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Une harmonie parfaite...trop parfaite ? [NC-14] de Babybel



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» Auteur : Babybel - Voir le profil
» Créé le 31/08/2011 à 22:27
» Dernière mise à jour le 10/05/2012 à 01:03

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Incompréhension
La première fois que je le vis, il m'agressa avant que je n'ai le temps de comprendre. Sans Suicune, il m'aurait peut-être frappé, voir même tué. Il avait déjà ses cheveux châtains qui bouclaient dans tous les sens. Mais la chose qui m'étonna le plus, c'était le regard de haine qu'il m'avait adressé la première fois qu'il m'a vue. Le vrai problème est là. Un humain m'a vu, un humain haineux qui plus est. Que dois-je faire ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.

Longtemps après que le Roucarnage ait disparu du champ de vision de Lyco, le jeune homme était toujours là, debout et immobile, devant l'étang qui avait abrité pendant quelque temps le plus beau des Pokémons qu'il avait jamais vu. Pourtant, ce n'était pas vers Suicune que ses pensées s'orientaient, mais vers la fille. Il avait envisagé toutes sortes d'hypothèse, mais ne parvenait toujours pas à en trouver une qui pourrait expliquer le lien entre une...humaine et un Pokémon légendaire.
Il savait que dans le passé, plusieurs humains avaient déjà rencontrés les Pokémons unique, mais de là à en chevaucher un...Il y avait une différence ! Différence que le jeune homme se jurait d'éclaircir. Il voulait...comprendre ! Monter Suicune...Qui parmi ces humains pouvait se révéler digne de le faire ? Et un autre question s'ajoutait à l'esprit torturé de Lyco. Elle avait appelé un Roucarnage en sifflant. Alors qu'elle ne portait aucune Ball sur elle. Mais...quel genre de lien avait-elle avec les Pokémons ?

La pluie qu'avait déclenché Suicune arrivait maintenant sur lui. La température des gouttelettes, si fraîche par rapport à celle que l'incendie avait crée, le réveilla. D'un pas morne, Lyco se mit à l'abri du déluge né des pouvoirs de Suicune. Les Nosferaptis, toujours autant apeurés, ne lui prêtèrent pas plus d'attention qu'avant. Le jeune garçon se mit à l'entrée de la grotte, et regarda la pluie tomber, et éteindre les quelques flammes qui restaient. Voir cela lui mettait la nausée. Même si la forêt avait échappé à la destruction, elle était quand même sérieusement touchée. Et savoir que c'était un seul humain qui avait causé tous ceci, dans le seul but de l'attraper suffisait à inspirer de profondes bouffées de haine. Les humains étaient...tous des parasites. Savoir qu'il partageait un patrimoine génétique avec ces vermines lui faisait serrer le poing, et parfois, sous le coup de la colère, Lyco donnait un féroce coup de poing dans la paroi de la grotte, jusqu'à se faire saigner et fuir les Nosferaptis.
Il finit cependant par s'endormir, sans même s'en rendre compte, bercé par le son de la pluie qui s'abattait sur la terre de la forêt, ainsi que sur les arbres calcinés.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il faisait nuit noire. Lyco s'étira, pris le temps de se remémorer les évènements récents, avant de se redresser. Alors il mis son sac à dos et sortit de la grotte. Il tremblait. Tremblait parce qu'il avait pris sa décision. Il voulait revoir cette fille. Il voulait savoir si son rêve était accessible. Si humain et Pokémon pouvaient vraiment vivre en paix. Et pour cela, il fallait qu'il retrouve l'être qui lui semblait le plus proche de son rêve.
Mais...il allait devoir passer par des villes humaines pour cela. Sinon il ne la reverrait jamais .Mais cela lui faisait peur. Le jeune homme leva la tête. D'après la position de la Lune, il avait quelques heures avant le lever du soleil. Quelques heures pour se faire une identité, et la rendre crédible.


