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Un souffle d'été de Amayella



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Informations

» Auteur : Amayella - Voir le profil
» Créé le 21/04/2012 à 10:38
» Dernière mise à jour le 21/04/2012 à 14:33

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Un parfum de Gracidée
Dès que je franchis le portail, je sentis qu'il y avait quelque chose d'anormal. Je regardais Braise qui grognait doucement et avait le poil hérissé. Je fixais le jardin sans comprendre. Il manquait quelque chose mais quoi ? Je ne saurais le dire. Tout était à sa place pourtant. On entendait seulement le doux glougloute-ment de la fontaine, le mamanbo en pierre crachait sans discontinuer son jet d'eau vers le bassin aux magicarpes. Je m'approchais du bassin en pierre et en fixais le fond. Les magicarpes y nageaient calmement comme à leur habitude et nénupiot dérivait doucement à la surface. Braise plongea la tête dans l'eau pour se rafraîchir quand à moi je continuais le tour du jardin. Je marchais dans les graviers blancs vers la véranda qui a cette époque de l'année est recouverte d'un fraivier en fleur. J'escaladais le petit rebord et m'asseyais sur une chaise. Comme l'atmosphère était reposante, je fermais les yeux et profitais de cette chaude soirée d'été. J'ai dû m'assoupir car je n'entendis pas Braise arriver. Elle s'ébroua près de moi, j'étais trempée.
- Braise tu me mouilles ! Arrête ! m'écriais-je énervée qu'elle ait interrompue le fil de mes pensées.
Elle me répondit à sa manière pas un rictus teinté de malice et d'amusement avant de me mettre ses pattes pleines de boue sur les jambes.
- Qu'est-ce que j'ai fait donc fait à Arceus pour avoir un feunard comme toi ! Regardes dans quel état sont mes vêtements maintenant, fis-je découragée.
Apparemment je n'étais pas très crédible car elle continua à me fixer avec les mêmes yeux malicieux avant de partir en courant à l'autre bout du jardin. Je descendis de la véranda et m'interrogeai toujours sur ce qui n'allait pas. Le crissement du gravier blanc sous mes chaussures troublaient la quiétude du jardin. J'obliquais doucement vers l'herbe et je m'arrêtais près de la haie composée d'oraniers. Malgré leur petite taille, ces arbustes bruissaient de vie. Je chassais un chenipan d'un geste de la main avant de m'asseoir en tailleur dans l'herbe.

Soudain je compris ce qu'il manquait au jardin ! Habituellement dès que quelqu'un ouvre le portillon, Dixy,le ponchien de ma mère se met à aboyer, cours autour de vous et même vous lèche et vous fait la fête si il vous connait. Mais là rien, pas de ponchien fou de joie de vous revoir qui est là à vous passer entre les jambes, à courir partout, qui aboie suffisamment fort pour réveiller une colonie de parecools et auquel on doit dire " Calme Dixy,calme. Mais c'est que c'est un gentil ponchien ça, qui obéit à la fille de sa maîtresse chérie. Gentil ponchien, c'est bien Dixy, c'est bien. " tout en lui caressant la tête et en fermant discrètement le portillon. Je me demandais comment j'avais pu ne pas m'en rendre compte tout de suite ! Cela me semblait tellement énorme, maintenant.

D'ailleurs où était passé März ? C'était un miradar de nature calme et qui prenait son rôle de miradar c'est-à-dire celui de guetteur très au sérieux. Il aurait forcément dû nous apercevoir et siffler pour alerter ma famille de notre habitude. Je me mis à la chercher, Braise voyant que je ne voulais pas jouer avec elle était partie vexée s'allonger sous la table de la terrasse. Elle semblait se moquer de moi qui appelait : "März, März où es tu ?".
Je commençais par vérifier le potager car c'est là que se trouvait son terrier. Le potager sentait la terre fraîchement remuée et les baies Kika, Mepo et Prine dégageaient un parfum appétissant.
Je me penchais dans le terrier, je voyais un peu de terre tombant à l'intérieur à cause de moi mais pas de März. Quoique en observant attentivement, il me semblait que le fond du terrier se soulevait et retombait comme si il respirait. Un terrier qui respire ? Non c'est pas possible.
Je m'allongeais à moitié sur le sol, vu l'état déplorable de mes habits je n'étais plus à ça près, et fixait le fond du terrier. Il me fallu attendre que toute la poussière que j'avais provoqué en faisant tomber un peu de terre retombe, pour pouvoir voir März blottie dans son abri et qui avait l'air de dormir. Je me redressai soulagée de voir März allait bien. Je décidai qu'il était plus que temps de rentrer à l'intérieur et sifflai Braise. Elle arriva en trottinant ayant visiblement oublié qu'elle me boudait. Je montais les quelques marches du perron et je poussai la porte. Elle émit un doux grincement. Tout était silencieux...

