Cinquième Chapitre : Une Virée Nocturne pour la Symphonie.
Jamais aucune ville n'est la même à la tombée de la nuit. C'est d'autant plus vrai à Florincia, où l'on dit qu'il suffit de tendre l'oreille pour entendre des secrets que redouterait Arceus lui-même.
Toutefois, l'homme prudent préfèrera se convaincre que les ombres ne sont jamais plus que des ombres, et les murmures jamais plus que des murmures.
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On sonnait les douze coups de Minuit dans la résidence Viola. C'était un bâtiment minuscule comprimés par ses voisins et piégé dans une étroite ruelle de Florincia. A cette heure-ci, personne ne se serait attendu à voir deux silhouettes se faufiler dans la pénombre, vers le vieux hall désuet.
-Rappelez-moi pourquoi nous faisons encore quelque chose d'illégal, alors que je viens de vous prendre pour avocat ? murmura Belinda tandis qu'ils se dirigeaient en silence vers les escaliers.
Après leur pacte devant la Déesse Bienveillante, Edward lui avait donné rendez-vous ici, de nuit, devant les portes de la résidence Viola. Leur but, avait-il annoncé, était simple : se rendre chez Janus, et chercher des indices.
Edward lui répondit avec une grimace. La lumière de la lune filtrait à travers l'arcade au-dessus de la cage d'escalier, éclairant son visage.
-Parce que, insista-t-il, ce que nous faisons n'est pas techniquement illégal.
-Puis-je savoir en quoi ?
-Nous avions dit qu'il faudrait éviter toute discussion une fois dans ce bâtiment, rappela l'avocat. Je ne tiens pas à me refaire prendre comme hier soir. Cela fut suffisamment rabaissant la première fois…
-C'est une belle esquive Mr.Cohen, mais je sais parfaitement quand nous devons éviter de parler et quand vous essayez de changer le sujet. Répondez à ma question, je vous prie.
-Je crois que je comprends pourquoi on dit que vous êtes dure en affaire…soupira l'autre. Ce qu'il faut vous dire, c'est que nous ne faisons rien d'illégal tant que personne ne nous surprend. Je rentre dans le bureau de Janus, je fais mes recherches, et je repars en fermant derrière moi. Personne n'en sait rien, il ne s'est jamais rien passé. Merveilleux, non ?
-Je ne préfère pas savoir jusqu'où peut vous mener cette façon de penser…critiqua Belinda.
Lorsqu'ils arrivèrent au deuxième étage, Edward prit directement le couloir à leur droite. Pour sa part, la comtesse était étonnée de voir le modeste bâtiment dans lequel vivait Janus. Elle avait espéré quelque chose de plus…noble. Mais à la réflexion, elle n'avait jamais cherché à se rendre chez son confident, ce qui n'avait rien d'étonnant car Belinda détestait sortir pour autre chose que les affaires et le thé.
En voyant son partenaire mener la marche, elle se demanda soudain à quoi pouvait ressembler le cabinet d'Edward. Une chose était sûre, il ne devait pas ressembler à celui d'un avocat normal.
Quand il se mit à parler dans l'obscurité, elle manqua de sursauter, surprise.
-Hmm…Bel ? Vous avez toujours votre Chacripan avec vous, n'est-ce pas ?
Elle acquiesça.
-Je ne suis pas inconsciente au point de me promener sans la moindre sécurité, voyons.
-Ce n'était pas ce que je voulais dire, trancha l'avocat. J'aurais besoin de lui pour monter la garde. Sa vision nocturne nous procurerait un avantage.
Se retenant de lui demander combien de temps leurs fouilles allaient prendre, Belinda envoya son pokémon vers les escaliers. Les yeux du Chacripan brillèrent de malice à travers l'obscurité, avant de disparaître hors de son champ de vision.
