La Route Blanche
Le courant n'était toujours pas revenu et les flocons de neiges ne cessèrent de tomber. Les gens ne savaient pas quoi faire, certains hésitaient à partir tandis que d'autres préféraient rester ce qui entraîna un débat interminable.
Paul revint enfin, il était allé à la chambre se calmer un peu après les nouvelles brutales venant d'être annoncées. Il avait dans ses mains deux sacs à dos.
- Allez, prends ton sac, me dit-il. Il faut partir au plus vite.
- On part avec ce temps ? dis-je.
- Oui, la neige n'a jamais tué personne enfin à ce que je sache.
On reprit donc la route, je m'attendais au pire .Quand est-ce qu'on pourrait se poser calmement quatre ou cinq jours ?
Bref, en attendant on marcha dehors sous -3°C comme l'annonçait le thermomètre à l'entrée du gîte .
On passa à côté du restaurant et je ne savais pas pourquoi mais j'avais comme une drôle d'impression : une trentaine de tête nous regardait galérant dans la neige pour ne pas glisser.
- Où comptes-tu aller maintenant ? lança Kati.
- Il faut rejoindre les grottes Lavanda mais j'ai bien peur que la neige brouille les pistes.
En effet l'horizon était on ne peut plus blanc, et l'absence de végétation ne nous aida guère.
- Et comment va-t-on savoir si on est sur le bon chemin ? dis-je.
Paul s'arrêta.
- Et bien si mes souvenirs sont bons, un grand panneau est installé à 500 mètres de la grotte .Mais je dois avouer que pour le moment je ne sais où il est ...
- Quoi ?!! C'est une blague là ! s'écria Kati. Tu décides de quitter le gîte pour nous amener ici, au milieu de nulle part ?!
Elle leva la tête au ciel et expira.
- Sans cette foutue neige il n'y aurait eu aucun soucis, ok ?! Maintenant si t'as une solution je t'écoute, répondit Paul.
Voyant dans quelle situation nous étions, ma question fut la suivante.
- Et si on faisait demi-tour ?
- Non ! Hors de question, celà ne nous fera pas avancer.
- Parce que tu crois que rester planter là, sur un endroit où tu ne différencies même pas une route d'une colline, ça va arranger grand chose ? fit Kati.
Un bruit lointain mit soudain fin à la conversation. Au loin j'aperçus trois tâches noires qui ne céssèrent de se rapprocher.
- Des hélicoptères ! criai-je.
- Oh mon dieu, la Team Rocket !
Kati était pétrifiée, Paul se rapprocha d'elle.
On se serait bien caché, mais l'idée fut abandonnée quand on se mit en quête d'une ... cachette.
- C'est malin, à cause de tes conneries on se retrouve comme des cons, visibles à plus de dix kilomètres ! rétorqua-t-elle.
Mais bizarrement les trois engins passèrent au dessus de nos têtes sans se soucier de notre présence. Et pourtant je ne révais pas, il y avait bel et bien un R rouge à chacune de leur coque arrière.
- La chance serait-elle enfin avec nous ? balbutia Paul.
Kati, toute surprise dit.
- Je ne sais pas mais dépêchons nous de quitter cette maudite route avant qu'il nous arrive vraiment malheur.
Et nous reprîmes donc le chemin à la recherche de ce fameux panneau.
Paul monta au sommet d'une colline afin d'y voir plus clair, mais il ne vit aucun panneau à l'horizon.
Marcher, marcher et encore marcher, tel était le mot qui revenait sans cesse dans ma tête.
Rien à l'horizon qui pouvait me divertir, un paysage orné de plaines semblable à un labyrinthe.
Si ça se trouve on fait marche arrière et pas un chat pour nous guider ...
Je ne sentais plus mes pieds à cause de mes chaussures qui étaient perméables à la neige et mes mains étaient figées, les bouger me faisaient un mal atroce.
Il ne neigeait à présent plus mais il y avait toujours ce vent glacial.
Kati n'arrêtait pas de gêmir et moi j'étais complètement à bout, seul Paul restait calme.
Et il avait raison, nous allions descendre une des nombreuses collines quand d'un coup, un point rouge scintilla sur le fond blanc.
- Regardez ! Il y a quelque chose là-bas ! Oh Dieu, mille fois merci !
Paul qui avait su garder son sang-froid devint soudain tout excité.
- C'est une tente, gémit Kati.
Elle semblait faible, son teint était encore plus pâle que d'habitude. Et moi je n'avais même pas la force de prononcer quoique ce soit.
Nous arrivâmes enfin devant la tente, à première vue elle semblait vide.
Paul se mit juste à l'entrée .
- Il y a quelqu'un ? S'il vous plaît, on a besoin d'aide !
Personne ne répondit, le seul bruit qu'on entendait était le sifflement de l'air.
Mon frère commença à revenir vers nous mais le bruit d'une fermeture éclair le stoppa.
Une tête dépassa du voile rouge, c'était un homme, il était chauve et semblait avoir la trentaine.
- Oui, je vous écoute, dit-il.
- Oh, monsieur ...excusez-nous, nous sommes complètement perdus, saviez-vous où se trouvent les grottes Lavanda ?
L'homme tourna son regard vers Kati et moi.
- Hum ...il est difficile de vous expliquer avec de tels conditions cependant ma femme et moi partons en fin d'après-midi, si vous le voulez bien on pourra vous y conduire ?
Paul se retourna et nous regarda un sourire au coin.
Je hôchai la tête pour approuver cette proposition rêvée.
