Pardonne-moi sœurette ![O.S.] de Tarsaladdict

Pardonne-moi sœurette !



A la sortie d'un petit bois au sol couvert de mousse, deux Abo rampaient. L'un d'eux, le plus grand, était un mâle et s'appelait Fangus. Il avait 9 ans. L'autre, d'un an sa cadette, était sa petite sœur et se prénommait Touxie. Ils se disputaient.

-Tu es le chouchou de Maman ! se plaignit Fangus.

-C'est pas vrai ! répondit Touxie.

-Si !

-Non ! Et pis d'abord tu es qu'un idiot, na !

-C'est pas vrai ! T'es qu'une imbécile ! rétorqua Fangus.

-C'est celui qui dit qui est !

-Alors c'est toi l'idiote, na !

Ils continuèrent ainsi et se calmèrent au bout de dix minutes, bien qu'encore sur les nerfs. Les deux enfants rampaient toujours, loin du bois. Ils arrivèrent à un croisement.

-Par où on va ? demanda Touxie.

-Euh... La maison est par là ! fit Fangus en désignant le chemin à leur droite.

-Alors rentrons vite !

-Oui-oui... grommela l'ainé.

Ils s'avancèrent le long d'un sentier de terre. Elle était molle et y ramper était très agréable. La route était bordée de buissons à baies qui promettaient bien des délices. L'herbe autour des buissons était fraiche, verte et douce. N'importe quel Caninos aurait voulu s'y rouler.

-Je ne reconnais pas la route, s'inquiéta Touxie.

-Tu ne reconnais rien ! la brima Fangus.

Même si lui non plus ne reconnaissait pas la route, admettre qu'il s'était trompé devant sa petite soeur lui était insupportable. Ils avancèrent sur le sentier. Après trois minutes, le sentier débouchait sur une clairière circulaire et dégagée.
Un rideau d'arbres l'entourait, deux ouvertures servant de sorties. L'une derrière eux, l'autre droit devant. Un tronc d'arbre déraciné gisait d'un côté de la clairière. A part ça et quelques herbes sauvages ici ou là, rien ne venait troubler la surface verte et lisse de la clairière.
Les deux reptiles s'avancèrent au centre de la clairière et regardèrent autour d'eux, ils étaient seuls.

-Et là, c'est toujours le chemin de la maison, peut être ? lança la plus petite d'un ton moqueur.

-Puisque je te le dis ! fit l'ainé, refusant toujours d'admettre qu'il avait eu tord.

-Admet-le, t'as eu tord ! T'es qu'un imbécile-euh !

-C'EST PAS VRAI ! hurla Fangus, fou de rage.

Il se rendit compte qu'il venait d'effrayer Touxie qui tremblait. Il se calma.

-Pardon, s'excusa-t-il alors qu'une forme rampait vers eux.

-Que faites-vous sur mon territoire, les enfants ? siffla un Séviper qui s'avança vers eux.

Il était plutôt grand et imposant. Il avait l'air lourd, mais il glissait silencieusement sur le sol.

-Désolé monsieur, on ne savait pas ! siffla Fangus.

-C'est mon imbécile de frère qui nous a fait prendre la mauvaise route pour rentrer à la maison ! ajouta Touxie.

-Ah, et personne ne sait que vous êtes ici ? s'enquit leur interlocuteur d'un air sournois.

-Non, monsieur ! répondit Touxie.

Le Séviper commença à tourner autour des deux enfants qui le suivirent du regard, comme hypnotisés. Fangus commença a ressentir un drôle de sentiment. Lorsque le Séviper s'arrêta de tourner, il remarqua qu'il s'était mis comme pour leur barrer le chemin par où ils étaient arrivés.

-Et bien... -son ton s'était durci, moins doux qu'au début, moins mielleux- Allons faire un tour les enfants... fit le Séviper d'un ton sans-réplique.

-Q-Quoi !? s'exclamèrent les deux serpenteaux d'une même voix.

-Et bien comme personne ne va savoir où vous chercher... on va jouer un peu... répondit le serpent en regardant Touxie d'un air malveillant.

-PAS QUESTION !!! hurla Fangus en se plaçant devant sa petite sœur.

