Rencontre
Lorsque Revan eût regagné une tenue décente et néanmoins élégante qui faisait sa panoplie habituelle, et sous l'impulsion du maire, impatient ; le dresseur entra dans la chambre du seul témoin : Hiro Katashi. Ce dernier occupait le siège devant la fenêtre de sa chambre. Le vieil homme solitaire tenancier de la boutique du mont, tremblait comme une feuille. Revan prit la deuxième chaise, et s'assit a côté de lui. Il l'observa avec attention puis afficha un sourire sincère en posant sa main sur sa jambe. Le vieillard tourna vivement la tête et vit le dresseur lui sourire. Il se détendit un peu et rendait par saccades ce sourire.
« Tout va bien monsieur Katashi. Je suis là pour vous aider. »
Le vieil homme contenait difficilement son stress face à cette simple allusion à la catastrophe.
« Monsieur Katashi, dites-moi ce que vous avez réellement vu.
- Je… il faisait encore nuit… je venais de me lever pour prendre le petit déjeuner quand… quand… »
Le témoin tremblai de plus belle. Revan sentait la peur grandir en Hiro. Le dresseur renforça sa main sur la jambe de son interlocuteur pour le rassurer.
« Qu'avez-vous vu ? »
Soudain, Hiro tourna la tête dans un regard hagard, ce qui interloqua Revan.
« Une pierre bleue était tombée. Autour d'elle les mélofée étaient rassemblés. Quand ils m'ont vu, et se sont dirigés vers moi, j'ai vu leurs yeux rouges briller. Ensuite… ils ont tout dévasté… »
Hiro plongea dans un sanglot profond. Revan tenta de le réconforter mais rien n'y fit… Il finit par donner une petite tape amicale sur son dos avant de promettre qu'il reviendrait, puis il quitta la pièce. Le maire attendait dans le couloir.
« Alors, alors ?
- Il me l'a dit.
- Et donc ?
- Il a parlé d'une pierre bleue…tombée du ciel.
- Une pierre bleue ?
- C'est étrange, la seule pierre qui pourrait influencer les mélofée est la pierre lune, et elle n'est pas bleue…
- Que pensez-vous faire ?
- Me rendre sur place déjà.
- Mais…
- Vous m'avez fait venir pour ça non ? Alors j'y vais…
- Oui mais je…
- Vous pensez que je n'ai pas le niveau ? Les Maîtres ne sont-ils pas assez expérimentés ?
- Je pensais juste que…
- Que QUOI ?
- Que vous pourriez y aller accompagné…
- Accompagné ? par qui ?
- Ben… »
Le maire, gêné, tourna le dos, puis montra du doigt le comptoir du centre. Une dresseuse venait d'entrer. Haute, fine, les cheveux longs d'un brun étincelant, un visage délicat, des yeux profonds, un sourire franc… Revan n'en crut pas ses yeux. Sa vieille connaissance : Flo, était ici.
Il alla rejoindre la dresseuse qui remarqua sa présence et lui sourit.
« Coucou Revan. S'écria t-elle. Depuis le temps…
- Salut Flo. Que fais-tu là ?
- Oh un heureux hasard… je suis venu prendre des nouvelles d'un de mes amis qui habite ici… avant de repartir pour Parmanie.
- Tu voyages à pied ?
- Heu… non… j'ai mon Rapasdepic… pourquoi ?
- Non pour savoir… comme je vais au mont Sélénite… je pensais qu'on pourrait faire route ensemble…
- Ca aurait été avec plaisir mais… on m'attend pour demain là-bas…
- Ah je comprends…
- Une envie de mélofée ?
- On peut dire ça… j'ai une mission.
- Ah ? Il se passe quelque chose ?
- J'ignore encore quoi mais ça a l'air sérieux.
- Boh, je ne me fais pas de soucis pour toi… tu y arriveras… allez je te laisse.
- Prends soin de toi.
- Toi aussi. »
Les deux dresseurs reprirent leurs pokéballs respectives, puis échangèrent des bises amicales avant de se quitter devant la façade du centre. Revan regarda la silhouette de la dresseuse s'éloigner sur le dos de son pokémon, pendant que le maire alla le rejoindre.
« Alors ?
- Alors elle a autre chose à faire ! Et puis je pense pouvoir me débrouiller. D'autant que je pense que cette histoire a eu assez de temps morts il est temps de donner un coup de pied dans la fourmillière.
- Alors c'est bon vous y allez ?
- OUI !
- Alors prenez ceci. »
Le maire tendit une Lune Ball à Revan. Ce dernier la prit et lança un regard interloqué au maire.
« Que voulez-vous que j'en fasse ?
- Est-ce que pourriez me procurer un mélofée ?
- De quoi ?
- J'ai toujours rêvé d'en avoir un.
- Vous êtes le maire d'argenta et vous êtes pas foutu d'aller au mont sélénite ?
- Je compte sur vous pour ne pas l'ébruiter.
- Bon… je vais voir ce que je peux faire.
- Merci Revan. Et n'oubliez pas de me régler le problème !
- Vous en faites pas ! J'y veillerais ! »
Revan soupira un grand coup. Tout ce séjour mouvementé dans cette ville avait eu raison de ses nerfs et c'est soulagé de repartir seul qu'il fit sortir Shini de sa ball.
Le pokémon, tout content de pouvoir marcher à l'air libre à nouveau, fit quelques étirements avant d'emboîter le pas à son dresseur. La route 3, réputée pour le nombre de dresseurs avides de combats, était étrangement calme : personne à l'horizon ! Au fur et à mesure qu'il s'approchait du mont, il voyait des traces de combat. Soudain derrière lui un bruit de pierre et une haute silhouette noire approchait. Revan et Shini se tinrent prêts à attaquer.
« Shini, Mitra-poing ! »
Le Dimoret se tint prêt à bondir sur l'adversaire. La silhouette bougea, puis dans un éclair apparut un leuphorie. Revant n'en crut pas ses yeux. L'ombre riposta :
« Leuphorie : Attaque Ultralaser !
Le pokémon rose à l'allure si gentille prépara un grand rayon lumineux qui percuta de plein fouet Shini qui termina sa course contre une paroi du mont Sélénite.
« Joëlle, arrête !! » cria le jeune homme en allant porter secours à son pokémon.
La jeune infirmière, en tenue de route, rappela son pokémon dans sa Soin Ball et d'un pas déterminé le rejoignit.
« C'est toi qui m'a attaqué, je ne voulais pas de mal !
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- Ah charmant !! Je viens pour t'aider et Môssieur n'est pas content !
- M'aider ?
- Ben oui triple andouille ! Je ne voulais pas que tu risques ta vie tout seul, alors je me suis dit que je serais plus tranquille en venant avec toi.
- En attendant tu me l'as bien défoncé mon pauvre pokémon.
- Tsss, si tu ne lui avais pas demandé d'attaquer aussi… pfff »
Joëlle rappela son Leuphorie, qui dans un éclair rose revint sur le terrain.
« S'il te plaît soigne-le avec un E-Coque. »
Le pokémon s'exécuta.
« Et tu as un plan au moins ?
- Je ne sais pas ce qui se passe déjà ! Donc je ne peux pas savoir quoi faire. Tout ce que je sais c'est que les Mélofée sont pas dans leur assiète.
- Le mot est faible, tu as vu l'endroit ?
- Oui je sais… »
Les deux personnages se regardaient dans les yeux, avec une impression mêlée de joie et d'embarras.
« Bon on y va ?
- Oui j'allais te le proposer ».