Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Finally Trap War de Greey05



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Greey05 - Voir le profil
» Créé le 08/05/2012 à 21:50
» Dernière mise à jour le 09/05/2012 à 18:19

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 5 : Le rêve
« Impossible d'ouvrir les yeux sous ce véritable néant de poussière. Les combattants sont déconcertés. Ils ne voient rien, ils ne pensent rien. Une seule obsession. Pour tous. Le même, l'unique tourment. Survivre. Mais comment ? Que faire pour s'échapper de ce torrent de feu et de brouillard ? Tous les sens sont usés à excès. L'ouïe se déchire, la vision se trouble. La voix se retire, la fumée se repose dans les gorges irritées des aventuriers. Ils essaient de trouver, de toucher quelque chose, d'obtenir un repère, en vain.

Pourquoi une telle fin ? La mort en a-t-elle assez de voir cinq petits êtres si déterminés débattre sous ses yeux ? C'est fini. Pour eux, ça l'est. Du moins, ils le croient, ils s'en persuadent même. Jamais ne reverront-ils la lumière du jour, ne ressentiront-ils la chaleur des rayons du soleil ? Non, c'est impossible, ils sont bien trop résolus, trop décidés. Leur volonté est sans faille. Jamais ils ne mourront avant d'avoir combattus, – ils l'ont déjà fait, oui – mais combattre pour leur peuple, abattre pour de bon leurs ennemis, achever le Général, c'est leur ambition.

La brume se lève, le ciel s'éclaircit. Haut dans le ciel, on peut distinguer une silhouette. Ou peut-être deux. C'est Jérémy, qui vole bien au-delà de la falaise de sable, portant à bout de bras sa sœur Norma et son amie Maria, qui a repris sa forme d'origine. Mais oui, il pouvait voler. Ils étaient sauvés. Néanmoins, eux trois. Mais Wolfrend ? Et Star ? Où sont-ils ? Sont-ils morts. Le sable atterrit, lentement. De ses yeux de dragons, le Gijinka céleste entraperçoit trois Pokémons. Trois cadavres. Effaré, effrayé, il se rapproche, à bout de force, le souffle court.

C'est le commandant Rhinastoc, et ses deux subordonnés, Elekable et Maganon. Rien, ni personne d'autre. « Star, Wolfrend... » tente de crier Jérémy, mais sa voix s'éteint peu à peu. Tout est calme, rien ne remue. Mais le sable s'agite faiblement, par endroits. Des petites traces, des indices éventuellement. Les larmes aux yeux, Latios descend encore, sourdement. Une patte noire sort de sous terre. Elle tente de s'évader, de ramener le corps qu'elle tire avec acharnement. Le semi dragon se rue vers elle et la déracine de toutes ses forces. Un Grahyena sort enfin, c'est Wolfrend. Il est complètement perdu, court dans tous les sens, puis se couche sur le dos, et respire très intensément.

Mais quelques secondes lui suffisent à retrouver la raison de sa présence ici, et il se lève brusquement, se mettant à renifler vigoureusement. Il court soudainement et s'arrête quelques mètres plus loin. Il se met à creuser rapidement. Jérémy l'aide. Ils fouillent longtemps, plusieurs minutes au moins, et découvrent enfin l'autre Gijinka Loup, Star. Il ne bouge plus, ne respire plus. Il semble mort. Toujours sans dire un mort, Wolfrend le retire du trou, Latios puise dans ses dernières forces pour ramener les deux frères en haut du mur ensablé. Il avait déposé les deux filles avant de descendre. Les quatre rescapés n'ont même plus le courage de pleurer, autour de leur ami défunt.

Ils continuent leur route, traînant Star derrière eux. Jamais ils ne l'abandonneraient. C'est sans doute le pire événement de leur courte vie. Encore sous le choc de l'assaut, ils doivent également accepter le décès de leur ami. Ils veulent arriver à Kanto avant de l'enterrer. C'était son but, à lui aussi, ils veulent le voir réalisé. Ils veulent que leur compagnon les pardonne, qu'il se repose heureux. Ils veulent lui restituer tout ce qu'il leur a apporté, lui rendre hommage aussi.

Personne ne parle, tout le monde est muet. Le temps ne change pas, le désert non plus, il est interminable et infini. On marche plusieurs jours, on ne mange pas, on ne boit pas, on ne dit rien, on se contente juste d'avancer, encore et encore. On a tous peur, mais aucun ne le dit. C'est bizarre, c'est horrible, c'est une véritable sensation de malaise que j'ai ressentie. »

***

Les quatre adolescents étaient bouches bées devant l'histoire que venait de leur raconter Norma. C'était déjà le matin, ils étaient arrivés à Kanto tard la veille. Hier, ils avaient justement survécu à l'explosion grâce au pouvoir céleste de Latios, qui a élevé haut dans les cieux les deux filles. Mais heureusement aussi que Star cria à son frère de se terrer sous le sable, ce qui leur a permis de s'en tirer.

