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Les Esprits Pokémon - Premier Tome de LesEspritsPokémon



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Informations

» Auteur : LesEspritsPokémon - Voir le profil
» Créé le 30/10/2011 à 21:56
» Dernière mise à jour le 31/10/2011 à 00:01

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Chapitre 4 : Julie (Silver_lugia)
Nénucrique. Ses plages bordées de palmiers, ses touristes venus de tout Poképolis, sa chaleur estivale adoucie par une brise fraîche chargée d'embruns, mais aussi son musée, ses concours Pokémon et son centre commercial. Nénucrique était décidément une ville pleine de richesses et où tout le monde avait sans doute rêvé de vivre un jour. Même Julie, qui y habitait depuis sa plus tendre enfance, ne pouvait imaginer se lasser un jour de la vue de vagues bleu saphir s'échouer sur des plages de sable fin et presque blanc. Le temps était magnifique. Si elle l'avait pu, elle serait allée surfer avec son fidèle Milobellus. La mer l'appelait... Mais si elle avait tendu la main, elle n'aurait rencontré que la vitre du troisième étage du centre commercial où elle travaillait comme caissière - un petit boulot d'été qui l'aiderait à financer son voyage imminent à Sinnoh. Le centre commercial était perché sur une colline et, du troisième étage, on avait une vue splendide.

« Hum... Bonjour ! »

Julie fut brusquement tirée de sa rêverie par une voix féminine. Une jeune femme se tenait devant la caisse, les bras chargés de vêtements.

« Oh, excusez-moi ! »

Julie s'empressa de débarrasser la cliente de son fardeau et commença à scanner une étiquette. Elle coula un regard envieux à la cliente ; elle aurait tant aimé pouvoir s'acheter ces vêtements ! Mais son salaire était réservé à d'autres dépenses. Elles étaient les deux seules personnes de la boutique. Le magasin de vêtements où Julie travaillait n'était pas très bien situé par rapport aux autres boutiques, au grand dam de son patron, mais Julie appréciait la tranquillité du lieu. La cliente s'en alla et la laissa seule à nouveau.

Julie décida de faire quelques pas pour se dégourdir les jambes. Rester assise toute la journée n'était pas bon pour elle. Elle passa devant un miroir. La jeune fille avait un visage ovale encadré par de longs cheveux blonds et lisses. Ils étaient à l'origine bouclés, mais ils nécessitaient trop d'entretien, et Julie avait dû choisir entre leurs boucles et leur longueur. Son regard bleu lagon toisa longuement ses poignées d'amour. Julie soupira.

Elle retourna s'asseoir et contempla, lasse, la vue qu'elle avait de la mer et de ses vagues.

Six heures du soir. Julie en avait fini avec son travail. En sortant du centre commercial, elle prit une profonde inspiration et se délecta de l'air frais du dehors. "Frais" n'était peut-être pas le terme approprié, étant donné les trente degrés qui régnaient sur la ville. Julie dévala à toute vitesse la colline sur laquelle était perché le centre commercial. Elle se dirigea ensuite en toute hâte vers la plage. Sa plage. La plage la plus proche était aussi la plus accessible, et elle était toujours bondée. Il était impossible d'y mettre un pied devant l'autre. Julie réservait cette incommodité aux touristes. Elle évita les grandes rues touristiques ou celles qui longeaient l'eau, toujours pleines de touristes qui s'arrêtaient tous les deux pas pour prendre des photos, et préféra s'engouffrer dans la fraîcheur de petites rues calmes et ombragées.

Elle connaissait son itinéraire comme sa poche et ne tarda pas à rejoindre sa plage. La précédente ayant happé toute la foule comme une lampe attirait les insectes, cette plage était incomparablement plus calme.

Julie s'approcha de la mer, ses longs cheveux blonds balayés par un fort vent marin, et sortit une longue serviette de plage de son sac, suivie par deux pokéballs. Elle en libéra un chaffreux et un milobellus. Elle se déshabilla rapidement - elle portait déjà sa combinaison de plongée en dessous de ses vêtements - puis demanda à Chaffreux de garder ses affaires, comme à son habitude. Le gros chat hocha la tête avant de s'installer sur la serviette, face à la mer, les yeux mi-clos, ronronnant de plaisir. Les chats n'étaient pas connus pour leur amour de l'eau, mais Chaffreux appréciait la mer, tant qu'il n'avait pas à y tremper les pattes.

Aussitôt prête, Julie fonça vers la mer, Milobellus glissant sans bruit sur ses talons. Le surf, et la mer en général, allaient manquer à Julie lorsqu'elle quitterait Nénucrique.

Le lendemain matin débutait son voyage. En premier lieu, Julie allait prendre un car qui l'emmènerait à Poivressel. Puis elle y prendrait un bateau à destination de Joliberges, à Sinnoh. Enfin, elle prendrait un autre car jusqu'à Unionpolis, où se déroulait le tournoi pokélympique auquel elle allait participer.

Des traditionnels combats aux numéros de Pokémon musical, en passant par les concours et les jeux du Pokéathlon, ce tournoi rassemblait tout ce dont un dresseur pouvait rêver. Et, pour la première fois, Julie allait en faire partie ! Elle comptait participer aux concours avec ses deux pokémons. Chaffreux représentant la laideur (Julie le trouvait plutôt mignon, mais beaucoup de personnes considéraient les chaffreux comme les pokémons laids par excellence. Le "affreux" de leur nom ne devait pas aider.) et Milobellus la beauté, Julie comptait exécuter des prestations sur le thème des opposés, des contrastes... Ce numéro était plutôt apprécié. Le combat qui suivait l'inquiétait davantage, la jeune fille ayant énormément de mal à élaborer une stratégie.

