-Aurélien, vous n'allez pas me faire ce coup-là ! Vous m'aviez promis ! Et en plus, je crois que vous êtes suffisamment dans la mer...
- Je vous ai déjà dit de m'appeler Rodney !Je hais ce prénom !
- Hugues-Aurélien, cessez de faire le gamin et allongez-vous sur la banquette à côté de celle de Mushana.

Résigné, Rodney s'allongea sur la banquette comme demandé puis déglutit. Pour une raison qui lui échappait quelque peu, sa vue se troublait légèrement. Les appareils, sans doute.

- Et maintenant, il faut que je m'endorme ? supposa le jeune homme.
- Ce serait l'idéal, oui, ironisa Detrois. Mais ne craignez rien, ce ne sera pas difficile.
- Que voulez-vous dire ?
- J'ai placé l'anesthésiant dans votre thé à la violette.

Si sa vue n'avait pas été aussi floue et si ses paupières ne s'étaient pas fermées sans qu'il puisse faire quoi que ce soit, Hugues-Aurélien Karl Rodney aurait sûrement ouvert des yeux exorbités.