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La recherche d'un rival de Moriarty



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» Auteur : Moriarty - Voir le profil
» Créé le 07/08/2011 à 20:26
» Dernière mise à jour le 28/07/2014 à 14:07

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Chapitre 1: Une chose se finit, une autre commence
«  Et c'est en cette fin de ligue de Simmeroh que s'opposent Moriarty du Bourg-Venteux et Eyragon d'Ébenelle, il ne leur reste qu'un pokémon chacun et comme à l'habitude dire notre doyen '' le vrai combat ne fait que commencer '' ! Il dégainent tous deux leur pokéball. Tout est en faveur de Moriarty, qui a gagné les dix-neuf dernières ligues de Simmeroh, mais rien n'est encore joué. »

Il faisait noir. Un gigantesque stade pavé de pierres, enjolivé de lignes blanches précises, voyait deux hommes, que la nuit rendait invisibls, se combattre. L'obscurité donnait l'impression qu'ils étaient forts, capables de tout, mais aussi démoniaques, renfermant quelque fantôme malsain près à sortir. On distinguait cependant les formes, élancés, dans une posture sûre et pleine d'aplomb. La foule qui, quelques minutes avant, acclamait l'un ou l'autre, se tenait à présent dans un silence religieux. Ce fut celui de droite qui réagit le premier. Il sortit de sa poche un petite boule, rouge sur la face supérieure, blanche sur l'inférieure, actionna un bouton placé au milieu, et laissa s'échapper un flux d'énergie qui se transforma aussitôt en une redoutable créature orangée, au visage de bébé fort trompeur et déployant des ailes gigantesques. Il fronça les sourcils, et attendit.

« Évidemment, ce n'est une surprise pour personne, Eyragon vient de prendre son pokémon le plus puissant, Dracolosse ! Qui Moriarty lui opposera-t-il ? Le voici poussé dans ses derniers retranchements ! » 

La silhouette de gauche ne manifestait aucun signe de peur. Au contraire, elle arborait un maintien calme et passible. D'un geste rapide et sûr, l'homme sortit de sa ceinture une boule identique, et la lança. Cette fois-ci, bien que le flux d'énergie fut le même, la créature sortie fut différente. Sa taille devait approcher les deux mètres, ces jambes étaient énormes et musclées, ses couleurs étaient le jaune et le rouge, et une longue crinière grise longeait son dos. En outre, il tenait dans son poing gauche fermement serré une griffe souple et aiguisée, qui n'était pas la sienne. Ses yeux bleus étaient déterminés et une lueur de courage y subsistait.

« Moriarty concentrera donc ses espoirs sur son fidèle Braségali, qui excelle dans l'art du corps à corps et dont la vitesse est prodigieuse ! Un choix judicieux, chacun d'entre vous connaissant, j'en suis sûr, la force de ce Dracolosse face aux attaques spéciales... Je parierais volontiers une centaine de pokédollar que Moriarty l'a laissé exprès pour la fin !
-Dracogriffe ! s'écria le dénommé Eyragon »

Dracolosse s'élança alors, et un flux d'énergie parcourut sa griffe gauche. Cependant, d'un geste agile, Braségali l'esquiva au dernier moment.

« Bravo, une splendide esquive pour Braségali, dont la riposte ne tarde pas ! Que vois-je ! Pied brûleur, Pied brûleur ! »

Braségali avait donné deux coup de pieds enflammés successifs à Dracolosse, le second porté alors que la cible était encore en l'air, ce qui rendait l'effet immédiat : Dracolosse était à environ cinq mètres du sol.

« Dracolosse est en très mauvaise posture !
-Dracolosse, montre leur ta colère ! »

Le dragon orange se reprit, voleta à l'aide de ses petites ailes vers un endroit sûr, puis ferma les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, ils étaient rouge de haine, et son corps se retrouvait recouvert d'une énergie pourpre. Celle-ci se détacha de son corps et se mit à attaquer son adversaire. Cependant, mû par une énergie nouvelle, la vitesse de Braségali se retrouva accrue, lui permettant, imperceptible à l'oeil nu, d'échapper au flux d'énergie.

