L'Ombre du Mal de Red-Moon

La carrière de pierres Kyurem se trouvait à moins de dix minutes de vol du palais du Raikiri. En approchant des cratères, Haku esquissa un sourire. Des siècles plus tôt, les pierres avaient servi aux hommes pour la construction de leurs demeures et le travail de la terre. Paradoxalement, ils avaient toujours utilisé le pouvoir de la glace pour rendre fertile leurs contrées. On raconta cependant, que les pierres Kyurem possédaient des aptitudes encore plus grandes. Grâce à elles, disait-on, on pouvait bâtir un palais entier en très peu de temps, ou encore déplacer des pics de montagnes. Elles étaient dotées d'un pouvoir extraordinaire. Peut-être trop extraordinaire. En effet, sans que les légendes n'en indiquent la raison, on condamna soudainement les carrières, les enfouissant sous des mètres de terre. Une force inconnue en aurait scellé l'entrée pour que plus jamais les hommes n'utilisent un tel minerais. Néanmoins, les yeux d'Haku brillaient de détermination. Les hommes de cette époque, pensait-il, ont certainement été submergés par le pouvoir des pierres, parce qu'ils les utilisaient comme un vulgaire outil, sans en posséder la clé. Or lui, Haku, avait en sa possession Zekrom, un dragon légendaire. Il serait par conséquent tout à fait capable de canaliser la pierre Kyurem afin d'assurer l'élaboration de ses projets. Puis, il en avait besoin. Sans cela, l'évolution du monde qu'il désirait tant, l'entrée dans un monde idéal et plus confortable pour l'homme serait impossible.

Le garçon ouvrit sa main, dans laquelle luisaient deux pierres. Leur couleur de glace parvenait à éclairer sa paume. Elles sont magnifiques, pensa-t-il en contemplant le bleu profond et clair. Elles demeuraient les derniers témoins de la gloire passée des carrières de Kyurem. Haku les avait trouvées dans les montagnes, près de là, et avait pu observer leur pouvoir lors de la construction de ses propres usines. Il avait activement recherché la source de ce pouvoir. Ce fut en vain, au commencement, car les carrières étaient bien cachées dans les montagnes et toujours enveloppées d'un épais brouillard. À présent, posté devant la porte scellée il entreprit de glisser une pierre à l'intérieur de la petite fente prévue, semblait-il, à cet effet. Ainsi, l'entité qui avait condamné ce gisement s'attendait sans nul doute à voir, un jour, ressurgir la force des pierres, puisqu'elle avait laissé une possibilité d'ouvrir la porte. Tandis qu'Haku touchait à son but, une voix assurée se fit entendre derrière lui.

- À ta place, je ne ferais pas cela.

Yume se tenait là, les poings serrés, enveloppé d'une fine aura rouge. Haku saisit la résolution de son frère en voyant la flamme dans ses yeux. Pourtant, il n'avait aucune envie de débattre maintenant. Il se chargea à son tour d'une aura bleue.

- Tu ne comprends pas le sens de mon action, Yume. Pourquoi veux-tu m'empêcher d'obtenir ces pierres ?
- Il faut que tu réfléchisses, Haku. Ce n'est pas pour rien qu'on a condamné l'accès à ces carrières. Ces pierres dépassent peut-être l'entendement, c'est peut-être un signe que nous ne devons pas les utiliser.
- Il y a trop de « peut-être » à mon goût, mon frère.

Puis, il se retourna. Combien de fois faudrait-il expliquer que les minerais ne contribueraient qu'au bien de l'humanité ? Cestes, le monde présent devrait disparaître. C'est d'ailleurs certainement ce qui bloquait Yume, mais d'un autre côté, le nouveau monde qu'aurait créé Haku n'aurait rien à envier à ce Moyen-âge, au contraire. Tandis qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte, une boule de feu fumante vint s'écraser près de son bras. Se tournant, il vit Yume, tremblant, une main enveloppée de fines flammes rouge.

- Tu ne m'as pas laissé le choix, Haku. Je ne désire pas me soulever contre toi, mais si je dois t'attaquer, alors je le ferai.

Cette fois, s'en fut trop. Haku ne désirait pas contre attaquer. Après tout, lui et son jumeau avaient été si proches, à l'époque. Pourtant aujourd'hui, leurs opinions divergeaient d'une manière toute nouvelle. Cette fois, Yume était près à défendre ses arguments. Le garçon aux cheveux noirs ne pouvait plus faire autrement. À présent, il se charge de son aura bleue, range ses pierres et arme ses poings. S'il voulait ouvrir la porte, il ne pourrait le faire qu'une fois Yume neutralisé.
Haku bondit en position de combat. Les poings des deux frères s'entrechoquent. L'un attaque, tandis que l'autre se défend. Régulièrement, les rôles s'inversent. Les poings tentent de viser le torse ou la tête. Les pieds entreprennent de déstabiliser l'adversaire : celui qui tombera le premier sera le plus vulnérable. Dans le brouillard des carrières, les halots de couleur se mêlent parfois en des teintures violettes. Ce fut comme si les auras menaient leur propre combat, car tandis que leur maîtres se mouvaient, leurs pointes agiles et fines s'entrelaçaient, fusionnaient, se rejetaient. Les combattants s'immobilisèrent, l'un parvenant à stopper l'offensive de l'autre. Ils demeuraient ainsi quelques secondes, avant de se repousser. Essoufflés, ils prirent le temps de réfléchir. Jusqu'ici, la haine n'avait pas fait partie de la bataille, mais elle prit peu à peu sa place alors que les garçons réalisaient à quel point leurs détermination était solides.
Comme par un accord commun, la confrontation suivante redoubla d'intensité. On troqua les techniques martiales contre des techniques Gijinkas. Ainsi, une myriade de flammes tenta de percer un puissant bouclier d'éclairs. Des Flammèches au Tonnerre, les deux frères semblaient souhaiter se montrer mutuellement l'étendue de leurs compétences. Alors que Yume tenait sa garde au sol, Haku avait pris de la distance dans les airs et préparait une attaque Draco-Rage. De sa main ouverte s'ébranla une colonne de fureur dragonnique, à la fois bleutée et mauve. Le garçon rêveur parvint à l'éviter de justesse. La capacité avait néanmoins entamé la terre qui, comme déjà affaiblie, s'affaissa, révélant un large puit, au fond duquel se distinguait une lueur.

