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Les Chevaliers de la Dernière Symphonie de Sushiclub



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Informations

» Auteur : Sushiclub - Voir le profil
» Créé le 14/08/2012 à 00:51
» Dernière mise à jour le 16/08/2012 à 13:31

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Troisième Chapitre : Dissonance pour la Symphonie.
A Florincia, un combat de pokémon est un événement rare qui doit se tenir dans les règles. Les adversaires sont accompagnés de leurs témoins et mettent leur honneur en jeu. Si la population se plaît à voir ces duels, tout combat qui ne suit pas les règles officielles n'a pas plus de valeur qu'une bagarre de bistrot.

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La comtesse tapait contre les barreaux de toutes ses forces. Malgré le tapage, on entendait distinctement ses paroles dans tout le couloir du poste de police.

-VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE M'ENFERMER ET VOUS LE SAVEZ ! JE SUIS COMTESSE, J'EXIGE QU'ON ME FASSE SORTIR D'ICI !

Edward était amené vers une cellule à son tour, et regretta amèrement la décision de l'inspecteur lorsqu'il entreprit de le faire rentrer dans la même cellule qu'elle.

-J'AI DES DROITS ! VOUS ENTENDREZ PARLER DE MON AVOCAT !
-Ca m'étonnerait...maugréa l'homme en massant ses oreilles. Je suis bien placé pour le savoir...
-Qu'est-ce que vous en savez, vous ?! cria Belinda.
-Je suis avocat.
-Alors défendez les honnêtes gens pour une fois !

Il haussa les épaules. Au moment de rentrer dans la cage, l'inspecteur le pris à part.
Ricardo voulait visiblement l'intimider en parlant à voix basse, mais c'était impossible à cause du raffut de la comtesse Roseraie.
Edward s'attendait déjà à ce qu'il allait lui dire, et il ne put s'empêcher de sourire en voyant que l'inspecteur n'arrivait pas à parler au dessus de la voix de Belinda.

-SILENCE ! rugit-il vers la prisonnière.

Comiquement, elle ouvrit la bouche pour parler, puis la referma comme si elle était en train de réfléchir à ses actes. Edward sentit Ricardo lui empoigner fermement le bras.

-Ecoutez-moi bien, Cohen, chuchota l'inspecteur. Vous avez intérêt à vous tenir à carreau jusqu'à votre interrogatoire. Nous vous avons enfin attrapé la main dans le sac, et je sais de quoi vous êtes capable.
-Et la présomption d'innocence ?
-Vous savez tout comme moi que ce n'est qu'une question de temps avant que vous ne soyez établi coupable. Cela fait des mois que je vous soupçonnais de tramer un mauvais coup.
-Je vois, ça doit expliquer les dix interventions de la police chez moi le mois dernier. Vous cherchiez quoi au juste, cette fois ? répliqua Edward avec raillerie. La sculpture de Gardevoir le Penseur ? Le Joyau Ténéfix disparu ? Ou peut-être le Saint Graal d'Arceus ? Et vous n'avez rien trouvé, comme toujours. Vous devriez peut-être chercher les œuvres d'art dans des musées, vous auriez plus de chance.
-...Ne faites pas le malin ! Je suis au courant des rumeurs sur vous !
-Il n'y en a pas la moitié qui soit fondées.
-Alors je suppose que l'autre moitié l'est.

Un sourire triomphant apparut sur le visage de l'inspecteur. Edward se dit qu'il avait peut-être gagné une bataille mais pas la guerre.
Il fut poussé sans ménagement dans la cellule, aux côtés de Belinda. Lorsqu'on referma la grille derrière eux, la comtesse s'approcha des barreaux.

-Je peux savoir pourquoi on m'accuse, au moins ?! scanda-t-elle. Que cette personne soit coupable –elle désigna Edward- c'est un fait, mais qu'on me mette dans le même sac que lui est une grave erreur ! Notre rencontre n'était que pure coïncidence, vous m'entendez ?!

L'inspecteur se tourna vivement vers elle, énervé.