Sa maîtresse eut un pincement au cœur. Rien qu'aujourd'hui, elle avait dû se tenir loin du manoir parce qu'elle était injustement recherchée. Et maintenant il faudrait qu'elle adopte l'attitude d'un vulgaire voleur pour entrer chez son ami. Ce n'était pas des choses auxquelles on l'avait habituée.
-Je n'aime pas ça, maugréa la comtesse. On dirait que nous sommes vraiment des criminels. Et si la police surveillait le coin ?
-C'est impossible, répliqua-t-il, je suis prêt à parier que la police ne sait même pas où chercher. Janus avait pour habitude de changer régulièrement de logement, voyez-vous ? Cette adresse est la dernière en date…la dernière avant sa mort.
Belinda s'abstint de tout commentaire. Mais Edward n'en avait visiblement pas fini dans ses explications. Elle s'étonnait de le voir moins réticent à échanger ses informations.
-Quand à vos états d'âmes, je vous rappelle que vous étiez d'accord avec moi pour venir ici, Bel.
-Sauf que vous ne m'aviez pas prévenu que nous entrerions comme des voleurs.
-Ce ne sont que des détails…lâcha l'homme. Bien sûr, entrer par infraction chez quelqu'un ne correspond pas à l'image de gentleman que vous pouviez vous être faite de moi, mais cela ne me transforme pas en criminel pour autant.
Soudain, l'espace d'une seconde, les pupilles de l'avocat scintillèrent d'excitation. La comtesse avait déjà vu cette lueur effrayante, lorsqu'il s'apprêtait à parler d'une œuvre d'art qui l'inspirait particulièrement.
Ils étaient arrivés à destination, mais Edward attendit avant d'entrer.
-Sûrement, avez-vous lu les romans de Mr.Wright ? dit-il sur le ton de la conversation.
-C'est un nom qui me dit quelque chose…Laissez-moi deviner, l'écrivain policier de Kanto ?
Il sourit légèrement. C'était peut-être le premier sourire honnête qu'elle voyait sur son visage.
-Hmm…Vous remontez un peu dans mon estime, Belinda. Je pensais que vous aviez mauvais goût dans tous les domaines de l'art. Pourtant, l'écriture est manifestement l'exception qui confirme la règle. Ceci dit vous avez tort, il est avocat. Mr.Wright ne vit pas vraiment de ses livres.
-Je ne suis pas sûre de voir le lien avec notre situation.
-Et bien pour en revenir à vos problèmes moraux, sachez que le dénommé Phoenix, le héros de Mr.Wright, utilise souvent des méthodes d'enquête peu orthodoxes. Fausses accusations, bluff, interférences avec la scène de crime, utilisation de pouvoirs surnaturels et j'en passe…Mais l'expérience lui a prouvé qu'un élément manque toujours pour reconstituer l'affaire, si on se limite à la scène de crime. Et dans notre cas, il nous manque l'élément principal : le mobile.
Belinda se retint de bâiller. Elle n'était pas vraiment d'humeur à discuter romans avec lui à une heure si tardive, et le sentiment de danger initial avait cédé place à une sorte de calme intérieur.
-Est-ce la seule raison pour laquelle vous m'avez traîné ici au milieu de la nuit ?
-En effet. A cause de cet écrivain, et de mon instinct légendaire, plaisanta-t-il. Mais pour clôturer cette discussion, ce que nous apprend Wright dans ses romans, c'est qu'on ne peut pas se permettre de suivre la loi au pied de la lettre. En fait, chacune de ses histoires est une critique des limites de la loi.
-Et j'imagine que vous êtes le premier à approuver ses travaux, se moqua Belinda.
Guilleret, Edward se tourna vers la serrure de l'appartement. Cependant le timbre de sa voix indiquait qu'il répondait avec plus de sérieux qu'il ne le laissait paraître.
-Wright a raison. On ne peut pas résoudre un crime sans s'affranchir de la loi. Un criminel ne suit aucune règle. Alors pourquoi celui qui cherche à l'arrêter devrait les suivre ?