« C'était une formidable exécution de l'attaque colère, mais il en faudra plus pour vaincre Braségali, et surtout son formidable dresseur ! La vive griffe de Braségali triple sa vitesse, et Eyragon a tendance à l'oublier !
-Maintenant ! cria Eyragon. »

Un geste brutal, mais souple. Dracolosse se retourna, et l'énergie prit un chemin différent. Bréségali se retrouva alors touché de plein fouet.

« Touché, c'est incroyable ! Braségali s'en sortira-t-il ? Mais les dégâts de contrecoup de colère se font voir, en effet, Dracolosse s'en retrouve confus ! C'est le moment ! »

Braségali, saisissant une occasion des plus alléchantes, s'élança alors, et, dans un temps de l'ordre du dixième de seconde, attrapa Dracolosse, qui tenta de se défendre, mais qui n'y parvint pas en raison du corps de Braségali qui, à présent enflammé, se voyait renforcé.

«  C'est brasier ! La capacité spéciale de Braségali ! Elle augmente ses forces ! La vitesse octroyée par la vive griffe combinée à la force libérée par brasier, le combat touche à sa fin ! »

Braségali prit violemment le bras de Dracolosse, fit tournoyer celui-ci et le lança en l'air. Il reprit élan sur le sol et fit un saut prodigieux, et, grâce à trois pieds brûleurs simultané, fit planer Dracolosse à une quinzaine de mètre de haut. Une fois de plus, il prit appui sur par terre, fit un nouveau seau d'autant plus haut, et jugeant Dracolosse assez haut, lança un autre pied brûleur, vers le bas cette fois-ci, de façon à retourner la force de Dracolosse contre lui-même. Le choc créa un cratère d'une importante épaisseur dans le sol.

« Dracolosse a été mis hors d'état de combattre ! La victoire revient à Braségali, et donc à son dresseur, Moriarty, des Trois Invincibles du pays, qui vient de remporter la ligue de Simmeroh pour la vingtième fois consécutive ! »

Dans un bruit sourd, la télévision s'éteignit. La ligue de Simmeroh, diffusée par la chaîne locale, était regardée par la quasi-totalité de la population à chaque fois qu'elle se produisait, tous les trois mois. Ce tournoi permettait au gagnant de ramasser assez d'argent jusqu'à la fin de sa vie, et c'était toujours Moriarty du Bourg-Venteux qui le remportait, cette fois ne faisant pas exception. Ce qui inquiétait la population, c'était que Moriarty ne donnait en aucun cas le nom de sa famille, et également qu'au Bourg-Venteux, personne ne se souvenait de lui, nul ne savait où il avait habité et beaucoup prenait cette information à la légère. C'était bien la première fois que l'homme regardait le tournoi de la ligue, et ceci ne faisait qu'augmenter son ardent désir de dresser des pokémon. Un jour, oui, un jour ! Un jour, il serait plus fort qu'Eyragon, plus fort que Moriarty. Il les battrai à la ligue de Simmeroh et tout changerait. Mais, par-dessus tout, il battrait le maître, le plus puissant dresseur de la région, ce dresseur si mystérieux qui ne se montrait jamais, et il le deviendrait.

Bien sûr, tout cela était plus facile à dire qu'à faire, il ne connaissait rien à l'administration, et ne savait même pas l'âge requis pour diriger la région, ni s'il le voulait. Non, il ne prenait en compte qu'une rage soudaine, un acharnement délivré par le maigre combat venant de se dérouler sous ses yeux.

Cependant, que représentait les défis du dressage ? Comment fallait-il s'y prendre, et surtout, où trouver son premier pokémon ? Son manque cruel d'organisation se faisait peu à peu sentir. Est-ce que dresseur était un métier stable ? Certes, c'était un travail rêvé, qui rendait rapidement riche, mais à la seule condition d'être doué, c'était quitte ou double. Et gagner beaucoup d'argent, pour un bon dresseur, est indispensable. Un pokémon mange énormément, le matériel aussi, sans compter que le dresseur doit se déplacer fréquemment, donc manger et dormir au prix fort. N'ayant jamais quitté son bourg natal, la vision d'un monde nouveau l'excitait en même temps de le terrifier, tant et si bien que le contraste d'émotion qui prenait part en lui rendait la décision impossible à prendre. Cependant, il se rappelait d'une phrase de ses parents à ce sujet : '' Ne pas le faire te plongera dans les abîmes du doute, et un doute éternel, tandis que si tu le fais, même l'occasionnel regret de cet expérience sera limité, et surtout, te sera bénéfique ''. C'était cela, il devait le faire, car ne pas le faire le conduirait à rester dans son état actuel.

