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Les Esprits Pokémon - Premier Tome de LesEspritsPokémon



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Informations

» Auteur : LesEspritsPokémon - Voir le profil
» Créé le 30/10/2011 à 21:57
» Dernière mise à jour le 31/10/2011 à 00:14

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Chapitre 6 : Robin (Domino)
« Dansons la capucine !
- Y'a pas de pain chez nous !
- Y'en a chez la voisine !
- Mais ce n'est pas pour nous !
- Youuu ! »

Les enfants s'asseyaient en rond alors qu'auparavant ils tournaient. Puis ils reprirent dans l'autre sens. « Comme une foreuse dans une mine… » pensa Robin. « On fore dans un sens, puis dans l'autre, c'est le cycle irrémédiable du forage. »

Évidemment les propos et les comparaisons de Robin n'engagent que lui. C'est un brave type mais franchement, il est dans son petit monde. En fait son mode de pensée était calqué sur Charbourg : enclavé. Il avait une idée précise de la vie et n'en sortait que rarement. Pour lui, des enfants qui dansent la capucine, c'est une belle métaphore d'une vrille qui perce la terre. Et il imagine alors des enfants qui tournent, tournent, tournent jusqu'à traverser la croûte terrestre dans une fusion improbable… Le tout évidemment entouré de pétales de fleur de cerisier, sinon ce n'est pas drôle.
… pétales de…

« Joliflor, rentre dans ta Pokéball, qui t'a autorisé à en sortir ? »

Le Pokémon se passa une patte derrière la tête, l'air gêné. Robin le rappela en tendant sa Pokéball vers lui.

Robin, c'est un mineur. « Un gars de la mine, j'ai 19 ans ! » disait-il aux touristes ignorants qui le prenaient pour un jeunot. Pourtant avec son mètre soixante-quinze, il était presque de taille adulte. Il avait cependant l'air de nager dans son uniforme gris de mineur, similaire à celui que portait Pierrick (que Robin n'aimait pas trop… toujours ce grand sourire !) du fait de sa maigreur relative qui participait à le faire ressembler à un adolescent. Quand bien même il portait des habits normaux (ce qui était rare vu sa fierté d'être mineur), ses petits yeux marrons et ses cheveux bruns et courts lui donnaient toujours l'air d'un gamin, si bien que ses collègues le surnommaient « Le minot » dans un astucieux jeu de mots entre Mineur et Petiot. Enfin, non, mais c'est comme ça que Robin l'interprétait.

Là, il se rendait à son travail, à la mine. Charbourg est une belle ville, mais la mine, à elle toute seule, était une ville. Les mineurs travaillaient ensemble, dans un esprit de solidarité et de communion. Le travail de l'un influençait le travail de l'autre. Quand on creuse, quand on influence et quand on déforme l'intégrité d'un tunnel, on change complètement la manière de creuser de celui qui va passer derrière vous. Quand le mineur fait quelque chose, les conséquences retombent toujours sur quelqu'un ensuite. Comme dans la vie. Ce que vous faites un jour conditionne ce que vous faites le lendemain. C'est pourquoi Robin s'efforçait d'établir de bons contacts avec les gens, malgré sa fierté personnelle, malgré son caractère difficile.

Ses parents étaient des gens simples mais qui n'avaient jamais réellement compris le choix de leur fils d'être mineur. Enfant, bien sûr qu'il aimait la Foire au Charbon, bien sûr qu'il aimait creuser, faire des châteaux de sable et déblayer les pierres sur les terrains (Une activité qui, honnêtement, avait poussé sa mère à appeler un spécialiste médical), mais de là à ce qu'il aille risquer sa vie dans une mine…

L'autre endroit préféré de Robin à part la Mine, c'est le Musée. Il se rappelle, enfant, avoir assisté à la première tentative de reconstitution de l'organisme d'un fossile. Les scientifiques avaient tenté de "redonner vie" à un fossile de Kabuto, mais ils n'y étaient arrivés qu'à moitié. Alors que les gens avaient hué, crié que c'était du vent, de l'esbroufe, voire même que c'était ignoble qu'on permette des expériences pareilles, Robin, lui, savait que c'était possible. Il retournait souvent au musée pour voir l'avancée des travaux, ce alors qu'il n'avait que treize ans. Sa détermination avait poussé le reste de la ville à continuer à croire en cette innovation technologique, et à revenir régulièrement au musée. Quand ils refirent une présentation, ce fut pour reconstituer un Anorith avec les prélèvements ADN d'un Insecateur et d'un Ecrapince, des espèces qu'on pensait relativement proches de son espèce. Toute la ville était là, Robin au premier rang. Le procédé fonctionna à merveille, et pour remercier Robin pour sa confiance en la suite, l'Anorith ainsi obtenu lui avait été offert.

En passant devant le musée pour aller à la mine, Robin eut un sentiment nostalgique. « C'est ma ville, j'y serais toujours fidèle », pensa-t-il.

