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La Guerre des Cieux de Seigneur Revan



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» Auteur : Seigneur Revan - Voir le profil
» Créé le 25/09/2011 à 08:54
» Dernière mise à jour le 26/09/2011 à 00:25

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Révélations (Partie 2/3)
Le vent soufflait fort dans les allées de Rosalia à cette époque de l'année. Et les feuilles dorées volaient dans l'air et parfois craquaient encore sous les pas des passants. Au fond de la cour du Temple, un garçon de 7 ans pleurait d'un sanglot discret. Un des sages qui sortait de la Tour Ferraille remarqua sa présence et vint le rejoindre.
Le jeune garçon avait les cheveux mi-long bouclés et les yeux cachés dans l'ombre de ses yeux. Le peu de vie d'enfant qui pouvait rester dans ses yeux était absente, comme s'il existait un vide immense à travers ses pupilles.
Le Sage, eut un mouvement de frayeur, puis, s'accroupissant pour arriver à sa hauteur, il lui sourit.
« Que t'arrive t-il donc mon petit ?
- Mon père est mort… » répondit l'enfant avant de replonger sa tête dans ses genoux.

Le sage posa une main tendre sur ses épaules.

« Que lui est-il arrivé ?
- C'est… c'était une chose qui vivait sur la Tour… mon père était monté à la tour pour l'apercevoir… il disait qu'il voulait prouver que les légendes étaient vraies… mais ce… ce MONSTRE, l'a tué ! Ma mère est morte de chagrin. »

D'instinct, le sage leva les yeux vers le haut de la Tour Ferraille qui portait certes des légendes mais rien d'aussi terrifiant.

Alors qu'il ne s'y attendait pas l'enfant leva la tête, et avec les mêmes yeux vides, il dit :

« Un jour… un jour j'aurais la peau de cet être… qui qu'il soit ! »

La détermination de ce jeune petit était sans aucun doute inébranlable. Le sage lui adressa un sourire posa un doigt sur son nez.

« N'écoute pas ce que te dis ta colère. Il existe en ce monde des forces que l'on ne peut comprendre… et nous n'y pouvons rien… Viens avec moi… je m'occuperais de toi. »

Le petit détourna la tête dans un visage mêlé de colère et de fermeté.

« Quel est ton nom ?
- Beno… commença le petit. Mais après quelques secondes d'hésitation, il se reprit. Revan. Je m'appelle Revan. »

Comme si la Revanche qu'il destinait aux Forces Supérieures n'était que son unique but.
Il suivit alors le sage qui se promit de faire le maximum pour purifier le cœur de cet enfant de la colère et du chagrin.


*******


La mer montait dangereusement sur la plage d'Irisia. Les vagues commençaient à gagner en puissance et une averse particulièrement forte s'était abattue sur la ville. L'archipel des Tourb'Iles était plongé dans un épais écran de fumée noire chargée de puissants arcs lumineux qui se dessinaient en fines mais puissantes étincelles. Les habitants les plus craintifs avaient déjà fui pour rejoindre la route 47. La ville était en pleine panique.

*******

[Note de l'auteur]
Pour plus de commodités narratives nous avons choisi de décrire les combats de façon séparée mais ils se déroulent en même temps…




Le Dimoret de Revan s'élança comme un éclair noir. De ses griffes acérées, empreintes d'énergie noire, il trancha d'un coup sec et net le zébibron adverse qui vacilla mais dans une contre-attaque presque immédiate, lança une décharge électrique en plein sur son assaillant qui la prit de plein fouet.

« Shini ! Lance un poing-glace, vite ! » s'écria Revan, inquiet que cet affrontement se termine sans grands dégâts pour son allié.

Le pokémon ne se fit pas prier et d'un bon chargea son ennemi et lui asséna un violent coup glacé sur la tête, le laissant tomber en arrière… évanoui.

