Dresseur X Dresseur de bigood

Avril 2076

Un temps froid pour un mois de Printemps était présent. Les gens commençaient réellement à sortir malgré ce climat. Les terrasses commençaient à se remplir. Les villes bougeaient de nouveaux. Le monde revivait…

Ethan, assit à la table d'une terrasse, lisait tranquillement un magazine. Sur la table, devant lui, un café trainait. Le garçon venait juste d'arriver en ville après une nouvelle mission. Une fois de plus, il revenait à la capitale pour vérifier si on avait besoin de lui ou alors pour voir s'il n'y avait pas des requêtes bien payés…

Il soupira.

Le monde changeait à une vitesse folle.
Guerres, conflits, paix, histoire d'un jour. Tout changeait si vite.
Depuis qu'il y avait eu cette guerre mondiale il y a quelques années, les mentalités avaient changé… Surtout depuis l'arrivée de ces nouveaux êtres.

Les pokémons…

Ethan soupira.

Soixante ans plus tôt, la guerre avait frappé le monde entier.
Aujourd'hui, c'était du passé. Une nouvelle ère s'était formée. Le monde avait changé.

-Souhaitez-vous autre chose, monsieur ?

Un serveur venait d'arriver au près du garçon qui lisait son magazine. Ethan releva la tête, croisant ainsi le regard du barman.

-Pas pour le moment… Je profite du temps ! Répliqua le consommateur, sourire aux lèvres.

Les cheveux bruns, le regard pétillant, et un physique montrant qu'il n'était pas le dernier des sportifs, Ethan n'attirait pas plus les regards que ça. Il semblait s'intégrer au monde et pouvoir s'y mouvoir sans qu'on le remarque du premier coup d'œil.

-N'hésitez pas à me demander, monsieur ! Souffla le serveur avant de retourner derrière son comptoir.

Il n'était que dix heures, et Ethan était actuellement son seul client. Et dire qu'ils se trouvaient en plein Paris… Le Barman ne put s'empêcher de soupirer alors qu'un Capumain était occupé à nettoyer les tables.

Un homme d'une quarantaine d'années arriva au niveau de la table, avant de s'installer. Il resta silencieux quelques instants, essayant ainsi d'attirer l'attention d'Ethan.

-Résultat ? Souffla finalement l'homme, ne tenant plus face au silence.

Ethan baissa son magazine pour regarder l'homme dans les yeux. Il eut un léger sourire…

-Aucun problème… Je l'ai ! Il ne posera plus de problème ! Que dis-je faire de lui ? Répondit le plus jeunes des deux hommes.

En réponse, il n'eut qu'un sourire moqueur et un geste du nouvel arrivant. Ce dernier venait de lui tendre une enveloppe loin d'être vide.

-Ta mission consistait juste à stopper ses agissements… Fait en ce que tu veux !

Ethan acquiesça finalement avant d'attraper l'enveloppe. Cela lui allait parfaitement. Il regarda rapidement ce qu'il y avait dans l'enveloppe avant d'acquiescer. D'un geste rapide, il posa son magazine sur la table, attrapa son café, et le but rapidement.

-Parfait ! Voila qui est réglé ! S'exclama Ethan, se levant juste après.

Le nouvel arrivant, étonné, soupira, regardant le jeune dresseur partir. A chaque fois, c'était la même chose… Mais bon, il pardonnait ces gestes ! Après tout, Ethan n'avait jamais échoué dans une mission donnée par le gouvernement.



Ethan marchait dans la rue, regardant autour de lui. Paris était une belle ville ! Il suffisait de savoir où aller. En soixante ans, Paris avait changé. Cette dernière n'avait pourtant pas été touchée par la guerre, mais comme partout dans le monde, il y avait eu des changements.
La ville s'était adaptée à l'arrivée des pokémons. Ainsi, des terrains d'entrainement avaient été construits, des domaines spécialisés dans les pokémons étaient apparus et surtout, les gens étaient aussi devenus des dresseurs à part entière.

Ethan en était un lui aussi. Il en avait même fait son métier.

Les voitures s'étaient faites de plus en plus rare. Seuls les bus, les trains, les métros et les avions avaient résisté au changement.

