Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Finally Trap War de Greey05



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Greey05 - Voir le profil
» Créé le 05/05/2012 à 22:59
» Dernière mise à jour le 07/05/2012 à 22:36

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 4 : L'explosion
Le lendemain matin, le petit groupe était déjà en train de grignoter quelque chose avant de partir. Seule Maria manquait à l'appel. Mais elle arriva justement.

- ...

- ...

Personne n'osait dire la moindre chose... Ce que l'on ne pouvait pas vraiment appeler « petit déjeuner » se passa dans le calme. Jérémy tenta de lever le silence en essayant de parler à Maria.

- Maria... Tu... Il ne faut pas s'émouvoir. On doit continuer notre chemin en gardant la tête haute. Si nous montrons le moindre signe de faiblesse, nous nous ferons déchiqueter par nos ennemis. Ton père est mort, mais cela ne doit pas te rabaisser ! Au contraire, tu dois persévérer et éliminer tout ce qui se mettra en travers de ton chemin. Fais-le pour ton père !

- Ferme-la ! Tu peux pas comprendre ! lui répondit-elle en pleurs.

Puis elle partit s'isoler dehors, découvrant le jour et la chaleur de l'étendue désertique. Jérémy murmura doucement :

- Si, je peux comprendre...

Il partit la rejoindre.

- Maria... Il faut que je te parle.

- ...

- Je... J'ai perdu mes parents dans la nuit moi aussi. Ils sont décédés... Je ne voulais pas le dire devant Norma...

- ... Je suis désolée...

Une larme coula sur la joue de Jérémy.

- Il ne faut pas... continua-t-il. Mais... c'est pour ça qu'on ne doit pas s'apitoyer sur notre sort. C'est pour ça qu'on va se battre ! Pour nos parents, pour notre région, pour notre pays, on va se démener ! On va lutter pour venger ce qu'on a perdu ! Et on fera payer ces ordures !

- ...

- Bon, on doit y aller. Il n'y a pas de temps à perdre.

***

- Maître Tonywan... fit une voix dans l'obscurité.

- ... Que se passe-t-il ? répondit sèchement le chef sans pitié.

- Euh... Il semblerait que de nombreuses troupes rebelles approchent de votre territoire.

- Et alors ? C'est pour cela que vous venez me déranger ? S'il y a des ennemis, vous les éliminez, c'est pas plus compliqué que ça !

- Tr... Très bien, Maître Tonywan.

- Héhéhé... ricana une autre personne dans l'ombre. Vous semblez anxieux, Tonywan. Vous vous énervez pour si peu ? Ou bien vous avez peur de nos opposants ? Vous savez, vous n'allez pas subsister pour l'éternité dans ce fauteuil.

- ... Je n'aime pas être dérangé.

- Héhéhé... Ne vous en faites pas, mes hommes sont partout.

***

A peine Star eût-il trouvé le temps de replier sa tente que les cinq aventuriers se remirent immédiatement en route. Tout le monde était troublé, désorienté, et on n'aurait su différencier la peur et le doute sur les visages effarés de nos héros. A cela se rajoutait la rude fatigue qui commençait depuis très longtemps déjà à se sentir dans les corps tout entiers de ces personnages, Norma ne tenait plus sur ses jeunes et frêles jambes. Les trois garçons décidèrent de la porter à tour de rôle, et ils continuèrent à marcher, encore et encore, sous un soleil de plomb et sur un sable lourd...

Aucune zone d'ombre, plus de provisions et nul moyen de se rafraîchir. La carte du désert semblait trompeuse, mais ce n'était qu'à cause de leur très lent déplacement que le groupuscule implorait la fin de leurs peines. S'ils ne trouvaient pas refuge sous l'ombre d'un palmier, ou qu'ils ne remontaient – puis rabaissaient – pas leur moral à cause de mirages d'oasis, alors c'était la mort qu'ils voulaient. Ils avaient envie d'en finir, de mettre un terme à tout cela, à cette histoire, à leur histoire, à cette misérable guerre.
Soudain, après de nombreuses heures de marche, ils distinguèrent au loin trois silhouettes, plutôt floues. Ils s'approchèrent mutuellement. Nos alliés doucement, les inconnus quant à eux accéléraient progressivement le rythme. Ils furent enfin mis à jour, et que voyaient-on ? Un immense Rhinastoc, accompagné d'un imposant Elekable, et d'un puissant Maganon. D'une voix grave et violente, le chef du groupe demanda :

- Qui êtes-vous, et que faîtes-vous ici ?

