Chapitre 9 : Cantique des Saintes Plaques
Chapitre 9 : Cantique des Saintes PlaquesPorygon encaissa la première vague d'assaut sans broncher. Malgré l'absence totale de menace, il avait tout de même enclenché ses boucliers de Défense. Le premier antivirus passa à l'attaque, envoyant une véritable armée de données donc la seule fonction était de neutraliser les intrus et de les enfermer en quarantaine.
Une ligne de commande rapide suffit à Porygon pour affûter ses polygones. A présent, il serait bien plus efficace. Tout en maintenant ses défenses activées, il se jeta à l'attaque. La première vague d'assaillants ne résista pas à ses coups dévastateurs. Mais l'antivirus n'avait pas dit sur son dernier mot. Il lança une nouvelle vague d'agressions. Il était bien décidé d'enfermer Porygon à tout jamais.
Une longue ligne de commande enclencha l'ultralaser. Son attaque la plus puissante. Il devait mettre ce logiciel au tapis.
L'assaut terrassa la seconde vague d'opposant et atteint le programme de sécurité de plein fouet. Après avoir récupéré de son attaque, Porygon lança le programme de neutralisation. Il entra une nouvelle ligne de commande et court-circuita l'antivirus à l'aide de sa Cage-Eclair.
-Yes ! Voilà un travail pixellement mené !
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Une terrible pluie s'abattait sur le toit de la gigantesque usine. Le ciel était noir de nuages et d'énormes éclairs zébraient le ciel, succédés par de tonitruants coups de tonnerre. Trois silhouettes vêtues de gros imperméables à capuche se tenaient debout en cercle. L'une d'elle tenait un étrange instrument à sa bouche et jouait une douce mélodie flûtée. Les deux autres semblaient écouter attentivement la belle musique accompagnée par les clapotements des gouttes de pluie sur le sol bétonné du toit.
Les notes glissaient lentement, comme un serpent immatériel sinuant dans les airs autour des trois êtres, diffusant son apaisante et frissonnante mélodie. Puis soudain, deux voix vinrent s'ajouter, formant un ensemble merveilleusement beau.
Les deux autres chantaient, d'une voix grave et puissante. Entonnant un couplet dans une langue oubliée depuis des millénaires.
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Joesph frissonna de plaisir au moment où il chanta les premier mots du couplet. Il cherchait dans son cœur et dans son âme toute sa conviction, toute son envie et toute ses sentiments les plus purs afin de donner à sa voix le plus de profondeur possible. Sans tourner la tête, il savait que son ami en faisait autant, car désormais, la musique ne faisait plus qu'un. Le son de la flûte gagna en intensité au moment du premier refrain, montrant que sa joueuse offrait, elle aussi, toute son âme à cet instant magique. Jospeh chantait avec ferveur cet ancestral cantique que lui avait appris son père, les mots qu'il prononçait lui étaient totalement inconnus, car la langue dans laquelle ils avaient été écris n'existait plus depuis la nuit des temps. Mais il savait au fond de lui que ces mots étaient l'essence même de la vie et que quand il les chantait, il pouvait sentir de manière tangible le lien qui l'unissait aux Pokémons.
C'est d'ailleurs dans ces moments qu'il sentait vibrer son cœur, son âme, mais aussi le collier qu'il portait autour de son cou. Même si tout cela n'était qu'une impression laissée par son imagination, Joseph aimait à croire que son pendentif réagissait à ce chant ancestral et à son amour pour le monde en lui insufflant une énergie de combat sans limite. Il aimait cette sensation d'être Dragon. Il aimait cette sensation d'être Dracolosse. Et à chaque fois que le chant touchait à sa fin, il s'attendait à sentir des ailes pousser de son dos.
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Chétiflor peinait à s'endormir, comme chaque soir. Il avait mal, très mal. A chaque fois que l'humain venait lui arracher les feuilles, le petit Pokémon souffrait. Cette sensation, il la connaissait depuis son plus jeune âge, ou plutôt il ne connaissait que ça. A chaque fois qu'un humain venait le voir, c'était pour lui faire du mal. Tout ses semblables semblaient dans les même était que lui. Mais aujourd'hui, pour la première fois de sa vie, Chétiflor avait matière à penser.
Cet humain. Le premier qui l'avait regardé dans les yeux. Pour la première fois, la petite plante dénuée de feuilles s'était sentie considérée, non pas comme un être inférieur relégué au rang d'objet, mais comme un égal. Un simple regard, de quelques secondes. Le petit cœur du pokémon s'était mis à battre fort à cet instant, et il recommença rien qu'en y repensant. Chétiflor avait envie de revoir cet humain. Il voulait le remercier, le remercier de l'avoir regardé dans les yeux. Le remercier car grâce à lui, Chétiflor se sentait vivant. C'était sur cette pensée qu'il tenta encore une fois de s'endormir, et c'était à cet instant précis qu'il entendit un doux ronronnement. Le son mua peu à peu en mélodie. Le Pokémon ne savait pas ce que c'était, mais il trouvait ça beau. Il se laissa bercer par cette douce musique jusqu'à ce qu'il entende les Paroles.
Son cœur bondit, ses membres tressaillirent de joie. Le chant semblait lointain, mais il en comprenait tout le sens. Comme des lettres éclatantes sur un fond de ténèbres, les mots résonnaient dans son esprit.Loin des grands cauchemars
Près des vastes prairies
Sonne l'appel du Créateur
Implorant de sauver ses enfants
Cantique des étoiles
Dansant pour l'éternel
Vivant en toutes choses
Vibrant dans l'âme telle un astre solaire
Créateur tout-puissant
Prête-nous ton grand pouvoir !
Nous te sommes dévoués !
Nous seront tes émissaires du Bien
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