L'Apprenti des dieux de Torrak

Pendant ce temps, au Colisée, Max et Camille s'entraînaient tous les deux au tir à l'arc. Camille visait très bien mais ses flèches n'allaient pas très vite. Max vint l'aider.

- Regarde. Si tu montes plus ton coude vers le haut, tu pourras tirer un peu plus loin sur ta corde. Ton tir sera plus précis et plus puissant comme ça, expliqua t-il à la jeune fille aux cheveux châtains.

- Aide moi à le faire, j'ai du mal à monter le coude plus haut, peina à dire Camille, à cause de l'effort.

Max posa son arc, se plaça derrière elle et la guida pour acquérir la bonne position. Camille trouva ses gestes doux. Il l'effleurait de peur qu'elle soit en sucre. Quand elle fut dans l'axe de la cible son coude parfaitement placé, elle lâcha la corde. La flèche partit si vite que Camille ne la vit qu'au milieu de la cible, parfaitement plantée.

- Voilà c'est comme ça qu'il faut faire pour avoir un bon tir ! s'exclama Max.

- Pourquoi tu m'aides alors que la prochaine fois, la cible sera un pokémon ? demanda Camille.

- Il faut une raison pour vouloir sauver une vie ?

- Dans cette situation, je penserais d'abord à sauver la mienne avant celle des autres...

- Je n'ai pas ce principe. Si je peux sauver une vie, je le fais. Même si je dois y laisser la mienne. Et puis, qui pourrait tuer une si jolie fille ?

L'intéressée sentit le rouge lui monter aux joues. Elle détourna le regard, le posant sur son carquois d'où elle tira une autre flèche. Max sourit et reprit lui aussi son entraînement.

De son côté Audrey devait encore supporter les bavardages de Valentine. Décidément quoi qu'elle fasse et où qu'elle aille, la fille au Gardevoir était là. À croire qu'elle la suivait. Elles se trouvaient dans la salle pour le maniement des dagues.

- Comment tu fais pour être sûr que c'est la pointe atteindra la cible et pas l'autre bout ? demanda Valentine.

- Parce que c'est physique. Quand tu lances un objet par la pointe, alors il atteindra la cible par la pointe, répondit Audrey.

- Et pour mettre plus de puissance et de vitesse, tu fais comment ?

- Comme ça !

Alors qu'elle finissait sa phrase, elle lança une dague vers Valentine. Cette dernière ne bougea pas, tétanisée par ce qu'il pourrait arriver si son corps changeait de position. Elle eut raison. La dague passa à moins de cinq centimètres de son oreille et coupa une petite mèche de cheveux au passage.

- Pourquoi tu as fait ça ?! Tu aurais pu m'avoir au visage et me tuer, ou au mieux me faire une horrible cicatrice !!

- J'en ai marre que tu me suives et que tu me parles sans arrêt. On dirait que tu ne te rends pas compte de la situation. Dans moins de trois jours, nous serons seules face à des pokémons voulant notre mort. Et pour la dague, tu as juste de la chance.

Valentine écarquilla les yeux quand elle attendit la dernière phrase. Audrey avait peut être raison au fond. Elle parlait trop et elle le savait. Mais depuis le matin, elle ne parlait que pour éviter de penser à ce qui pourrait se passer après l'entraînement qui leur était presque obligé. Valentine était froussarde mais ne voulait pas se l'avouer. Elle contournait toujours les difficultés pour parvenir à son but. Le problème était que maintenant il n'y avait aucune alternative. Il faudra qu'elle tue ou elle se fera tuer.

Maelle, elle, n'avait pas l'air de se soucier de ça. Alors que les autres s'entraînaient, elle se prélassait sur une chaise longue sur la piste de l'arène. Étrangement, l'arène se trouvait dans un espace dégagé de tout arbre qui pourrait lui faire de l'ombre. Elle était en bikini, préférant se soucier de son teint plutôt que de sa vie qui serait en danger dans moins de 72 heures. Ethan rentra de son escapade dans la forêt appuyé sur Arcanin alors que la jeune fille se mettait sur le dos pour faire bronzer le devant de son corps.

- Qu'est ce que tu fais ?! s'étonna le jeune homme.

- Ça se voit pas ? Je bronze.

- Complétement débile. Bon fais ce que tu veux, je passe à l'infirmerie et je vais continuer à m'entraîner pour essayer de rester en vie le plus longtemps possible.