Le sbire, paniqué, rappela sa recrue et lança une nouvelle ball. Dans une lumière aveuglante, un étrange lézard beige dont la poche ventrale se baissa violemment. Revan ne put s'empêcher de pouffer brièvement en voyant ce pokémon ainsi défroqué. Mais sans perdre sa concentration, désigna l'adversaire.

« Shini ! Hâte ! »

Le dimoret s'élança autour du baggigouane qui ne voyait plus de son ennemi qu'un trait noir flou.

« Baggy, Casse-briques ! »

En entendant un tel ordre, Revan réagit vite et ordonna :

« Shini, STOP ! »

Le pokémon noir stoppa net dans un mouvement si brusque qu'il effraya l'adversaire.

« Shini, POING GLACE ! »

D'un coup d'une rapidité extrême, il entoura sa patte d'énergie bleue et dans une claque monumentale, envoya le pitoyable pokémon d'en face au tapis.
Revan songea que tout cela était bien trop facile… cela lui déplaisait.

Le sbire adverse envoya alors un étrange pokémon feu à la trompe longue et à l'air menaçant.
Revan eut alors envie de rappeler son ami mais en même temps, il n'allait tout de même pas se laisser impressionner par ces pacotilles !
« Shini ! Hâte ! »

Le dimoret reproduisit son attaque fulgurante mais l'adversaire ne semblait pas du tout impressionné.

« Aflamanoir, lance Danse-flammes ! »

Le pokémon leva une de ses petites pattes et tout en tournant sur lui-même, projeta une flamme d'un rouge infernal tout autour de lui, créant un cyclone ardent d'une beauté et d'une puissance impressionnante. Dimoret fut stoppé net par la force de la déflagration et emporté par sa propre vitesse et par la force de l'attaque adverse, il fut projeté de plein fouet dans un choc terrible contre un arbre. Dans un fracas il tomba au sol, très mal en point.

Revan sentit d'abord la tristesse, puis un rage monter en lui. Il rappela son pokémon dans sa ball en se jurant qu'il serait soigné au plus vite et au mieux. Tenant dans sa main une pokéball bleu clair, celle qui contenait le futur pokémon qu'il allait envoyer en tremblant de colère, il fixa le pokémon rougeâtre dans un regard ténébreux.
Jeanne rencontra ce regard si perçant et si noir. Cela lui renvoya en tête des images enfouies en elle…


*******


(Il y a 12 ans de cela)

« Hé Jeanne ! La sorcière ! »

Une petite fille, assise au pied d'un arbre au tronc épais, ses longs cheveux roux tombant sur ses genoux, sa tête entre ses cuisses, sanglotait. Les garçons l'invectivaient de surnoms disgracieux et personne ne venait vers elle pour autre chose que l'insulter.

« Hé la sauvage… tu vois, personne veut de toi ! Pouilleuse ! »

En relevant la tête, les yeux rouges et les joues emplis de larmes, elle lui jeta un regard de défi, de colère intense. Le jeune garçon recula et vacilla quelque peu avant d'ajouter en s'éloignant :

« Tu vois, une barbare… une folle ! »

Là, la colère s'insinua dans le plus profond de son cœur. Jeanne se releva en un éclair et se jeta sur son ennemi qui ne put, par la surprise de son geste, esquiver le coup. Elle s'assit à califourchon sur lui, à terre, lui maintenant les bras prisonniers sous ses genoux. Ses yeux d'un vert éclatant s'embrasaient d'une expression de haine féroce.

« Qui c'est la folle ? Qui c'est le barbare ?
- c'est… c'est…. Bredouilla le garçon qui tentait encore de se débattre.
- Tais-toi ! »

Pour le faire taire, elle arracha une grosse motte de terre du sol et la plaça dans la bouche de son adversaire. Puis, une fois réduit au silence, elle lui asséna un violent coup de poing. Puis deux, puis trois, jusqu'à ce que le visage du prisonnier devienne tuméfié et couvert de plaies. Il s'était évanoui.