-On va faire un marché: Si tu me laisse ta sœur, je te laisse la vie, proposa le Séviper.

-JAMAIS ! hurla le Abo.

-G-Grand-frère...

La petite Abo tremblait. Fangus décocha une Queue de fer mais le Seviper l'envoya valser plus loin avec Queue-poison. Fangus se releva, faisant une drôle de grimace.

-Tu n'arrive même pas à supporter les attaques de ton type ? ricana le Seviper.

Il se figea, comprenant soudain alors qu'un sentiment de peur qui n'était pas normal l'envahissait et le ralentissait. Fangus souriait alors que son attaque Grimace avait réussi. Le Seviper chargea avec Giga-impact mais Fangus se faufila pour l'éviter. Profitant de la fatigue de son assaillant, le Abo exprima son Dépit pour couvrir ses arrières. Enfin, il lui envoya une violente Entrave pile au moment ou le Seviper essayait une Morsure. Neutralisé, le Seviper subir une autre Grimace et, impuissant, vit ses proies s'enfuir par l'autre sortie de la clairière.

Essoufflés, les deux reptiles reprenaient leur souffle. Il avait fuit le plus vite possible. Fangus était fier de lui, il avait mis en déroute un adulte ! Et en se servant des attaques que lui avait légués son père ! Il se dressa, regardant autour d'eux.
Ils étaient sur une falaise recouverte d'herbe et de fleurs. Des rouges, des roses, des violettes... S'approchant du bord, imité par sa sœur, ils contemplèrent la mer. Tout en bas de la falaise, les vagues s'écrasaient avec fracas sur la roche. Elles étaient si puissantes que le corps des deux reptiles serait broyé très vite si l'un d'entre eux tombait.
Touxie donne un coup de queue à son frère.

-Imbécile ! On a faillit mourir à cause de toi ! lui hurla-t-elle.

-Qu'es-ce que tu raconte !? Je t'ai sauvée ! se défendit-il.

Il ne comprenait pas, pourquoi lui criait-elle dessus !?

-C'est toi qui nous a fait prendre la mauvaise route ! Gros crétin ! lui reprocha-t-elle alors que Fangus cru entendre un craquement.

-Idiote ! fit-il, prêt à lui sauter dessus.

-LES ENFANTS ! ELOIGNEZ-VOUS DU BORD !!! hurla une Arbok shiny qui était leur mère.

-Maman !? s'exclamèrent les deux enfants alors que sous Touxie, le sol se dérobait soudain et l'entrainait dans sa chute.

Lorsqu'il vit sa petite soeur tomber, Fangus se dit qu'elle allait mourir. Il regretta de lui avoir crié dessus dans la clairière, il regretta toutes leurs disputes. Il s'en voulut que la dernière chose qu'il lui ai dites était <<Idiote>>. Il ressentit de la peine en sachant que quand elle atteindrait l'eau, ils ne pourraient plus jamais jouer ensemble. Il ressentit tout ça en une fraction de secondes. Il sauta alors et ressentit une étrange sensation de force et de puissance. Il se sentit invincible, intouchable. Il s'entoura d'un halo blanc, et ferma les yeux. Il les rouvrit et, devenu Arbok, attrapa sa sœur et réussissant en même temps à poser la moitié de son nouveau corps de six mètres de longueur sur la falaise.

Il avait agi sur le moment, dans un élan d'adrénaline. Il essayait de tout remettre en ordre dans sa tête. D'abord, sa sœur tombait. Il avait sauté pour la rattraper et avait évolué en même temps. Il avait hissé sa sœur sur la terre ferme et leur mère, enroulée autour d'eux deux, les câlinaient.

Leur mère était venue les chercher en sentant qu'ils étaient en danger -sans doute l'instinct maternel. Elle avait vu le Seviper qui avait avoué les avoir vus. Elle avait foncé pour s'assurer qu'ils allaient bien. Quand ils rentrèrent chez eux et que Fangus et Touxie racontèrent toute l'histoire a leurs parents, ceux-ci furent très impressionnés. Depuis, Fangus et Touxie étaient devenus très complices, ne se disputant plus jamais de leur vie.