Song-OS : La Mélodie du Désert de Sushiclub

http://www.youtube.com/watch?v=WVFfYDd3nFg&feature=related

Les sables et brindilles volent au gré du vent, tandis que l'explorateur solitaire arpente l'étendue désolée. La chaleur qui usa tant d'hommes et pokémon par le passé vit encore sous ce soleil aux rayons éternels.

« Que faites vous-là, dans les sables perdus ? Quelle folie vous a amené jusqu'à ces contrées décharnées ? »

La découverte n'attend pas, répond l'explorateur. Je suis en quête de trésors, de légendes et de gloire. Seule la curiosité m'anime, cette curiosité qui vit dans les mythes, l'aventure, la solitude.

« Reculez, retournez à votre foyer. Il n'y a rien d'autre qui vous attende ici que le trépas. »

Et bien, le trépas m'emportera.
L'aventurier en soif de conquête ne s'interrompra pour si peu.
Ma gourde, ma carte, ma force et mon Camerupt sont mes armes.
Ma volonté, mon courage et l'espoir forment mon bouclier.
La misère de la chaleur ne me prendra ce feu ; qui se dégage du souffle de ma vie.

« Soit. Personne ne peut te détourner. Laisse moi donc faire route avec toi.»

Ensembles ils cheminent, vers ces territoires inexplorés.
La solitude n'est pas la faiblesse du voyageur, elle est l'alliée de celui qui sait l'accueillir. Repoussée par la jeunesse et la fougue, accueillie par les sages et les aînées.

« Ô, téméraire aventurier. Entends la mélodie de ces terres vides de vie. »

Au fil de tes pas, contemples la lueur qui s'amenuise.
La fraîcheur du soir accompagne le rituel de minuit, ce délicat moment en compagnie de la Lune.
Elle qui éclaire encore les empruntes de ton voyage, reflète ton visage dans le ciel étoilé.
Remercie-la de te mettre sous bonne garde. Dans le noir, elle te guide.
Te montre en endroit pour vivre, et un endroit pour mourir.

« Pourquoi, pourquoi cette vie éphémère ? »

Toi, explorateur dont les espoirs dépassent ton regard, quels seraient tes regrets, tes derniers gestes avant de mourir ?
Ce désert est éternel et ta vie éphémère. Le moment de te poser la question est venu.
Si cette errance était ta dernière, qu'aurais-tu souhaité faire ?
Une bien étrange question, tu dis ?
Indigne de celui qui regarde vers l'avenir ?
L'espoir est ton allié dans ce désert, mais son pouvoir n'est pas de t'en faire repartir.
Comme nombreux avant toi, tu crois ces légendes, ces mythes qui te laissent sans voix.
Parle-moi de ces mystères, ces trainées de poudres qui t'ont mené ici.
Car rien ne t'attend là, sauf la mort et la sécheresse. Et peut-être le son d'une guitare, qui vibre sur les derniers rythmes de ta vie.

« Ce ciel est une illusion, cette chaleur ton bourreau. Toi qui t'es enfoncé dans la mer de sable, tu n'en ressortiras jamais. »

Au cœur du désert se dresse un temple et ses piliers.
Ils pointent vers le ciel, ce sont des messagers.
Prend ton envol, prend ton envol avant d'être piégé. Dans cette cage qu'on nomme un tombeau, ouverte jusqu'à ce que tu y sois entré.
L'oiseau piégé peut battre des ailes, l'explorateur peut bien crier à l'aide, cet endroit ne figure pas sur ta carte, sur ton chemin ou tes pensées.
Comme nous tous jusque là, tu vas t'enfoncer dans l'obscurité, l'espoir au cœur et la lumière dans tes pupilles.

Grande désillusion que celle de la vie.
Une fois engagé, grave cette lumière au plus profond de ta rétine.
Il n'y a pas de sortie, plus d'entrée, ce labyrinthe s'étend au plus profond de tes pensées.
L'idée de s'enfuir t'obsède, mais on t'a coupé les ailes. Bien téméraire à toi, de ne pas m'avoir écouté.

Moi, l'esprit de ce désert. Sous tes pieds, le sable chaud t'envoie mon appel.
Ô, téméraire aventurier. Entends la mélodie de ces terres vides de vie.

Ce labyrinthe s'étend au plus profond de la terre.
Ressent le souffle et le sable, avant tes derniers instants.
Il n'y a plus incandescent que cette mort, lente et douce, dans le désespoir te plongeant.
Aucun moyen de s'échapper, la porte est fermée à jamais. Ton nouveau royaume est l'obscurité.
Ta délivrance est dans le repos éternel.
Si repos, tout comme moi, tu peux trouver.

Moi, l'esprit de ce désert. Sous tes pieds, le sable chaud t'envoie mon appel.
Ô, téméraire aventurier. Entends la mélodie de ces terres vides de vie.

Même après la mort, je cherche encore cette sortie qui m'obsède.
Je vendrais tout mon or pour voir la lumière du soleil, mais aucun repos je ne pourrais trouver.
La malédiction des regrets est forte et éternelle, comme ce futur volé, figé au masque que je porte.

Le cri de ma souffrance se fait dans les larmes et le silence.
Courageux mais aveugle, tu es venu me rejoindre.
Je te regarde lentement passer à l'agonie, prisonnier de ce temple de sable.
Cherche encore la voie, la sortie, je ressens ton impatience.
Réfléchis à ta faim, ta soif, ta rage et ta colère.
Il ne s'agit point là d'accepter la mort ou de rester en vie, mais bien d'accepter ce nouveau futur, empli de regrets et de projets inachevés.

Moi, l'esprit de ce désert. Sous tes pieds, le sable chaud t'envoie mon appel.
Ô, téméraire aventurier. Entends la mélodie de ces terres vides de vie.

Ton espoir insatiable s'est achevé. Dans ta mort, c'est la délivrance que tu croyais trouver.
Mais tu portes ce masque.
Le masque des regrets.

Ressasse tes souvenirs, encore et encore. Personne ne viendra te sauver.
Pleure dans un coin, cela ne t'épargnera pas de tes pensées.
Tu es condamné à te souvenir de tes derniers instants, de cette recherche sans fin d'une sortie envolée. Regrette ta curiosité, ta volonté et ton courage.

Tu finiras par regretter ta vie perdue.
Car pour ce faire, tu as encore toute l'éternité.





Et sur ta tombe de sable, tu entends encore mes paroles.
Car je suis l'esprit du désert, comme tu l'es aussi désormais.
Nous sommes bien des fantômes, prisonniers du passé.

Liés par notre masque, nous flottons sans espoir, et toi, oui toi, tu crois encore en ton envol.

Et sur ta tombe de sable, un souffle hulule cette mélodie.
La mélodie du désert, la mélodie des âmes aux masques.

Celle poussée pour l'éternité, la mélodie des Tutafeh.