En regardant ses mains pleines de sang, l'expression mortifère du garçon à terre, et le plaisir qu'elle avait ressenti à lui écraser la figure s'additionnaient, tout se mêlait dans sa tête… Toute cette violence, cette agressivité… elle ne devrait plus jamais en user… ce pouvoir noir qui l'habitait devait être enfoui au plus profond d'elle…
Elle tomba à genoux puis, dans un sanglot, dit :

« Plus jamais… jamais plus je ne cèderais à la violence… »



*******

Jeanne avait les yeux injectés de sang. La revue de ce souvenir avait empoisonné son cerveau de honte et de colère noire. Une larme coulait le long de son œil. Elle ressentait profondément en son cœur la douleur et la haine qu'éprouvait Revan à cet instant.


Dans un cri de rage il lança sa pokéball d'un geste puissant

« Tlaloc, viens à moi ! »

Dans un éclair blanc, un Aquali d'une finesse fantastique apparût. Tlaloc avait été surnommé ainsi en raison de sa ressemblance avec le mythique génie de l'eau et des tempêtes Aztèque du même nom.
Le pokémon avait dans sa tenue une grâce, un charisme et surtout une élégance d'une grande pureté. Néanmoins dans son regard perçant, le sbire pouvait lire une force de caractère indéniable.

Les yeux dans l'ombre créée par ses sourcils froncés, Revan lança dans un rictus presque terrifiant un ordre murmuré :

« Tlaloc ? Anneau-Hydro. »

L'aquali s'entoura d'un halo bleuté d'une grande beauté, une forme psychédélique apparût autour de lui et l'enduisit d'une fine couche d'eau, le rendant luisant. L'aura bleue et ses yeux brillants d'énergie le rendaient à la fois beau et angoissant.

Le sbire n'aimait pas ça… il s'étonna de ne pas avoir reçu d'attaque directe et l'air assuré de son adversaire le confortait d'autant moins. Il avait envie de rendre les armes mais que dirait Jeanne ? Non il devait prouver à sa maîtresse qu'il était capable de servir sa cause.

« Aflamanoir, Etreinte ! »

Le pokémon pourpre se lança vers Tlaloc et tenta de l'encercler. Mais le pokémon Eau, dans un sourire, fit juste un petit bon de côté et esquiva sans difficulté la pathétique attaque. Sa queue rebondissait sur le sol avec une grâce et un dédain non dissimulés. Aflamanoir était presque sonné par son échec et le choc de sa chute.

« Parfait Tlaloc. Maintenant… SURF ! cria Revan avec une hargne telle que ses poings, crispés au maximum, devenaient rouges.
- Liiiiii » lança Tlaloc dans un sourire à son maître.

Dans un revers de la tête gracieux, le pokémon créa un élan d'eau qui grossissait à une vitesse impressionnante. L'eau jaillissait du point créé par Aquali, lui, après un petit tour sur lui-même, dans un saut léger, il bondit sur la vague, toujours entouré de son aura bleue spectrale. La déferlante venait droit vers Aflamanoir qui venait à peine de réaliser ce qui se passait. Tlaloc chantait son nom d'une voix si cristalline et dans un écho si beau que cette attaque dévastatrice était devenue un opéra aquatique d'une grande finesse. Puis dans un saut arrière, il quitta la vague qui alla se déverser sur le pokémon d'en face qui fut emporté en arrière et s'écrasa sur la terre boueuse dans un bruit de succion.

Le sbire fit revenir son pokémon dans sa ball, encore secoué de l'attaque de Revan, qui félicitait son pokémon d'une douce caresse autour de sa tête. Le pokémon sirène fermait les yeux d'un visage tendre, heureux d'avoir donné satisfaction à son maître et ami.