Mais dans la nuit, Norma fit un rêve très étrange. Un cauchemar. Elle a rêvé de la même journée, du même labeur, du même combat. Seulement, dans son imagination, Star n'avait pas survécu à la terrible déflagration, et les autres continuaient donc en le traînant, sans s'approvisionner, et sur une longueur sans fin, comme la petite fille l'a elle-même raconté. A peine nos cinq héros ont-ils eût le temps de se remettre de leurs émotions, qu'ils allaient partir lutter.

C'était aujourd'hui que débutait leur combat sur Kanto, et c'était peut-être – pour ne pas dire sûrement – aujourd'hui qu'il se terminerait. La guerre touchait à sa fin, l'alliance des armées de Tonywan et du Généralissime de Sinnoh achevaient peu à peu les dernières troupes rebelles. Si les alliés ne mourraient pas ce jour-ci, alors c'était qu'ils avaient remporté la bataille.

Immobiles au sommet d'une colline qui offrait un panorama complet de la ville, les cinq amis contemplaient avec dégoût le terrible champ de bataille. Des dépouilles qui s'amoncelaient, des maisons détruites ou brûlées. Une véritable vision d'horreur. Prudemment, ils descendaient, et avançaient pas à pas vers l'enfer. Le ciel s'obscurcissait, le temps ralentissait. Le vent fort et doux à la fois faisait danser les imposants chênes qui perdaient leurs feuilles plus hâtivement qu'en automne. L'été était froid, de plus en plus.

Norma avait peur, et ses camarades aussi. La cité était plus que déserte, elle s'avérait infréquentée, abandonnée. C'étaient les morts qui l'habitaient désormais.

- Toujours marcher ! se plaignait Maria. J'en ai marre, moi, j'en peux plus !

- Ne t'inquiètes pas Maria, on est tous dans le même cas, lui répondit Star. Mais que veux-tu faire ?

- Je veux que cette histoire finisse, je veux rentrer chez moi, je veux que ça finisse, je veux que ça finisse, disait elle en pleurs.

La fatigue avait eu raison de la pauvre jeune fille. Nos héros errèrent de longues minutes, quand ils virent soudain un vieil homme d'environ quatre-vingt ans. Sa peau ridée, blanche comme neige et très effritée. Ses yeux si insignifiants et si clairs le faisaient paraître aveugle. Il couvrait la moitié de son corps à l'aide d'une fine couverture et n'avait comme seul objet une petite harpe grisâtre. Il chantonnait d'une voix discrète...

Ô peuple insouciant,
Irresponsable et pacifique,
Ô chaleur d'été ardent,
Bouillonnante et fanatique,

Tu as disparu de notre monde,
Pour faire la guerre à nos amis,
Tu as quitté cette ronde,
Où le soleil nous éblouit.

Les cieux nous abandonnent,
Sanglante guerre acharnée,
Mais que Dieu me pardonne
De lui demander de m'aider.



Le jeune groupe était stupéfait par les mots de l'ancêtre.

- Cette guerre est immonde ! fit remarquer Star.

- C'est vraiment horrible, je n'ose plus avancer... ajouta Jérémy.

- Pourtant, il faut absolument qu'on y aille, répliqua à nouveau le semi-loup. Nous n'avons rien à nous mettre sous la dent et nous sommes à bout de force. Je ne tiendrais pas le coup toute la journée...

- On ne peut pas le laisser là ! rétorqua le Gijinka aux ailes bleues. Il faut qu'on l'emmène au moins à l'abri et lui donner à manger.

Il se précipita vers le vieillard, mais juste avant de l'atteindre, une secousse se fit sentir dans tout le corps de ce dernier. Il venait de s'éteindre. Mais pas de fatigue, ni de froid ou encore de vieillesse. On venait de l'assassiner.

- On nous espionne ! s'écria Jérémy.

- Cachez-vous ! compléta Star.

L'équipe s'exécuta. Tous coururent en hâte se réfugier derrière une demeure qui ne tenait plus debout. Le Pokémon Loup, raisonnable et sage, prit une nouvelle fois les choses en main :

- Ok, ok, on se calme. Ecoutez-moi tous, à mon signal, on court tous jusqu'à la cabane là-bas. Elle n'a pas l'air démolie, on pourra reprendre nos esprits tranquillement une fois à l'intérieur.

- Mais tu es fou ! objecta son frère. Jamais on n'y arrivera sans se faire tuer ! Regarde, les sorts fusent juste au-dessus de nos tête !

- Wolfrend, fais ce que je te dis, je t'en pris ! On ne gagnera rien à rester ici !

- On ne parcoura pas cent mètres sans se faire toucher ! C'est foutu, c'est tout ! Voilà, c'est fini. Cette fois, pour de bon, on est morts !

Jérémy assomma Wolfrend, avant de déclarer :

- On y va, dépêchez-vous, je le porte !

