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Moon's Heaven Tome 1 de Auraman



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Informations

» Auteur : Auraman - Voir le profil
» Créé le 05/09/2012 à 18:17
» Dernière mise à jour le 05/09/2012 à 18:17

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Chapitre 7 : Le Frère Suprême [Tjaurdin]
Le Général Forra était aux anges depuis l'annonce de la guerre entre Kanto et Johto, rien n'arrivait à entamer son moral. Il encourageait même son fils à s'engager dans la littérature ! Personne n'avait remarqué sa joie et sa bonne humeur des derniers jours. Néanmoins, voilà qu'on lui annonçait une mauvaise nouvelle, pour lui, mais bonne pour les autres.

Le Frère Suprême allait venir ici. Et ça c'était dérangeant ! Un messager était venu et lui avait fait une offre alléchante, mais cette offre venait directement du Frère Suprême... Le Grahyena venait donc s'abriter auprès de sa marionnette...

Le jour J était arrivé bien trop vite ; de surcroît on lui avait demandé d'escorter le clerc jusqu'à l'église de Doublonville. Quelle corvée ingrate que celle-ci ! Pensait le Général. Escorter un homme pareil alors qu'il y avait des hommes à entraîner !

Lui et ses soldats s'étaient donc positionnés au point de rendez-vous convenu par les Messagers. Tout ceci dans le plus grand secret, bien entendu. Mais plus le temps passait, plus les tenues blanches des religieux tardaient à apparaître dans leur champ de vision.

- Général ? Quand est-ce que le Frère Suprême est censé arriver ? Lui demanda un de ses hommes qu'il avait réquisitionné pour l'occasion.

- C'est une bonne question...répondit son supérieur. En attendant, vous restez avec moi. Que personne ne s'écarte de la route, on ne sait jamais. Il peut y avoir des brigands n'importe où.

Les soldats firent les bougons et continuèrent à jouer aux cartes rageusement.

Quelques dizaines de minutes plus tard, un cortège apparut. Le Général mit tout d'abord la main sur son épée mais par la suite, il somma à ses hommes de se tenir correctement. Les Messagers arrivaient. Et l'un d'eux était blessé...

- Miséricorde... Cracha Forra sans cacher son mécontentement. Ils ne savent pas être discrets. Bonjour, Frère Suprême. J'espère que vous avez fait bon voyage et que vous n'avez pas rencontré trop de désagréments...

- Soyez béni par la pureté de Lune, dit tranquillement le Frère suprême qui refusa la main tendue du Général. Quant à notre voyage, il s'est déroulé sous la protection de notre bienveillante Déesse : nous avons reconverti des brigands en sages hommes. Malheureusement, un des Messagers a pris sur lui une partie de leur pêché, ajouta t-il en présentant la blessure de son coéquipier.

- A-t-il besoin d'aller à l'hôpital ? Demanda Forra regardant le Messager en question, lequel ne semblait pas du tout incommodé par ce léger fardeau.

- Non, cette blessure cicatrisera, répondit l'intéressé. Cela me rappellera combien il ne faut pas pêcher.

Un malaise s'installa dans le groupe de soldats ; à l'inverse, les Messagers souriaient béatement. Ils semblaient si...purs...Trop peut-être. Léarco Forra se demanda pour quelle raison ils étaient croyants.

-Ne devrions-nous pas partir ? Rappela gentiment le Frère Suprême avec sourire doux.

- Oui, vous avez raison. Gardes, déployez-vous bien autour d'eux. Je veux un éclaireur et deux personnes qui restent à l'arrière. Démolosse suivra l'éclaireur.

Le Pokémon n'attendit pas la personne et partit en avant. Le cortège se mit alors en route.

Ils marchaient sur un sentier battu, sous un ciel d'arbres que le soleil ne perçait quasiment pas. Une aura verte nimbait les feuilles tandis que d'enivrantes odeurs envahissaient les sens de chacun. Ils se retrouvaient dans la nature même, sauvage, puissante et étonnante. Des bruissements de feuilles se faisaient entendre ; quelques Pokémons sauvages fuyaient leur présence, sans aucun doute. Et parfois, un Cerfrousse bramait magnifiquement.
Tous se sentaient en sécurité et pourtant, le danger pouvait provenir de n'importe où. N'importe qui pouvait se cacher derrière un buisson ou un arbre.

Ils quittèrent la forêt pour déboucher sur un champ à perte de vue ; un peu plus loin se trouvait une maison de campagne, très grande. C'était une maison d'agriculteurs qui logeaient en même temps leurs employés, comme il y en avait beaucoup dans la région.

- Souhaitez-vous faire une pause ? Demanda Léarco Forra aux Messagers qui marchaient ensemble comme un seul homme.