Soudain…

*******

Flo regarda avec stupeur le Flamoutan adverse, fixé dans son sourire niais, malgré son Nidoran Femelle scintillant qui lui mâchouillait la main. Nathaïna, malgré sa hargne ne semblait pas dégeler l'expression pathétique du pokémon feu. Sans crier gare, il se rapprocha d'elle et d'un coup de langue particulièrement baveuse, lécha le visage du nidoran femelle qui, encore bloquée dans sa morsure, ne pouvait esquiver l'affreuse attaque.
Flo exprima un air de profond dégoût puis détourna la tête pour ne pas voir ce spectacle affligeant. Sans rien ajouter elle rappela son pokémon qui couinait d'effroi et de dégoût.
Le sbire était fier d'avoir vaincu un premier pokémon sans même avoir dû donner d'ordre. Il croisa les bras avec un air de victoire. Quant au Flamoutant, il semblait… euh… il semblait… il semblait assez bête en fait…
Mais Flo ne se laissa pas abattre. Elle prit une pokéball verdâtre aux reflets viridiens. Elle la lança dans un air déterminé. Dans un flash blanc parsemé d'étoiles, un Grand Torterra en jaillit. Son feuillage était pâle et scintillant de santé. Il éclairait d'un éclat luisant de beauté et de force mêlés.

« Un… Un Torterra ? fit le sbire surpris. Un pokémon plante ? »

Il réprima difficilement un ricanement de mépris.
Le Flamoutan ne changea pas de visage, gardant toujours cet air définitivement sans aucune intelligence.
Le torterra chromatique planta son regard dans celui du petit singe d'en face tel deux couteaux chauffés à blanc s'enfoncent dans de chair.

« Kamikaze, Mets-moi cet abruti au tapis ! Séisme !
- Flamoutan : Lance-flammes ! »

Le pokémon feu, paralysé par le regard de feu de son adversaire, ne put pas bouger d'un millimètre. Sans détacher ses yeux, le pokémon imposant leva une patte et l'écrasa sur le sol, créant une onde de choc terrestre entièrement dirigée vers l'adversaire. Le singe fut désarçonné et crachant, un peu tard, la flamme que l'on avait attendu de lui vers le ciel, il s'effondra en arrière, hors combat.

Le sbire, déstabilisé, fit rentrer à nouveau son pokémon dans sa ball. Il dévisagea avec colère le torterra et sa dresseuse qui se dressait fièrement derrière son compagnon, droite et déterminée. Il examina sa ceinture et ne vit qu'une seule pokéball restante… mais pas la moindre… dedans était contenu une recrue de taille.
Il sourit et dans un revers de la main la lança sur le terrain.
Dans un grésillement sinistre, se dégagea de la lueur blanche, un oiseau à l'allure préhistorique aux plumes colorées et à l'allure puissante.
Flo, eut un soubresaut. Un pokémon inconnu et de surcroît d'un type avantageux face à elle. Elle eut un regard sur Torterra et sa carrure imposante la conforta dans l'idée que dans un tel affrontement elle pouvait compter sur son ami.

« Aéroptérix, Lame d'air !
- Kamikaze, Danse-lames !

L'oiseau antique dans un élan d'une vitesse prodigieuse, fit un violent jointement d'ailes qui envoya sur son adversaire une onde de choc aérienne d'une puissance certaine. Torterra l'encaissa avec difficulté mais dans ses yeux se lisaient la détermination de vaincre. Une lueur pourpre entoura le corps du pokémon tortue qui s'embrasa le regard.

Le sbire ricana, sûr de venir à bout de ce pokémon balourd.

« Aéroptérix, Encore une fois Lame d'air ! »

Cela ne surprit pas Flo, confortée dans l'idée que cette bataille serait pénible. Soudain, elle eut une idée.

« Kamikaze : Giga-Sangsue ! »

Alors que le pokémon volant préparait son attaque aérienne, Torterra ouvrit légèrement la bouche qui se nimba d'une lueur verte. Alors que la décharge d'énergie aérienne était lancée, un rayon vert intense fut lancé. Les deux flux s'entrechoquèrent et la différence d'énergie créa une petite explosion.
Flo, dans un bond presque hystérique, hurla :

« MAINTENANT ! »
Le torterra dans une rapidité inexplicable, put enchaîner une nouvelle attaque. Dans la stupéfaction, le pokémon d'en-face vit arriver de la fumée un puissant rayon de lumière verte qui l'emprisonna tel un flux paralysant. Aéroptérix sentait son énergie le quitter pour renforcer Torterra qui dans ses yeux rouges, triomphait.
Le sbire, refusant de se laisser abattre, serra fort le poing.