Le combat cessa un instant. Haku comprenait dors et déjà ce que l'ouverture du puit signifiait à l'instar de Yume, encore abasourdi par l'attaque. Sans prononcer un mot, le garçon appela son imposant dragon noir par un geste de bras levé, puis tout deux foncèrent dans les méandres. Pendant ce temps, la créature immaculée fit son apparition derrière son maître. Délicatement, elle posa sa tête sur son épaule et tendit les yeux vers le bas, l'air plus inquiet qu'interloqué.
Il ne fallu pas longtemps pour qu'un halo de lumière froide s'échappa du puit. Reshiram et son maître se reculèrent afin de laisser bondir une forme incroyable. Étincelant, brillant de mille feux, le monstre s'était paré de la couleur des pierres. Néanmoins, ce fut comme si le dragon noir était toujours Zekrom, sans lui ressembler réellement. Sa queue s'était légèrement arquée. De plus, tout son corps semblait désormais être protégé par un bouclier glacé. Adoptant des teintures à la fois ténébreuses et grises, l'entité était surmontée une sorte de casque qui durcissait ses traits. Parmi les éclats de pierres, Yume ne le distinguait pas tout à fait, mais le dragon s'apprêtait à repartir, son devoir accompli.

Reshiram prit tout à coup conscience de la situation catastrophique dans laquelle ils seraient, lui et son ami humain, ainsi que toute la population, si son opposé maléfique parvenait à mettre en place son plan en s'aidant de la force des pierres Kyurem. Le garçon se cramponna à sa monture blanche tandis qu'elle prit son envol. Dans un combat de dragons, la meilleure manière de déstabiliser un adversaire et de toucher ses points d'équilibre. Briser une aile suffirait, mordre la queue ou bien le cou, près de la tête. Comment y parvenir toutefois ? Avec son armure de glace, Zekrom semblait imprenable. Dés lors, les évènements s'enchaînèrent, sans que Yume ne puisse en donner d'explications. Tout fut presque comme dans un rêve ou plutôt un cauchemar ; un cauchemar éveillé. Il ressentit tout d'abord un coup dans le dos d'une violence qui lui coupa le souffle, suivi d'autres aux hanches, puis sur le côté de la tête. Désorienté, il tenta de bouger ses membres endoloris et d'ouvrir les yeux pour apercevoir son adversaire, mais ne parvint qu'à entendre un cri déchirant. Enfin, trop lentement, ses paupières se levèrent. Il crut à un coucher de soleil, mais ne vit que du blanc tâché de rouge. Son estomac se noua. Sa gorge ne réussit même pas à émettre un son. Il aurait voulu crier, crier encore, fuir les douleurs qui le harcelaient. Il referma les yeux, soudainement plongé dans une sensation agréable d'air pur courant sur sa peau...









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Note:
Voici ce qui m'a inspiré pour la rédaction de ce chapitre.

Les pierres Kyurem sont évidemment inspirées de Pokemon Noir 2 et Blanc 2. C'est grâce à elles que les dragons légendaires peuvent se transformer. D'ailleurs, Zekrom ne s'en prive pas. On voit toute la puissance acquise alors qu'il bat le pauvre Reshiram sans trop d'efforts.

L'histoire de la carrière vient elle aussi de Naruto, le Film 2. Dans ce film, la puissance des pierres de Guelel doivent servir à créer un monde utopique. Mais ces pierres avaient également été enterré dans une carrière inaccessible, à cause du tort qu'elles avaient déjà causé aux hommes du passé. Dans ma fic, c'est exactement pareil. On ne sait pas pourquoi la carrière de Pierres Kyurem a été créée, mais on sait que Haku veut s'en emparer dans le but de créer un monde idéal. Haku ne sait pas, alors, il causera plus de mal à l'humanité qu'il ne fera de bien, et c'est ce que son frère essaye de lui faire comprendre.

Enfin, Eragon comme toujours, m'a inspiré pour le combat entre les dragons légendaires. Dans "Brisingr", le Tome 3 d'Eragon, on assiste à de tels combats entre Saphira, la dragonne bleue du héros et Thorn, le dragon Rouge de Murthag. Coïncidence? Reshiram représente la couleur rouge et Zekrom, la bleue, sauf qu'ici bien sûr, les valeurs sont inversées (le Rouge est le bon, et le Bleu, le mauvais).