-Je…Je n'ai aucune réponse à cela…balbutia Belinda, surprise par la tournure de son raisonnement.
Tandis qu'il se dirigeait vers la poignée de la porte, la comtesse s'étonna de ne pas le voir répondre. En fait, c'était comme si soudain Edward n'était plus avec elle. Ses yeux regardaient le vide.
-…Mr.Cohen ? …Edward ? …Ed ?
Il revint à lui lorsqu'elle l'appela par son surnom.
-Qu'y a-t-il ? insista Belinda.
-R…Rien. Avant que nous entrions, vous devriez rappeler votre Chacripan.
Bien qu'apeurée de se retrouver seule et dans le noir, elle acquiesça.
Sur le chemin, ses pensées étaient occupées par les paroles d'Edward. Il avait parlé d'un mobile…Et il avait peut-être raison. Peut-être que les preuves obtenues sur la scène de crime ne suffisaient pas. Lorsqu'ils étaient en cellule, elle s'était persuadée qu'il y avait un lien entre le Statitik d'Edward, la toile retrouvée sur l'estrade, et la morsure qui avait tué Janus. Pourtant, elle avait désormais du mal à conserver ses doutes. Si Edward était le meurtrier, alors son comportement n'avait aucun sens.
Aux yeux de Belinda, il leur fallait une autre piste.
Elle revint quelques minutes plus tard avec le pokémon à ses côtés. Edward se tenait au même endroit que là où elle l'avait laissé, prêt à entrer.
Belinda hocha de la tête en guise de signal. Il tourna la poignée.
-L'honneur aux dames.
-Je m'en passerai cette fois-ci.
Edward entra donc le premier, suivit de Belinda. Elle ressentait comme une certaine tension par rapport à ce qu'ils s'apprêtaient à faire.
Une fois à l'intérieur, la première chose qui les saisit fut l'odeur de renfermé. Mais c'était à prévoir, pensa Belinda. A présent, il faisait si noir qu'elle se demandait surtout si son compagnon avait prévu quelque chose pour les éclairer. Quant aux sons, on n'entendait guère plus que leurs simples pas sur le parquet.
-Est-ce bien ici ? chuchota-t-elle.
-…De ce que je me souviens, oui.
Un fin trait de lumière éclairait le bureau miteux à sa droite. Au vu de la poussière dessus, Belinda pensa qu'il n'avait pas beaucoup servi. En fait, presque tout avait été délaissé à la merci du temps, de la poussière, et sans doute des araignées. C'était à se demander si quelqu'un avait vraiment vécu ici.
-C'est vraiment l'appartement de Janus ?
-Et bien, de là à dire que c'était le sien…Il n'a dû y vivre qu'une poignée de jours. Et sûrement pas assez longtemps pour penser à y faire le ménage, ajouta-t-il en comprenant sa question.
Elle regarda soudain tout le mobilier avec un sentiment de répulsion générale. Ce n'était certainement pas elle qui se chargeait de l'entretien de son manoir, mais elle songerait à augmenter le salaire de la femme de ménage.
-Je pense que nous trouverons plus d'indices dans la pièce suivante, marmonna Edward.
Il lui fit signe de le suivre jusqu'à la prochaine porte. Belinda ne se fit pas prier pour quitter le corridor mal entretenu.
Cependant, lorsqu'ils entrèrent, la scène ne fut pas exactement celle à laquelle elle s'était attendue.
Une silhouette noire et courbée se tenait au bout de la pièce qui ressemblait à un bureau, elle tourna la tête en les voyant entrer. Belinda sentit son échine frissonner lorsqu'elle sentit ces yeux se poser sur les siens, ceux d'un tueur de sang-froid se dit-elle, bien qu'elle ne puisse même pas en voir la couleur.
-Un…Un voleur ? Un spectre ? Qui… ?!
