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Né pour tuer III - La Libération de Hoenn - Prélude de Tjaurdin



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Informations

» Auteur : Tjaurdin - Voir le profil
» Créé le 29/01/2012 à 21:08
» Dernière mise à jour le 29/01/2012 à 21:08

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Chapitre 10 : Grotte
Nous attendions inlassablement en trompant la nuit par la télévision ou au jeu d'échec usé. A vrai dire tout était usé. L'odeur, le crépi sur les murs, le mobilier, les couverts, les ustensiles de cuisine, le matelas et le sol.

Les murs transpiraient le vécu malheureux des anciens propriétaires par cette odeur de rance. Mais aussi le premier jour en fouillant les lieux, en quête de caméras ou de microphones, nous trouvâmes des habits tachés de sang. J'avais fait part de ma trouvaille à Lisa, qui en résignée, se contenta de hausser les épaules en pessimiste.

Depuis notre enfermement elle ne croyait plus au futur et ne voulait pas se battre cette fois-ci. Elle était fatiguée. J'avais essayé de la raisonner, néanmoins tant que nous étions enfermés impossible qu'elle aille de l'avant.

La première journée était passée dans une lenteur extrême, je me languissais d'actions, qui ne pourraient survenir. De surcroît malgré le peu d'épaisseur je ne pus entendre l'extérieur. Donc tout semblait mort, tout menait inéluctablement comme une cascade en bas au désespoir.

Et ce matin-là une sonnerie retentie dans la maison nous tirant de notre torpeur. Une clé ouvrit la porte d'entrée et la lumière, la vraie, s'engouffra dans la maison. Je la voyais soudainement sous un autre aspect, le côté vivant ressurgissait. Cela faisait bizarre.

C'est les yeux à demi-clos que je regardai Monsieur s'avançant rompu au pas martial et il cria :

- Réveil total et dehors dans trois quart d'heure, u n retard et vous serez encore enfermé pendant deux jours.

Je restai hébété alors qu'il se retirait. J'essayai de comprendre ses paroles mais mon esprit embué ne me le permit.

Lisa, effarée, me regarda une ombre sur son visage et elle s'en alla du lit courant quasiment.

- Arrête de regarder la télévision et va ter doucher.
*
*
*
Le temps était passé et nous étions dehors comme l'exigeait Monsieur. A présent nous attendions dans un froid matinal. Lisa ne se posait pas de questions, impatiente, elle attendait. Moi, je bougonnais en attendant maudissant l'autre qui nous avait réveillés, sorti de notre torpeur vicieuse. Vivement qu'on trouve un moyen de s'échapper. J'observai les lieux et tout semblait sans surveillance il n'y avait aucun mirador ou de gardes ? Je trouvais ça bizarre quand même. Apparemment on pourrait partir du village comme l'on souhaitait mais la question devait être que faire après ? Toutefois pourquoi prêtait-on une mauvaise réputation à ce bagne ?

- N'y pense pas, intervint un inconnu. Si vous fuyez vous serez chassés sans relâche tous les jours et nuits sur ce peu de terre. Voilà le vice des bagnes. Travail forcé ou tu meurs. Il faut faire un choix.

- J'imagine que vous êtes notre tuteur, conjectura Lisa.

- Exact.

L'homme avait une drôle d'allure. Tout d'abord il avait de longs cheveux blancs encadrant son visage creux, émacié avec deux yeux bleu prunelles de vie, un nez aquilin, une bouche mince et ses joues sans rondeur. Tous ces détails le vieillissaient, mais il possédait cette barbe blanche et elle lui conférait un air de sage. Le vieil homme vêtu d'un long manteau marron, un maillot de corps qui devait être blanc à l'origine et maintenant plus proche du gris, et un jean bleu troué un peu partout. Ce vieil homme me tendit sa main, calleuse rompu au travail, avec un grand sourire. Ses yeux exprimaient une unique pensée : fais-moi confiance.

Je lui serrais la main ainsi que Lisa. Dans sa façon d'être tout me disait de lui faire confiance et je m'y résolus.

- Appelez-moi Ajrarn, dit-il d'une voix rauque. Vos prénoms sont bien Lisa et Den ?

Nous hochâmes la tête.