Sur ces mots, Ethan tourna les talons et se dirigea vers le bâtiment. Comme il l'a dit, il passa à l'infirmerie pour déposer la ball d'Arcanin. Il alla ensuite retrouver son vestiaire pour récupérer son bâton, son arc et ses dagues pour s'entraîner au combat rapproché avec chacune des armes. Il se rendit d'abord dans la salle aux dagues. Lorsqu'il se battait avec, Ethan les prenait pointe en avant. Ainsi il pouvait attaquer et défendre si cela était nécessaire. Ses frappes étaient précises et peu profondes pour infliger un minimum de douleur mais assez pour gêner la cible.

Il passa très vite au maniement du bâton. Il devait encore trouver le bon équilibre lorsqu'il attaquait. Un mauvais équilibre dans un combat au bâton pouvait s'avérer fatal. Le centre de gravité n'étant pas fixe, la personne aura tendance à chuter plus facilement et dans un combat à mort la chute signifiait souvent la mort. Il en avait fait l'amère expérience. Pendant qu'il s'entraînait, Florian entraînait, lui, ses pokémons, surtout les plus petits en taille.

Ils semblaient inoffensifs, mais lorsqu'ils étaient en situation de combat, ils changeaient vite de caractère. À la fin de la journée, tout le monde mangea ensemble malgré les disputes. Tout le monde avait des bleus sur les bras, les jambes, le ventre, dans le dos. Seule Maelle n'avait aucun bleu. Elle s'étonnait de bronzer aussi bien dans cette forêt, alors que chez elle, exposée plein sud, elle ne bronzait jamais.

- Camille, demain tu m'accompagnes dans la forêt ? Je voudrais m'entraîner sur un autre pokémon, moins sauvage celui là. Et comme ça, tu pourras entraîner les tiens ! proposa Ethan.

- Quoi tu es parti affronter un pokémon sauvage tout seul ?

- Oui mais ne t'inquiètes pas. Je vais bien et lui aussi j'ai fini le combat en l'assommant.

- Mais quand même t'aurais pu te faire tuer !

- ''C'est pas passé loin'', pensa Ethan. Donc tu viens pas ?

- Si mais je resterais pas longtemps. J'ai promis à Max d'aller le rejoindre pour qu'il m'aide en tir à l'arc.

- Comme tu veux. Flo, tu voudrais pas venir toi aussi ? Au moins tu pourras entraîner tes pokémons dans de meilleures conditions que sur la piste de l'arène et trois bons dresseurs devraient suffire pour éviter de rentrer en morceaux.

- Pourquoi pas ? On part tôt pour surprendre les pokémons sauvages ?

- Euh non, je préfère qu'ils sont parfaitement réveillés. Au cas où ils sentent un prédateur et que l'on fait que passer, je préfère pas engager le combat.
Le repas se finit dans le silence complet. Après cette première journée, les jeunes étaient exténués. Ils n'étaient pas habitués à ce genre d'entraînement. Tout le monde s'endormit aussitôt la tête posée sur l'oreiller. Tous à l'exception de Camille. Elle pensait encore à cette journée, mais plus précisément aux moments passés avec Max. Il lui semblait très protecteur pour un futur tueur. Il était dur dans ses mots mais agissait à l'exact opposé. Il pouvait lui dire que son tir était très mal fait en lui criant presque dessus mais il lui montrait en guidant ses gestes avec une extrême douceur. Cela laissait Camille dans le flou et le doute. Sur cette pensée, elle s'endormit.

Maelle ne s'endormit pas tôt ce soir là. Elle se pratiquait à un exercice de méditation. Elle était assise en tailleur et fermait les yeux pour rester concentrée. Elle souhaitait entrer en communication avec son maître. Elle resta ainsi pendant cinq minutes. La connexion se fit longue mais au bout dix minutes :

- Aphrodite, au rapport, chef ! clama t-elle, en pensée.

- Parle. Je t'écoute, déesse de l'amour, dit une voix très haute et grave.

- Les humains se préparent. Leur entraînement peux s'avérer efficace. Cependant seul l'un d'entre eux sera dangereux, s'il prend conscience de sa puissance...

- Sais-tu de qui il s'agit ?

- Ethan Henley. Il est possible qu'il devienne le futur nouveau dieu des dieux.

- Il n'en est pas question. Je ne céderais pas ma place à un simple humain. Avec qui est-il ami, parmi les autres mortels ?

- Camille Lenyeh. Il la considère comme sa sœur. Je pense qu'un séjour chez Arès sera bénéfique pour nous.

- Très bonne idée. Je crois que les prochaines semaines vont être très divertissantes. Enfin pour nous.

Suivit alors un rire puissant et sadique. Un rire qui pourrait déclencher des orages pendant une magnifique journée sans nuage.