Elle monta dans le car qui allait l'emmener loin de sa ville... Bah, ce n'était que l'affaire de deux semaines. Du moins, c'est ce qu'elle croyait à ce moment-là.

Julie se cala confortablement dans l'un des fauteuils du car, boucla sa ceinture, et regarda par la fenêtre. Ses pensées défilèrent dans son esprit en même temps que le paysage devant ses yeux.

Mais un brusque changement de lumière la ramena à la réalité. Un énorme bruit d'explosion se fit entendre et les vitres de l'autocar tremblèrent. Elle vit celles du centre commercial voler en éclat. Pendant un court instant, le silence se fit dans l'autocar. Julie, incapable de formuler la moindre pensée, ne put que regarder le centre commercial, les yeux ronds, la bouche entrouverte ; impuissante. Le chauffeur s'était arrêté. Puis, d'un mouvement commun, tous les passagers se collèrent aux fenêtres de la rangée gauche. Julie se retrouva inconfortablement écrasée contre la vitre par sa voisine et quelques passagers de la rangée droite.

« Qu'est-ce... ? » murmura-t-elle.

La même question était sur toutes les lèvres : que venait-il donc de se passer ? Un bruit de klaxon se fit entendre derrière l'autocar, puis plusieurs. Le chauffeur redémarra et le centre commercial fumant s'éloigna peu à peu de la vue des passagers...

Lorsqu'elle eut repris ses esprits, Julie se saisit de son sac et y plongea la main, fouillant frénétiquement à la recherche de son téléphone portable. Elle s'en empara finalement et saisit fébrilement les quelques caractères suivants :

« Tt va b1 ? »

Elle envoya ce message à ses parents et à tous ses amis. Du moins, elle tenta de l'envoyer, car le réseau lui faisait défaut. Les autres passagers semblaient avoir le même problème. Julie ne pouvait que se ronger les ongles d'inquiétude en attendant de pouvoir envoyer son message...

Elle se réveilla lorsque le car arriva à Poivressel. Comment avait-elle pu s'endormir dans un moment pareil ? Encore tremblante, Julie sortit du car. Elle récupéra sa valise et rejoignit le port, non loin de la gare routière.

Déboussolée, elle mit un moment avant de trouver son bateau. Elle y monta si machinalement et elle était si pâle qu'on eut dit un fantôme.

Une fois dans sa cabine, l'adolescente remarqua une télévision. Sortant de sa transe, elle se jeta sur la télécommande et zappa jusqu'à trouver des infos. D'abord, on parla de l'enlèvement de deux fillettes et de leurs pokémons, puis du procès d'une institutrice ayant attaqué ses élèves avec son tyranocif et, enfin, les images du centre commercial apparurent à l'écran.

« Ce matin, aux alentours de dix heures et demie, une explosion dans le centre commercial de Nénucrique a fait une vingtaine de morts et plus d'une centaine de blessés. L'explosion serait due à une attaque terroriste. Même si aucun groupe n'a encore revendiqué l'attaque, on sait que les coupables ont utilisé des pokémons de type glace. L'explosion était probablement une attaque de l'un d'entre eux. »

Pendant ce temps, l'écran avait montré des images du centre commercial fumant et de pompiers transportant des blessés sur des brancards. Julie consulta son téléphone portable, inquiète de ne toujours pas avoir reçu de réponse.

Puis elle se souvint qu'elle n'avait pas envoyé son message. Le bateau n'ayant pas encore pris la mer, elle avait du réseau ; la jeune fille se dépêcha d'envoyer le texto à tous ses destinataires. Elle fut soulagée de recevoir les réponses de certains de ses amis, puis le ferry leva l'ancre et, une fois en pleine mer, Julie n'eut plus de réseau. Elle n'avait toujours pas de nouvelles de ses parents.

La traversée se déroula sans encombres. À dix-huit heures, le ferry arriva au port de Joliberges. En en descendant, Julie sentit son portable vibrer dans sa poche et lut immédiatement le message qui s'affichait à l'écran :

« Coucou ma chérie. On va tous très bien, ne t'en fais pas. Amuse-toi bien. On pense à toi et on t'embrasse très fort. Maman et Papa. »

Julie laissa quelques larmes de soulagement rouler sur ses joues rehaussées par un sourire.

Un car attendait les passagers du ferry. Il allait les emmener directement au tournoi. Julie s'endormit encore. Elle fut réveillée par une petite fille qui secouait doucement son bras.

« Madame, Madame ! Il faut vous réveiller, on est arrivés ! »

Julie la remercia en souriant. Elle aurait peut-être dû se vexer qu'on l'appelle "madame" - après tout, elle n'avait que seize ans - mais cette petite fille était charmante, et Julie était trop contente d'être arrivée. Elle descendit de l'autocar. Celui-ci s'était arrêté devant le centre pokémon de la ville. Julie, épuisée, trouva sa chambre et s'endormit comme une souche, sans même prendre la peine de manger ou de se déshabiller. Le lendemain, le tournoi commencerait.

« Demain... »