Par réflexe, le garçon jouait avec une de ses pokéballs. Un réflexe qui lui permettait de se calmer. Un bruit l'attira immédiatement. A sa droite, un terrain de combat était occupé et semblait attirer les gens.

Vu qu'il avait du temps à perdre, Ethan se dirigea vers l'endroit.

« Et aujourd'hui, le championnat hebdomadaire du onzième arrondissement arrive à son terme après vingt jours de compétition »

Un homme, micro en main, commentait le match alors que de nombreux spectateurs regardaient le match. Ethan, suite au commentaire, sembla beaucoup plus intéressé.
Un garçon, brun, pas très grand était d'un côté, alors que face à lui, une fille aux cheveux roux était son adversaire. Les deux dresseurs semblaient être dans le combat depuis déjà quelques minutes en voyant les perles de sueurs qui coulaient sur leur front.

Ethan regarda un par un les deux dresseurs avant de s'attarder sur les deux pokémons qui combattaient. Le Rhinoféros du garçon affrontait un Nidorino plutôt impressionnant.
A vue d'œil, le combat touchait à sa fin. Le Rhinoféros était totalement exténué. Ethan haussa les épaules. Ce combat ne resterait pas dans les annales.

Il s'installa sur un siège, prêt à regarder la fin du combat. Au moins, il allait pouvoir passer le temps en attendant la fin de la journée. Durant ces derniers jours, il avait très peu dormi, et seule la caféine lui permettait de rester éveillé.

Et c'est ainsi qu'après quelques minutes à regarder la suite du combat, le garçon ferma les yeux sous le regard moqueur de nombreuses personnes.

En même temps, voir un garçon d'une vingtaine d'année, portant des tongs, un bermuda noir et un simple haut blanc sans manche en train de dormir au milieu d'une foule, pouvait faire sourire. Ce garçon était loin d'être impressionnant. Le menton posé contre sa poitrine, Ethan semblait dormir du sommeil du juste.

-Le combat n'a pas l'air d'intéresser tout le monde…Rigola un vieil homme, le regard moqueur.

Plusieurs personnes ricanèrent devant la moquerie. Ethan, somnolant, ne put s'empêcher de sourire. Son travail lui avait appris à ne jamais baisser sa garde dans un lieu publique…

-Pourtant le combat est intéressant ! Souffla un autre vieil homme, fana du combat pokémon.

Plusieurs personnes acquiescèrent à ses propos. D'autres étaient plus virulents…

-Ces jeunes ne savent plus se tenir ! Il s'est surement couché à une heure pas possible celui-là ! Soupira une vieille femme.

Ethan garda son sourire. Il aimait attirer le regard des gens. Les moqueries le laissaient de marbre. Il préférait se reposer au milieu d'une foule. Au moins, personne n'oserait tenter une action contre lui.
Son métier le laissait sur ses gardes. Il n'était pas n'importe qui et attirait donc les envieux.

Ethan releva soudainement la tête, faisant immédiatement taire les rires et les moqueries.

-Si vous pouviez arrêter de faire autant de bruit, j'essaye de me reposer ! Soupira Ethan, moqueur, faisant rougir ses détracteurs.

Il s'étira rapidement. Ses cernes sous les yeux étaient visibles.

-On ne vient pas regarder un combat pokémon si c'est pour s'endormir au milieu, jeune homme… Rouspéta la vieille femme qui avait critiqué les jeunes un peu plus tôt.

Ethan se tourna vers elle, sourire aux lèvres. Elle n'avait pas tort, cependant son égo l'empêchait de lui donner raison.

-Si le combat était plus intéressant aussi… Soupira Ethan, attirant ainsi des regards plus ou moins du même avis que le sien.

La vieille femme vit rouge. Elle lança un regard noir au garçon avant de reprendre la parole.

-Ne critiquez pas le combat de mon petit-fils !

Ethan haussa un sourcil. Combien de chance avait-il de tomber sur un membre de la famille d'une personne dont il se moquait ? Il se retint difficilement de rire.