Pour se mettre en confiance, et se donner l'illusion que son savoir basique et limité était infini, il se récita, à lui-même, sa propre leçon de géographie, en bougeant les bras selon la direction :

« Notre pays est composé de cinq grandes régions. Celles de Kanto, situé à l'est de celle de Johto. Toutes les deux sont dirigés par le maître de la ligue Indigo. Hoenn, situé au sud de ces deux régions, est dirigé par le maître de la ligue d'Eternera, tandis qu'au nord, l'île de Sinnoh est dirigée par le maître de la ligue du Suzerain. La frontière entre notre pays et le pays voisin et la mer qui sépare la région de Sinnoh de celle d'Unys. À l'ouest de Sinnoh, notre région de Simmeroh est dirigé par le maître de la ligue Arrogante... »

Il se mit à réfléchir au nom du maître de son pays.

« Brynne. Notre maître est Brynne. Et je le battrai ! »

Dans un geste faussement théâtral, il abaissa sa main. Répéter et répéter qu'il battrait Brynne transformerait cette illusion en une réalité. Être un dresseur, avoir son équipe de pokémon, se faire des amis... Oh bien sûr, il ne faisait aucun doute qu'il se ferait des ennemis aussi, des ennemis puissant et coriaces, mais il les écraserait. Il serait fêté, célébré, adoré par sa région, reconnu comme l'un des cinq maîtres du pays. Après tout, la ligue de Simmeroh était la plus récente du pays, elle avait été auparavant une république indépendante, mais était passée au système de ligue il y avait cinq ans de cela .
Peut-être, peut-être devait-il se décider tout de suite, laisser l'action prendre l'avantage sur la réflexion. Et puis... Comment marchaient les pokémon ? Il se rappelait... Des créatures peuplant le ciel, le sol, la terre, parcourant le temps, l'espace et les dimensions. Ils avaient des types, divisés en dix-sept, ayant des faiblesses et des forces. Chacun en avait un ou deux. Il se disait qu'il ferait mieux d'apprendre ce que les dresseurs confirmés appelaient '' la table des types '' . Les pokémon, en combattant, progressaient et apprenaient des attaques de plus en plus puissantes, sachant qu'un pokémon réussit en général une attaque de son type mieux que les autres.
Où les entraîner ? Fallait-il rester à un endroit donné et défier ses adversaires à l'aveuglette, marcher, en quête des dresseurs de la catégorie précédente, où tout simplement les entraîner entre eux, contre l'adversaire illimité qu'est la nature ? Il pensait que la dernière solution était la plus profitable, la plus raisonnable et surtout la moins dangereuse. Après tout, ces dernières années, des dresseurs prodigieux n'avaient-ils pas battu leur ligue respectives ? La reprise par la nouvelle génération approchait à grands pas, et stagnait à Simmeroh, ce serait lui, lui seul qui remporterait la situation.
Sa mère, sa pauvre mère... Il faut dire que son père travaillait énormément, et souvent à l'étranger, à Hoenn. Allait-il la laisser seule, à son sort ? Il se rappelait chaque bon moment passé avec elle, omettant ses quelques étourderies, et sourit. Après tout, n'est-ce pas cette même mère qui l'encourageait chaque jour à prendre son envol ? Il se mit à la considérer comme un dommage collatéral, comme un sacrifice nécessaire à son ascension au pouvoir, puis fut étonné par son propre narcissisme.
Il ne fallait pas oublier ces amis... Bien sûr, il n'étaient pas nombreux, et le lien profond et charnel de l'amitié ne leur convenait pas... Il préférait les appeler '' connaissances '', d'autant plus qu'un jour peut-être, une fois devenu fort, il aurait honte d'eux.
Quel trajet prendrait-il ? Il n'en savait rien. Il se repérerait grâce à sa carte. Il serait heureux. Il imaginait déjà quelques amis, dresseurs jusqu'à la mort, et les combats qu'il pourrait gagner, les blagues dont ils pourraient rire, et les bons moment qu'ils passeraient ensemble.
Après tout, la ligue de Simmeroh s'appelait la ''Ligue Arrogante '', et ce n'était pas pour rien, il se souvenait de paroles de Moriarty qui lui avaient été apprises :

