Chapitre 1 : Champion du septième échelon [Alabama]
Champion du septième échelon [Alabama]
A soixante ans révolus, Auguste avait toujours un peu de cheveux sur le sommet de son crâne, même si ces derniers temps ils s'étaient faits de plus en plus rares. Il avait sa belle canne au pommeau d'or, avantage réservée aux vieux champions d'arène, et s'habillait toujours comme dans sa jeunesse, ce qui ne faisait qu'accentuer sa vieillesse évidente.
Pourtant, son visage était peu ridé : n'eut-été de sa voix de plus en plus fatigué, de l'état de ses mains, et de son dos vouté, on aurait donné dix ans de moins à Auguste. Ce qui lui aurait beaucoup profité, vu l'intérêt grandissant que les champions lui vouaient ces temps-ci.
Approchant d'une retraite déjà reporté six fois par le Conseil des Quatre, Auguste aurait déjà dû céder son arène, du septième échelon, à quelqu'un d'autre que lui. Normalement, vu le prestige du titre – septième échelon – le remplacement devrait s'effectuer en interne, l'un des champions d'un échelon inférieur devant prendre sa place, mais Auguste qui n'avait intéressé personne les années durant lesquelles il gérait son arène, ne voulait laisser celle-ci à un des jeunes arrivistes champions de seconde zone.
Agatha, qui était la seule membre de la Ligue plus ancienne que lui, et de par-là même une vieille amie, avait réussi à convaincre les autres conseillers d'effectuer un remplacement en externe - un jour... - quitte à ce que l'arène perde un ou deux échelons.
Et donc, Auguste descendait en ce moment la rue, aidé de sa belle canne, ne répondant pas aux saluts des habitants qui montaient la rue plus vite que lui, ou qui, plus cruels encore, le dépassaient à toute vitesse avec leurs jambes encore agiles.
Il était rendu aux portes du gymnase, quand il sentit son téléphone vibrer. Il fronça les sourcils, serra la mâchoire. Ce portable sophistiqué lui avait été offert par la Ligue, qui avait beaucoup d'argent à dépenser.
Il sortit lentement l'engin et s'apprêta à répondre. C'était son avocat.
-Votre Excellence, dit l'avocat. (au-delà su sixième échelon, le prédicat d'Excellence était accordé aux champions) Votre femme a gagné en appel et le juge réclame immédiatement votre présence au tribunal de Safrania...
Auguste leva les yeux au ciel et eut un long soupir.
-Elle a gagné en appel ? Dit-il de sa voix presque chevrotante. Mais comment ?
-A voir l'entrain du juge, elle l'a corrompu... déclara l'avocat à voix basse, comme s'il craignait d'être entendu. Cependant, vous êtes sommés d'être à Safrania avant une semaine, ou alors ce sera la police qui viendra vous chercher...
-Oh non ! Je ne peux pas aller à Safrania cette semaine ! Trouvez-moi un moyen de ne pas y aller...
-Impossible, le droit kantois vous oblige à vous rendre au procès... Une fois là-bas vous demanderez à changer de juge... Mais il faut que vous soyez à Safrania d'ici-là !
-Pfff... Cette chienne a assez d'argent pour corrompre un magistrat de la Cour Suprême mais elle me réclame quand même une pension alimentaire... C'est bon, je vous rappelle...
Auguste raccrocha. Si ça continuait ainsi, lui aussi allait devoir jouer de ses relations.
Il entra dans le grand gymnase, où se jouait un tournoi organisé par son arène. Il se dirigea directement vers la régie, et demanda quel match se jouait maintenant.
-Votre Excellence, vous arrivez à temps pour la finale, dit, intimidé, un des techniciens en réponse à sa question.
Auguste regarda les deux combattants. Tous deux étaient très jeunes, sûrement la vingtaine. Il eut un fiévreux regard, et nostalgique, cela lui fit penser à sa propre jeunesse. Il vit une discrète larme lui couler sur la joue, mais se reprit et la chassa d'un geste désinvolte. Puis il alla s'assoir au tout premier rang, demandant aux quelques personnes assises de lui laisser un peu de place.