-Comtesse ou pas, vous êtes un peu trop bavarde pour un simple témoin, Roseraie. Quelqu'un a prévenus mes hommes que les coupables du vol de la Déesse Chantante et du meurtre de Sérac reviendraient sur les lieux du crime le soir même. Force est de constater que ce quelqu'un avait raison. Qui plus est, vous êtes en tort pour avoir franchi les limitations des forces de l'ordre. L'accès à la galerie est interdit à tout le monde, même aux plus riches.

Il fronça les sourcils avec impatience.

-Vous voyez ? J'ai de bonnes raisons de vous garder ici !
-Qui vous a dit que nous reviendrons sur la scène de crime ? intervint Edward.
-Je n'ai pas à répondre à cette question. Tout ce qui compte, c'est qu'on vous a pris en flagrant délit.
-C'est faux ! répliqua l'autre. Si vous n'avez pas répondu à ma question, c'est parce que votre source n'est pas fiable, n'est-ce pas ?
-Je ne peux pas mettre un informateur en danger, vous devriez le savoir, avocat Cohen.

L'avocat resta déconcerté. Il ne savait plus quoi penser. Pourtant, il ne voulait pas laisser croire à Ricardo que ce dernier avait gagné.

-...Vous m'avez surpris sur les lieux d'un crime, mais pas en train de l'exécuter. Vous feriez mieux de garder ça en tête, inspecteur, termina-t-il.
-J'y veillerai.

Lorsqu'il tourna les talons, la voix de Belinda vint à nouveau le déranger. Cette fois, l'inspecteur était vraiment en train de perdre patience.

-J'ai encore une question, dit-elle posément.
-Gardez les pour l'interrogatoire.
-Ce ne serait pas le bon moment, réplica la comtesse avec calme. Lorsque vous avez parlé de Sérac, vous avez employé son prénom, alors que vous appelez toutes les autres personnes par leurs noms. Qu'est-ce que ça signifie ?

Elle lut sur son visage qu'elle avait touchée un point sensible.

-...Nous n'arrivons pas à identifier la victime, lâcha l'inspecteur, avant que son visage ne vire au rouge. Maintenant ça suffit ! C'est moi qui devrais poser les questions ! Je n'ai pas à divulguer plus d'informations à des suspects !

Cette fois, il partit tellement vite qu'elle n'eut pas l'occasion de l'interrompre. Elle se rassit mollement sur la banquette.

-Qu'est-ce que ça veut dire ? Ils n'arrivent pas à identifier Sérac... ?

Edward sourit légèrement, allègre de la voir encore plus troublée que lui.

-Qu'est-ce que vous avez, vous ?! explosa-t-elle. Si vous savez quelque chose, dites le moi ! C'est par votre faute si je suis ici !
-Tout ce que je fais et dit pourra être retenu contre moi.

Belinda le regarda d'un œil vitreux. Puis, elle lâcha :

-J'espère que votre interrogatoire sera long et douloureux.
-Je suis dans une cellule, enfermé avec vous, répliqua-t-il. C'est déjà long et douloureux.

Alors, il poussa un soupir.

-Oh, vous me faites de la peine. Qu'est-ce que vous voulez savoir ? En admettant que vous soyez prête à affronter la vérité.

Il vit une lueur de défi dans son regard. Même sous les verrous, la comtesse n'avait pas lâché son enquête pour autant. En cela, il sentit qu'il lui devait quand même une légère explication des évènements, bien que reformulée par ses soins.

-Est-ce que quelqu'un nous écoute ? ...Oh, quelle question, l'inspecteur doit déjà être reparti dormir. Pour commencer, comme vous devez l'avoir compris, je m'appelle Edward Cohen. Vous m'épargnerez le baisemain, j'ai vraiment horreur de ça.
-Je ne comptais pas vous laisser me toucher ! protesta-t-elle.

Il balaya la remarque sans y prêter attention. Maintenant, il devait choisir ses mots avec soin.

-Celui que vous appelez Sérac était également mon ami. C'est pour ça que j'enquête sur lui. Tout comme vous, d'après ce que j'ai pu comprendre.
-Je ne pense pas que Sérac se serait laissé approcher par quelqu'un comme vous, dit-elle d'un ton hautain.
-Oh vous vous trompez, comtesse. Nous nous connaissions depuis longtemps. Et je savais qu'il trempait dans des affaires louches.
-Le commerce d'art n'est pas une affaire louche, Mr.Cohen. Gardez vos sarcasmes pour vous.

