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Les Esprits Pokémon - Premier Tome de LesEspritsPokémon



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Informations

» Auteur : LesEspritsPokémon - Voir le profil
» Créé le 30/10/2011 à 21:58
» Dernière mise à jour le 31/10/2011 à 00:18

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Chapitre 7 : Mégara (illapa)
Le réveil se mit à sonner. Une main hésitante émergea d'une couette aux motifs de Munna, rampa sur le lit, passa sur la table de chevet, tâtonna à la recherche de la source de l'alarme et se mit à écraser tous les boutons jusqu'à ce que le bruit strident disparaisse.

Quelques secondes s'écoulèrent sans que rien ne se passe, puis la couette remua, et enfin, une tête rose et hirsute s'extirpa de sa tanière des rêves pour afficher son air de zombie mal embouché à la face du monde. Le reste du corps suivit peu après, rejeta la couette, et se mit debout en chancelant. Puis, la créature se traîna jusqu'à la cuisine où elle contempla les lieux d'un regard vide avant que les rouages de son cerveau ne se remettent progressivement en marche et lui rappellent qu'il fallait petit-déjeuner.

Elle ouvrit donc une batterie de placards, se servit de quoi contenter son estomac, et une fois un peu mieux réveillée, elle chancela jusqu'à la salle de bain où elle entreprit de se redonner une apparence un peu plus humaine.

Le miroir renvoyait à présent l'image d'une jeune fille de taille moyenne de 19 ans, aux yeux bleus comme la mer, aux longs cheveux roses comme un nuage de l'aube très étiré, qu'elle nouait en une queue de Ponyta toute simple.

La jeune fille fut tirée de sa contemplation par un grondement en provenance du salon. Dans un coin, une forme massive et sombre commençait à remuer en grognant. Puis la chose se releva, sur deux larges pieds et s'étira. Elle était aussi grande que la jeune demoiselle, de la couleur de l'ocre rouge, striée de noir. Puis elle ouvrit les yeux, qui luisaient comme deux morceaux d'ambre au milieu d'une tache noire en forme de masque de super héros, que la créature avait au dessus d'un long museau, sous lequel s'ouvrait une bouche toute aussi grande pourvues d'innombrables crocs tranchants comme des lames de rasoir.

Le Crocorible fit claquer deux ou trois fois sa mâchoire, puis il se tourna vers sa maîtresse qui prit la parole :
- Alors, trésor, tu as bien dormi ?
D'un mouvement de sa tête massive, l'énorme Pokémon sol lui fit comprendre que oui, puis il se dirigea lourdement vers la cuisine où l'attendait sa gamelle de Pokébloc.

Suivant la routine habituelle, la jeune fille alla ensuite ouvrir la porte fenêtre du salon. Un bourdonnement se fit entendre, puis une flèche écarlate entra en trombe dans un grand bruit de moteur. Le nouvel arrivant était lui aussi presque aussi grand que sa maîtresse, se tenait lui aussi sur deux pieds, mais il était pourvu de deux pinces et de deux ailes. Il était entièrement d'un rouge métallisé.
Avec affection, la demoiselle lança un :
- Bonjour mon chou ! Bien dormi ?
Le Cizayox répondit par un « Ciza ! » enjoué puis se dirigea lui aussi vers la cuisine et son petit déjeuner.

Pendant que ses Pokémons se rassasiaient, la jeune fille alla s'habiller, d'un vieux t-shirt assorti d'un vieux jean, de vieilles baskets, puis elle attrapa son sac et fut rejointe au moment où elle sortait par ses deux compagnons. Elle les fit rentrer dans leurs balls, puis sortit dans l'air frais du matin.

Sous ses yeux, la ville d'Ecorcia s'animait progressivement ; le boulanger accueillait ses premiers clients et leur servait sa première fournée encore chaude, l'épicier sortait ses bacs de fruits, légumes, baies et noigrumes, le vieux Fargas, la célébrité locale, commençait la récolte quotidienne de noigrumes blancs de son jardin, le charbonnier allumait les fourneaux de son atelier, la pharmacie et la boutique pokémon au toit bleu relevaient leurs stores et le centre pokémon laissait s'échapper les premiers dresseurs de la journée vers de merveilleuses et palpitantes aventures.

La jeune fille passa devant chacun d'eux, répondant à leurs « Salut, Meg ! » « Bonjour Mégara ! » et autres « Comment ça va ce matin ? » par des salutations enthousiastes et des réponses enjouées.

Enfin, elle arriva à son atelier : un petit bâtiment en taule et en ciment qui sentait la sciure. Elle ouvrit la porte en grand et alluma les lampes. L'intérieur était en effet recouvert de sciure et de copeaux de bois et on pouvait voir le long d'un mur toute une collection de planches, de tréteaux, de scies, de scies sauteuses et leurs lames et même une tronçonneuse et une ponceuse. Il y avait un établi où s'alignaient des marteaux et des tournevis, des disques de ponçage, des clous, des vis et des boulons, ainsi que d'autres outils de toute taille et de toute forme aux usages spécifiques.

Dans un coin se dressait une étagère où s'alignaient des pots de peinture multicolores, de vernis, et des pinceaux de toutes largeurs et de tous poils. Une pochette contenant une multitude de pochoirs était négligemment posée sur l'ensemble.

Enfin, près de l'entrée se tenait un bureau qui croulait sous la paperasse, d'où seule une vieille radio semblait émerger. Sur le mur était fixé un panneau de liège sur lequel étaient épinglées quelques photos et quelques notes sur la commande en cours.

