Conspiration à Hoenn de fire-dracaufeu

Alyssa se réveilla progressivement. Sa tête lui faisait mal. Elle était étendue sur un sol noir et dur. Et froid. Il y avait très peu de lumière. Une petite fenêtre sans vitre, équipée de barreaux d'acier était incrustée dans le mur. Pour le peu que la jeune femme devinait, elle était au niveau du sol extérieur. Les barreaux qui les entourait ne laissait aucun doute possible : ils étaient dans une cellule. Damien était couché sur le sol à quelques pas d'elle. Il était toujours inconscient. Elle tenta de le rejoindre. Peine perdue. Ses muscles refusaient de lui obéir. Elle resta ainsi quelques minutes, le temps de remettre de l'ordre dans son esprit. Elle porta la main à sa ceinture. Evidemment, ses Poké-ball avaient disparu. Sa montre n'était plus à son poignet. Son sac à dos et celui de son ami leur avait été retirés. Damien reprit alors conscience, lentement, en émettant un étrange grognement. Alyssa parvint à s'asseoir. Elle passa ses bras autour de ses genoux et observa une nouvelle fois leur cellule. De toute évidence, elle n'était prévue que pour une seule personne, bien qu'elle soit plutôt spacieuse. Un lit misérable était accroché au mur à l'aide de grosses chaînes. Un plateau posé près de la porte portait une cruche d'eau et une miche de pain.
Damien se traîna jusqu'à elle, faisant un effort considérable. La jeune femme vit qu'il avait une grosse plaque de sang coagulé sur la nuque.
«Ca va ?
-Ca pourrait aller mieux, répondit le dresseur. Qu'est-ce qui c'est passé ?
-On s'est fait enlever. Mais quant à savoir par qui et pourquoi…
-Nos Poké-ball ?
-Disparues, ainsi que nos sacs, ma montre et Elecsprint.
-Elecsprint ?
Alyssa sentit des larmes lui monter aux yeux.
-Il s'est enfui.
Damien se redressa péniblement et fixa son amie de son regard sombre. Rassemblant ses forces, elle se leva et alla chercher la cruche. L'eau qu'elle contenait était glacée. La dresseuse sortit un mouchoir en tissu de sa poche. Elle l'imbiba d'eau et le posa sur la nuque meurtrie de son ami. Le jeune homme lui murmura un remerciement.
Quelques minutes passèrent sans qu'ils échangent un mot. Puis, sans qu'ils aient remarqué quoi que ce soit, des silhouettes sombres se dressèrent devant leur cellule. Le blessé se redressa pour leur faire face. Le peu de lumière gardait les silhouettes dans l'ombre. Un ricanement sinistre s'éleva. Instinctivement, Damien entoura le dos de son amie avec son bras dans un mouvement de protection. Elle ne se déroba pas.
-Je vois que vos appartements vous plaisent. Tant mieux.
-Qui êtes-vous et que nous voulez vous ? demanda Damien sur un ton un peu brusque.
Son interlocuteur ricana à nouveau.
-Je pourrais vous retourner la question jeunes gens. Mais je vais plutôt vous répondre.
Ils s'avancèrent dans la lumière. Ils étaient huit, vêtus de tenues assorties, comme un uniforme, mais les couleurs changeaient et ils avaient chacune un symbole à gauche sur la poitrine.
-Mais vous êtes…
-Les Huit Ultimes, les meilleurs champions d'arènes qu'Hoenn ai connus ! Mais nous avons été renvoyés et nous nous vengeons. Nous allons renverser le maître.
-Mais le nouveau maître n'a renvoyé personne, objecta Alyssa.
Celui qui avait parlé jusqu'à présent et qui semblait être le chef (probablement l'ancien champion d'Atalanopolis) riva sur elle un regard implacable qu'elle soutint.
-Lui non, son prédécesseur si.
-Alors pourquoi vouloir vous en prendre à lui ?
-Il a refusé de nous restituer nos places. Tant pis pour lui, répondit le chef avec une pointe d'agacement.
-Et nous, dans tous cela ?
-Vous deveniez gênants. Vous risquiez de tout découvrir.
Alyssa les regarda tous, les uns après les autres. L'un d'eux, l'ancien champion de Cimetronelle (d'après le symbole du badge plume), semblait mal à l'aise.
-Benoît ?
Le chef se retourna vers le jeune Ultime.
-Quoi encore Eric ?
-Il vaudrait mieux les relâcher et nous rendre. On s'attaque à trop puissant pour nous.
-Comment ça ?
-Cette jeune femme, dit-il en désignant Alyssa, est la fille de James, le Maître de la Ligue de Kanto et la sœur des Maîtres des Ligues de Jotho et Hoenn.
Le chef dévisagea la dresseuse avec un nouvel intérêt.
-C'est bon pour nous. Nous avons un moyen de faire chanter le maître. Une fois attiré dans notre piège, il aura un tragique accident.
Il ricana une troisième fois, son rire fut repris par tous ses acolytes, sauf le dénommé Eric.
-Qu'est-ce que vous allez faire de nous ?
-Pour l'instant, vous restez là. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a aucune caméra que vous pourrez vous enfuir. Nous avons d'autres moyens de surveillance. »
Ils sortirent, Eric en dernier. Le champion leur jeta un regard chargé de culpabilité et de regrets puis il suivit ses collègues.