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La Grande Illusion de VLCMédia



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Informations

» Auteur : VLCMédia - Voir le profil
» Créé le 27/05/2011 à 21:17
» Dernière mise à jour le 28/05/2011 à 11:39

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Chapitre 6: Questionnements
Chapitre 6: Questionnements


Il était seul. Recroquevillé sur lui-même, il ruminait. Il repensait à tout ces moments passés avec la jeune femme, détruits par une simple vidéo. Ce n'était pas possible. Comment ? Et pourquoi ? Cela en valait il la peine ? Qui était donc cet homme ? Beaucoup d'autres questions se formaient ainsi dans sa tête. Beaucoup trop. Insupportable. Insurmontable. Démoralisé, il se mit lentement debout. Il se dirigea vers le lavabo, se baissa légèrement et s'aspergea la figure d'eau glacée. Toujours aussi lentement, le jeune homme releva la tête, observa ses joues creusées par les larmes, ses yeux rouges et bouffis. Puis, il quitta la pièce, mou et fatigué.

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«  Pronto ? Sylvain ? E'Giovanni ! Tu vas bien ? Les prisonniers du mois derniers ? Eseguiti in posto pubblico. Tous, sans exceptions aucune ! Cet acte avait pour but de dissuader le peuple. Et pourtant… Je t'envoie une jeune femme. Met-la dans une cellule facilement accessible comme celles de l'aile nord. Oui, celles juste à coté du maquis. Pourquoi ? Ne t'inquiète pas, j'ai tout prévu. Mais oui, fais-moi confiance. Assure-toi qu'il n'y ait pas trop de gardiens ce soir. Oui, c'est cela. Oui, oui. Elle arrivera dans la soirée. Bien bien. Sur ce, arrivederci ! »

Giovanni reposa le combiné du téléphone sur son socle. Il soupira bruyamment puis, après un moment de réflexion, il reprit le téléphone et composa un numéro.

« Pronto ? Luciano ? Puoi venire presto ? Amninistrative. Sì. A dopo. »

Giovanni reposa le combiné sur le bureau. Il jeta un coup d'œil à sa montre en or massif familiale puis saisit une pile de dossiers.

« Ce travail ne va malheureusement pas se faire seul… »

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Jules déambulait dans les couloirs depuis plus de vingt minutes, sans but ni envies. On aurai dit un zombie. Il avait le regard vide, infiniment triste. Si triste qu'on aurai pu se noyer dans le noir néant de ses yeux. Soudain, au croisement de trois couloirs, un sbire heurta de plein fouet le jeune homme. D'habitude, il aurait protesté, crié de toute ses forces, manifesté son mécontentement… Il n'en avait pas le cœur. Le sous-fifre releva la tête. Son regard était empli de confusion.

« Je… excusez moi… je… je ne voulais pas… à vrai dire, je cherchais… quelqu'un.. Et… Mais attendez, vous êtes bien Jules ?

Le jeune homme répondit d'un hochement de tête mollasson.

« Mais c'est extraordinaire ! C'est justement vous que je voulais voir ! Quel heureux hasard hein ? Revenons au sujet. Je voulais que vous m'entraîniez. Je vous ai déjà vu combattre et j'ai été scotché. Cela vous intéresse ? »

Bien évidemment que ça ne l'intéressait pas. Du moins, pas maintenant. Le jeune homme se releva avec lenteur et dévisagea le sbire, de sorte à bien lui faire comprendre que ce n'était pas le bon moment. Mais ce dernier, à la surprise de Jules, continua de plus belle.

« Je peux vous aider à dompter votre Massko si vous le désirez ! Je suis relativement doué en domptage ! Mais le problème c'est que je n'ai pas l'esprit stratégique. Vous pourriez m'apprendre ? Hein ? »

Cette fois, Jules décida de ne rien répondre. Même pas en le dévisageant. Cela n'avait visiblement aucun effet. Puis, revenant sur la proposition du larbin, Jules lui tendit la pokeball de Massko.

« Merci de faire ça pour moi. Pour l'entraînement, repasse un autre jour. Je n'ai pas envie de me battre pour le moment... »

Jules dû réaliser un effort surhumain pour prononcer cette phrase ; mais il ne parvint pas à supprimer le timbre mélancolique de sa voix. Cela ne fit qu'attiser la curiosité du jeune sbire.

« Vous allez bien ? Vous êtes triste ? J'ai des mouchoirs si vous voulez ! Vous en voulez ? Non ? Tant pis... Si l'entraînement n'a pas lieu aujourd'hui, ce n'est pas grave. Cela peut bien attendre quelques jours. Je m'occuperai de votre Massko comme si c'était le mien ! Je vous le transformerai en pokémon bien docile ! Au revoir ! »

Le jeune garçon repartit comme il était venu, en courant comme un Medhyena apeuré. Avait-il réalisé ce qu'il venait de faire ? Donner son premier pokémon à un inconnu ? Non. Il était bien trop triste pour ça. Sa ténacité l'avait désormais quitté. Comment avait il pu céder son Massko aussi facilement ? Ce gamin, ce JSR, jeune sbire Rocket, lui aurait il fait si bonne impression, l'aurait mis à ce point en confiance pour faire ce qu'il venait de faire, cette chose inconcevable ? Sans doute. Dommage que je jeune enfant soit repartit avec sa bonne humeur, sans la partager avec un jeune adulte déprimé…

D'aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir, Jules n'avait jamais été aussi heureux que ce garçon. Et sa seule occasion de l'être s'était envolée avec une simple vidéo. Il devait la revoir. Lui poser des questions. Peut être comprendrait-il ? Mais où cela le mènerait-il ? Nolwenn était à présent une ennemie. Et pactiser avec l'ennemi ne peut qu'apporter le désordre, l'écarter de son père.