Les cinq amis tremblaient, seul Star parvint à garder une partie de sons sang-froid. Il leur répondit, paraissant calme :

- Nous sommes des éclaireurs engagés par l'armée de Kanto. Nous étions en chemin pour Hoenn afin d'exterminer les derniers réfugiés, mais nous avions mal calculé la distance, et nous sommes obligés de rentrer pour nous réapprovisionner.

Le Rhinastoc fronça méchamment les sourcils.

- Avez-vous une preuve à avancer ? leur proposa-t-il.

- Nous sommes partis sans rien, et nous revenons encore plus démunis et épuisés, lui répondit le semi-loup. Nous n'avons plus la force de nous transformer, et si nous n'arrivons pas à Kanto dès ce soir, nous ne verrons plus demain la lumière du jour.

Il hésita, puis ajouta :

- Laissez-nous passer, s'il vous plaît.

Le Gijinka ennemi doutait fort des dires de Star, il réfléchit rapidement, avant de rétorquer :

- Les vies de cinq minables qui ne sont pas capables de traverser ce désert ne nous intéressent pas. Nous n'avons que faire de vous, vous êtes inutiles à notre armée. Et puis, nous avons pour ordre d'éliminer tout ennemi potentiel, si son alliance avec nous n'est pas prouvée. Je suis le commandant Armand, la personne la plus gradée de Sinnoh. En d'autres termes, je suis le second chef de cette ville, le tout-puissant de ce bataillon, derrière celui qui règne sur nous tous, notre Généralissime Scorn. Pour finir, je vous souhaite un bon séjour au paradis !

Dans la seconde qui suit, nos protagonistes se trouvèrent aveuglés par l'immense tempête de sable causée par leurs adversaires. Cette fois, ils avaient affaire à du gros, jamais ils n'avaient rencontrés de si puissants opposants. Sans réfléchir, tous, excepté Norma, se métamorphosèrent. Jérémy prit son envol avec sa petite sœur sur le dos, tandis que les deux jumeaux coururent à toute vitesse vers les Pokémons de foudre et de feu. Maria quant à elle, lança à plusieurs reprises des décharges aquatiques sur le commandant. Une explosion sensationnelle retentit. Un bruit qui pourrait réveiller les morts, et achever les vivants. De toutes parts, les oreilles devenaient sourdes, seul un horrible et intense bruit aiguë parvenait jusqu'à l'ouïe des combattants.

Durant au moins une dizaine de minutes, tout être vivant sur le champ de bataille ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Peu à peu, chacun commençait à récupérer la vision et l'ouïe, non sans mal, et la monstrueuse surprise qui les attendait était de taille. Les voilà tous piégés dans un trou d'une profondeur infinie, aux parois de sables si épaisses qu'il serait impossible d'y creuser le moindre trou. Même le commandant et ses acolytes étaient interloqués par la puissance destructrice de la décharge. Armand s'écrasa sur ses genoux, et frappa agressivement le sol de son poing dévastateur.

- Comment est-ce possible ? déclara-t-il. Que s'est-il passé ?

Il reprit après un court silence :

- COMMENT AVEZ-VOUS OSE ?

Son cri fit trembler les murs ensablés tout autour. Rien ne semblait pouvoir apaiser la colère sans limites du Gijinka géant. Il se redressa, lentement. Il ajouta encore une fois :

- Qu'avez-vous fait ?

Encore sous le choc, personne parmi nos cinq héros n'eut trouvé le courage, ni la force de répondre.

- Nous sommes bloqués, continua le commandant Rhinastoc. Cette falaise mesure au moins deux cent mètres, nous n'arriverons jamais à la remonter. Non. NON ! POURQUOI ?

Il baissa la tête :

- Nous sommes foutus. C'est fini. Mais nous n'irons pas seuls en enfer. Nous vous emmenons avec nous.

A toute vitesse, il fonça sur le groupe d'aventuriers. Ses deux complices le suivirent. Les alliés se mirent en garde. C'était là que tout allait se jouer, c'était l'assaut final. Laissant comme toujours Norma derrière, ils fusèrent en direction de leurs ennemis. Latios préparait un Laser-Glace, tandis que les deux frères Grahyenas armaient leurs griffes. Lanturn restait en soutien, et chargeait puissamment sa foudre. Quelques centièmes de seconde plus tard, l'impact se fit entendre. Une deuxième explosion résonna dans tous les organismes présents à des kilomètres à la ronde. Le sable se soulevait et la tempête se déchaînait. Soudain, Star ressentit un malaise. Il connaissait ce bruit, ce souffle, ce sentiment abominable. C'est alors qu'il se rappela.

***

Trois ans plus tôt, dans la caserne de Mérouville, Star est assis sur un banc de pierre, froid, aux côtés de son frère Wolfrend.

