Lippoutou
Bonjour, cher lecteur, moi, Lippoutou, pokémon d'un professeur en bois je vais vous raconter mon histoire la plus importante de ma vie et la plus fabuleuse.
Maintenant, c'était il y a quelques années, ce jeune professeur, un peu fou, voulait se rendre au Lac Savoir pour voir ce qu'avait découvert son élève. Ce Lac se trouve à l'extrême nord de la région Sinnoh ; en été il y neigeait doucement, en hivers c'était un vrai blizzard qu'il y régnait, des conditions extrêmes. Et c'est par ce temps-là que nous nous rentions au lieu voulu… Atchoum ! ! ! ! Saleté de rhume !
J'observais silencieusement la marche du professeur, en tongs orange fluos pour ne pas se faire écraser
( D'après lui ), sa façon d'avancer était… singulière. Il mettait un pied en l'air qui, pour une raison inconnue, se balançait rapidement pour revenir et ses pieds finissaient en canard. Aussi bizarrement dans un décor hivernal tous les gens avaient droit à ce spectacle insolite d'un professeur, dit en bois, habillé comme pour un été à Hoenn, c'est-à-dire : un short marron, délavé, une veste plus blanche. Sur son nez, tordu, reposait une paire de lunette, inutiles puisqu'elles étaient grasses et au bout de son nez. Quant à ses cheveux c'était un champ de bataille capillaire dévasté par la poussière et les pellicules, aussi les cheveux s'entremêlaient. Bref du n'importe quoi aux pieds à la tête. Ses qualités ? Ses valeurs morales, il demeurait humble, loyal, trop naïf et légèrement fou sur certains bords.
Moi j'étais une bonne Lippoutou avec de belles formes, les pokémons mâles me sifflaient, de beaux vêtements. Bref une beauté fatale, et encore les termes étaient trop humbles, ayant, comme si la nature ne m'avait pas assez gâté, le don de parler l'Homme. Ce qui avait attiré l'œil du professeur lorsqu'il était en voyage.
- Petite feuille envole-toi,
Gracieusement dans les airs,
Emportée par le vent pour voir,
Ce bas monde ouvert à toi,
Car ils ont besoin d'espoir,
Venant de l'improbable : air,
Psychique ou physique soit
Il vient toujours du réconfort.
- Nous ne sommes pas en printemps ! Aboyai-je alors que nous franchissions enfin la sortie du Mont Couronné, qui commençait à m'horripiler sérieusement.
- Mwahahaha ! ! ! Ployez-vous pokémons devant le légendaire professeur Jean-François Seko dit le professeur en bois ! Cria-t-il heureux d'annoncer sa venue dans ce coin paumé de la région Nord de Shinnoh.
Durant notre périple dans les galeries sans cesse il m'avait parlé d'une route 216 au point qu'un jour je l'avais hypnotisé, quand il s'était réveillé son premier acte : me gueuler dessus. Et ses paroles comme celles-ci me rendaient honteuse d'être avec lui, et de ne pas avoir de Pokeball.
- Sais-tu que tu me fais honte ? Non mais franchement t'as déjà vu dans le monde des professeurs plus pourri que toi ? Cela ne m'étonne pas que les autres ne t'invitent pas à leurs congrès.
Il se retourna et me lança des éclairs à travers ses yeux. Comment vous décrire ce regard ? La colère souhaitée laissait place à un visage comique d'une beauté extrême et d'un sérieux intenable.
- Combien de fois je t'ai dit de te taire en présence d'humain ! Et puis c'est parce qu'ils ne comprennent pas mon incommensurable intelligence.
Désespérée je secouai la tête préférant me taire, quel professeur singulier il faisait. Connu à travers le monde entier, redouté de personne pourtant il lui arrivait d'être limpide d'esprit. Ainsi les tentatives des Teams Aqua et Magma n'ont jamais pu le capturer, en partie grâce à moi. D'ailleurs en parlant d'esprit limpide, j'avais encore droit à une vue de son visage, qui aurait dû être concentré mais comique : il embrassait la scène s'offrant à lui.
Un paysage magnifique avec un rideau de neige empêchant ma vue de vingt mètres, quelques sapins couverts de neige dont les branches pliées, un plateau qu'on pouvait grimper difficilement, pente presque à-pic, quelques skieurs là-haut zigzagant avec souplesse.
Soudainement je vis passer un truc blanc venant du brouillard, je compris que c'était une boule de neige et je rigolai, un pur fou rire. Lorsqu'il se la prit le professeur resta de marbre comme un piquet puis il trembla. Pour la première fois de ma vie je le vis trembler ! La boule de neige tomba par terre et son ventre émit un borborygme bizarre.
La seconde d'après son visage passa à la béatitude. Des skieurs l'évitaient en le fustigeant mais ce dernier souriait. Il semblait imberbe à l'environnement extérieur. Et il croisa mon regard.