-Je ne critique pas, je constate le piètre niveau ! Termina le garçon, se retournant vers le lieu de combat, montrant ainsi que la discussion se terminait là.

La vieille femme n'était pas prête à lâcher le morceau. Poussée par ses amies, la vieille femme poursuivi la remontrance envers le garçon.

-Parce que vous pourriez faire mieux ? Cela m'étonnerait de vous voir un jour en final d'un tournoi…

Ethan haussa les épaules. Les tournois ne l'intéressaient pas forcément. Il avait d'autres buts dans la vie. C'était pour ça qu'il faisait ce métier. Et c'est pour cette raison qu'il avait apprécié le fait que son employeur lui ait donné l'autorisation de faire ce qu'il voulait de sa proie qu'il avait affronté durant sa dernière mission.

Un sourire triomphant traversa le visage de la mégère. Elle venait de clouer le bec du garçon qui se moquait de son petit-fils.

Un coup de sifflet venant de l'arbitre indiqua que le combat se terminait. La jeune fille rousse venait de gagner le combat, devenant ainsi la championne hebdomadaire du tournoi.
En se fiant à ses souvenirs, Ethan était à peu près sûr que la jeune fille venait de s'ouvrir les droits à un tournoi un peu plus poussé.

Tout fonctionnait par étape. Pour atteindre le tournoi mensuel d'un des vingt arrondissements de Paris, il fallait atteindre la finale d'un des tournois hebdomadaire.. Ensuite, un tournoi trimestriel désignait le champion de Paris et finalement un tournoi annuel permettait au gagnant d'atteindre le titre de champion de France !

Tout était bien ficelé.


Une dizaine de personnes cagoulées apparurent sur le terrain. Arme en main, et aidés par des pokémons, ce groupe d'individus s'élança vers les deux dresseurs qui venaient de terminer le combat. Vu que leur pokémon était affaibli, ils devenaient des proies faciles pour n'importe quel voleur…

Et vu la solidarité omniprésente dans le monde actuel, peu de personnes allaient venir en aide à ces deux dresseurs. Les deux finalistes qui avaient pris tant de temps pour entraine leur pokémon allaient se faire voler…
Menacer par des couteaux, les deux finalistes levèrent les mains en l'air. Ils ne pouvaient rien faire…

Un rayon rouge apparut entre les dresseurs, laissant finalement sa place à un Cizayox. Ethan s'avança à son tour avant de s'adresser aux voleurs de pokémons.

-Repartez d'où vous venez, sinon vous allez vous faire enguirlander par la vieille peau qui n'arrête pas de crier depuis tout à l'heure ! Souffla Ethan, se retenant de bailler.

Les détrousseurs, d'abord apeurés, se regardèrent, surpris. Leur regard était tourné vers le magnifique Cizayox se trouvant au centre du terrain. Ce dernier avait chacune de ses pinces tendues vers les deux finalistes.

-Qu'est ce que tu nous veux, toi ! S'exclama un homme blond, semblant dirigé le groupe de délinquants.

Ethan ne put s'empêcher de sourire face à la question du leader du groupe.

-Moi ? Rien… Je cherche juste à éviter un bain de sang ou bien un vol de pokémon… Rien de très important, ne t'inquiète pas !

L'homme fronça les sourcils, n'appréciant pas l'humour de ce jeune impétueux. D'un geste assez rapide, il fit sortir une arme à feu, la pointant vers Ethan.

-Tu veux jouer au héros, gamin ? Ricana le chef des délinquants.

La nonchalance d'Ethan disparut peu à peu. Il perdit son sourire moqueur, lançant un regard meurtrier envers son adversaire. Tout le monde avait oublié que les deux dresseurs finalistes étaient eux aussi menacé.
Après tout, il n'y avait qu'une personne qui était menacé par une arme à feu.

-Griffe-acier… Souffla Ethan.

Un éclat doré traversa le terrain, alors qu'aucun être humain n'avait eut le temps de bouger. Livide, l'homme qui avait menacé Ethan tomba à genou. Son arme venait d'être découpée en plusieurs morceaux par une attaque qu'il n'avait pas vu venir.
Ce Cizayox ? Comment avait-il pu bouger aussi vite ?