Auguste fut agréablement surpris par les performances du Magmar du jeune Sébastien. Avec un pincement au coeur, il crut voir le sien des années auparavant. A voir le Magmar du jeune, il en avait encore pour longtemps. Encore une fois, Auguste repensa à sa jeunesse.
Alors que le vainqueur se noyait parmi la foule qui allait l'acclamer, Auguste se retira, et partit vers sa maison, non loin du volcan, plutôt songeur. Une vive rumeur lui indiqua que le vainqueur du tournoi devait être juste derrière lui. Il sourit et essaya d'accélérer un peu la marche, pensant à un tournoi de seconde zone qu'il avait remporté haut la main, alors qu'il n'était pas encore à la Ligue...
La sonnerie de son portable le tira de ses rêveries. L'écran lui annonça que c'était encore son avocat. Il grommela et décrocha.
-Quoi donc ?
-Votre Excellence... Il y a un moyen tout bête de ne pas aller à Safrania d'ici la fin de la semaine.... Je viens d'en parler avec Maître Jaoui, l'avocat de Pierre pour ses accusations de pédophilie et...
-Oui, dis-moi ! Dit Auguste. Que faut-il faire ?
-J'y viens, j'y viens. Il suffit que Barclay vous fasse un certificat médical et votre présence n'est plus obligatoire.
-... Très bien. Heureusement que Barclay est sur Cramois'île le mardi...
Il raccrocha et bifurqua plus tôt afin d'atteindre le cabinet du Docteur Barclay.
Le Docteur Barclay était un homme assez corpulent, qui se plaisait à jouer avec sa barbe en se donnant un air intelligent quand il parlait. Il avait fait les études les plus longues qui soient, avait acquis la célébrité en publiant des thèses fameuses, et avait donc quitté l'Université à trente-cinq ans, muni de son triple doctorat, avec au final aucune expérience professionnelle mais avec une grande popularité et beaucoup de relations dans le milieu du dressorat de haut niveau, Peter du Conseil des 4 étant l'un de ses nombreux amis.
C'était donc grâce à ces études à rallonge et ces relations que Barclay était devenu, il y avait maintenant douze ans, le Docteur en médecine officiel de la Ligue Indigo. Ce qui lui faisait, au total, douze dresseurs à gérer, et donc peu de travail, pour un salaire mirobolant.
Il se grattait la barbe en écoutant Auguste lui exposer son cas. Il hocha la tête avec compréhension, et une fois qu'il eut fini, prit la parole de sa voix grave :
-Mais, ce serait contraire à toute déontologie de vous certifier, alors que...
-Barclay, regardez-moi.
Auguste s'avança vers le médecin.
-Déontologie ? Vous savez ce que ça veut dire, au moins ? Arrêtez avec votre déontologie ! Vous avez inventé une tumeur cérébrale à Pierre pour lui éviter trop d'ennuis ! Ensuite vous lui avez diagnostiqué une tumeur au poumon, puis à la jambe, et en ce moment, c'est une tumeur à la...
-Oui, oui, bon...
-Et Pierre gère toujours l'arène, il sait parler quatre langues, respire normalement et coure aussi vite qu'un Electsprint !
-Oui, je v...
-N'allez donc pas me dire qu'avec mes soixante ans vous ne pouvez rien me diagnostiquer ? J'ai besoin d'une canne pour marcher !
-D'accord !
De la sueur coulait des cheveux du gras médecin. Son triple menton vibrait au rythme de sa voix endormie.
-Bon, je vais vous faire une prise de sang vite fait ! Dit-il en se levant et en préparant son matériel.
-Une prise de... Mais ce n'est pas nécessaire !
-Vu le rabattage que les médias ont fait quand j'ai diagnostiqué à Pierre sa deuxième tumeur, j'essaie de garantir un minimum de... transparence dans mes tests !
« Et la troisième ? Abruti... » pensa Auguste.
-Bon, détendez-vous... dit il en agrippant le bras droit du champion et en le dénudant.
