Chapitre 7 : Epave
Cela faisait un jour qu'elle restait dans la chambre enfermée et blottie dans le drap. Depuis elle ne disait rien et boudait les repas. Il n'y avait rien à y faire, depuis que Lisa avait appris la mort de son oncle elle se laissait dépérir et je ne pouvais rien y faire. J'essayais le plus possible d'être près d'elle mais bon…
Quand l'annonce avait été faite celle-ci s'était mise à pleurer de toute ses larmes, alors que moi en mon for intérieur je me réjouissais de sa mort. Un des maires mort il n'allait pas être remplacé sitôt…
La réalité vint en moi comme une rivière limpide et douce. L'annonce de sa mort le matin et le soir un nouveau maire se présentait tout rayonnant et joyeux présentant un programme strict et plus que répressif envers les habitants. Une si rapide décision signifiait que la mort avait été prévue en haut lieu, et peut-être par la faute de Lisa. Si elle avait déduit ainsi alors… Elle éprouvait des remords.
Je descendis les marches une à une avec une boule dans la gorge. Je tenais en équilibre le plateau pour son repas du soir, tout en me demandant comment pourrais-je la réconforter.
Alors que j'allais ouvrir Lisa tira brusquement la porte, une larme au coin de l'œil et cet air de faiblesse, mais elle se raffermit et me fit un drôle de sourire.
- Ne me regarde pas comme si j'étais folle, dit-elle prenant la plateau et montant avec précipitation. Alors qu'est-ce que j'ai loupé ?
Je remontais et l'observais, suspicieux.
- Ne t'en fais pas , je vais bien, essaya-t-elle de me convaincre. Den, je me vengerai voilà tout. Je tuerai ces salopards qui ont programmé le meurtre. Et qui ont-ils élu ?
- Un fanatique dont le programme est de tuer tous les terroristes. En tout cas ton oncle était plus souple, remarquai-je en mettant une chaîne qui rediffusait le discours haineux.
- Cet homme… Murmura-t-elle les yeux perdus soudainement. Je l'ai déjà vu !
- La suite tu me la dira après manger veux-tu, lançai-je en entamant les pâtes. Je n'ai aucune envie d'être dégoûté par le futur, pour ces gens du moins.
Elle se tut pendant un moment où nous nous contentâmes de manger en regardant une chaîne qui diffusait une série nommée « Ma mère d'abord » elle était un peu lourde mais ça détendait l'atmosphère.
- Mmh… (Elle avala) quand les pirates doivent venir nous protéger en terrain ennemi ?
Je finis ma bouchée et déclarai :
- C'est une bonne question. Quand je me suis arrêté, parce que je croyais que les pirates allaient venir, il y avait un bateau Aqua dans les environs, on m'a contacté pour me dire de tracer ma route. On ne doit pas s'arrêter sinon nous sommes morts. Autrement dit on a intérêt à avoir assez de batteries.
- Quelle déduction, mon prince des Couettes, railla-t-elle avec un grand sourire. Et pour l'autre homme qui remplace mon oncle ce type était un boucher du genre à tuer ceux qu'il soupçonnait. Mon oncle l'avait un jour grondé car il avait tué quarante hommes soupçonnés de corruption.
Je la regardai éberlué ne comprenant pas une chose…
- Avant, il ne faisait pas de politique ? En faite, a-t-il fait une fois ?
- Ben… bonne question ! dit-elle riant aux éclats tandis que je restai sur le postérieur, coi.
*
*
Cela faisait une journée que j'attendais de voir ce qui allait se passer. Les nouvelles directives de la Résistance et apparemment je pouvais bien attendre puisqu'il n'y avait aucun bouleversement. En tout cas les deux fugitifs se cachaient à Eternara, bastion des résistants devenu imprenable aujourd'hui.
Sûrement que l'autre avait raison.
Un Coup d'État aurait lieu bientôt, enfin tout est relatif dans bientôt. En me mettant à leur place je porterai des attaques à dessein d'avoir d'autres bastions, des endroits désertés loin des quartiers généraux. La première vraie révolution commencera une fois le bout de terre conquis. Quelle position prendre ? Objectif ou subjectif ?
Je me servais un verre de whisky et partis sur le pont observant l'horizon. La mer à perte de vue pour changer. J'étais devenu Chasseur mais avant tout j'étais un citoyen originaire de Kanto. J'étais un Sion ! Ma passion était de tuer !
Que faire ?
Retourner au pays ou rester ici sur une bombe à retardement ? Au pire… si les choses se gâtent très vite je ferai une sortie territoriale pour me diriger vers Kanto. Oui, faisons ça. Attendons et dès que la défaite sera inéluctable…
*
*
Cela faisait une journée que nous voyagions sans nous arrêter. Nous aménagions le bateau à notre façon en mettant un lit dans le salon pour regarder la télévision, nous mîmes une table basse et la table fut mise dehors, avec du bricolage je la fixai au plancher. Lisa s'occupa de ranger la nourriture et la cuisine.
À vrai dire même si nous savions qu'un jour nous quitterons le bateau cela nous occupait.
En après-apogée du soleil, avec Lisa je montrai Pacifiville qui était à l'est de nous. Le village où j'avais toujours vécu. Elle me prit ma main et je vis ses yeux pètiller. Que de souvenirs !