-Qui êtes-vous ?! cria Edward par-dessus la voix étranglée de la comtesse.
L'espace d'une seconde, elle vit que l'ombre tenait quelque chose entre ses mains. Mais à peine le remarqua-t-elle, que l'intrus leur tourna le dos pour se diriger vers une fenêtre grande ouverte. Lorsqu'Edward se mit à courir vers la silhouette, c'était déjà trop tard. Elle avait sauté par la grande ouverture comme un chat sur une branche, et seul le clair de lune qui éclaira un pan de sa cape, leur assura qu'ils n'avaient pas vu un fantôme.
Puis, il n'y eut pas un bruit. Belinda dut se forcer à ravaler ses peurs.
-Notre rival est passé par les toits, dit calmement Edward en se penchant vers la fenêtre.
-Les toits ?
-En sautant d'ici, on atterrît sur le toit des maisons voisines, expliqua-t-il. On dirait que cette personne avait prévu un moyen de s'enfuir. C'est toujours rassurant de savoir que nous n'avons pas croisé un spectre.
Elle s'imagina brièvement l'image d'un Ectoplasma, tapis dans un coin pour les épier dans le noir. …Finalement, la comtesse décida de s'en tenir à la version d'Edward.
-Je ne comprends pas. Qu'est-ce qu'elle cherchait chez Janus ? Une sorte de…preuve ?
-Peut-être bien, répondit l'avocat. Et si c'est le cas, elle l'a probablement trouvé.
Belinda se sentit rassurée. Elle n'était pas la seule à avoir vu que la silhouette tenait quelque chose.
-Quelqu'un enquête peut-être en même temps que nous, lança-t-elle.
-Ce n'est pas à exclure. Pourtant, je n'ai pas l'impression que cette personne ait appréciée nous voir. Ça pourrait tout aussi bien être le contraire.
-C'est-à-dire ?
-Faire disparaître quelque chose.
Malgré le ton grave de la conversation, la comtesse savait que ce n'était qu'un amas d'hypothèses. Edward n'avait pas l'air plus au courant qu'elle sur la situation.
-Tout ce qu'on peut dire avec certitude, c'est que notre rival s'attendait à avoir de la visite.
-Ca me semble étonnant. Qui aurait pu prévoir notre passage ?
-Je l'ignore, dit sombrement l'avocat. Mais il y a des signes. Quand je suis entré, la porte était déjà ouverte. Ça signifie que notre suspect, appelons le « X » est passé par là, et qu'il a ouvert la fenêtre de l'intérieur. Pourtant à en juger par sa précipitation quand nous sommes entré dans la pièce, X n'avait pas fini tout ce qu'il avait à faire avant de s'enfuir. J'en viens donc à penser que X se méfiait dès le départ, et que sa fuite était déjà préparée.
-Ce qui ne nous avance pas beaucoup, soupira Belinda.
Agacée, elle s'avança vers le plan de travail à côté de la fenêtre, là où s'était tenu « X ». Toujours grande ouverte, la fenêtre laissait passer un air frais et revigorant plus que bienvenu.
Sur le support en bois, Belinda vit une liasse de documents étalée à la va-vite. Retraçant les mouvements de son prédécesseur, elle s'en saisit sans cacher sa curiosité.
-On dirait les pages d'un journal…Il fait trop noir, je n'arrive pas à les lire.
Les yeux plissés, elle s'avança vers la fenêtre pour y capter la lueur de la lune. Le texte était désormais plus visible, mais il y avait tellement de page qu'elle décida de commencer par la fin.
Belinda lut à voix haute pour qu'Edward profite également du contenu.
- « Toujours en quête de la légende » …
-Pardon ? demanda l'avocat.
-C'est l'intitulé, répondit-elle déconcertée. Mais le reste des pages est couvert de plans et de schémas… Ah ! « La Déesse Chantante » ! Cette page m'évoque au moins quelque chose !