Yune était une petite ville, le genre de coin qui dépend d'une préfecture beaucoup plus grosse, et qui ne peut rien faire par elle-même. Néanmoins, il y faisait bon vivre, et ses habitants n'auraient jamais dit vouloir déménager ! Enfin...mis à part le boulanger, mais lui, c'était un râleur, il n'admettrait jamais qu'il était parfaitement heureux de sa situation ! Dans cette ville, chaque matin, Martha Faque passait un coup de balai sur son perron. Peu importe le temps, son état de santé où autre chose, à huit heures cinquante-trois précise, il était certain que l'on allait voir la porte de la doyenne de Yune s'ouvrir et de la voir sortir, armée de son balai. Quand on lui demandait pourquoi, elle disait :

- Ça fait soixante-trois ans que je balaye mon perron à cette heure là, je vais pas changer mes habitudes pour une dizaine de flocons qui se battent en duel !

C'est pour cela que lorsque Martha sortit, ce matin, elle fut la première à l'apercevoir. Un jeune homme, qui entrain péniblement dans la ville. Étonnée, Martha donna quelques coups de balais distraitement avant de faire le lien entre la forêt d'à côté qui avait brûlée la veille et l'état de délabrement de l'homme. En effet, ses vêtements étaient dans un état déplorable, ils étaient noircis par endroits, et le tissu qui le composait tombait pas fils calcinés. Pendant un instant, la vieille Martha cru même voir des flammèches jaillir du pull de l'inconnu.
Ce dernier fit quelques pas mal assurés, avant de s'effondrer. Martha consulta sa montre. Huit heures cinquante-quatre, elle avait rempli son devoir. Aussi elle lâcha son balai, et claudiqua jusqu'au blessé, qu'elle secoua vigoureusement.

- Eh ! Gamin ! Réveille-toi !

- A...A boire...

Deux minutes chrono plus tard, Martha était allé s'accrocher à la cloche de son voisin d'en face, le boulanger, qui lui avait ouvert la porte en maugréant comme quoi elle était pas bien de réveiller les honnêtes gens à une heure pareille, puisqu'il ne travaillait pas le dimanche. Ce a quoi la doyenne lui avait répliqué que de toute manière, c'est elle qui s'occupait de ses enfants tous les mercredis soirs. Une minute plus tard, le grognon chargeait le blessé sur son dos, et l'emmenait dans la maison de Martha. A sa demande, il le déposa sur le canapé, et alla réveiller le médecin tandis que la vieille dame apportait avec empressement un verre d'eau au blessé.


Lyco bu avidement le verre d'eau que lui tendait la doyenne de Yune. Apparemment, il avait réussi à faire croire qu'il était mal en point. Le tout n'avait pas été extrêmement difficile. Ses habits étaient déjà abîmés par endroits, suite à l'incendie, et il était difficile de voir que ses vêtements avaient été raccommodés avec les moyens du bord. Ensuite, il avait également noircis son visage et ses bras. Lyco avait ainsi pu dire qu'il étudiait les Pokémons Insectes dans la forêt lorsque l'incendie s'était déclaré, et qu'il avait du se mettre à l'abri tant bien que mal.
Martha ne mit pas sa parole en doute, le boulanger râla à cause des jeunes qui se trouvaient aux mauvais endroit au mauvais moment, et le médecin annonça que mis à part ses légères brûlures, il était en parfaite santé.
Le jeune garçon resta quelques instants seul. Maintenant...il fallait qu'il trouve des informations. Mais par où commencer ? Lorsque Martha revint, chargée d'un plateau de sandwich, Lyco eut si peur qu'il sursauta. Il fallait vraiment qu'il apprenne à se contrôler...Si il prenait peur à chaque fois qu'il voyait un être humain il ne s'en sortirait pas !
Heureusement, la brave dame mis son trouble sur le compte de la fatigue, et se montra très aimable :

- Tiens mon garçon ! Mange, ça te fera du bien !

- Merci, madame Martha.

