Act I: Weavil / Chapitre I
Un bruit… Il ouvre les yeux, il ne sait pas ce qu'il se passe mais ça vient de dehors. Il se lève, hésite un instant, puis pousse légèrement le ventre de son ami Griknot.
Un œil, puis deux … En un bond Trey fut sur ses pattes.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu sais pourtant que je suis de mauvaise humeur quand on me réveille trop tôt !
- Mais… T'entend pas ? Il y a du bruit dehors, à moins que se soit ton ventre.
-Ha ha ! Très marrant, faut qu'on aille voir, ils font peut-être un repas nocturne !
-Tu vois, j'avais raison, tu ne pense vraiment qu'à ton ventre. Bon allons-y. »
Snaokins le Héricendre et son ami Trey le Griknot se levèrent et sortirent de leur cabane.
L'enfer, oui, c'était bien cela, l'enfer. Le village brûlait, les cabanes étaient dévastées. Une armée de chiens aux yeux rouges vomissait des flammes, toutes droit sortit des enfers, sur les habitants. Des voisins, des amis, mais aussi des inconnus, ils étaient tous là, agonisant sous les yeux apeurés de Trey et de Snaokins.
« -Des Démolosses !
-C'est horrible Trey, que font ces chiens dans le village ?
-Qu'est-ce que vous faîtes là, s'écria une Typhlosion femelle blessé au flanc droit, vous auriez dû rester dans la cabane !
-Maman, que se passe-t-il ?
-Ce n'est rien Snaw, des Démolosses nous attaquent. Sortez de la réserve !
-C'est quoi la réserve ?
-Tu te souviens, le jour ou ton père est mort, expliqua la mère, nous sommes allés près d'un lac.
-Oui, mais pourquoi tu me parles de ça ?
-Derrière ce lac, il y a une grille de fer, traverse là avec ton ami et…
-NON ! Cria Trey, je ne partirais pas sans ma mère ! Où est-elle ?
-Ne t'inquiète pas Trey, rassura la mère de Snaokins, elle doit sûrement être en train de se battre.
-Il faut que j'aille l'aider.
-Vous n'avez plus le temps, et puis ta mère est très forte tu sais. Fuyez, partez sans attendre ! »
Snaokins tira Trey, qui n'était pas décidé à abandonner sa mère, et l'emmena jusqu'à ce fameux lac.
Le grillage était devant eux, ils ne leur restaient plus qu'à le franchire. Mais le grillage était trop grand et épais, les petites flammes de Snaw ne lui feraient rien.
« -C'est horrible ! Comment on va faire pour passer ?
-Je pourrais essayer de le manger, grommela Trey qui contemplait le grillage en se léchant les babines… Mais sa va être long.
-C'est fou, tu ne pense vraiment qu'à manger !
-Peut-être… Mais là, ça peut nous sauver la vie.
-Et remplir ton ventre ! »
Le petit Griknot commença à manger. On pouvait déjà apercevoir une brèche dans l'immense grillage de fer. De son côté, Snaokins lui, commençait à s'inquiéter. Trey prenait du temps et les Démolosses pouvaient surgir à tout instant.Ses dents claquaient, ses jambes tremblaient.
« -Dépêche, Trey !
-Moui… Sa vient, bafouilla-t-il entre deux bouchées. »
Trop tard, un bruissement se fit entendre. Ils étaient déjà là, une dizaine de paire d'yeux était apparue dans le noir. Ces chiens avaient faim et les malheureux étaient leurs proies.
La liberté leur tendait la main, il ne restait plus qu'un ou deux coups de crocs et ils seraient libres. Mais ils n'avaient ce temps. Les Démolosses fonçaient, gueules ouvertes. Un Démolosse chuta, avait-t-il trébuché ? Non, il n'y avait que des brindilles sur le sol. Une masse noire plongea et coupa la trajectoire des prédateurs.
« -Pourquoi, n'êtes vous encore dehors ?
C'était la mère de Snaokins.
-On essaie mais Trey ne peut pas manger plus vite.
-Allez-y, je vous couvre ! »
Une vague de chaleur déferla sur les Démolosses. Seul trois résistèrent à l'assaut. Mais la Typhlosion était faible et gravement blessée. Elle ne tiendrait plus longtemps.
« -C'est bon, s'écria Trey, j'ai fini on peut y aller !
-…
-Bah alors, tu viens pas ?
Des larmes coulaient sur le visage du Héricendre.
-Maman… »
Elle était morte. Il n'y avait plus rien à faire. Elle avait succombée aux crocs acérés des Démollosses.
« -On ne peut plus rien faire Snaw, il faut partir.
-… Maman…
-On est pas à la hauteur… Mais je te promet qu'on reviendra… Et on vengera nos mères !
-…
-Mais pour le moment, il faut partir. »
Ils franchirent le grillage, c'était comme une déchirure pour eux. Ils laissaient une partie de leur passé derrière eux… et les Démollosses avec…