« Aéroptérix, libère-toi ! »

Le pokémon était bel et bien prisonnier, malgré ses efforts pour se détacher de l'emprise de l'attaque de son adversaire. Il sentait son pouvoir l'abandonner. Sa nature fière le quitta et tous ses espoirs chutaient.
Alors que l'attaque de Torterra prit fin, le pokémon se laissa tomber dans un fracas sourd. Il lui restait assez de forces pour combattre mais il n'en avait plus la volonté… il se sentait humilié, faible…

« Bon dieu Aéroptérix, secoue-toi espèce de lâche ! »

Mais le pokémon ne répondit même pas à l'invective de son dresseur. Il resta prostré les yeux baissés.
Flo, sentant l'issue du match approcher, fit un signe à Torterra et cria :

« Kamikaze… attaque Martobois… »

Quand alors…

*******

Le Mangriff de Frantz n'hésita pas une seconde et comme à son habitude, fonça dans le tas. En face de lui Sidérella, dans un calme apparent, prépara une vague psy. D'un regard fixement las, elle se préparait à encaisser l'attaque. La Plaie-Croix du Mangriff la toucha de plein fouet, mais elle tint bon. Gilles, était fier de tenir un pokémon aussi résistant.
Ses yeux s'entourèrent d'une lumière bleue et, claquant de ses fines mains, envoya une vague d'énergie mentale vers le Mangriff qui n'essuya que de faibles dégâts. Siderella conserva son attitude sereine et à la fois inquiétante. Frantz hésita quelques secondes puis :

« Mangrif… répète l'attaque !
- Siderella, Levikinésie !

Frantz fut frappé par cette attaque dont il ignorait tous les effets. Mangriff alors dans l'élan de son attaque se cogna contre un mur invisible et flotta dans les airs. Ses pieds ne le portaient plus et il lui était impossible de bouger.
Son dresseur tenta de le rappeler mais l'énergie psychique empêchait le fonctionnement de la pokéball. Siderella tenait Mangriff en son pouvoir malsain.

« Siderella… Psyko !
- Mangriff ! Non !

Mais le dresseur ne pouvait rien faire et son pokémon emprisonné se fit complètement comprimer dans l'énergie mentale. Il luttait pour maintenir son équilibre mental mais son cerveau n'allait pas tenir longtemps le rythme.
Cependant, Cidérella pouvait difficilement maintenir à la fois l'attaque et la lévitation. En voyant son pokémon faiblir, Gilles décida de la jouer stratège.

« Siderella, préscience. »

Le pokémon s'entoura à nouveau d'énergie, se concentrant sur son attaque quand soudain, un flash d'une luminosité extrême perça son esprit. Une image de terreur qui ne tint son cerveau qu'une seconde. Choquée, elle lâcha prise et, secouée, mit un genou à terre, comme pressée psychologiquement par sa vision.
Frantz vit là une occasion de retourner le combat.

« Mangriff, achève-là avec une Plaie-Croix !
- NON ! cria Gilles. »

Le mangriff prit un élan et chargea la petite créature noire encore sonnée et la griffa avec une telle hargne qu'elle fut projetée en arrière… K.O.

Gilles la rappela avec une frustration sans nom. Il venait de perdre un de ses pokémon préférés. Il regarda la mine de triomphe qu'arborait son adversaire et saisissant une autre ball, la lança en criant :

« Que feras-tu contre ceci ? »

Dans un éclair blanc un pokémon imposant tenant dans sa main deux blocs de béton apparut. Frantz déglutit et redouta ce pokémon aussi massif que menaçant.