- Bien. Suivez-moi, je vous conduis à la Grotte Blanche. C'est son nom car la roche est de couleur albâtre. C'est une roche très pure que l'on pille et que l'on ramène dans un bâtiment pour je ne sais quelle obscure raison.

- Vous le transportez grâce à des chariots ? S'enquit Lisa intéressée.

- En effet. Vous avez dû voir des traces de rail lorsqu'Il vous a guidé dans votre maison. Ils vont jusque dans ce bâtiment, le plus grand avec ses antennes. Le fait étrange est que c'est le seul ont on ne connaît pas tous les étages, les autres bâtiments administratifs nous les connaissons.

- Comment ça se fait ? Normalement on doit vous maintenir dans l'ignorance, lança Lisa avec effarement.

- C'est la théorie, ma chère, la pratique est tout autre et puis c'est Monsieur qui décide. D'une certaine manière il est meilleur que les autres, en contrepartie si on n'obéit pas à ses moindres obligeances tu meurs. C'est simple comme bonjour.

- Vous pouvez nous expliquer le fonctio… Ah ! Avez-vous connu un certain Beren ? Demandai-je avec une touche d'espoir.

- Sûr. Ce n'est pas n'importe qui celui-là, un grand rebelle qui a réussi à fuir et à subtiliser un bateau lors d'une révolte. Et ce sans la moindre égratignure. Il n'était pas ici mais il a provoqué beaucoup de bruit. Pourquoi ?

- Parce que nous l'avons croisé au cours de notre fuite. Au début il était parmi des pirates et était peu écouté mais il a vraiment entré dans la confrérie.

- Celui-là il m'étonnera toujours, rigola Ajrarn de bon cœur. Un pirate hein, cela lui sied à merveille je n'aurais pu le voir autre. En tant que rebelles non il lutte que pour lui pas pour nous libérer. Il ne s'occupe que de ses proches ou connaissances. Et je parie que vous êtes ici pour avoir essayé de les trouver ?

- C'est ça, mentit Lisa avant que je parle.

- Erf, tout le monde se fait avoir ainsi. Je me demande bien ce qu'a la Résistance en en se montrant pas pour aider les proscrits de la société. Vous ne pensez pas comme moi ?

- Non, car je pense que sinon il y aurait des fuites, ce qui est à craindre. En recrutant comme ils l'entendent ainsi ils peuvent trier les candidats prioritaires et sûrs, contrairement à nous qui sommes que de la piétaille.

- Hum… Répondit Ajrarn à Lisa.

Après cette petite discussion plus personne ne parla. Lisa et moi contemplâmes le paysage moins ébahis qu'à l'aller, sans doute parce que là nous voyons la mer. Cela me rendit nostalgique. La mer me manquait un petit peu.

Lisa glissa la main dans la mienne. Je regardai son visage triste. Ses yeux admiraient la mer scintillante sous les caresses du soleil du haut de son piédestal.

A un petit ponton était attaché notre ancienne embarcation qui tanguait doucement, je dirai même familièrement. J'eus l'impression qu'il nous appelait et me retins d'y courir à toutes jambes ; Lisa me serra plus fort la main. Non, nous devions rester et lever les bras vers le ciel en attendant qu'un miracle survienne. Comment avons-nous pu accorder notre confiance à des maudits pirates ?

Au bout d'un certain temps nous commençâmes à marcher sur un terrain uniquement rocailleux et nous étions sur le plateau de la montagne. J'aperçus au loin une immense forêt cachant difficilement des villes. Toutefois toutes les villes emblaient posséder une tour surélevée avec plein d'antennes. J'ignorais que c'est à cela que ressemblait le nouveau Hoenn. Le bout de terre n'était que roches et forêts. Je pensais pourtant qu'il y aurait un terrain plat avec uniquement de la verdure sans arbres, une plaine. Apparemment non. C'était radical.

Et au loin je fus étonné de voir le Centre de Myokara, nommé ainsi parce que c'est sur ce lambeau de terre que se réunissaient le Quartier général de la police et le Centres d'Informations. En gros tout ce qui était propagande et information subjectives venaient delà-bas. Les immeubles s'amassaient dessus comme des raisins sur une grappe, malgré une forêt et des rochers. Dire que c'est aussi aux environs de là-bas que nous fûmes capturés.