Alors qu'il grignotait son sandwich, Lyco se surprit à jeter de fréquents coup d'œil à la doyenne de Yune. Elle semblait gentille. Semblait seulement, car malgré tout, elle restait humaine, donc...elle devait forcément être froide et impitoyable envers les Pokémons. Malgré ses pensées, Lyco remercia chaleureusement la vieille femme, avant de lui poser la question qui lui tenait à cœur :

- Excusez-moi, Madame Martha mais...Avez-vous déjà vue une fille aux cheveux blancs ?

Martha mis quelques secondes avant de répondre « Aux cheveux blancs ? Hum...Il y a Lynne, la fille du boulanger...Pourquoi, tu la connaît ? »

-Peut-être...Pourrais-je aller la voir ?

Bien qu'elle trouve son pensionnaire étrange, Martha ne fit aucun commentaire. Son grand âge lui avait fait voir toute sorte de chose, et il était clair qu'il était important pour lui de voir Lynne. En plus, il ne semblait pas être un mauvais garçon. La doyenne n'hésita donc pas à indiquer le chemin de la boulangerie au jeune homme, après quoi ce dernier se leva, et pris congé poliment.
Alors qu'il marchait tranquillement, Lyco vit les regards curieux qui lui jetaient les habitants. Les étrangers ne devaient pas être chose courante dans cette ville, encore plus lorsque l'étranger en question avait des vêtements à moitié brûlés. Toutefois, il ne s'en soucia pas et continua sa route d'une traite vers la boulangerie. Devant laquelle il s'arrêta net, frappé de stupeur.
La boulangerie semblait avoir été financée par le Pentagone. C'était un véritable chef d'œuvre de sécurité, elle ne s'arrêtait pas aux désormais classiques caméras. Non, scanner d'empreinte digitale, et le tout semblait relié à la gendarmerie du secteur. Mais lorsque l'on voyait ça, le tout ne devait pas s'arrêter là...Qu'est ce qui pouvait quelqu'un à développer une telle paranoïa ?

Lyco déposa sa main contre le scanner, attendit que la porte s'ouvrit, puis entra, peu rassuré d'entrer dans un tel bastion. Le boulanger était derrière le guichet, en train de vendre une baguette à une cliente. Il aperçu aussitôt le jeune homme et grommela :

- Voilà ce merdeux...Ça va mieux ? T'avais pas l'air frais tout à l'heure.

- Oui...merci...Euh...dites moi...Vous euh...avez vu une f...

Mais alors qu'il s'apprêtait à poser sa question, Lyco aperçut une forme accrochée à la jambe du boulanger. Une toute petite petite forme. Curieux, il s'approcha, et découvrit une toute petite fille, apeurée. Elle enfouissait son visage dans le tablier du boulanger, et s'y accrochait comme si elle avait peur de ne plus jamais le revoir. Sa fine chevelure blanche se déversait d'une traite et s'étendait jusqu'à son dos. Ah...C'était...

- Quoi ? Pourquoi tu regardes ma fille comme ça ?

- P-Pardon ! Je me disais juste qu'une chevelure blanche ce n'étais pas courant...

- Parce que tu trouves que ta tête d'épouvantail elle est courante ? Lynne est ma fille, avec où sans cheveux blancs. Alors tais-toi.

Donc c'était bien elle, Lynne...Pas de chance, ce n'était pas elle qu'il cherchait. Mais c'est vrai qu'elle était mignonne. Elle devait avoir quoi...quatre ans ? Sentant le regard du boulanger sur lui, Lyco redressa la tête, un peu paumé, puis dit, intrigué et désireux de changer de sujet :

- Euh...Dites...Pourquoi vous avez besoin d'autant de protection pour votre boulangerie...?Vous pensez que des voleurs pourraient réussir à rentrer ?

- Des voleurs non...Mais lui...

Avant qu'il n'ait le temps de finir sa phrase, les voyants de l'écran de contrôle situé derrière le guichet devinrent brusquement rouge. Le boulanger blêmit, avant de lâcher un juron. Une voix électronique retentit « ATTENTION, UN PROGRAMME NON-AUTORISE EST EN TRAIN D'ENTRER DANS VOTRE SYSTEME. VEUILLEZ REDEMARRER VOTRE ORDINA*sblip* ».