-Bien ! Maintenant que tu as compris que tu n'as aucune chance, je te redonne mes conditions… Pars maintenant, et je ne ferais rien ! Reste, et tu finiras en prison dans le meilleur des cas !

Les voleurs de pokémons se regardèrent, apeurés par l'action de cet homme. Son pokémon n'était pas un débutant…

A une vitesse surprenante, ils partirent du terrain, sauvant ainsi leur journée.
Tout se finissait bien. Un nouveau rayon rouge rappela Cizayox, laissant Ethan seul. Ce dernier ne put s'empêcher de lancer un regard moqueur à la vieille femme qui s'était moqué de lui. Les finalistes du tournoi hebdomadaire commençaient juste à se remettre.

-Jamais je ne pourrais assez vous remercier pour m'avoir sauvé, monsieur… S'exclama la jeune dresseuse rousse, en s'approchant d'Ethan.

Le garçon haussa les épaules.

-Ce n'est rien… Ils sont arrivés au bon moment ! Je commençais à m'endormir ! S'exclama Ethan, un sourire moqueur aux lèvres.

La jeune fille ne compris pas totalement le sarcasme du garçon. Elle se contenta d'acquiescer.

-Peu importe ! Je vous remercie monsieur ! Vous m'avez permis de garder mes pokémons ! S'exclama la jeune fille en s'inclinant.

A vue d'œil, la dresseuse devait juste avoir dix-huit ans. Ethan était juste un peu plus vieux qu'elle.

-Tout le plaisir est pour moi, je ne fais que mon travail…

Le sourcil de la dresseuse se leva. La surprise était visible sur son visage.
-Vous êtes policier ? S'étonna la fille, surprise de voir un policier si jeune et si fort.
Ethan ne put s'empêcher de ricaner. Sans un mot, il s'éloigna. Non, il n'était pas policier.







Septembre 2075

« Vous n'aurez que six mois pour avoir une chance de faire partie de ce groupe. »

Le silence était omniprésent dans la foule. Les gens étaient tous regroupés dans un immense amphithéatre. Plus ou moins stressé, ils regardaient le vieil homme sur scène qui parlait d'une voix monotone.

« Aujourd'hui, vous êtes huit cents participants. Durant six mois, vous serez entrainés et testés dans cette académie ! »

Une jeune fille, blonde et professeur, regarda le directeur de l'établissement, un immense sourire aux lèvres. En effet, sur scène, sept autres personnes étaient présentes. Ils faisaient tous partis du corps professoral de l'école.

« A la fin de cette période, vous serez libre de passer l'examen final. Et avec un peu de chance, l'un d'entre vous réussira cette épreuve. »

Ce fut au tour du directeur de sourire. Cet étrange sourire était légèrement inquiétant. En quelques sortes, il montrait un avant-goût de la difficulté de l'école.

« Cette école vous acceptera autant de fois que vous le souhaitez. Et avec de la chance, vous pourrez obtenir ce titre»

Plus personnes n'osaient dire un mot. Les huit cents élèves regardaient le directeur de l'école ainsi que les professeurs avec respect. On ne pouvait enseigner dans cette école que si on avait réussi l'examen et qu'on avait ensuite fait ses preuves dans le monde du dressage. Leur but venait d'être réellement mis en avant. Obtenir ce diplôme coute que coute !

Ethan regarda autour de lui sans dire un mot. Il y avait tant de monde pour si peu de réussite.
Du haut de ses 17 ans, il avait réussi à traverser tous les obstacles, examens et épreuves d'entrée de l'école Olivar de France, l'une des douze écoles dans le monde pouvant donner le titre tant voulu. Il n'était pas le plus jeune. Il n'était pas le plus vieux.

Autour de lui, des dresseurs de tout âge étaient présents. Tout comme lui, ils avaient réussi les tests écrits pour être accepté à Olivar. Puissant, faible, impressionnant, dérisoire… Aucun adjectif ne pouvait englober l'ensemble des participants.

Ils étaient tous si différents.

Des tests tous plus dur les uns que les autres.