- Mille fois merci, je ne saurai comment vous remercier, dit mon frère.
L'homme nous invita donc à rentrer dans sa tente.
A peine rentré, que l'air changea radicalement de température. Un réchaud à gaz chauffait toute la superficie de la tente et ça ne me déplaisait pas du tout.
L'intérieur était bien ordoné : deux gros sacs étaient rangés à l'entrée et deux sacs de couchage étaient alignés de chaque côté du pavillon.
Une femme était assise sur l'un des deux, elle avait les cheveux courts noirs et était assez fine.
- Je me prénomme Alisa, enchantée, dit-elle toute souriante.
- Moi c'est Paul, voilà Matthieu mon frère, et Kati une amie.
L'homme mit une casserole sur le feu et la remplit de lait.
- Je m'appelle Hector et ma femme et moi sommes des randonneurs professionnels. Nous passons notre vie à explorer les richesses de la nature.
- Vous devez bien connaître la région alors, dit Paul.
Kati prit nos sacs et sortit nos verres.
- En effet, venant de Johto nous avions pas mal voyagés. On se dirige actuellement vers les grottes Lavanda, il paraît que les profondeurs regorgent de pokemon rare.
- C'est une chance de vous avoir trouvé, dit Kati .J'ai cru qu'on allait y rester.
- Ca c'est sûr, avec ce temps les voyageurs se font discrets, dit Alisa.
Hector enleva la casserole du feu et versa le lait dans les cinq récipients.
Kati s'empressa de prendre le sien et je ne tardai pas à faire de même.
Alisa ouvrit son sac et sortit deux grandes baguettes de pain et une boîte contenant des tranches de jambons.
- Allez-y, n'hésitez pas, mangez .Si vous voulez tenir la distance il vous faudra de l'énergie .
- En parlant de distance, jusqu'où allez vous comme ça ? s'interloqua Hector.
Paul se chargea de raconter le pourquoi de notre escapade tout en mâchant avec envie le sandwich qu'il avait dans la bouche.
Quant à Kati, elle se contentait seulement de répondre par des « oui » ou des « non » en fonction des questions qui lui étaient demandées .
Il faisait bon, la chaleur réchauffait toutes les parties de mon corps ce qui me berça lentement vers un profond sommeil ...
C'est alors qu'une voix singulière me réveilla. Elle ne m'était pas du tout familière voire quasi-inconnue .
Mes yeux s'ouvrirent petit à petit, j'aperçus donc Paul, Kati, Hector et Alisa autour de quelque chose qui ressemblait à une radio.
- Qu'est ce qu'il se passe ? dis-je.
- Chut ! Ça va bientôt commencer ! s'écria Paul.
Je ne comprenais pas tout à fait de quoi il parlait mais je ne tardai pas à le savoir :
Info Flash spécial en direct de Safrania,
Le Président de la République de Kanto, Monsieur Harry Davydenko à établit une conférence en réponse aux attaques terroristes menées par la Team Rocket :
« Je suis outrageusement choqué par les évènements catastrophiques ayant eu lieu dans trois métropoles de Kanto, à savoir Jadielle, Azuria et dernièrement Safrania .
Les estimations annoncent au total plus de 5000 cas mortels et 15 000 blessés .Mes pensées vont évidemment aux familles des victimes à qui je dois de la force et du courage ...
Comme vous le savez, la Team Rocket est dérrière tout ça ...mais vous ignorez tous pour quels raisons ...pourquoi en arriver à de telles situations ?
Je vais vous la dire ...il y a un mois, la sbire la plus connu de nos contrées à demandé aux plus grandes communes de la région un prêt d'une somme d'argent importante pour financer un, voire le plus grand projet imaginé par leurs scientifiques .
A savoir la création de l'arme atomique la plus puissante jamais conçue ...
En aucun cas je ne tolèrerai qu'un instrument de cet envergure soit possédé par le plus grand des malfaiteurs, Monsieur Giovanni Luchiano .
Nos forces de l'ordre seront prêtes à intervenir en cas de nouvelles représailles mais sachez une chose, Kanto ne cédera à aucune pression . »
Sur ces mots, Hector éteignit la radio .
- Ces Rocket sont complètement malades, créer une bombe nucléaire pour en faire quoi, exterminer toute la planète ? rétorqua Alisa.
- Comment voulez-vous qu'on leur fasse confiance aprés toutes les escroqueries qu'ils ont faites, dit Paul.
- Au moins, on peut se vanter d'avoir un président assurant ses fonctions, lança Hector.
- Honnêtement c'est la seule chose de positive à cette histoire, répondit Kati. On a failli y passer à Azuria !
- Oui mais heureusement il ne nous est rien arrivé ...cependant le bombardement de Jadielle restera pour moi la plus grande tragédie de ma vie ...
Paul s'arrêta de parler prit soudain par une émotion incontrôlable. Ses yeux bleus se remplirent de larmes ...il baissa la tête comme pour se cacher.
Alisa lui prit les mains et le réconforta.
En ces moments de mise au point, l'actualité me ramena à la réalité.
Je savais maintenant pour quelles raisons j'avais perdu mes parents et après quoi la Team Rocket était.
Une arme atomique ? Ce serait en effet la chose la plus difficile à posséder mais aussi la plus effrayante.
Mais les paroles prononcées par le Chef de l'Etat m'avaient quelque peu rassuré et il était temps pour nous de repartir vers notre but principal, atteindre Parmanie ou du moins essayer.