« Salut Robin !
- Hey les gars » salua Robin.

Robin n'était pas le genre enthousiaste mais il saluait toujours. « Les qualités humaines, ça ne se juge pas à la jovialité d'un bonjour »
En descendant dans la grotte, Robin se sentait parfaitement bien. L'obscurité, l'isolement, le calme, voilà qui était la situation parfaite pour lui…
… sauf quand un Chenipan traîne dans ses pattes.

Puis que des Cheniti au manteau sablonneux tombent du plafond, suspendus.

Suivis par Larveyette, Chenipotte, Mimigal, Crikzik…

« C'est quoi ce bazar ? »

Par réflexe, Robin sortit Joliflor de sa Pokéball. Il s'agissait de se débarrasser des intrus sans blesser inutilement ces Pokémon.

« Danse-Fleurs ! »

Joliflor tourna sur lui-même, libérant des pétales qui se déposèrent sur les insectes, les enveloppant dans les éléments végétaux pour les perturber.

« Doux Parfum ! »

Joliflor se tourna vers la sortie de la grotte et diffusa un effluve par les fleurs de sa tête. Les insectes, tout excités, se dirigèrent sagement (mais de façon excitée) vers la sortie de la grotte. Robin les regarda partir. « Des insectes dans ma mine, v'là autre chose ! »
C'est vrai qu'il était rare d'en apercevoir… Peu d'insectes étaient autorisés dans la mine pour les travailleurs, notamment à cause des risques de chute de pierre. « Cela ne va pas courir plus loin, c'est pas les Pokémon d'un mineur… »

Alors qu'il rappelait Joliflor et allait faire demi-tour pour prévenir les autres, quelque chose rampa derrière lui. Le bruit était très distinct : un insecte qui se déplaçait. Robin se retourna rapidement.

Trop tard : le Scarabrute avait déjà éraflé sa tenue avec sa corne. Robin observa le Pokémon, l'air choqué. « Non mais… »

« C'est mon bleu de travail que tu viens d'esquinter, là !! »

Robin était furieux. C'était une des limites à ne pas franchir. Il avait fait la tête à sa mère pendant un mois parce que la machine à laver avait abîmé les coutures de son uniforme. Ce vêtement était sa fierté, son honneur de dresseur et de travailleur. « Et cette vermine… »

Robin ne détestait pas les Pokémon Insecte, c'était juste ce Scarabrute qui était à présent l'objet de sa fureur. Il lança la Pokéball qui laissa s'échapper Armaldo. Scarabrute recula, impressionné, mais retrouva vite son aplomb, prêt à frapper.

« On va pas épiloguer : Lame de Roc !! »

Des pierres de la mine se groupèrent en orbite autour d'Armaldo. Le Pokémon avait croisé ses griffes. Scarabrute semblait terrorisé, mais une sorte d'ordre intérieur l'emporta sur lui et le Pokémon Insecte à la grosse pince sauta vers Armaldo.

« Feu ! »

Les rochers s'étaient aiguisés et partirent exploser sur Scarabrute. Le Pokémon était perclus de coups et retomba sèchement au sol. Robin appela Joliflor pour qu'il endorme l'intrus, afin qu'Armaldo puisse le porter hors de la mine.

Robin sortit. Tôt, trop tôt pour lui. A ses côtés, Joliflor. Derrière lui, Armaldo traînait Scarabrute. Robin s'arrêta alors que son Pokémon déposait l'insecte à cornes. Pierrick et les autres mineurs s'étonnèrent.

« Y'avait des insectes plein la mine. Vous ferez gaffe, ok ? »

Il rappela ses Pokémon et partit du secteur minier.

« Mon uniforme est abîmé, je rentre. »

Les autres mineurs purent en effet constater la griffure de Scarabrute sur le torse de Robin. Fort heureusement il n'était pas blessé, mais par mesure de sécurité, il ne pouvait pas travailler dans un état pareil et devait aller prendre un change chez lui. « La journée commence très mal… »

Robin retraversa donc les rues de Charbourg – ça devenait lassant. En chemin, il aperçut un Chartor, un de ces Pokémon tortue dont la carapace était un véritable four à charbon. Robin avait toujours eu une certaine affinité avec les Pokémon Tortue. Il trouvait également cocasse que sur la devanture du musée, la statuette de Carapagos soit exactement à sa hauteur maintenant qu'il était adulte.

Enfin, adulte, à 19 ans…

Robin monta chez lui, dans une maison du quartier résidentiel. Sa mère était dans la cuisine située dans l'axe du hall d'entrée.

« Ah, Robin, tu as reçu cette jolie lettre ! »

Robin regarda la lettre. « Une lettre Mine ? Ces gens me connaissent… ? »

En fait non, c'était le papier à lettre utilisé spécialement pour les ressortissants de Charbourg. A son propre étonnement, Robin était invité à un tournoi…