« Mangriff… »

Mais avant de pouvoir finir son instruction, Mangriff eut un sursaut. Ses yeux devinrent exorbités et son corps se raidit. Une vision d'horreur venait de lui transpercer le cerveau. Un flash plus lumineux que le soleil venait d'embrumer ses yeux et ses sens… il tomba à la renverse…

« Hin… fit Gilles avec un air de mépris. Voilà donc la toute puissance de la prescience psychique… »

Frantz enlaça son pokémon qui était tombé dans un profond coma, le corps raide. Il le rappela dans sa pokéball avec des mots de réconfort.
Fermement il sortit une autre ball, appuya sur le bouton central pour la faire revenir à sa taille normale et la lança. Dans un flash lumineux, apparut Carapuce.

« On verra ce que ce mastodonte pourra faire face à la vraie force.
- Si telle est la vraie force, une tortue… (il prononça ces mots avec un air tellement hautain que ça frisait le théâtral) Laisse-moi donc rire…
- Approche-donc ! répondit Frantz avec un regard déterminé.
- Soit… Bétochef… Patience.
- Carapuce… tu sais quoi faire !
- Certainement. » Dit Carapuce d'une voix grinçante.

Gilles était éberlué. Jamais il n'avait vu un tel phénomène de sa vie.

« Ton… Ton pokémon parle ?!
- Et il a plutôt du verbe… cher ami… » dit Frantz d'un air faussement méprisant.

Le carapuce observa d'abord le bétochef qui restait en place… attendant d'être attaqué pour augmenter ses pouvoirs. Mais au lieu de le toucher, il le toisa. Puis…

« Tu sais Bétochef, commença Carapuce, Je me demande ce que tu penserais si on te retirait ces deux blocs de béton. Serait-ce donc une façon de te rassurer sur ta virilité ? Deux et non une seule ? Oh… je ne saurais imaginer la taille de ton instrument s'il te faut tant d'artifices pour tromper ton angoisse… remarque, avec de tels muscles, il y a là de quoi craindre un mauvais complexe de castration, ce qui n'arrange pas les choses du bon côté de la balance. Selon moi, cher ami nous avons là affaire à un cas typique de ce que je nomme « La vanité du soumis ». C'est un problème typiquement rencontré chez les sportifs de haut niveau ou dans les couches supérieures de notre société, qui, non content d'avoir peur que l'on leur retire un pouvoir virtuellement viril, se plaisent à tromper leur ennui dû à leur toute-puissance, à feindre la servilité dans leurs relations… j'entends alors définir cette servitude par deux points… »

Le carapuce ne cessa pas son discours. Mais le Bétochef était déjà plongé dans un état situé entre l'agonie cérébrale et l'ennui profond de la non-activité. Gilles n'en revenait pas et les mots ne venaient pas à sa bouche… tant ce spectacle si… révoltant, le sciait gravement. Jamais de son existence il n'avait subi un affront pareil.

« BETOCHEF, ECRASE-MOI CE MINUS ! JET DE PIERRES !
- hin hin… erreur… Carapuce… Hydrocanon ! »

Le pokémon musclé secoua la tête pour reprendre un peu ses esprits et se lança vers le petit pokémon qui continuait de parler savamment. Le carapuce qui avait entre temps sorti de fausses lunettes en demi-lunes qu'ils portait sur les yeux, fit un bond et après un saut périlleux avant, cracha un puissant jet d'eau vers son ennemi qui, décontenancé et surtout, encore déstabilisé de ce discours qui lui avait ruiné ses neurones de culturiste et non de cultivé, ne put l'esquiver et se le ramassa de plein fouet. Il ne lui restait plus d'espace cérébrale suffisant pour agir à nouveau… il était terminé.

Mais Carapuce ne put chanter sa victoire… car soudainement…

*******

Des nageurs étaient revenus tout en sueur et en pleine panique sur les plages de Parmanie. Selon leurs récits entrecoupées, les Îles Ecume se seraient soudainement plongés dans un nuage noir empreint d'électricité statique. Tout l'archipel était inaccessible et la mer avait commencé à se montrer particulièrement déchaînée… on pouvait même apercevoir des Krabby et quelques Kokyas fuir vers les rochers de la plage.