-Avant, dit Auguste, crispé, alors que l'aiguille s'enfonçait dans sa chaire, la prise de sang n'était pas aussi rapide... gnnn...
-Ce sont les progrès de la technologie et de la sciences ! S'exclama le médecin.
Il alla vers le fond de son cabinet, derrière Auguste, et commença à s'affairer autour d'une grosse machine.
-Comme ceci, l'Analysator... Fantastique machine ! Je mets la seringue dans le compartiment, et un maximum de données s'affichent ! Rhésus... Groupe sanguin...
Auguste regarda le bureau du Docteur Barclay. Une revue pornographique y était ouvert, au-dessus du fouillis de dossiers entassés sur le bureau mal rangé.
« Quel gros porc... Même pas capable de cacher correctement ses magazines licencieux... »
-Très amusant, on a même une connexion directe avec l'annuaire sanguin des champions ! La machine vous a tout de suite reconnu ! On a même accès à votre page perso' sur le site officiel de la Ligue !
« Peter et ses idées débiles... »
-...regardez, une photo de vous lors des Kantonnaises 2009 ! Le thème était le Mexique, cette année !
Le regard d'Auguste s'attarda sur une jaquette posée à côté de l'ordinateur ultra-sophistiqué du médecin. Il y était écrit Assassin's Creed II.
« Mais sur quel nul je suis tombé... »
-...sur celle-ci, vous posez avec Olga, tiens, elle n'avait pas mis son écharpe cette fois-ci !
-Bon, s'il-vous-plait, on pourrait en revenir à mon sang ?
-Bon, bon... alors... densité en glob...
Le médecin s'arrêta soudainement de parler, laissant place à un affreux silence.
Auguste se retourna.
-Eh bien, quoi ?
Le médecin obèse le regardait, livide.
-Non. Non, ça ne peut pas être... enfin, il faut que je fasse des tests complémentaires... Sauf que justement avec cette machine on peut tout à fait vérifier si et puis c'est bien ça qui m'embête car oh merde si j'appuie sur ce bouton...
La machine émit un petit bip. Barclay eut un petit cri et se retourna vers Auguste avec un visage apeuré.
-Je... euh...
Il avança jusqu'à son bureau et se rassit, surveillé par Auguste, de plus en plus perplexe. Barclay poussa un long soupir et plongea le visage entre ses mains moites.
-Votre Excellence, dit-il finalement d'un ton grave, le regardant dans les yeux. Votre Excellence, dîtes-moi... quel âge avez-vous ?
Interloqué, Auguste de répondre :
-Comment... ? J'ai... soixante ans, pourquoi ?
Le médecin le regarda un long moment, indécis, et reprit :
-Et donc dîtes-moi... à quand remonte la dernière fois où vous avez fait l'amour ?
Auguste se leva, choqué.
-Cette fois, c'en est trop ! S'écria-t-il. Si c'est Peter qui veut encore faire paraître des articles sur la vie sexuelle des membres de la Ligue sur son blog, vous lui dîtes d'aller se faire...
-Non, s'il-vous-plait, je suis sérieux. Rasseyez-vous, je vous en prie !
Le ton était sec. Auguste se rassit, étonné que le Docteur soit aussi grave.
-Vous droguez-vous avec des seringues ?
Une vague de colère submergea un temps Auguste, comme à la question sur ses rapports, mais cette fois-ci il se contint et répondit laconiquement :
-Non. Non, Docteur, je ne me drogue pas de quelque manière que ce soit.
« Même si les autres champions me l'ont souvent proposé... » songea-t-il.
-Et vous n'utilisez pas la seringue ailleurs ? Vous ne donnez jamais votre sang ? Vous êtes-vous déjà mélangé le sang avec celui de quelqu'un d'autre ?
« Mais qu'est-ce que c'est que ses questions ? Il est médecin ou pas !? »
-La dernière fois que j'aie donné mon sang, il y a deux ans, c'est vous qui m'aviez fait un prélèvement...