Chaque mot qu'elle prononçait était aussi acide que possible, mais Edward avait le sentiment qu'il valait mieux la mettre au courant.

-Bien sûr que le commerce d'art n'est pas louche. D'ailleurs, vu votre goût vous ne seriez pas allée loin sans ce cher « Sérac »...Enfin bref, se reprit-il, pour faire simple Sérac n'en avait pas après vous. Ce qu'il voulait, c'était aider quelqu'un à dérober un tableau.
-Vous ne voulez quand même pas dire que...
-Si.

Cette fois, il sentit qu'il avait toute son attention. Edward comptait bien se garder de dire que le « quelqu'un » c'était lui.

-Sérac était le contact de quelqu'un. Son véritable nom, celui sous lequel je le connais, est Virgil. C'est pour ça que l'inspecteur est troublé. Un type dénommé Sérac, qui n'existe pas, meurt en pleine exposition. Et ça n'a rien d'étonnant puisqu'il ne s'appelle pas Sérac.
-Vous prétendez que mes relations avec Sérac n'étaient qu'une mise en scène ?! s'exclama Belinda, outrée.
-C'est à peu près ça, oui. Il avait sans doute besoin de vous pour approcher la Déesse Chantante.
-Vous plaisantez ! Vous l'avez tué, et maintenant vous me racontez des sornettes ridicules !
-Si c'était le cas, je ne serais pas revenu à la galerie pour enquêter !
-Revenu ?! répéta-t-elle. Alors vous admettez y être passé avant !

L'avocat sentit qu'il fallait vite changer le sujet de la conversation, qui tournait aux aveux.

-Evidemment, puisque je vous répète que Sérac est mon ami. D'ailleurs, arrêtez de l'appeler comme ça. Son véritable nom est Virgil.
-Je n'y crois pas une seconde. La vérité finira par ressortir, maintenant que le coupable est sous les verrous !

Et elle renia toutes ses protestations d'un bloc. Derrière cette épaisse couche de mauvaise foi, Edward savait que la comtesse était profondément troublée. Peut-être même que Virgil avait réellement passé du bon temps avec elle.
Leur rapprochement était-il une raison suffisante pour qu'il ait vendu la mèche ? Virgil aurait avoué sa culpabilité à quelqu'un de proche de Belinda, et on l'aurait tué pour ça ?
Non...Ce n'est pas ce que Virgil aurait fait. Edward avait réussi à voler le tableau sans mal, ce n'était donc pas son associé qui aurait prévenu quelqu'un. Mais alors pourquoi l'aurait-on tué ?
Il passa nonchalamment une main dans ses cheveux, tout en réfléchissant. Finalement, il s'allongea sur la banquette de la cellule, et ferma les yeux. Entre Belinda qui se faisait du mouron, et ses théories qui ne trouvaient aucune base concrète, autant dormir jusqu'à l'aube. De toute manière, on ne l'interrogerait pas avant le lever du jour.

Par habitude, Edward se réveilla à l'aube. Le couloir de la prison était aussi vide que quelques heures plus tôt, et Belinda s'était assoupie, agenouillée de l'autre côté de la cellule. Il s'était attendu à la trouver allongée, mais visiblement la comtesse n'avait pas eu l'imprudence de fermer les yeux en sa présence. Elle se méfiait vraiment de lui après tout.

-J'ai toujours l'impression qu'on m'a trompé dans cette affaire...pensa-t-il à voix haute.

Lorsqu'il se releva de sa couchette, le bruit suffit à faire tressaillir Belinda. Cette dernière sortit de son sommeil fragile, les cernes de ses yeux trahissant une nuit mouvementée.

-Lyrica, c'est déjà le matin... ? bâilla-t-elle.
-Je crains de devoir vous décevoir, sourit Edward.

Elle le fixa un instant.

-Oh non. Pas vous.
-Et si, moi ! Mais vous n'aurez plus à me voir très longtemps.

Et l'avocat se retourna vers la serrure de la grille qu'il examinait avec attention.

-Pourquoi ? grogna Belinda. On a enfin trouvé un moyen de vous envoyer sur l'échafaud ?

