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Apprentie coordinatrice satire de Angelfira



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» Auteur : Angelfira - Voir le profil
» Créé le 18/03/2007 à 12:07
» Dernière mise à jour le 25/03/2007 à 15:11

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Demoiselles d'honneur
Mercedes était déjà arrivée. Cette fille est trop bizarre, je vous jure !
Très pâle, avec un visage qui semblait taillé dans de la porcelaine encadré de longs, fins et raides cheveux toujours teints, ce mois-ci en bleu clair accordé à ses yeux. Et dédaigneuse, aussi. En me voyant, elle eut une moue dégoûtée et se contenta de faire un signe de tête à Lilian et à Keiko.
La chambre était petite, avec quatre lits (deux superposés), un petit bureau, une boîte à pokéballes, des tables de nuits et une porte annexe menant à une micro salle de bain contenant une douche et deux lavabos.
Je partageai le lit superposé avec Keiko, moi à l'étage et elle en bas, alors que Mercedes et Lilian se mettaient ensembles.
-Ecoute, me murmura Keiko alors que je posais mes chaussures devant ma valise, si tu veux que je sois sympa avec toi, évite de porter ce genre de truc.
Ai-je précisé que les chaussures étaient vertes à fanfreluches ?
-Ne t'inquiète pas, elle n'osera plus rien porter après notre match, demain, assura Lilian en se brossant les cheveux, comme si ses bagages allaient se défaire tous seuls. Mercedes, tu as pris qui comme pokémons ?
-Mes pokémons feux, comme d'habitude, et toi ?
-Je laisse la surprise à Taylor.
-C'est gentil, Green, ironisai-je.


Après le dîner, nous nous mîmes au lit. Avec Keiko, nous parlions de nos souvenirs de vacances.
-Vous ne pouvez pas vous taire, j'ai un match demain ! grogna Lilian.
-Oui, s'il vous plaît, ajouta froidement Mercedes de sa voix grave et profonde.
-Et si ça nous plaît pas ? objectai-je.
-Je t'en supplie, ne les énervons pas, elles ont raison, murmura mon amie en rosissant.
Pourquoi voulait-elle absolument bien se faire voir par Green et Mercedes Hourantier ? Quoi que, moi aussi j'aimerais leur ressembler… belle et immorale.

Le petit-déjeuner se passa mal. Je m'étais installée avec Keiko, et par conséquent avec Lilian, Mercedes et quelques groupies.
-Mais qu'est-ce que tu fous là Taylor ? me demanda l'une de ces groupies, une blondasse qui puait le Pokéchanel.
Je me sentis mal, surtout que je vis Stephanie s'installer toute seule dans un coin du réfectoire, l'air morose.
-Va la rejoindre cette pouf, cingla la blondasse.
Mon croissant mou tomba dans la tasse de chocolat, aspergeant la fille de lait. Elle grimaça mais comme j'étais de mauvaise humeur, je me contentai de la foudroyer du regard.
-Je ne peux pas rester une seconde de plus avec Taylor, annonça-t-elle en se levant et en se dirigeant vers une table éloignée.
-Je te suis, ajouta Lilian.
-Moi aussi, joignit Mercedes. Elle est juste bonne à louper ses prestations, cette fille. Et à vouloir nous imiter.
-Je… je viens aussi, hésita Keiko en prenant son plat.
C'est alors que je me rendis compte que Steph était ma seule amie.

Je me levai et la rejoignit, honteuse.
-Va te faire foutre, Taylor, annonça immédiatement Steph.
Elle n'avait pas digéré mes remarques à la con d'hier ?
-Désolée, dis-je en mettant du sucre dans ma tasse.
-Je t'ai dit d'aller te faire foutre, Taylor !
-Ok, j'ai pigé, pas la peine de gueuler ma pauvre Louise ! On est pas chez les Chuchmurs ici ! (Elle s'appelait Stephanie Louise.)
Soudain, Steph éclata de rire. Elle devenait si jolie lorsqu'elle était heureuse, ses yeux pétillants, que je ne pus retenir un sourire.
-Je vois que ton rôle de fouteuse de merde a été recalé, dommage, ça t'allait bien la garce attitude, pouffa Louise.
-Pauvre fille, soupirai-je, toujours avec mon sourire.
-Qui ça, moi ? s'étonna Stephanie.
-Non, le champion d'arène de Nénucrique !
-En fait, même si t'as été virée du groupe de divas, tu continues de vouloir rabattre le caquet à tout le monde ?
-J'ai décidé de ne plus être la gentille Alexia dont tout le monde profite, grimaçai-je en mettant le croissant mou dans ma bouche.
Je disais ça à moitié pour rire, à moitié sincère, et je fus très surprise en voyant Stephanie quitter son plateau et le réfectoire, passant du rire aux larmes.

Elle avait raison, j'avais changé. Je n'étais plus Alexia-gentille-naïve-fidèle-conne mais Taylor-garce-cynique-fouteuse-de-bordel.