«  Qui est le plus puissant des dresseurs ? Celui qui fait le plus de dégâts est sans doute celui qui est capable de manipuler le plus de pokémon à la fois, celui qui est le plus stratégique est celui qui est capable de visualiser tout un combat avec une anticipation poussé, celui qui est le plus surprenant et durable dans le temps est celui qui est capable de créer à partir d'une attaque une multitude de variantes. Tous cela, je sais le faire. Mais les dégâts, la stratégie, la surprise et la durabilité, tout cela ne fait pas un bon dresseur. Si je n'ai jamais perdu un combat jusqu'à aujourd'hui, et pour longtemps encore, je l'espère, c'est parce que je suis arrogant. Ne confondez pas l'arrogance et la vantardise, bien que ces deux concepts soient étroitement liés. Vous ne pourrez percevoir la vantardise qu'une fois que vous serez fort. L'arrogance n'est ni plus ni moins qu'une abstraction totale des sentiments pendant un combat, le rejet et le dégoût d'un dresseur par rapport à son adversaire et aux pokémon de ce dernier. Voilà ce qui, selon moi, forge le caractère, vous fait penser, réfléchir, rester concentré, et vous fera don de cette puissance, la puissance même que vous, trop longtemps, avez rabaissé au stade de force pure plutôt qu'au rang d'art de vivre. Je ne dis pas que ceci est l'unique moyen d'acquérir la puissance, ou qu'il marchera forcément, dans les deux cas, je me trompe. Deux des Trois Invincibles en ont trouvé d'autres qui marchent on ne peut mieux. Cependant, je ne fais que vous livrer mon humble conseille de dresseur. »

Oh, clairement, il n'irait pas jusqu'à la séparation entre lui et le merveilleux cadeau de l'humanité que sont les sentiments et les émotions, mais il porterait une attention des plus grandes à la distinction entre sa vie sociale et sa vie de dresseur. Il n'avait pas compris la moitié du message, mais il avait saisis le sens, et était sûr que c'était tout ce qui comptait.
Ce Moriarty, cependant, l'intriguait. Il s'avait que c'était un dresseur de taille, et le doyen de la ligue de Simmeroh. Il avait trouvé un moyen sûr d'arriver à la puissance et se montrait rarement à visage découvert, tant et si bien que l'homme ne l'avait jamais vu. Un jour, peut-être, il serait amené à le combattre. Il se souvenait d'une citation amusante de Moriarty qu'il avait découpé dans un journal :

« Dans la vie, je n'ai peur que de deux choses : Les Cryptéro, et un certain dresseur de Kanto. »

Il ne connaissait ni l'un ni l'autre, mais supposait un certain cynisme dans la phrase. Il se souvenait que le doyen occupait une place importante dans la politique du pays, mais impossible de mettre la main dessus. Il savait cependant que c'était lui qui avait donné à la ligue de Simmeroh le nom de '' Ligue Arrogante ''.
Lassé de nombreux nœuds dans la tête, il décida de se renseigner auprès de la célèbre personnalité qui habitait dans son village.

Il se leva. Il portait un pantalon bleu marine et des chaussures orangées. Un gilet rouge sang à col relevé noir. Son visage : un teint vermeil, une lueur de détermination dans ses yeux châtains, un nez fin, une bouche mince et déterminée, une crinière de cheveux bruns lui tombant sur le cou. Il était très beau garçon et devait avoir une douzaine d'années. Il ramassa sur son lit une casquette officielle de la ligue de Simmeroh, rouge et blanche, gravée d'un grand '' S '' violet. Il l'ajusta, puis leva la main en l'air et parla d'une voix assurée, bien que nerveuse et fébrile :

« Moi, Sun du Bourg-Venteux, fais ici même le serment le plus solennel que je deviendrai dresseur pokémon, et que jamais je ne perdrai un seul combat. »

Une douce brise soufflait sur le Bourg-Venteux, le jour était radieux.