- Papa, maman où êtes-vous ? criais-je alarmée par ce silence surnaturel.
- Ici ma chérie fit ma mère avec la voix de quelqu'un qui avait beaucoup pleuré.
Je me précipitais vers la source de la voix apparemment le salon. Je faillis tomber deux fois, une fois car je m'étais emmêlé les pieds dans le tapis et la deuxième fois à cause de Dixy.
"Dixy qu'est-ce que tu fais au milieu du couloir ! Ce n'est pas la place d'un ponchien !" le réprimandais-je mais quand je vis son air de ponchien battu je me tus. Vu comme ça la route jusqu'au salon paraît bien longue mais j'avais juste le hall et le couloir à traverser.
Quand je fus entré au salon, j'ai d'abord été pétrifié. Ce n'était pas vraiment une vison d'horreur enfin pour moi si. J'ai trouvé ma mère agité de sanglots dans les bras de mon père qui lui même avait les yeux rouges. Braise a eu la même réaction que moi, elle s'était stoppé net dans son élan et n'avait même pas franchi la porte du salon.
- Ma chérie, tu voudrais bien aller fermer la porte d'entrée s'il te plaît ? dit mon père dun ton qu'il souhaitait sans doute joyeux mais qui au final a eu juste pour effet de me ramener à la réalité.
- Tout d'suite pa' ! et je partis en courant dans le couloir parce que d'abord j'étais rouge de confusion d'avoir pu oublier ça mais aussi car je voulais me persuader que cette vison n'était qu'un rêve que tout serait comme avant quand j'entrerais dans le salon une seconde fois.
Je cherchais les clés pendant quelques secondes puis je fermais la porte. Je me dirigeai vers le salon mais cette fois-ci avec lenteur.
Hélas rien n'avait changé... je me dirigeais donc vers les escaliers en chuchotant :
"Bonne nuit mam' et pap' ! A toi aussi ponchien.".
Seul papa me répondit :
" Bonne nuit, petit pachirisu, bonne nuit firefox "
Nous montâmes les escaliers assez rapidement. J'arrivais au premier étage et fonçai-je vers la première porte à droite ou plus communément appelé chambre de Katia. Je me rappelais de quelque chose papa avait appelé braise firefox comme d'habitude, tout n'était pas perdu !
Je me jetai sur mon lit et Braise s'allongea à côté de moi. J'enfonçais la tête dans sa fourrure toute douce et me mit à sangloter. J'ignore combien de temps nous fûmes restées comme ça, serrées l'un contre l'autre. Je pleurais pour ce qui avait ruiné cette journée si joyeuse, le malheur qui avait dû abattre sur notre famille. Une fois que je me fus vidée de toutes mes larmes, je vis le regard de Braise compris ce qu'elle voulait dire et lui répondis par un autre regard "Tu es toujours là pour moi et moi aussi je serais toujours là pour toi", cet
échange de regards se poursuivit encore longtemps, longtemps. Jusqu'à ce que Braise agacée émette un léger grognement suivi d'un regard " Tu m'as entièrement trempée avec tes larmes ! ".
Devant l'absurdité de la situation je me mis à rire et lui caressai-je la tête. Elle émit un doux ronronnement de satisfaction. Ce fou rire aurait pu durer très longtemps si Braise n'avait pas dressé ces oreilles pour mieux entendre. Moi aussi j'entendais mais seulement quelques bribes de cette conversation à voix basse. Des petits groupes de mots comme "Mais c'est impossible ", " Non elle ne peut pas s'en rappeler ", " Tu en es sûr ?" " Non pas " et plein d'autres que j'ai malheureusement dû oublier. Un peu plus tard, ma mère monta et entra dans ma chambre à pas de léopardus. Nous faisions semblant de dormir et ma mère n'y vu que du feu.
Elle prit une couverture et et nous borda. C'était la couverture en laine de wattouat que j'avais depuis toute petite, je la reconnus au touché un peu rêche de la couverture. Je me la représentais mentalement : elle était jaune à rayures rouges. Je ne sais pas pourquoi je l'aimais autant. Ma mère se penchant sur Braise lui dit doucement :
- Feunard, je t'en prie prends bien soin d'elle et éloigne Darkrai de ses rêves.
Puis avant de quitter ma chambre et de refermer la porte, elle se retourna et implora Cresselia : " Ô je t'en prie, déesse des rêves, protège-les, elles sont si jeunes... "
Je l'entendis descendre les escaliers puis dire à mon père :
- C'est bon elles dorment.
- Tu en es sûre ?
- Plus que sûre, fit ma mère.
Et la conversation à voix basse reprit.
Bercées par le son des voix de mes parents, nous finîmes par sombrer dans un sommeil profond et sans rêves. Enfin...