- Non, merci, répondit l'un d'eux. Nous sommes pressés de pouvoir rejoindre notre église à Doublonville pour délivrer l'Illumination à votre région. D'ailleurs, il y aura une messe ce soir où seront réunis tous les plus grands hommes de Johto. Vous n'êtes pas au courant ?

- Si. Soldats continuez, vous l'avez entendu ?

Accomplissant leur devoir, ils reprirent leur rythme de marche. Du coin de l'œil, Léarco observait l'homme blessé qui semblait imperturbable et guère gêné de la blessure qu'on lui avait infligée.

Au final, la petite troupe s'arrêta deux fois. D'abord dans une grange où le propriétaire voulut recevoir la bénédiction des Messagers puis dans un petit bourg situé avant Doublonville. C'était un bourg sympathique où tout le monde se connaissait. Il n'y avait pas d'étiquette ;le franc-parler s'imposait mais lorsqu'ils les virent, leur regard se durcit brutalement. Surtout celui des femmes.

Cela ne faisait pas si longtemps que l'armée avait réquisitionné les hommes aptes pour la guerre. Certes, les combats n'avaient pas encore débuté, mais ils finiraient par démarrer, inéluctablement.

Épuisé par la journée de marche, Les soldats furent tous heureux de laisser ces Messagers à l'église de Doublonville pour rejoindre leur famille. Malheureusement, ce n'était pas le programme de Léarco, qui devait faire un rapport au Roi, en espérant que ce dernier fut de bonne humeur.

---

- Qu'on aille le faire fouetter, exigea le Roi alors que le conseiller ne faisait que son travail.

- Mais mon Roi, pourquoi ? Je ne fais que remarquer qu'on ne peut comparer nos soldats à des pièces d'un jeu d'échec !

- Bonjour, mon Seigneur. Votre conseiller a parfaitement raison. Votre Grandeur ne peut être comparable à une pièce d'échec, vous êtes bien plus ! Lança Léarco d'une voix neutre alors qu'au fond de lui il était lassé par les caprices du Roi.

- Oui, vous avez bien raison...répondit le Roi d'un air songeur. Heureusement que vous arrivez toujours au bon moment, mon cher Général. Vous venez me faire un rapport concernant l'accueil du Frère Suprême ? Il est vrai que c'est un personnage important, et nous proposer ses services de conseiller est une grande faveur qu'il nous fait...D'autant plus que la présence des Messagers rassurera notre peuple, j'en suis certain.

-En effet, c'est pour faire mon rapport que je suis là, comme vous me l'avez exigé. Il ne s'est rien passé de grave ; ils ont juste béni des agriculteurs et des villageois. Un des leurs a été blessé pendant leur voyage mais ce n'est rien, selon lui. Le Frère Suprême m'a dit aussi qu'il y aurait une messe ce soir ?

- Oui, à l'église de Doublonville. D'ailleurs, votre présence ainsi que celle de votre famille est la bienvenue. Vous pouvez vous retirer. Avec mon conseiller, nous allons continuer à élaborer une stratégie en vue des futures batailles. Il semblerait que les troupes kantoises marchent en ce moment même vers Mauville...Général, il se pourrait bien que nous vous envoyions là-bas d'ici quelques jours.

Le Général eut mal au cœur pour le conseiller qui semblait proche de la folie mais savait qu'il avait d'autres ennuis. Les combats allaient donc bientôt débuter et à Mauville en plus...
Le Roi, lui, s'amusait avec les pièces d'échec, jouant contre lui-même, apparemment.

Forra le vit réfléchir devant une situation difficile : Pour que la Reine ne soit pas en échec, il fallait sacrifier une pièce. Le cavalier ou la tour ?

« Et si un jour c'était moi qu'il fallait sacrifier... » pensa le Général avec une boule à la gorge.

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Tout le monde était réuni devant le monumental édifice avec sa porte imposante et son vitrail en rosace au dessus. Les portes n'étaient pas encore ouvertes mais cela ne saurait tarder. Le Roi commençait à parler de torture ou de guillotine concernant le Frère Suprême. Bizarrement, les gens s'écartaient de lui en essayant d'être le plus discret possible, par précaution.

Le son pur des cloches commençait à se faire attendre lorsque les portes s'ouvrirent miraculeusement, laissant apparaître le Frère Suprême, dont le regard brillait intelligemment. Un regard allumé par une flamme d'origine inconnue. Et ce sourire doux, trop doux. Un frisson dans le dos traversa Léarco qui déglutit.

- Entrez, venez et écoutez notre message. Soyez bénis par la pureté de la Lune, enfants de la Déesse !