*******

SOUDAIN…

Un éclair déchira le ciel. Puis un deuxième. Un troisième s'écrasa sur un arbre près du groupe et l'embrasa. Le crépitement inquiétant du feu qui dévorait l'arbre, et le ciel qui s'assomrissait à une grande vitesse, plongea tout le monde dans une inquiétude palpable. Damien qui venait de se relever, sursauta et en levant le doigt vers le ciel hurla :

« Regardez là haut ! »

Tous se retournèrent et virent une grande boule de feu approcher dangereusement vite.
Tous rappelèrent leur Pokémon et se ruèrent dans un bosquet voisin. Un rocher de la taille d'une poubelle venait de s'écraser, occasionnant une onde de choc terrible. Sans qu'il s'en aperçut, 5 des pokéball de Revan se détachèrent de sa ceinture et roulèrent dans l'herbe.

« Oh merde mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ? couina Damien.
- Arrête tout de suite toi ! fit Gilles au bord de la crise de nerfs. »

Revan se retourna alors vers Jeanne avec un air de colère. Il l'attrapa par le col et rapprocha son visage du sien.

« Qu'est-ce que c'est que ces histoires à la fin ?! grogna Revan à bout de souffle. A quoi ça rime tout ça ?
- C'est la conséquence de votre aveuglement à tous… fit Jeanne, d'un ton plat.
- ARRETEZ de parler par énigmes… qu'est-ce qui se passe à la fin ?
- C'est un mal qui ne date pas d'hier… débuta Jeanne avec un léger sourire. Le monde est fait d'équilibre… et il est rompu. La Terre était protégée par des entités aux pouvoirs si grands… et vous… vous vous êtes amusés à les traquer pour vous approprier leurs pouvoirs…
- Vous… vous voulez dire que…
- Oui…
- Mais voyons je ne comprends pas. Intervint Flo. Quelqu'un…
- Chut ! ordonna Revan d'un geste du doigt. Alors comment on peut arrêter ça ?
- Je… je l'ignore… »

Jeanne venait de passer à un ton plus angoissé empreint d'impuissance. Revan la lâcha et lentement se releva… sa tête dépassa alors le buisson dans lequel ils s'étaient tapis. Il vit alors le météore fumer de cette étrange substance…

« Attention les amis… encore… »

Damien venait de signaler à nouveau au groupe qu'une nouvelle météorite arrivait. Droit sur eux. Le groupe se dispersa, sauf Revan qui ne détachait pas les yeux de l'objet.

« Revan ! Grouille-toi ! VIENS ! hurla Frantz à son ami »

Revan tourna la tête lentement pour adresser un regard à la fois mélancolique et déterminé. Il fixa ses amis pendant une dizaine de secondes puis il fixa à nouveau son regard sur l'objet qui approchait.
Flo, dans un bond, se rua sur son ami et le tira par la manche en espérant le faire s'éloigner du point d'impact du météore. Mais d'un violent revers de bras, sans détacher son regard, l'envoya loin de lui. Jeanne regardait fixement cet étrange homme à la stature imposante, à la longue cape noire et à la figure rivée sur ce danger mortel. Elle le dévisageait avec un air d'admiration et de peur mêlés.
Revan ferma les yeux, et leva les bras au ciel.