« Interdiction à d'autres médecins que vous de nous approcher... qu'est-ce que c'est lourd... »
-Merde...
La tête du gros médecin replongea entre ses mains. A son retour :
-Bon, je vais être clair avec vous : vous avez le syndrome d'immuno-déficience acquise.
Pendant un laps de temps infime, Auguste ne comprit pas. Ce fut la dernière fraction de seconde de sa vie où il fut tout à fait lui-même, le vieil Auguste, marqué par les années, mais toujours aussi heureux à la tête de son arène.
Puis la réalité retrouva son bon droit dans son esprit et le sens des mots du médecin pondéralement surchargé s'imposa à lui, trop dur pour qu'Auguste puisse avoir une réaction immédiatement, et trop dur pour qu'il puisse ne pas en avoir.
Il blêmit instantanément et des larmes lui montèrent aux yeux, sa gorge se nouant, l'empêchant de parler à la base. Ses lèvres tremblèrent imperceptiblement alors qu'il tentait de reprendre le contrôle de son corps et de pouvoir parler.
Il inspira un grand coup pour s'empêcher de pleurer, mais il détourna la tête et demanda d'une voix encore plus tremblante que d'habitude :
-Mais... comment cela se fait-il ? Comment j'ai pu attraper... ça ?
Le Docteur Barclay répondit :
-Hum... Je ne vois qu'une seule possibilité.
Auguste regarda le médecin, presque désintéressé.
-Vous savez, parfois les vertus des Pokémons sont étonnantes. On a découvert comme ça des hommes avec une balle dans la tête survivant grâce à la proximité d'un Xatu ! Par sa seule présence le Pokémon soulageait des blessures profondes ! Mais il n'était capable de rien pour les petites migraines, ou les écorchures. De même, dans l'Inde du cinquième siècle avant Jésus-Christ, ...
-Docteur, taisez-vous.
-Qu... !?
-Dîtes-moi franchement d'où provient cette saloperie, et commet j'ai pu vivre si longtemps avec.
-Cela fait onze ans que je suis médecin... donc ça date d'après vos quarante-neuve ans...
« Pff, tu parles, nul comme tu es... »
-C'est donc un rapport sexuel, avant vos cinquante quatre ans quand vous vous êtes séparés avec votre femme...
-Mais MERDE !
Auguste s'était levé, en colère, devant le médecin qui n'en menait pas large.
-VOUS ALLEZ ME DIRE POURQUOI CETTE PUTAIN DE MALADIE EST RESTEE SI LONGTEMPS SANS RIEN FAIRE ?
-Calmez-vous, calmez-v...
-NAN JE NE ME CALME PAS !
-Si je vous le dis ! Calmez-vous ou vous ne saurez rien de ma théorie !
Auguste obtempéra et se rassit à contrecoeur, le regard de braise en direction du corpulent généraliste.
-Donc, je disais, chez des personnes souvent en contact avec des Pokémons, on décèle parfois des rémissions de cancer plus importantes, des maladies extrêmement grave très bien vécue, des fractures indolores... Et parfois on observe un comportement viral très étrange. C'est le cas du votre. Et c'est votre fonction de champion qui vous a sauvé. Ce que j'ai du mal à croire, c'est que ce soit votre femme qui vous ait transmis le SIDA car elle n'étant ni championne ni dresseuse ni quoi que ce soit d'autre, ça se serait su au bout d'un certain temps !
-Ca, dit Auguste, ça ne vous concerne pas, mais il y a bien dix ans que je n'ai pas fait l'amour de toute façon !
-Dix ans...
-Dix ans !
-Donc, vous avez trompé votre f...
-Occupez-vous de ma maladie !
-Voilà, j'y viens...
-Et pas un mot de ça à Peter ou je vous fait virer !
-Oui, oui...
-Donc, si je continue à être en contact avec mes Pokémons, je resterais immunisé contre...
-Eh bien... en fait, non.
Deuxième coup de burin pour Auguste qui avait repris espoir. Il écouta, las, les explications de Barclay.