A peine entrée, Mégara alluma la radio, puis elle attrapa un papier sur une des piles du bureau, relut les quelques instructions qu'elle s'était laissée la veille puis elle fit sortir ses compagnons. Les deux pokémon s'installèrent sur un tas de sciure confortable en attendant que leur maîtresse fasse appel à eux. La radio se mit à émettre une chanson rythmée appelée « Love-me Lovdisc » et Mégara se mit à l'ouvrage. Elle appela son crocorible pour qu'il lui tienne une planche à poncer.

Puis la radio commença à débiter les bêtises habituelles de l'horoscope, qui lui promit, à elle et à tous les scorpio une décision importante à prendre et une rencontre intéressante en amour.

Quelques chansons plus tard, le speaker annonça les informations. Mégara soupira. Ils allaient encore lui casser les oreilles avec les élections. Ils le faisaient depuis quinze jours, et le jour fatidique ne serait pas avant deux autres semaines.

Le journaliste annonça la dégradation d'un centre de recherche par une bande de voyous insaisissable qui sévissaient depuis quelques mois déjà, les résultats sportifs d'une région lointaine, le mariage d'un champion d'une autre région toute aussi éloignée et, enfin, on annonça les bulletins des divers partis qui scandaient leurs programmes depuis le début du mois.

Le premier à passer était celui d'un nouveau parti, nommé Gaïa, dont le porte-parole était un certain M. Demeter. Mégara avait l'impression d'entendre ces mots en boucle : « Sauvez le monde !... Une meilleure maîtrise de la technologie pour un monde meilleur !... Sélectionner les technologies pour éradiquer la pollution !... Tous solidaires pour protéger la nature et les pokémons !... Sauvez le monde ensemble ! »

Aux yeux, et surtout aux oreilles de Mégara, ce nouveau parti était surtout une bande d'idéalistes bruyants. Elle écouta pour la énième fois les bulletins des autres partis qui répétaient les même sottises depuis des années et des lustres. Finalement, le parti Gaïa était le seul à proposer quelque chose de vraiment nouveau. La seule estime que la jeune fille leur accordait, c'était pour la grosse commande que M. Demeter lui avait passée.

- Et voilà, il est huit heures, et pour les auditeurs qui nous rejoignent, rappelons que le premier bulletin était celui du nouveau parti Gaïa qui reste en tête dans les sondages !

Ils repassèrent le fameux bulletin, puis ils annoncèrent la météo et enfin, la musique revint.

Aux alentours de onze heures, un faible « toc toc » se fit entendre sur les porte de l'atelier. Mégara ne releva pas la tête, trop occupée à bien viser avec son maillet. Dans l'encadrement était apparu un grand type d'une vingtaine d'années en uniforme bleu, aux cheveux et aux yeux sombres, et une goelise posée sur son képi : Sergio, le facteur. Mégara ne l'avait jamais vu sans son uniforme et sans son pokémon. Il avait aussi toujours le teint très rouge, comme s'il se trouvait perpétuellement gêné de se trouver là plutôt que dans le décor, lui et son mètre quatre-vingt-dix.
- M... Mademoiselle, v... vous avez du c...courrier...
L'intéressée finit d'enfoncer un clou, puis se tourna vers le facteur. Ce dernier lui tendit deux enveloppes et une carte postale. La première était une facture d'eau, la seconde une invitation de M. Demeter à une soirée dédiée aux artisans comme elle. La carte postale venait de sa tante , qui était allée faire sa vie en Unys. Cette dernière lui parlait d'un tournoi d'envergure internationale et lui proposait de participer pour « faire faire de l'exercice à ses formidables pokémons, voir un peu du pays et trouver une inspiration nouvelle pour ses meubles. »

Mégara eut conscience d'un silence gênant. Le facteur regardait ailleurs comme s'il avait soudain très envie de fusionner avec les murs.
- Pardon ?
- J... Je disais juste qu... qu'il fait beau au...aujourd'hui...
- Oh, oui...
Elle se replongea dans la lecture de sa carte postale. Un tournoi. Elle avait toujours aimé les voir à la télé, mais ne s'était jamais senti assez de caractère pour y participer. Enfin, elle pouvait toujours y aller en tant que spectatrice et pour voir sa tante... Les balbutiements de Sergio la tirèrent une nouvelle fois de sa réflexion.
- U... Un problème, m... mademoiselle ? V... vous avez l'air s... soucieuse...
Elle adressa un sourire à l'homme en bleu et répondit doucement :
- Oh, non... non... ne vous inquiétez pas. On m'invite à un tournoi à Unys, mais je me demande si je serais assez forte pour participer...
- L...le t... tournoi à U...Unys ? C...celui de la t... télé ? S... si v...vous y a... allez, j...je v...vous enc... couragerait m...mademoiselle... V...vos pokémon sont b... bien évolué a...alors j...je suis s...sûr que v...vous allez y a... rriver.
- Vraiment ?

Pour toute réponse, le facteur se mit à virer de l'écarlate au cramoisi foncé, puis il bégaya qu'il devait finir sa tournée et s'en alla prestement de sa démarche maladroite. Derrière la jeune fille, le crocorible émit un son qui signifiait clairement « rahlala... celui là... », que le cizayox approuva d'une exclamation. Timidement, la demoiselle aux cheveux roses se tourna vers eux.
- Et vous, ça vous dirait d'aller à ce tournoi ? Au moins pour voir ?
Les deux approuvèrent avec enthousiasme.
- Mais... Je ne peux pas fermer l'ébénisterie comme ça, j'ai des commandes...
Ses deux compagnons se mirent à râler dans leur babil pokémon et la jeune fille finit par comprendre que ça ne pouvait pas faire de mal de prendre quelques vacances. Et puis, le tournoi ne s'étalait que sur quelques jours, elle ne perdrait pas tant de temps que ça.
Restait la question de savoir si elle allait participer. Mais elle pourrait toujours régler ça sur place...