- Nous y voilà, lâcha Ajrarn devant l'antre de la grotte.

De grosses poutres en bois maintenaient les roches qui travaillaient le bois fissuré. Je considérais l'entrée fragile ayant peur que tout s'écroule et que l'on reste enseveli dessous. De surcroît nous ne voyons pas le chemin qui continuait à l'intérieur, aussi nous entendions de vagues bruits ou grincements. Pour moi c'était inquiétant. J'avais peur.

Ajrarn entra à l'intérieur sans peur et sans hésitation.

Lisa commença à marcher et comme elle tenait ma main j'avançai avec crainte. Elle le remarqua et me réconforta en me faisant un bisou.

Ce fut dans mes pensées que j'entrai, tiré par Lisa.

Je fus ramené au présent quand je faillis tomber en butant sur une roche.

- Eh bien ? Fit le guide qui nous menait grâce aux torches qui crépitaient doucement.

Je lui souris en guise de réponse ; Lisa étouffa un pouffement de rire de sa part, je la rabrouai en faisant les gros yeux ce qui l'acheva. Elle explosa de rire jusqu'à pleurer. Je rigolai doucement pour ma pour part, j'avais eu sûrement une face humoristique.

Ajrarn se retourna le regard inquisiteur, il devait se demander sûrement pourquoi nous rigolions ainsi, surtout dans une situation où on allait travailler sans relâche, enfin quelque chose de peu marrant et plutôt cassant.

On nous refroidit très vite quand nous vîmes une file d'hommes et de femmes alignés et de tout âge, tous avec une pioche dans la main l'abattant sur la roche pour l'extraire. Et un homme ramassait par terre des bouts à dessein de les entreposer dans une brouette puis l'acheminer jusqu'au chariot. A leur façon de se tenir je devinai un mal de dos qui devait les tirailler. En gros de belles courbatures en prévision.

Ajrarn prit deux pioches et nous les tendit. Nous les prîmes.

- Lisa là et Den à ce coin là. Vous aurez peut-être une pause le midi et vous finirez quand quelqu'un vous dira d'arrêter.

En maudissant le monde je me ms à travailler, tout en regardant sur mon voisin comment il faisait. A chaque coup porté j'invectivai quelqu'un dans ma tête, mis à part Lisa.
*
*
*
Lorsqu'on nous demanda de quitter notre poste je faillis ne pas pouvoir. Mon mouvement répété maintes fois j'avais du mal à le stopper, mes muscles je ne les sentais plus j'avais la désagréable impression d'être un robot. Mes bras et mes jambes semblaient morts, jamais je ne m'étais retrouvé dans un tel épuisement.

Lisa fut comme moi.

Après tout, je trouvais ça normal. Ce travail harassant et à la portée de tous nous tuait, de surcroît que nous avions eu quand même deux pauses de quinze minutes. Une pour manger un vrai repas et l'autre un goûter. La qualité n'était pas au rendez-vous mais cela m'avait un peu ressourcé. Sinon travail et travail, sans parler bien entendu. Pour ne pas tomber sur mon séant je ne calculais pas le nombre d'heures effectuées. Mais bon à quoi m'attendre ? Nous étions au bagne.

Dehors il tombait le crépuscule quand nous sortîmes. Au moins la différence de luminosité nous n'agressait pas les yeux.

- Den attend, il faut que je me pose absolument, dit-elle d'une voix fluette.

Elle se laissa tomber quasiment sur son postérieur s'allongeant par la suite pour souffler.

Je restai un moment debout puis me laissai aller à la détente aussi en m'asseyant sur un maudit rocher.

- Par Rayquaza, je ne sais combien de temps je vais tenir, lâcha-t-elle en calmant sa respiration et admirant la lune.

- Il faudra tenir le temps qu'il faut, je ne veux pas te perdre, Lisa, je te jure qu'on trouvera un moyen pour s'enfuir. Quitter ce maudit bagne.

Je dis ça tout en regardant le mini-port et notre bateau amarré. Tout en regardant le mini-port j'aperçus d'étranges lumières qui clignotaient suivant une certaine logique.

Et il y eut une réponse provenant du lointain.

Des renforts ? Pourquoi ?