-Sachant que la plupart des immunisés le sont inconsciemment comme toutes les études réalisées tendent à le penser, dès l'instant où quelqu'un prend conscience de son mal, il en est affecté.
-Très bien.
-Que comptez-vous faire ?
Auguste eut un sinistre ricanement. Son hoquet du début se transforma progressivement en un affreux éclat de rire.
-Qu'est-ce que je vais faire, pauvre médecin de pacotille ? Ca fait au moins dix ans que je suis séropositif, et vous ne me demandez que maintenant... qu'est-ce que je vais faire ? Vous êtes quelqu'un d'abject ! Vous avez autant de graisse que de merde dans les yeux ! La première chose que je vais faire, pauvre con, c'est appeler Agatha et te faire virer, gros porc !
-M... m...
Le médecin commença à sangloter. Auguste se leva et prit sa veste et sa canne.
-Tu pleures, vieux morse ? Mais tu as le SIDA, toi ? Tu risques de mourir d'un jour à l'autre ? Hein ? Est-ce que tu vas perdre quelque chose de plus important que ton salaire ?
-Mais il... il faut que vous soyez suivi !
-Suivi !? Ca fait onze ans que je suis suivi par un incompétent aussi gras qu'idiot, et quand on voit ce que ça a donné... Faîtes-moi un certificat pour une entorse au genou et je vous dis adieu !
Barclay s'empressa de remplir une petite feuille et la tendit à Auguste qui l'arracha des mains, le toisant de son regard noir.
-Allez, va en enfer, pauvre tâche... dit-il en claquant la porte.
Barclay sortit alors tout de suite son portable et appela Peter. Mais une légère odeur de brûlé lui mit la puce à l'oreille alors qu'il avait mis le combiné au-dessus de l'épaule. Il fronça les sourcils et alla voir à la fenêtre. L'odeur de brûlé persistait, alors il alla jusqu'à la porte...
République Dominicaine, 13:23, sur une plage paradisiaque, entouré d'escort-girls, Peter, vêtu d'une chemise hawaïenne sur son hamac, le cocktail sur un plateau, mit ses lunettes sur son front quand il entendit sonner son portable.
La jeune vahiné qui avait pour rôle de porter son portable s'approcha de lui. Peter resta en extase devant le peu de tissus pour couvrir la jeune femme, puis prit enfin le téléphone qu'elle lui tendait, un engin sophistiqué avec toutes les fonctions imaginables.
Il vit le nom de Barclay à l'écran.
-Allo, Barky ?
La communication fut aussitôt coupée. Peter fronça les sourcils.
-Il a dû se tromper de numéro...
l y a quelques heures seulement, le Docteur Barclay, médecin attitré la Ligue Indigo, a perdu la vie dans un incendie dans son cabinet de Cramois'île. Ce généraliste multi-diplomé avait déjà attiré l'attention des médias, souvenez-vous il ya quelques mois, alors qu'il avait selon le magazine Céladopole Match diagnostiqué au champion Pierre d'Argenta une fausse tumeur.
Les conseillers présents au Plateau Indigo se sont dits « touchés » d'une disparition aussi subite. Quant à l'origine de l'incendie, tout porte à croire selon les enquêteurs qu'il s'agirait d'une surchauffe de la fameuse machine Analysor qui avait fait scandale lors de son coûteux achat.
Auguste mangeait, seul dans sa maison, ses lasagnes, écoutant la radio sans penser à rien. Après s'être très durement énervé, il ne pensait à rien. Rien à part son arène.
Egalement dans les infos régionales, le tournoi annuel de Cramois'île, prestigieuse compétition réservée aux jeunes dresseurs, qui cette année a été remportée par un Céladopolois, Sébastien Valencier.
Auguste avait quitté sa table, et se dirigeait vers l'entrée de la grande demeure. Il enfila sa veste, regagna la ville non sans un coup d'œil au reste du cabinet calciné de feu le Docteur Barclay, et pénétra son arène.
Les données des participants au tournoi étaient dedans. Toutes.
Il tapa Sébastien V. sur l'ordinateur et nota le numéro de téléphone...