« Mais qu'est-ce qu'il fait ? demanda Flo, paniquée.
- Je ne sais pas… je ne comprends pas. Répondit Frantz tout aussi inquiet.
- Il est perdu… lança Jeanne, de sa voix grave.
- Co…comment ça ?
- Je crois que je comprends… il a compris.
- Quoi ?
- Il a compris la nature de ce conflit… et il sait qu'il doit en être ainsi pour avoir une chance de l'arrêter.
- Mais… arrêter quoi ? Qui ?
- Je… »

Dans les yeux de Revan qu'il venait d'ouvrir, s'ouvrit alors la lumière dans son esprit. Il avait compris. Tout compris. Cela lui revint…

« Benoit… mon cher fils…
- Papa ? Où vas-tu ?
- On raconte tellement de légendes à propos de ces pokémon mystérieux… je veux en avoir le cœur net.
- Le cœur net de quoi ? l'interrogea sa femme.
- Je l'ai vu Sarah… je l'ai vu un jour… ce pokémon… de loin… qui dansait dans le ciel embrasant des rochers… Les anciens n'ont jamais compris mais je percerais ce mystère…
- Non… c'est dangereux…
- J'irais femme… que tu le veuille ou non… »


Revan sourit. Une larme coula sur sa joue.

Mais c'était trop tard. Le météore venait de s'abattre de plein fouet juste à côté du dresseur. Un épais nuage de fumée et de poussière se souleva, aveuglant tout le groupe. Au milieu de ce manteau de particules, on pouvait discerner deux lueurs rouges naître, puis percer le voile de fumée.
Un long silence de mort s'ensuivit. Quand le vent dissipa un peu la poussière, ils virent une haute silhouette, noire, la cape au vent, surmontée des deux lueurs rouges. Devant eux, se dressait leur ami : Revan, debout juste à côté du météore qui n'avait fait que s'enfoncer quelques centimètres dans la terre. La roche émanait une fine fumée verte. Le dresseur se tenait fièrement debout, un sourire puissant, ses yeux rouges à moitié cachés sous ses sourcils.

« Mais.. qu'est-ce que… débuta Damien.
- Revan ? tu nous entends ? demanda Frantz.
- Oui… je t'entends. Répondit leur ami d'une voix d'une gravité extrême et légèrement gutturale. Mais… je ne suis plus Revan !
- Quoi ?
- Je suis… Maître Revan ! Celui qui détient la vérité.
- Hein ??? s'exclama le groupe entier.
- Les hommes et les femmes m'ont toujours vu comme un homme de l'ombre, un solitaire qu'on pouvait manipuler… et toujours on m'a vu comme un imbécile incapable de sentiments… Les humains n'ont pas voulu de moi en tant qu'homme de Bien, ils seront dominés par un homme mauvais ! Tel est le destin de l'humanité si noire. Je vois la vérité !!! Je vois et je sais ! Je vous piétinerais tous !! »

Revan, d'un revers de main sortit une pokéball, la dernière qui n'était pas tombée de sa ceinture. Kyùran le Drattak apparut. Le dresseur aux yeux rouge sang et au sourire terrifiant le monta. Et dans un murmure, presque un souffle de vent :

« A la Tour Ferraille ! Vite ! »

Le dragon obtempéra et ils filèrent dans les airs, accompagnés par les cris stridents de la foudre… ils disparurent dans les épais nuages noirs.

Ils restèrent là, prostrés, contrits.

Damien brisa à nouveau le silence :

« Regardez ce que j'ai trouvé ! »

Il tenait dans sa main 5 pokéball, dont une… au milieu, était blanche, nacrée, pure. Frantz et Flo reconnurent alors l'objet. Et d'un geste vif, Frantz subtilisa les 5 précieuses sphères, les compagnons les plus fidèles de leur ami.

Le ciel s'apaisa quelque peu et il ne subsista dans le ciel que les nuages noirs… où au loin on entendait encore gronder le tonnerre.

Flo se planta alors juste devant Jeanne qui eut un mouvement de recul.

« Je crois que vous nous devez des explications, non ?
- Je le pense aussi ! » fit une voix grave derrière le groupe.

Tous se retournèrent et virent alors une silhouette fière et bien connue, dressée à côté d'un Roucarnage à l'allure puissante. Ses cheveux noirs en bataille, dressés derrière une casquette, ses mitaines… et… un pikachu à son épaule…

« Maître Red ? » fit en chœur Flo et Frantz.