Les compagnons se précipitèrent, et foncèrent de l'autre côté, le demi dragon en retrait à cause du lourd poids sur ses épaules. Il reçut une légère brûlure au bras gauche, mais arriva sain et sauf à destination. Le groupuscule s'aventura dans l'habitation indemne. Celle-ci était en effet entourée de plusieurs hauts bâtiments qui la couvraient de toute attaque.

- Prenez chacun un sac ! annonça Star en montrant des sacs poubelles devant l'entrée. Mettez tout ce que vous trouvez à manger dedans.

- Il y a des fruits et du pain, dit Maria. On va pouvoir récupérer un peu notre énergie.

Le Grahyena déjanté se réveilla pendant que ses compères mangeaient quelques provisions. Chacun le regardait attentivement. Il reprit ses esprits et s'excusa. Ils avaient fini leur pause et s'apprêtaient à établir un plan d'attaque, pour ne pas dire un plan de survie. Leur plus important souci était qu'ils n'avaient aucune idée d'où venaient les agressions. Le Gijinka de Latios nota :

- Je crois qu'on n'a pas trop le choix, il faut foncer dedans. On a plus qu'à détruire les constructions autour de nous, dans lesquelles se cachent nos ennemis.

- C'est ce que je voulais faire tout à l'heure... fit remarquer Wolfrend, un peu rancunier.

- Oui, il n'y a plus que ça à faire, rajouta son frère. Il n'y a vraiment aucune stratégie à adopter qui pourrait nous tirer de cette situation, il faut qu'on se jette sur eux.

- Bien, renchérit Jérémy. Voilà ce qu'on va faire. Je vais me transformer et porter les deux frères Gray au-dessus du bâtiment là-bas, puis vous vous transformerez et passerez à l'attaque. De mon côté, je lancerai des assauts tout en volant. Norma et Maria, vous restez ici.

- Quoi ? s'interloqua le Pokémon Lumière. Hors de question, ta sœur reste ici, mais moi je viens avec vous !

- Non Maria, tu restes ici, c'est un ordre ! reprit le Gijinka légendaire. Tu ne pourras rien quand tu seras là-bas, tu ne pourras pas te déplacer, un Lanturn ne bouge que dans l'eau, tu le sais.

Elle baissa la tête, mais fut forcée de l'admettre :

- Bon, allez-y !

Les trois garçons s'empressèrent de se métamorphoser, et, comme prévu, Latios éleva haut dans le ciel ses deux amis, avant de les lâcher sur le toit d'un immeuble. Sans réfléchir, Wolfrend et Star se transmutèrent en Grahyenas et partirent à l'assaut des troupes ennemies. A l'intérieur, ils abattaient un à un leurs adversaires désorientés. Jérémy attendit bien de voir les deux frères sauter du building pour atterrir sur un autre avant de tirer un puissant Ultra-laser qui fit s'effondrer l'édifice. Il réalisa cette action plusieurs fois encore.

Dans la cabane, Norma regardait à travers une vitre les habitats s'écraser les uns après les autres. En se retournant, elle surprit Maria en train d'écrire dans ce qui lui semblait être son journal intime. Elle s'approcha d'elle et lui demanda :

- Qu'est-ce que tu écris, Maria ?

La jeune adolescente, surprise et perdue dans ses pensées, s'effraya et s'écria avec un sourire forcé, en abattant la couverture de son livre :

- Rien ! Rien, ce n'est rien. Je gribouillais pour me changer les idées...

La petite fille semblait soucieuse.

- Où en sont les garçons ? questionna le Gijinka bleu et jaune.

- Ils se battent encore, ils détruisent tout, lui répondit la fillette.

Les deux demoiselles s'avancèrent vers la fenêtre et suivirent la scène. Les hommes avaient terminé, tous leurs opposants avaient été éliminés. Ils se hâtèrent vers la cabane.

- Pfiou, c'est bon ! s'exclama Jérémy. On a libéré la zone.

- Maintenant, nous devons partir vers le Nord-Est, dans cette direction, ajouta Star en pointant du doigt une carte de la région.

A peine les cinq protagonistes eurent-ils le temps d'établir un petit stratagème, que déjà ils se mirent en route. Ils marchèrent en direction de Safrania, où le véritable massacre avait réellement lieu. C'était également là-bas que se trouvaient Tonywan, ainsi que le Généralissime de Sinnoh. Le chemin était long et épouvantable. Des corps partout où ils allaient, plus aucun logement ne tenait debout. Ils étaient presque arrivés, juste devant l'entrée de la ville. Mais une mauvaise surprise allait venir compliquer la tâche de nos héros. Un homme vêtu de noir, avec un chapeau de la même couleur qui cachait entièrement son visage, avait l'air de ne pas vouloir laisser passer la bande. Il leva lentement la tête, et déclara avec un immense sourire sadique :

- Bien le bonjour à vous ! Je me présente, je m'appelle Scorn.




À suivre...