- RAH ZUT !

Alors qu'il grondait de nouveau, un visage apparut sur l'écran. Le visage d'un garçon qui ne devait pas avoir plus de dix-sept ans. Un visage espiègle et moqueur.

-Désolé mon vieux ! Tu réussiras à me stopper une autre fois !

- Sale gosse !

A ces mots, la porte de la boulangerie s'ouvrit automatiquement, laissant entrer, le même adolescent qui venait d'apparaître à l'écran. D'une démarche tranquille et provocante, il alla chercher quelques pains, qu'il rangea sans s'affoler dans sa besace. Ignorant superbement Lyco, il fit :

- Allez, ça sera pour la prochaine fois !

- Je t'aurais un jour ! Tu m'entends ? Je t'aurais !

Sans même l'écouter, le garçon était déjà sorti. Lyco resta stupidement planté sur place. Le boulanger rageait toujours autant :

- Fichu gosse ! Il vient CHAQUE JOUR pirater le système de ma boulangerie ! Si il veut trouver de quoi bouffer, il a qu'à se chercher un boulot ! Avec ce qu'il sait faire en informatique ça devrait être pas dur ! Mais non, MÔSIEUR préfère...

Sans écouter le monologue du père de Lynne, Lyco se dirigea vers la sortie. Mais c'était quoi ce type ? Il avait réussi en une fraction de seconde à pirater le système de sécurité hyper perfectionné du boulanger ! Lyco sortit, et tenta d'apercevoir le jeune garçon dans la rue. Franchement...qui pouvait être ce type ?

Lyco passa le reste de la journée à interroger les habitants sur la fille aux cheveux blancs. Mais à chaque fois, il obtenait la même réponse « Tu parles de la fille du boulanger ? ». Finalement, Lyco conclut que ce n'était pas ici qu'il trouverait des informations. Il résolut de quitter Yune le soir même. Il repassa chez Marta récupérer ses affaires, puis fit ses adieux à la gentille dame. Avant de partir, il lui emprunta une carte. Alors...pour rejoindre la prochaine ville, d'après la direction qu'avait pris le Roucarnage... Il fallait qu'il passe par la zone de forêt qui n'avait pas brûlée...Plein Sud. Martha insista pour qu'il emporte la cinquantaine de sandwichs qu'elle avait passé l'après-midi à préparer. Un peu gêné, mais touché de l'affection que la vieille femme lui portait, Lyco finit par accepter.

Alors qu'il se dirigeait vers la forêt, le jeune homme méditait sur les humains. Comment pouvaient-ils être si différents ? Être chaleureux, comme Martha, où monstrueux, comme le chasseur...Est-ce que Martha était également cruelle avec ses Pokémons ? Lyco peinait à l'imaginer, mais avec les humains, il était impossible de savoir...
Et ce fut à cet instant qu'une tête déboula devant lui. De surprise, Lyco poussa un cri et tomba en arrière. Devant lui, le même adolescent que toute à l'heure, le hacker si doué, se pendait par les pieds et le considérait avec suffisance. Lyco balbutia :
- Whoah ! Q-Qui est tu ?

- Avant de demander un nom, on dit qui on est !

L'inconnu accompagna ses paroles d'une pirouette pour atterrir souplement sur le sol. Il s'approcha de Lyco.

- Je t'ai vu dans la ville aujourd'hui. T'est dans le genre stalker alors ? Interroger une ville complète pour retrouver une minette, je te demandes un peu !

- Je...

- Et tu m'as toujours pas dit ton nom ! Allez, tu dois bien en avoir un, non ?

- Je...Je suis Lyco.

- Lyco ? Pauvre vieux ? T'as pas encore attaqué tes parents en justice ? Où si ça se trouve ils sont morts, c'est ça ? Tu te sens seul alors tu cherches une gonzesse ?

- Mais non ! Je...Mais...toi...tu est...

- Moi ? Je suis le niveau au dessus de toi mon grand ! Tu as devant toi le plus grand hacker du continent ! Le beau, le grand, Spy !