Je préfère quand même la seconde option.


A Flower, nous avions des cours de prestations. Le prof, Mr. Bruno, le seul mec de l'établissement, faisait craquer toutes les filles, moi y compris, mais si je voulais me faire remarquer il valait mieux que je le considère comme un thon.
-Mesdemoiselles, bonjour, dit-il en nous faisant un clin d'œil.
-C'est pitoyable, il croit qu'on va tous se rouler à ses pieds ? soufflai-je faussement excédée.
Lilian, Mercedes et les autres filles me jetèrent à l'unisson un regard méprisant que je leur rendis bien. Si elles ne voulaient pas de moi, autant être la pire possible, non ?
-Aujourd'hui, vous allez toutes nous faire une petite prestation d'une minute, les filles !
Il sortit son chrono et nous appela aléatoirement.
-Miss Abigaïl Karlson !
La blondasse de tout à l'heure s'avança et envoya un Carabaffe hyper stylé. La tortue fit un hydrocanon, arrosant tout le monde. Les divas se mirent aussitôt à couiner, leur brushing foutu en l'air. Lorsque je palpai mes cheveux et que je sentis d'épais frisottis sous mes doigts, je compris que je devais avoir une tête d'enfer.
-Oups, glissa la mégère blonde, la seule épargnée du massacre de l'eau.
-Passons, soupira le prof. Miss Lilian Green !
Lilian avança, sûre d'elle, et envoya un adorable Mélodelfe. Le pokémon rose nous sourit et ses copines fondirent. Puis la fée envoya des étoiles brillantes avant de faire un métronome qui aboutit sur des flammèches rendant les étoiles d'un beau rouge rubis.

C'était magnifique.

-Bravo, Lilian, dit Mercedes.
-Vous voulez passer, miss Hourantier ?
-Pourquoi pas ?
La fille aux cheveux teints en bleus se mit devant nous et envoya un Arcanin vraiment sublime. Il fit des roues de feu et passa dedans à une vitesse spectaculaire.
-C'était pas mal, hésita Lilian.
-Merci, ma chérie, répondit Mercedes (elle n'était pas lesbienne, les chéries étaient célèbres ici.)
-Miss Alexia Taylor !
Je fis quelques pas en avant, une mèche frisée devant les yeux.
-Quel look, c'est tellement beau ! grimaça Green.
Elle pouvait parler, je préférais ma tête avec les cheveux frisés que sa tronche d'innocente petite manipulatrice.
Je choisis Goupix. La renarde s'en tira bien, faisant des cabrioles de cirque enflammées. Stephanie hésita et applaudit, mais ce fut la seule.

Le soir, j'étais à la bibliothèque, me renseignant sur les concours des années 80, comme l'avait demandé la prof d'histoire des concours à travers le temps. J'avais les pokéballes de Goupix et de mes deux autres pokémons accrochées à la ceinture.
Je ne vis pas Keiko s'approcher de moi avant de lever la tête. Pourquoi me regardait-elle comme ça ? J'avais un troisième œil sur le front ou quoi ?
-Oui ? m'enquis-je.
-Tu sais, j'aimerais bien être sympa avec toi, commença cette faux-cul.
-Ah bon ? Alors pourquoi tu ne l'es pas ?
-Je suis si heureuse d'être amie avec Lilian, Mercedes, Abigaïl et les autres, tu comprends, je n'aimerais pas tout perdre pour…
-Pour moi ? complétai-je.
-Non, non, se rattrapa-t-elle, rouge comme une pivoine.
-Tu mens mal, Lin !
-Depuis quand m'appelles-tu par mon nom de famille ?
-Depuis que j'ai découvert qui tu étais vraiment.
-Il t'a fallu cinq ans pour ça ? s'étonna avec dédain mon ex-amie.
-Keiko, je n'ai qu'une chose à te dire. VTFF.
-Quelle réplique cinglante ! Avant, tu avais des amis, au moins une, Steph, mais maintenant que tu as décidé de ne plus être miss bégueule tu es seule !
-Mieux vaut être seule que mal accompagnée.
-Oh ! Je te hais ! hurla Keiko.
Elle ne pouvait pas savoir à quel point s'était réciproque. Avant de quitter la bibliothèque, elle eut tout de même la force d'annoncer sèchement :
-Je te signale que ton match contre Lilian est dans une demi-heure.
-Cool, répondis-je en fermant le livre.
-Je viendrais, et Mercedes aussi. Je crois que tu t'es disputée avec Stephanie, non ? Ton 2ème jour dans ta nouvelle personnalité et déjà tu es détestée de toutes !
-Je crois que j'avais compris, mère-la-morale.
Elle s'éloigna à grands pas, folle de colère, ses longs cheveux ténébreux flottant sur ses épaules.

Je mis mon livre dans mon sac, vérifia mes pokéballes et partit vers le parc faire ce match de malheur.