Il ignora la raillerie pour se concentrer sur son travail. La serrure n'était pas complexe, mais il n'avait de toute manière aucun outil. Ce n'était pas la peine de s'y pencher plus longtemps, Edward voulait surtout en retenir la forme.
Alors, il plongea une main sous son pourpoint.

-Qu'est-ce que vous fabriquez ?!
-Un peu de silence s'il vous plaît, ce n'est pas le moment d'ameuter toute la police montée...

Il en ressortit un minuscule pokémon, qui tenait étonnamment au creux de sa main.

-Hiiiiiiii ! C'est un insecte ?! Qu'est-ce qu'il fait sur vous ?!
-Ce pokémon, dit-il d'un air triomphant, est notre porte de sortie.

Satisfait, Edward fit passer le Statitik entre les barreaux. Ce dernier fila vers le bout du couloir à toute allure.
Derrière lui, Belinda ne manqua pas d'observer le pokémon.
Elle ne savait pas si c'était le fait que son colocataire ait fait passer un pokémon à l'insu de la police qui l'inquiétait le plus, ou si c'était le pokémon lui-même. Un insecte...C'était une morsure qui avait tué la victime...Et on avait trouvé de la toile sur les lieux du crime.
Un frisson lui parcourut le dos. Elle sentit soudain qu'elle ne s'était pas suffisamment méfiée d'Edward.

-Je ne sais pas exactement ce que vous faites, menaça-t-elle, mais il me suffit de crier pour que les gardes viennent.

L'avocat demeura impassible. Il scrutait l'angle du couloir où le Statitik avait disparu.

-Faites donc ça. Je me réjouirai de vous voir continuer à croupir ici.

Sur ces mots, le minuscule pokémon réapparut de là où il était parti quelques secondes plus tôt. Une sorte de clef faisant presque sa taille tenait entre ses mandibules.
Belinda comprit aussitôt d'où elle provenait, et ce qu'il devait y avoir au bout du couloir.

-Vous comptez vous échapper ?!
-Disons que je n'ai aucunement envie de subir un interrogatoire maintenant.
-Mais c'est un crime ! s'indigna-t-elle. Je croyais que vous vous proclamiez innocent ?!
-Allons Bel, nous ne nous connaissons pas depuis longtemps, mais je pensais tout de même que vous auriez compris que le crime ne représente pour moi qu'une simple formalité.
-Ne m'appelez pas « Bel », cracha Belinda.

Tandis qu'il se penchait pour ramasser la clef du Statitik, elle se positionna entre lui et la serrure, les bras écartés.

-J'avais donc raison sur toute la ligne. C'est vous qui avez tué Sérac. Et vous croyez que je vais vous laisser faire ?

Edward prit un ton étonnamment sérieux.

-Vous vous trompez sur cette affaire, Belinda. Je suis réellement innocent. Maintenant, je vous prierai de me laisser sortir...
-Que de belles paroles ! se moqua-t-elle. Si vous êtes innocent, attendez votre interrogatoire pour le prouver !

Sur ces mots, ses traits se durcirent. La comtesse ne pensait pas qu'elle verrait un jour une telle expression sur son visage espiègle.

-Il serait temps de sortir de vos belles illusions, Belinda Roseraie. Peut-être que la noblesse vous a propulsé vers un monde où le ciel est rose et tout vos amis ne vous souhaitent que paix et amitié, mais si vous descendez de votre fenêtre vous vous rendrez peut-être compte que votre situation est aussi terrible que la mienne.
-Je ne vous permettrai pas de m'insulter ainsi.
-Et pourtant, c'est la vérité. Ouvrez les yeux ! Quelqu'un savait que l'un de nous se trouverait à la galerie hier soir, et il nous a dénoncés. Cette même personne veillera à ce que vous restiez enfermée le temps qu'il faut, et quand on vous délivrera si ça arrive un jour, votre réputation sera ruinée !
-Vous croyez que je ne le sais pas ?! scanda-t-elle. Mais qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ?!

Il l'écarta brusquement pour ouvrir la porte de leur cellule. Elle s'attendait à ce qu'il parte en courant, mais à l'inverse Edward se tourna vers elle, la main tendue.

-Partez avec moi. Vous êtes ma seule piste.



Fin du Troisième Chapitre.