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La Quête pour Sulfura de Nanakii



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Informations

» Auteur : Nanakii - Voir le profil
» Créé le 05/06/2012 à 16:08
» Dernière mise à jour le 05/06/2012 à 16:08

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Chapitre 10 : Cadoizo et Munja
Chapitre 10 : Cadoizo et Munja
Munja ne cacha pas sa joie quand il put entrer dans le bâtiment. Même si devoir entrer dans ce lieu diabolique de répugnait plus que de raison, il fut très heureux de ne plus sentir le contact de cette horrible pluie lui meurtrir les articulations.
Si l'on avait un jour dit au vieux Munja qu'il vivrait au-delà du siècle, il aurait éclaté de rire devant l'incongruité de cette boutade. Mais la vie était elle aussi une grande comique, et elle lui prouvait chaque jour qu'elle n'avait pas l'intention de le faire mourir de si tôt. Tout en retirant son épais imperméable beige, il frissonnait encore. Non pas de froid, mais de plaisir. Il avait, certes, horreur des changements climatiques si bien qu'un tout petit crachin était pour lui tout aussi dur qu'une grosse averse. Mais le Chant était la panacée de tous ses maux. A chaque fois qu'il entonnait cette divine et ancestrale mélodie avec ses co-équipiers, il sentait ses veines s'emplir d'une force nouvelle. Comme si une énergie venue tout droit des cieux lui accordait une puissance exaltante. Même s'il ne comprenait pas le sens des mots qu'il chantait, il sentait dans les syllabes une vérité émanant du plus profond des entrailles du monde. C'était la Quantique des Divines Plaques, une musique intemporelle, un air aussi vieux que le monde lui-même. Selon d'anciennes légendes, ce chant aurait été composé par un Pokémon légendaire aux cheveux d'émeraude secrètement amoureux du Créateur. Cette douce déesse disparue et oubliée aurait chanté pour séduire le Grand Arceus. Certains mythes racontent même que celui-ci était tellement subjugué par la beauté de la belle et par la profondeur de sa voix que ses dix-sept plaques s'étaient mises à vibrer de toute leur force.
Munja croyait en la puissance de l'amour et en l'intensité de ce chant mystique. Car à son poignet vibrait encore sa gourmette. Il retroussa sa manche droite afin d'exhiber sa magnifique chaîne ciselés à laquelle était attachée un pendentif en forme de plaque rectangulaire dont les reflets argentés brillaient d'un éclat pur. Il avait trouvé ce merveilleux objet dans d'antiques ruines, sur les terres de Jotho. Là où le Créateur en personne était un jour descendu sur terre. Il n'y avait que très peu de chance que ce petit éclat métallique soit un fragment de l'une des Divines Plaques, mais Munja avait envie de le croire.

***
Cadoizo déambulait dans l'immense bâtiment à une vitesse folle. Son gros sac à dos contenait tout ce qui lui fallait pour remplir sa mission. Elle passait devant les grandes étagères où étaient entreposés des centaines de chétiflors éveillés par la soudaine agitation qui régnait à présent. La jeune femme s'arrêta devant le regard vide de l'un d'eux. Son cœur fondit en un instant. La détresse qu'elle voyait dans les yeux du Pokémon était si intense qu'elle aurait pur la toucher de ses mains. Toute cette tristesse, toute cette douleur et toute cette résignation semblait traverser le regard du captif pour venir s'insinuer directement dans le cœur de Cadoizo. Des larmes montèrent, elle avait envie de pleurer. Ce n'était pas son rôle dans sa mission, mais elle ne parvint pas à s'en empêcher. D'un pas doux et léger, elle se dirigea vers le petit Chétiflor sans feuilles et passa sa main en dessous de sa tête.

***
Le frêle Pokémon se crispa. C'était toujours comme ça, mais à chaque fois qu'un humain lui touchait la tête, c'était pour lui faire du mal. C'était pour l'asphyxier avec un terrible objet transparent. Mais d'habitude, ils attendaient qu'il n'ait plus mal. Cette humaine n'avait pas attendu, elle voulait le tuer. Chétiflor se mit à pleurer. Des petites larmes coulaient de ses yeux noirs. Il voulait se débattre, mais ses pattes étaient toujours enracinées au sol, il était condamné. Il finit par attendre le jugement dernier, résigné. Il attendit longtemps, mais l'humaine ne faisait rien. Elle s'évertuait à tenter de croiser son regard. Et dès que les pupilles rencontrèrent les siennes, de fut comme un lever de soleil. Eclatant au point d'en devenir aveuglant, mais aussi doux et chaleureux. Chétiflor ne comprenait pas. Jamais aucun humain n'avait agi de la sorte avec lui, jamais personne ne s'était réellement intéressé à lui. Pourquoi cette humaine le regardait avec tant d'attention, et surtout, pourquoi cette humaine pleurait aussi ?
Après un moment qui lui parut à la fois trop court et trop long à la fois, l'humaine lui glissa des mots d'une voix douce, des mots qu'il comprenait parfaitement.
-Ne pleure plus...Nous sommes venus pour toi. Nous somme venus pour vous sauver. Je te fais la promesse que tu verras la prochaine aube de tes propres yeux. Tu peux le dire à tes amis, fais passer le mot si ça te fait plaisir. Mais s'il te plait...ne pleure plus.
Après avoir prononcé ces paroles, elle lui adressa un sourire franc et joyeux et déposa sur son front une bise avant de s'en aller.
Chétiflor ne put refouler le torrent de larmes qui le submergeait. Il n'était pas encore défait de sa prison de terre qu'il se sentait déjà libre.