Nolwenn valait-elle la peine qu'il trahisse son père ? Et Giovanni, valait-il la peine d'être abandonné ? Jules se sentait tiraillé par une envie irrésistible de rejoindre les deux camps à la fois. Mais jamais l'un ou l'autre entièrement. Il ne pouvait décidément se résoudre à trahir son père. C'était impensable. Mais abandonner Nolwenn, même en sachant qui elle est vraiment, lui était insupportable. Qu'avait-il donc fait au bon Arceus pour mériter un si cruel dilemme ? Quel camp choisira-t-il ? Pour le moment, il valait mieux jouer le jeu de Giovanni. Au moins, il resterai en contact avec les deux. Mais qu'adviendra-t-il après ? Après que le piège se soit refermé ? Nolwenn aura-t-elle la liberté ?

Non, sûrement pas. Les rebelles sont exécutés en place publique… Cependant, cela n'arrivera pas avant quelques jours ou deux semaines au maximum. Il aura tout le temps d'y réfléchir. Jules continua sa marche macabre, le cœur un peu moins obscurci par le désespoir.
Finalement, il s'était trompé sur le compte du gamin.

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« Ce ragazzino commence à déraper. Je ferais mieux de le surveiller de près, veiller à ce qu'il ne prenne pas la pente glissante. Auquel cas, je devrai changer mes plans. Et je n'hésiterai pas lorsque le moment sera venu. Parola di italiano !

Giovanni éteignit l'écran de son ordinateur et se laissa tomber dans le fauteuil de cuir. Tant d'années pour peut être rien.

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La jeune femme ne chercha même pas à se débattre. A quoi bon ? Aggraver sa peine ? Son sort était peut être déjà scellé mais ne sait on jamais. Peut être échapperait-t-elle au feu des Typhlosions ? Peut être que sa peine ne se réduirait qu'à quelques années de prison ? Bon, peut être dix ou vingt ans, voire plus, mais au moins, elle serait en vie… Elle fut conduite dans une grande salle d'audience. La salle des « espoirs brisés » comme l'appelaient ses compagnons d'infortune. Beaucoup d'entre eux y étaient déjà passé. Ils savaient de quoi ils parlaient. Menottée, Nolwenn fut conduite à la place de l'accusé. Le Juge frappa violement le petit heurtoir posé sur son bureau.

« La séance est ouverte. Veuillez vous asseoir. Mademoiselle Nolwenn Royne, vous comparaissez devant nous pour répondre d'une accusation de trahison. Avez-vous des preuves susceptibles de vous blanchir ? »

L'avocat de la jeune femme tenta d'articuler un mot mais il fut bien vite interrompu par le vieux juge.

« Aucune évidement… En revanche, nous, possédons un témoignage d'un homme très… influent ainsi qu'une preuve audio-visuelle. »

Nolwenn baissa les yeux à la vue de cette maudite vidéo. L'avocat, lui, tenta de suivre l'enregistrement avec attention.. Rien ne pourrait arranger les affaires de sa cliente désormais. On distinguait bien son visage.

« Cette audience est désormais, je pense, arrivée à son terme. Je vous déclare, vous, Mademoiselle Nolwenn Royne, coupable de trahison envers le gouvernement. Vous êtes condamnée à quarante-sept ans de prison ferme que vous purgerez à la prison de St Aouet. L'audience est levée. ».

Le juge, ainsi que tous les membres du parquet, quittèrent la salle. Le greffier finissait de rédiger le récit de l'audience. Le texte paraîtrait sûrement demain matin dans Céladopole Match ou dans Safrania News… M. Camirty, l'avocat, lança un regard plein de tristesse à l'intention de la jeune femme.

« Dommage. Elle était si jolie… »

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Dans l'ombre d'un parapet, deux hommes se rencontrèrent. L'un sortit un chèque de sa poche et le tendit à la deuxième personne.

« Perfetto, vous avez bien fait votre travail. Voici, de la part de la Team Rocket »

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Jules se tenait devant le bureau de son père. Ce dernier était au téléphone et avait demandé au jeune homme de patienter quelques instants. Il parlait italien, avec un certain « Luciano ». Puis, ayant reposé le combiné téléphonique, il invita le jeune homme à s'approcher.

« Viens Jules, voici ce que je t'avais promis : une autorisation spéciale pour passer les portes de la prison. Je me suis arrangé pour que les gardiens d'accueil soient des agents Rockets. Ils te permettront de t'infiltrer sans encombres. Mais après, tu seras seul. Les gardes sonneront l'alerte dès que tu quitteras l'enceinte du bâtiment. Voici toutes les indications et la clé magnétique de sa cellule. »

Jules saisit le papier et la clef avec vigueur. Il allait pouvoir discuter avec elle. Puis, alors que Jules s'éloignait, le Boss lâcha une dernière phrase:

«  Buona fortuna, figlio mio »

Jules hocha de la tête et ferma soigneusement la porte derrière lui. Il allait enfin la revoir. Mais pourra t-il choisir son camp aussi facilement ?