Et pourtant, ce n'était rien à côté des épreuves qu'ils allaient devoir affronter au sein de l'académie d'Olivar…

Seuls les meilleurs participants pouvaient venir durant six mois dans cette école.
Ethan sentait le stress monter en lui. Enfin, il allait pouvoir faire ses preuves ! Enfin, son père le regarderait avec respect ! Il devait réussir ! Ce statut était obligatoire pour qu'il puisse atteindre son but.

« L'année dernière, seuls deux élèves ont réussi l'examen d'Olivar. »

Le directeur reprenait son discours. Il n'avait même pas eu besoin d'hausser la voix. Tout le monde était attentif.

« Aujourd'hui, vous êtes huit cents. J'espère que vous arriverez à égaler ce score ! »

C'était dit. Le niveau de l'école était monstrueux. Seuls les meilleurs réussissaient. Les dresseurs obtenant ce titre obtenait de nombreux droits supplémentaires.
Le diplôme qu'il recevait leur donnait le droit d'entrer dans certains pays, de participer à certaines compétitions ou bien même de faire certains travaux.

Des actions impensables lorsqu'on n'était que dresseur ou bien simple citoyens. Du moins tant qu'on n'avait pas l'argent nécessaire.

Obtenir ce diplôme était très difficile, mais en même temps, les avantages que l'on gagnait en le devenant étaient énormes.

« Je vous souhaite donc de rester le plus longtemps possible dans cette école ! »

De nombreux applaudissements se firent entendre. Ces derniers étaient forcés tellement le stress était omniprésent. Chaque geste était observé par le directeur ou bien les professeurs.
Ethan déglutit difficilement.
Il le sentait mal.

« Bien ! Commençons alors. »

Les applaudissements se finirent immédiatement. La femme blonde se leva, s'approchant du directeur. Ce dernier lui laissa la place, le sourire aux lèvres.
Les huit cents élèves étaient toujours debout, étonné. Même si c'était un amphithéâtre, il n'y avait aucun moyen de s'asseoir à part le sol lui-même.

« Notre premier cours sera sur les différentes batailles qui ont changé notre monde durant ces soixante dernières années. En 2015, notre planète était composée d'un peu plus de deux cents pays. »

Elle eut un sourire devant le regard surpris des dresseurs. Les cours commençaient déjà ?

« Suite à la troisième guerre mondiale, à d'autres conflits et à des accords internationaux, nous comptons aujourd'hui près de 375 pays. »

Certains commençaient à sortir des bloc-notes pour noter ces informations.

« Regardons de plus près ces pays. »

Une vidéo apparut sur le mur du bâtiment. La carte était représentée.

« Plus de 75 pays ont des frontières très limitées. Le statut donné par cette école vous permettra de les visiter, de les traverser voire même de les habiter. Sinon, vous devrez débourser énormément d'argent ou alors connaitre des gens haut-placé. »

Elle se passa la main dans les cheveux.

« Certains pays refusent notre présence sur leur territoire. Qu'ils soient des pays en autarcie, des dictatures, des républiques, ces derniers refusent notre autorité ! Y entrer est dangereux mais fera parti de certaines de vos missions. »

Le cours continua ainsi durant plus d'une heure. La femme ne s'arrêtait pas de parler, ajoutant des informations plus ou moins importantes.
Des dresseurs notaient ces informations. D'autres se contentaient d'écouter. Le reste faisait d'autres activités.


Ethan regardait la femme, surpris que cela se passe ainsi. Bien sûr, il avait entendu énormément de rumeurs sur l'académie. Et pourtant !
La femme se tut, laissant la salle dans le silence.

« Je vous remercie de m'avoir écouté. » Termina-t-elle.

Les professeurs présents se levèrent soudainement. Une porte s'ouvrit à droite de la scène.

« Bien ! Maintenant, vous avez un test écrit sur le cours que l'on vient d'avoir. »

Les différents élèves écarquillèrent les yeux. Un devoir sur table ? Déjà ?

« Ceux qui n'auront pas la moyenne à ce devoir seront simplement recalé pour cette période de préparation. »

Elle gardait son sourire éclatant.

