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La Quête pour Sulfura de Nanakii



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Informations

» Auteur : Nanakii - Voir le profil
» Créé le 17/06/2012 à 08:38
» Dernière mise à jour le 17/06/2012 à 08:38

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Chapitre 20 : Fresque
Chapitre 20 : Fresque
A peine le scalproie avait levé le bras qu'une dizaine de scapions apparurent, lames dressées et parés au combat. Le grand chef croisa les bras, attendant que ses sbires s'occupent de l'intrus. Joseph faisait face à cette petite troupe d'acier, pas le moins du monde effrayé. Il se tourna vers Nina dissimulée dans l'ombre, sous sa forme de cornèbre.
-Ne reste pas ici. Ils ne doivent pas nous ralentir. Continue la recherche pendant que je retiens ce scalproie.
-Mais…comment vais-je retrouver la salle sans toi ? Prétexta la petite métaporph qui ne voulait pas le laisser seul.
-Ne t'en fais pas, tu ne pourras pas la rater. Elle déborde littéralement de balles.
-Mais…
-Suffit ! Tonna Joseph. Tu n'as pas d'inquiétude à avoir. Cette bande couteaux à beurre ne m'effraie pas le moins du monde. Je peux les vaincre seul.
Nina voulut riposter par un nouvel argument, mais n'en trouva pas.
-D'accord, on se retrouve plus tard.

***
Joseph sentit la colère monter en lui. Maintenant qu'il avait une occasion de défouler sa haine et sa soif de combat depuis trop longtemps refoulée, plus personne ne pourrait le calmer. Son sourire s'élargit alors qu'il se mettait en position, les bras levés et les poings fermés.
C'est alors qu'un premier scalpion passa à l'attaque. Celui-ci tenta une charge suivie d'un coup de taille. L'assaut était pitoyablement lent et Joseph n'eut aucun mal à l'envoyer au tapis d'un fulgurant coup de pied. Désormais l'humain sautait sur place, gagné par une agitation furieuse. Deux autres sbires se jetèrent au combat. Le premier encaissa un coup de poing et le second un enchaînement rapide du pied. Les deux furent projetés contre le mur du couloir. Le scalproie ne semblait pas affecté par ces pertes et désigna de sa main gantée la menace, ce qui mit toute sa troupe en mouvement. Ils chargeaient tous en même temps, lames en avant.

Joseph attendait patiemment qu'ils fussent au corps à corps. Et là, il pourrait déchaîner toute sa puissance. Même s'il tentait de se le cacher, l'humain aimait le combat. C'est dans cette posture qu'il se sentait le mieux, vif et combatif. Il ressentait un intense plaisir à donner des coups et même à en recevoir. Il sentait au plus profond de lui que c'était dans l'affrontement qu'il se sentait vivant. Tous les dangers, il les abordait de la même manière. Et même s'il faisait preuve d'ingéniosité et de discrétion, il savait que ça finissait toujours par la violence pure. Cela lui avait énormément coûté de se retenir lors de son infiltration dans l'usine, et cela se ressentait à cet instant à travers la force excessive qu'il mettait dans ses coups et se voyait à la veine enflée qui parait son front.
L'un après l'autre, les scalpions tombaient, impuissants et bien trop lents. Joseph se permit même le luxe d'enflammer ses poings, afin de rendre ses coups encore plus dévastateurs. Très vite il se retrouva seul face au grand scalproie.

***
-Et voilà le travail ! Triompha Munja.
-Ya pas que quoi fanfaronner, grommela Porygon.
-Je ne me vante pas. J'énonce un fait, rien de plus. Je t'ai battu à plate couture !
-Mouais, avec une civilisation aussi cheatée que les espagnols c'est facile de gagner.
-Ah, que j'aime t'entendre te chercher des excuses. C'est une si douce mélodie à mes oreilles.
-Au lieu de faire le malin, lance une nouvelle partie. Je veux ma revanche.
Mujna éteint son ordinateur et le replia.
-Ce serait avec plaisir, mais pas tout de suite. Car on va avoir besoin de moi dans un petit moment. Tout doit être prêt avant.
-Pas de problème, comprit Porygon redevenu très sérieux. Pendant que tu prépare la dernière phase, je m'occupe de formater tout le réseau de la société. Dans quelques instants, on pourra considérer que la Rondoudou Corp. n'a jamais existé !

***
Le vieux Munja sortit de son sac à dos une petite sacoche en tissu. Après avoir déboutonné l'ouverture de celle-ci, il en sortit une petite mallette blanche qu'il déposa avec délicatesse sur le sol. Il la déboucla et l'ouvrit, révélant d'un côté une dizaine de pinceaux de formes et de tailles différentes et de l'autre une véritable myriade de couleurs sous forme de pot de peinture en verre. Tous étaient soigneusement rangés dans un espace compartimenté et fermés par de solides couvercles. Accroupi en face de son matériel, le vieil homme se saisit de son plus gros pinceau ainsi que de trois petits pots. Le premier était vert pomme, le second magenta et le dernier aussi rouge que le serait du jus de cerise. Après avoir choisi, Munja se leva et passa sa main calleuse dans ses cheveux blancs. Il cherchait un endroit idéal pour commencer son œuvre. Après plusieurs minutes d'observation, il estima que le sol carrelé sur lequel il se trouvait était le meilleur support à sa portée. Dans un premier temps, il se contenta de dessiner des tracés avec son seul pinceau. A l'œil nu, son mouvement ne semblait mener à rien mais malgré l'absence de peinture, il sentait le pouvoir se gorger dans les tracés qu'il effectuait.

Dans son esprit, un trait de couleur indéfinissable naissait de son geste formant un grand cercle aux contours parfaits. Il se releva afin de prendre un peu de recul sur le début de son œuvre. Il n'aurait pu faire de cercle plus net même avec un compas géant. Très vite il se pencha à nouveau et entreprit d'en tracer un second à l'intérieur du premier, toujours avec un pinceau vierge de tout pigment. Puis sans attendre, il se lança dans l'œuvre à proprement parler. Les traits se multipliaient, les courbes s'entrelaçaient dans un ballet d'arabesques magnifiques. A chaque coup de pinceau qu'il donnait, il sentait le pouvoir émaner de son âme et se manifester sous forme de couleur mystique. Cette couleur nimbait le tracé de son éclat surnaturel. Au début, cette manifestation de magie n'avait rien de cohérent, telle une flaque enchantée. Mais à mesure que l'artiste peignait, cette force prenait davantage de sens. A l'aide des cercles, Munja avait érigé les limites du pouvoir, à l'aide de traits successifs il avait défini le cadre de l'essence mystique et à l'aide des arabesques complexes, il avait canalisé cette énergie pour lui donner un sens propre.

Le dernier coup de pinceau avait bouclé la boucle, enclenchant le mécanisme magique.
Satisfait, le vieil homme contempla son œuvre, vibrante et pulsante de vie. D'un simple geste, il aurait pu déclencher le pouvoir qu'il venait de dessiner, mais s'il le faisait en l'état, l'énergie serait consommée et le tracé disparaitrait. Pour pouvoir maintenir le dessin et s'en servir à plusieurs reprises, il fallait le reproduire physiquement.
Munja s'accroupit et dévissa le premier pot de peinture et trempa le bout de son pinceau dans le liquide pigmenté et entreprit de reprendre son dessin du début en prenant soin de ne pas déclencher son pouvoir par inadvertance.