« - Si par malheur un jour, notre chère région se trouve dans l'obligation de faire la guerre, il y a de nombreuses choses à savoir pour votre survie à tous, annonça un homme dans la quarantaine, portant l'uniforme de l'armée, et assis face à une dizaine d'adolescents. Vous avez bien fait de venir ici, je me chargerai en personne de vous apprendre les règles de bases, afin que vous puissiez subsister dans un monde en crise. Laissez-moi me présenter, je m'appelle Jean Hardas, et je suis commandant d'une unité de quelques soldats dans cette caserne. C'est moi qui suis responsable de la vie de mes hommes, et j'ai de nombreuses normes à appliquer en cas de problème. Est-ce qu'il y en a déjà certains parmi vous qui connaissent un peu ces soucis, et ont peut-être une idée de la manière de les résoudre ? Oui, toi, jeune homme. Lève-toi je t'en pris. Comment t'appelles-tu et qu'as-tu à nous dire ?

- Bonjour, je m'appelle Star Gray, j'ai quatorze ans, et j'ai en fait lu beaucoup de livres sur ces questions. J'ai appris de nombreuses informations, comme par exemple quand et comment se mettre à couvert, ou à l'inverse quand trouver l'occasion d'attaquer. Mais il y a en fait quelque chose qui m'a beaucoup intrigué, et c'est en partie pour cette raison que je suis venu ici. Un article parlait de la technique à employer afin d'éviter une explosion, lorsque l'on est proche de celle-ci, et que l'on a aucun moyen de partir.

- C'est une situation qui peut arriver, en effet. Qu'as-tu appris à ce sujet ?

- C'est là que je bloque. Il était écrit qu'il n'y avait presque aucune chance de s'en sortir, et qu'à part prier, il y avait peu de choses à faire. Il était quand même conseillé de se mettre à couvert derrière un objet, ou dans un trou, dans la mesure du possible. Mais s'il n'y a strictement rien autour de nous, c'est fichu, n'est-ce pas ?

- Eh bien, à vrai dire, je pense que oui. Cela ne m'est jamais arrivé, mais il n'y a vraiment rien à faire, à part subir. Mais ce genre d'explosion n'arrive que très rarement, alors il n'y a pas vraiment de quoi s'inquiéter. Tu comptes t'enrôler dans l'armée plus tard ?

- Non, je n'en ai aucune envie.

- Alors raison de plus pour toi qu'il n'y a pas besoin de te tourmenter.

- Oui, mais si plus tard, par le plus grand des malheurs, il arrivait qu'une immonde guerre surgisse, et que tout le monde serait contraint d'y prendre part, que faire ? Il paraît que lors d'assauts entre Gijinkas, il n'est pas étonnant de trouver une déflagration telle, alors je préfère être préventif.

- Haha, tu as de l'imagination mon garçon, mais tu as tout de même raison de t'intéresser à ces choses-là. Mais, encore une fois, ne t'inquiètes pas, cela ne risque pas d'arriver ! Bon, comme tu as tout de même l'air bien soucieux, on va faire une démonstration, suivez-moi tous. »

Après quelques minutes de marche, les adolescents, précédés du commandant, arrivèrent au haut d'une muraille étroite. Une averse s'était amorcée il y a quelques minutes déjà.

« - Voilà, parfait ! reprit Jean Hardas. Nous sommes bien en situation. Imaginez-vous que nous en sommes en guerre, qu'il y a des troupes ennemies au bas de ce rempart, et que nous devons nous cacher afin d'éviter leurs attaques. Soudain, une bombe va exploser. Ne vous en faites pas, ça va faire beaucoup de bruit, et il y aura énormément de fumée, mais c'est sans danger, ce n'est qu'une simulation, je ne vais pas créer de réelle explosion.

- Il est bizarre, pensait Star. Il me dit qu'une guerre n'arrivera pas, et pourtant, avant de se présenter, il a dit qu'il nous donnerait des conseils au cas où une guerre éclaterait. Soit il veut nous rassurer, soit il ne sait plus ce qu'il dit. Je pencherais pour la première option, mais je ne suis pas complètement rassuré. »

Star n'eut plus le temps de penser. Un bruit épouvantable prit le dessus sur lui, son cerveau ne prêtait plus attention qu'à cela. Un bruit immense et sourd à la fois, qui semblait déchirer ses tympans jusqu'au saignement le plus féroce qui soit. Il se retourna. Il ne voyait plus rien. L'explosion avait créé un brouillard si intense qu'il ne parvenait plus à identifier la moindre chose à ses côtés. Il savait que c'était une simulation. Il le pensait. Et pourtant, pour la première fois de sa vie, il avait peur. Peur de mourir. Pas aujourd'hui, non. Mais peur de mourir sous une autre explosion, beaucoup plus vraie cette fois-ci.




À suivre...