Ceci dit, elle était encore moins claire que les autres. Il n'y avait pratiquement que des illustrations griffonnées dessus, et les notes de Janus étaient écrites tellement vite qu'elle ne pouvait pas en distinguer les lettres.
Déçue, la comtesse passa sa découverte à Edward. Pendant qu'il scrutait à son tour les pages, son Chacripan se frotta contre sa jambe, le poil encore hérissé par la surprise de tout à l'heure. Il poussa un miaulement inaudible, puis sauta sur le plan de travail, à la recherche de quelque chose. Finalement, il prit une montre en or qui traînait entre ses dents et revint fièrement avec vers sa maîtresse, ronronnant de plaisir. Amusée, Belinda lui caressa la tête.
Soudain, elle comprit comment ses bijoux disparaissaient mystérieusement du manoir de temps à autres, pour réapparaître totalement à l'opposé de sa chambre quelques jours après. Il était peut-être temps qu'elle arrête de suspecter ses serviteurs, et qu'elle laisse un peu moins de liberté à ses pokémon.
Le temps qu'elle atteigne cette conclusion, Edward avait enfin terminé de lire. L'avocat reposa le tas de feuilles à leur place.
-Ce ne sont pas des schémas, Bel…dit-il d'un ton perplexe. Ce sont des coordonnées. Tout du moins, c'est tout ce qui s'y apparente.
-Comment ça, « ce qui s'y apparente » ?
Elle n'avait jamais vu l'homme aussi indécis. C'était comme si la vérité était juste à leur portée, mais qu'un mur de verre infranchissable les empêchait toujours dit parvenir, seulement de la contempler de l'autre côté.
-Je suis sûr que c'est en lien avec le tableau volé. Le mot « Déesse » réapparaît presque dans toutes les pages notées par Janus. Et ce tas de chiffre indescriptible ressemble à une position géographique.
-C'est ridicule voyons, objecta Belinda. Si ces schémas avaient un sens, j'aurais pu les reconnaître moi-même. Janus n'écrit pas si mal.
-Vous pourriez les reconnaître si les schémas étaient entiers, répliqua Edward.
Pendant un instant, elle le regarda avec un air de stupéfaction, très vite suivi d'un éclair de compréhension.
-Ce sale petit voleur…commença Edward.
-…a volé la dernière page, acheva Belinda.
L'avocat se mit tout à coup à faire les cent pas, comme s'il devait évacuer une trop grande frustration.
-Impossible de savoir ce que Janus voulait dire si nous ne récupérons pas la page manquante !
-Est-on seulement sûrs que c'est Janus qui a écrit cela ? demanda la comtesse.
-Plus que certains. Je reconnaîtrais son écriture entre mille.
Elle trouva l'argument recevable. Il était vrai que malgré son style peu soigné, Janus avait une manière d'écrire particulière. Encore une fois, elle se plaignit de ne pas l'avoir vu écrire plus souvent avant qu'il ne meure.
Soudain, ses yeux se perdirent sur la seule phrase complète au milieu de cet amas de notes. La phrase était facilement reconnaissable, car Janus avait même pris la peine de la placer entre guillemets.
Belinda pensa qu'ils l'avaient raté car la citation était écrite dans les premières pages. Elle s'en saisit immédiatement pour la lire à haute voix.
« Les Trois Déesses ne forment qu'Une. »
Cette simple phrase raisonna dans l'appartement à l'abandon.
Edward n'osait pas faire de commentaire, tendu comme s'il essayait d'imprimer la phrase dans son esprit. La comtesse quant à elle, baissa rapidement les yeux pour essayer de déchiffrer la suite.
-En dessous, il y a un triangle et…
A cet instant précis un bruit retentit hors de la pièce, faisant frissonner Belinda qui lâcha la page des mains. Puis, on entendit le son d'une poignée qui se tourne.
Fin du Cinquième Chapitre.