- T'as de la chance de ne pas aimer les pokéballs parce que sinon… me dit-il d'un ton méchant.
J'eus une soudaine peur du professeur dont de la fumée jaillissait par les oreilles et le nez, je ne savais que faire donc je proposai :
- T'as de la fumée qui sort par le nez, je dois boucher les trous ? Et il y a un drôle de monsieur qui marche en canard se dirigeant vers nous.
En effet un drôle de monsieur approchait emmitouflé dans un bonnet avec un pompon, une paire de lunettes de soleil, plusieurs couches de vêtements sans compter l'imperméable qui agressait à mes yeux. Avec ses vêtements il avait caché les boots enfoncées un peu dans la neige. Je le soupçonnai d'avoir mis trois tonnes de crème puisque le peu de peau visible reluisait.
- Euh… Monsieur, je suis le gardien de cette route fortement impraticable puisque c'est l'hiver, un blizzard souffle en permanence, au vu de votre tenue de voyage je vais vous demander de faire demi-tour. Et d'abord quel est votre prénom ?
Le gardien regardait de haut le professeur, à vrai dire, on aurait dit qu'il prenait mon maître pour un fou, mais c'était compréhensible quand on voyait la tenue tout à fait troublante en ce lieu glacial. Moi je me sentais dans mon élément avec ce vent.
- Je me nomme professeur Jean-François Seko, dit le professeur en bois.
Alors le gardien nous tourna le dos, j'en fus offensée mais n'en fis part. Jean-François le regarda perplexe, avec ses mains dans des gants il essaya d'attraper son portable qui lui échappa. Par réflexe je me baissai et le ramassai.
- Tenez ! Dis-je avec un grand sourire.
Le pauvre homme tomba à la renverse tenant le portable. Le professeur fit un faux mouvement comme s'il allait le rattraper mais avec son mal de dos...
- Ça c'est ballot, heureusement qu'il est bien vêtu. Dis-moi, tu ne voudrais pas lui voler quelques vêtements pour être bien habillé ? Lui dis-je le regardant avec ses misérables vêtements.
- Mais qu'est-ce qu'il a mon habillement à la fin ? Et puis que devons-nous faire de lui ? Tout ceci ne serait pas arrivé si tu n'aurais pas parlé ! C'est de ta faute, occupe-t'en.
Mon maître fit du boudin comme lorsqu'une expérience tournait mal et cela arrivait plutôt régulièrement.
- Attention il y des Dimoret ! Cria un dresseur.
- Qu'est-ce qu'il a dit le monsieur ? J'ai mal entendu, entendis-je faiblement, le flot de paroles semblait emportées par le blizzard.
Je dus reculer car un Dimoret essaya de me découper en rondelles puis un autre. D'autres vinrent chargeant directement ou indirectement avec des Ball'Ombre, la neige voletait autour de moi soulevée. Je me mis alors en position pour contre-attaquer. Un coup de poing glacé dans un Dimoret qui s'envola au loin, le deuxième reçu un psycho puis à l'autre je lui fis une danse de charme, je le finis en soulevant ma belle jupe. Le dernier ennemi s'effondra par terre.
- Ha ! Jubilai-je finissant par une pause de contre-attaque.
Mais il me fallut penser à ce pauvre professeur en bois qui ne s'en sortirait pas tout seul dans ces conditions climatiques exécrables. Alors je partis en courant l'appelant jusqu'à me briser la voix, cependant avec ce vent…
Un sixième sens m'indiqua que des êtres approchaient et qu'ils n'étaient pas là afin de m'aider. J'attendis qu'ils vinrent.
Alors je pus discerner leur pas lourd et des grognements. Des Ursaring sûrement et ils étaient quatre. Mes chances de survie étaient moindres, peut-être n'y aurait-il pas de lendemain pour moi mais je ne partirai pas seule, d'autres me suivront. Je le jure sur la tête de Jean-François Seko !
- Approchez misérables pokémons !
Un Ursaring surgit avec un drapeau blanc et essaya de m'attaquer avec, mais trop lent pour moi je fis la roue vers la gauche et partis lui mettre un coup de pied en plein dans sa joue. Le géant velu s'écroula par terre, le drapeau blanc tomba par terre.
- Paix ! Nous sommes en paix ! Retentit une voix féminine qui surgit du blizzard. Nous cherchons à rejoindre la région Hoenn puisque nous avons gagné au loto, nous partons en vacances.
- Pourquoi à chaque fois m'attaque-t-on ? Pleura l'Ursaring se massant la joue. En tout cas joli coup de pied ( il me fit un clin d'œil ).
- Á vrai dire les bandes d'Ursaring sont réputées pour leurs attaques destructrices. Excusez-moi. Pour rejoindre Hoenn vous devrez aller toujours vers le sud, c'est le seul moyen. Mais vous aurez énormément de distances à parcourir. Bonne chance !
