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La Quête pour Sulfura de Nanakii



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Informations

» Auteur : Nanakii - Voir le profil
» Créé le 07/06/2012 à 11:07
» Dernière mise à jour le 07/06/2012 à 11:07

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Chapitre 12 : La toile du Créateur
Chapitre 12 : La toile du Créateur
Alexandre ne voyait rien. Ses yeux n'affichaient que ténèbres menaçantes, son cœur battait au rythme de sa terreur et ses muscles se paralysaient. Il était incapable de dire si une force mystérieuse l'empêchait de se mouvoir ou si c'était simplement sa peur qui le tétanisait. Malgré son incertitude, il entendait la voix, parfaitement. Elle glissait insidieusement dans ses oreilles et résonnait tel un murmure hurlant.

Il est inutile de résister, petit humain ! Dans quelques instants tu ne seras plus rien. Car mes dents se seront occupées de ton corps et ma magie aura eu raison de ton âme !

Le jeune garçon savait que ce n'était pas des hallucinations, car chacune des diaboliques paroles était ponctuée par une vague de froid glacial qui passait à l'intérieur de son corps, fugace mais intense. Autour de lui, la forêt n'était plus qu'un amas de branches aux allures de griffes acérées, le sol n'était plus qu'un océan boueux, menaçant de l'emporter à tout jamais dans les tréfonds du monde.

Soudain, la paralysie le quitta, laissant place à une grande vague de panique, soufflant sur les braises de son âme tourmentée et habitée par son seul instinct de survie. Alexandre se lança dans une course effrénée. Une course contre la mort qui voulait l'emporter avec lui.
Les arbres défilaient à une vitesse folle et leurs grandes griffes de bois tentaient à plusieurs reprises de s'agripper à ses vêtements. Il ne savait pas dans quelle direction il courait et, en l'état actuel, il ne s'en souciait pas. La seule chose qui comptait était la survie. Mais il ne se doutait pas que sur son chemin guettait un danger bien pire.

***
Arthur jouait gaiement dans le grand jardin de son humain. Le vieux Caninos était heureux de vivre en ce lieu, car c'était le seul où il pouvait gambader sans entendre le bruit des grandes carapaces à roues aller et venir sur les chemins noirs. Il y avait un grand étang dans lequel barbotait une colonie de couanetons. Il y avait également de grandes étendues vertes où l'ont pouvait se rouler dans l'herbe et respirer le doux parfum des fleurs.

Même si Arthur connaissait son territoire sur le bout des doigts, quand il regardait du haut sa colline préférée ce petit paradis sur terre, il avait la sensation qu'aucune frontière ne le délimitait, il avait la sensation d'être libre. Assis sur son trône de terre, le vieux Pokémon se sentait le roi d'un monde unique, le sien. Et comme tout roi qui se respecte, son valet ne se tenait jamais loin. Aujourd'hui, son humain était occupé à nourrir les Couaneton et comme à chaque fois, il le faisait avec application. Le soleil couchant, pudiquement caché derrière un fin voile nuageux, répandait sur le jardin une lueur orangée à travers des rayons tamisés. Même le vent était agréablement doux pour la saison. Arthur frémit de plaisir.

***
Nann s'accroupit au bord du lac et posa son sceau à ses côtés. Les Couanetons s'amusaient entre eux sur les eaux claires de l'étang. Il avait récupéré cette petite famille il y a plusieurs années de cela et la voir aussi heureuse lui donnait du baume au cœur. Comme le groupe de Pokémon n'avait pas encore remarqué sa présence, le vieil homme décida de s'allonger afin de profiter de l'instant présent. Ici, loin de la ville, loin des ses congénères, loin des voitures et de la pollution. Ici, au milieu d'un océan de verdure, en compagnie des arbres, des fleurs et des Pokémons, il se sentait bien.

Une douce de brise soufflait sur l'ensemble du jardin, transportant les délicieux effluves des fleurs du printemps. Le ciel commençait à se parer d'un manteau d'étoiles, comme si Arceus les peignait, une à une, faisant apparaître progressivement une myriade de constellations. Le temps s'écoulait doucement, emportant Nann dans une délicieuse torpeur. Le fil de ses pensées se décousait et une irrésistible envie de dormir s'insinuait en lui. Et c'est quand il repensa à son petit-fils qu'une soudaine inquiétude le gagna. Jamais il ne tardait autant à rentrer.

Nourrir les Couanetons ne fut pas long, les morceaux de pains se faisaient gober les uns après les autres avec appétit. Dès que le dernier disparut au vol dans le bec du plus gourmand, Nann se leva et courut en direction de la maison.

***
Il soupira.
Ces deux crétins étaient vraiment irrécupérables ! La peur… Comment pouvaient-ils se contenter de si peu ? Comment pouvaient-ils se satisfaire d'une denrée aussi grossière et infecte pour le palais ? La peur est horriblement acide et n'a absolument aucun goût. Ces humains ont pourtant en eux une denrée bien plus raffinée, bien plus douce et sucrée que de la vulgaire terreur. Il y a déjà le sang, délicieux jus au gout si intense. Et puis il y à l'âme. L'âme pure d'un enfant, encore vierge. Un véritable délice. Voilà maintenant plusieurs années qu'Il n'avait plus eu l'occasion d'en goûter, et rien que l'idée de pouvoir se repaitre de ce divin nectar lui mit l'eau à la bouche.
C'est décidé. Je passe à l'attaque ! Lança-t- Il d'une voix emprunte d'un plaisir non feint.