« Bonne chance »

Le silence s'était installé dans la salle et ne semblait pas prêt à partir. Ethan regardait la jeune professeur, ahuris. C'était donc ainsi que se déroulait le quotidien de cette fameuse école. Tout était important et tout pouvait être noté et à n'importe quel moment.

Ethan suivit le mouvement des élèves, se dirigeant ainsi vers la salle d'examen. Cette dernière était encore plus grande que la pièce précédente. Décidément, l'école ne réservait que des surprises !

Il s'installa à la première table de libre qu'il put avoir. Sur cette dernière, une copie était présente. Il regarda rapidement les questions. Il grimaça en voyant que certaines étaient vraiment d'un niveau élevé.

Il ne se déconcentra pas pour autant. Dans cette école, on apprenait peut-être à devenir l'élite des dresseurs, cependant on apprenait surtout à pouvoir réagir à n'importe qu'elle situation et à choisir les bonnes solutions.

Il releva la tête et regarda autour de lui. Tous les élèves, grimaçant pour la plupart, travaillaient sur leur copie. Il continua sa découverte de la salle et se figea. Les professeurs chargés de la surveillance souriaient tous sans exceptions.
Pourquoi agissaient-ils ainsi ?

Il croisa finalement le regard de l'enseignante blonde qui leur avait fait le cours. Elle haussa un sourcil en le voyant regarder la salle au lieu de répondre aux questions. D'un léger coup de coude, elle interpela un de ses coéquipiers pour montrer Ethan.

L'homme aux côtés de la jeune femme perdit son sourire et fixa Ethan. Ce dernier ne prit pas longtemps pour replonger dans sa copie en voyant le regard inquisiteur du professeur.
Les deux enseignants se regardèrent quelques instants. Leur échange de regards était surprenant.
Ethan regardait les questions, une par une. Certaines étaient liées au cours qu'il venait d'entendre. D'autres, elles, n'avaient aucun rapport !

Il grimaça et commença à répondre aux questions qu'il pouvait répondre. Sur ce coup là, il pouvait remercier sa curiosité naturelle. Grâce à elle, il avait obtenu des réponses à des questions durant ces dernières années.
Il ne put s'empêcher de repenser à la phrase fétiche de son frère.

« L'inconnu est autour de nous à chaque moment. C'est là que tu dois rechercher la connaissance. »

N'était-ce pas son devoir d'avoir les connaissances nécessaires au statut qu'il convoitait.
Il soupira.
Il réfléchissait bien trop !

« C'est fini ! Retournez-vos copies »

La femme blonde venait de prendre la parole, la voix forte et précise. D'un geste précis, elle attrapa une de ses pokéballs, faisant apparaitre un Groret. En quelques secondes, toutes les copies de la salle atterrirent dans les mains de l'enseignante.
Toujours dans le silence, elle regarda les copies. Elle releva subitement la tête.

« Toi ! Gamin ! Comment t'appelles-tu ? »

La jeune femme le regardait, lui, Ethan. Il regarda autour de lui, surpris. De nombreux autres dresseurs le regardaient. Il grimaça, s'attendant à tout.

« Ethan Iroas, Madame… »

La femme acquiesça lentement. Elle regarda rapidement les copies avant d'en attraper une. L'enseignante regarda les autres copies avant de lancer le paquet de feuilles en l'air. Le cochon psy fit un bond avant de frapper les copies d'un poing de feu.
Ethan regarda la femme, surpris. Pourquoi avait-elle fait ça ?

« Aujourd'hui, cet examen était un test en lui-même… Et il semblerait que votre collègue de classe, Ethan Iroas, soit le seul à l'avoir partiellement réussi. Pour l'instant, il est le seul qui a une chance de devenir un dresseur professionnel»

La femme regarda rapidement l'examen d'Ethan avant de sourire.

« Vous avez votre journée pour vous installer dans vos chambres… A demain ! » S'exclama la femme avant de sortir de la salle, accompagné par les autres professeurs.

Les huit cents nouveaux élèves étaient seuls, maintenant. Certains d'entre eux se connaissaient alors que d'autres, tel qu'Ethan, n'avaient jamais rencontré les autres candidats au titre de dresseur professionnel.