- Pour vous remercier, voici une danse hypnotisant : la Macarena.
La bande d'Ursaring pourvu d'un collier de fleurs rose et blanche au milieu se mirent à se déhancher bizarrement et à crier à chaque fois qu'ils changeaient de sens. Je fus interdite devant cette danse, certes, entraînante mais qui ne convenait pas à ce lieu. Malgré tout je me mis aussi à copier leurs pas puis, je ne pus m'arrêter.
Le professeur soudain apparut me fonçant dedans. Il me fit tomber et je le gelai avec un poutou sur la joue, un poutou bien baveux. Il frissonna et moi contente de le tenir dans mes bras, finalement il pouvait survivre sans moi.
- Que t'était-il arrivé ? S'inquiéta-t-il me regardant avec ses yeux brillants immenses.
- Quelque chose. Rendons-nous au Lac.
- Non, mangeons un bout j'ai une faim de Grahyena.
Nous arrivâmes devant le Lac du Savoir. Le professeur grelottant plein de neiges s'entassant dans les cheveux et son peu de vêtements avaient été trempés.
Je fus un peu choquée devant ce Lac dit mythique. Le froid pénétrait encore plus en moi mais la neige disparaissait peu à peu laissant place aux herbes sauvages, et il y avait cette clairière bien distincte qu'aucuns pokémons ne franchissaient. Dans la forêt j'entendais des bruissements mais c'est tout.
Au milieu je pus distinguer la grotte qui contiendrait un pokémon légendaire ayant pour but de garder les dimensions fermées.
Saisie d'une impulsion soudaine je me mis à danser la Macarena sûre que cela aurait un effet sur l'environnement. Et j'avais raison, des pokémons m'observaient intrigués, mais ne franchissant toujours pas la clairière.
- Go… pokémon dont je me souviens plus le nom !
Un misérable Magicarpe sortit de la pokeball se débattant pour rejoindre l'eau. Le professeur l'attrapa vigoureusement pour le jeter dans la mer et cria :
- Surf !
Nous montâmes sur le pokémon qui faillit couler, suite au poids de Jean-François. Ce dernier sortit sa console et se mit à jouer à pokémon version Black qu'il avait maintes fois fini. Lentement nous atteignîmes la grotte et il le rappela. Ses yeux se plissèrent alors et comme un radar il observa les alentours. Son visage s'illumina et il fonça droit sur une porte en bois sur laquelle était un panneau écrit : « Si un dresseur pénètre ce lieu il sera châtié, si un coordinateur pénètre ce lieu il sera maudit, si un professeur pénètre ce lieu il sera blasé. »
- Je parie 300 000 Pokédollars que ce sera le pokémon le futur blasé. Tsss de nos jours les légendaires ne savent plus quoi inventer, ne pus-je me retenir le regardant de biais.
Il mit sa main sur la poignée et une voix émana de celle-ci :
- Bonjour, impétueux humains, je suis… la Porte gardienne du territoire de Créhelf. J'ai deux ou trois petites questions à vous poser sur ce pokémon. Si vous me répondez faux... je vous mettrais une fessée. Première question : quelle est la propriété du regard de Créhelf ?
- Je sais ! Pokédex quelle est la propriété du regard de Créhelf ? S'écria le professeur cherchant quelque chose dans ses poches.
- On raconte que son regard a le pouvoir d'effacer la mémoire, répondit d'une voix monotone le pokédex.
- Vous êtes dans le vrai. Deuxième question : Dans quoi… Créhelf se lave son postérieur après avoir rejeté des excréments ?
- Il se le lave dans… Rien puisque aucun Pokémon ne rejette des excréments !
La Porte émit un déclic.
Jean-François ouvrit la porte lentement, très lentement comme s'il avait peur de l'intérieur puis il l'ouvrit en grand. Stupéfaite par le lieu je restai plantée à l'entrée. C'était une maison de pokémon féminin où la poussière ternissait tout. Le professeur entra en se baissant et observa les alentours. Son regard se figea sur le post-it indiquant qu'il était en vacance.
Le pauvre professeur fondit en larmes, avec pitié je dus aller le réconforter lui tapotant l'épaule.
- Allons, allons, retournons à Hoenn là où il fait chaud tout le temps, où les filles se baladent en maillot de bain détaché à la plage, où les pokémons légendaires ne partent pas en vacance. Moi je dis qu'il y a une morale à toute cette triste histoire Jean François Seko.
- Laquelle ?
- Toujours annoncer quand on pose des congés pardi !
One Shot à la base écrit pour le concours dont le début est écrit avec : HikariMugenRyu qui me donna des idées et la trame est principalement de lui, donc je le remercie pour ces points et respect à toi. J'ai décidé de le continuer seul. Ce court récit je l'ai construit comme une nouvelle, donc la fin est renversante toutefois il se pourrait que vous ne l'aimiez pas. Donnez votre avis.