La Grande Illusion de VLCMédia

Chapitre 4: Apocalypse


Jules et De Mergan se battaient depuis plus de dix minutes. Un violent orage avait éclaté peu après le début du match. De longs et scintillants éclairs illuminaient le terrain. Les dresseurs comme les pokémons étaient trempés jusqu'aux os. Aucun des deux dresseurs n'avait pris l'ascendant sur l'autre. Combien de temps cela allait-il durer ?

« Bien bien, tu te défends plutôt bien. Mais tu ne pourras pas tenir la cadence ! Elecsprint, fatal-foudre ! »

« Vous nous connaissez très mal. Je vous conseille de nous prendre réellement au sérieux. Esquive ! »

Voltali esquiva aisément la foudre d'Elecsprint, ce qui étonna De Mergan.

« C'est étrange, on dirait que plus le temps passe, plus ton pokémon est énergique… Serait-ce à cause de cet orage ? »

« En effet, vous comprenez vite. Voltali possède la capacité spéciale absor'volt, ce qui lui permet de récupérer l'énergie présente dans l'air et d'en tirer avantage. Avec cet orage, l'air est si ionisé que Voltali ne peut pas fatiguer, ne serait-ce qu'une seule seconde. Votre défaite semble inéluctable. »

De Mergan considéra les paroles de Jules. Et si c'était vrai ? Et si sa belle vie allait s'éteindre ici, entre deux coups de tonnerre ? Ah non ! Hors de question !

« Jamais ! J'ai une dette envers Werther. Vous l'avez lâchement assassiné, lui et sa famille ; je ne mourrai pas avant de l'avoir vengé ! Éclair ! »

« Bien que je n'aie jamais connu ce… Werther, j'ai entendu parler de cette affaire. Sur Cramois'Ile, c'est ça ? »

Le général lança un regard assassin à l'intention du jeune homme. Jules quitta le général des yeux pour constater l'état du Voltali. Aucune égratignure, évidemment.

« Le désespoir vous fait faire n'importe quoi. Votre colère vous a fait oublier la capacité spéciale de Voltali. »

Sous le coup de la rage, De Mergan appela son autre pokémon, un Galeking.

« Si je ne peux pas te battre sur la durée, je vais te battre par la force ! »

Cela s'annonçait plus… compliqué. Le jeune homme n'avait pas prévu de se mesurer à un tel colosse, à un tel monstre. Au pire, il pouvait essayer de résister jusqu'à ce que Nolwenn se libère… Oui, il allait se cantonner à ça. Il ne pouvait pas faire face tout seul. Quelle idée de n'avoir pris qu'un seul pokémon !
Galeking courut en direction de Voltali, faisant trembler le bâtiment à chacun de ses pas. Pourvu que la structure résiste ! Une fois près de lui, le géant tenta d'asséner un lourd coup de poing au pokémon Orage mais ce dernier sauta pour l'esquiver. Elecsprint bondit à son tour. Les deux pokémons électriques déversèrent toute leur puissance sur le champ de bataille. Nolwenn, qui venait tout juste d'ouvrir la porte menant au toit, fut manquée de peu par un éclair. Lorsqu'elle se remit de ses frayeurs, la jeune femme dû esquiver un autre éclair. Il fallait qu'elle se protége. Jules, lui, était dans l'axe des deux pokémons électriques. Les gerbes électrifiées ne pouvaient pas l'atteindre. L'Hoennaise sortit son Laggron qui exécuta l'attaque abri.

Voltali, aidé par l'atmosphère électrique, redoubla de puissance. Mais cette attaque lui demanda tellement de concentration qu'il ne vit pas arriver l'offensive du géant de fer. Sa lourde queue de fer s'abattit sur le pauvre pokémon, qui traversa le sol. Quelle puissance ! Il était peu probable que Voltali s'en remette, même avec sa capacité spéciale. Alors que Jules regardait le trou béant creusé par le Galeking, Elecsprint tenta d'attaquer le jeune homme. Il fut stoppé par le Laggron de Nolwenn qui le repoussa avec une attaque boue-bombe. Le pokémon Décharge atterrit aux pieds de son maître, hors d'état de combattre. Galeking leva sa grande queue pour attaquer mais un vibraqua du Laggron le déstabilisa. Peu à peu, il sombra dans une incontrôlable folie.

« Profite du fait qu'il ne soit pas en mesure de t'attaquer pour récupérer Voltali. Mais fais vite, il peut revenir à lui d'un moment à l'autre ! »

Jules acquiesça. Oui, il fallait faire vite. Il reprit les escalier, manquant de tomber à chaque douzaine de marches. Pendant ce temps là, Nolwenn se concentrait sur le vieil homme. Il fallait profiter du fait que Galeking ne puisse pas attaquer pour tuer le général ; car là était leur mission après tout, non ?

Jules retrouva Voltali, inconscient et saignant. Mais il respirait encore. C'était un miracle qu'il ait survécu. Le jeune homme sortit une hyper potion de son gilet et administra les premiers soins.

En haut, Nolwenn était sur le point de réussir. Le général avait de plus en plus de mal à esquiver les jets d'eau du Laggron. A chaque esquive, il appelait son pokémon à revenir à la raison, ce qui ne marchait pas. Soudain, un puissant éclair aveugla De Mergan. Laggron profita de cette faiblesse pour envoya une lamelle d'eau dans la direction du général qui ne put l'esquiver. De ce qu'elle pouvait voir, De Mergan avait été touché aux yeux. Il devait sûrement être aveugle désormais, mais pas mort. Les cris de douleurs atroces du général sortirent Galeking de sa folie. Ce dernier, en réponse aux cris de son maître, rugit de tous ses poumons, faisant trembler tout l'édifice. Le vacarme était tel que les trois dresseurs portèrent leurs mains à leurs oreilles. Il fut stoppé net par un autre vibraqua. Sous la violence de l'impact, il tomba à la renverse. Soudain, des fissures apparurent. Ayant déjà été fragilisé à maintes reprises, le bâtiment ne pourrait pas supporter la chute du géant. Nolwenn rappela donc son pokémon et sortit un Libégon. Elle l'enfourcha dans l'intention d'aller chercher Jules mais une chute de débris barra la route. Trop dangereux de passer. Elle tenta de couvrir le bruit:

« Cours ! J'essayerai de te récupérer près du point d'arrimage de notre bateau ! »

Jules se mit à courir. Il trébucha sur le premier débris venu. La chute d'un bloc de béton près de lui le fit sursauter. Il fallait oublier la douleur, se relever. Un autre débris lui barre la route. Il l'enjamba et perdit l'équilibre. Courir, ne pas faiblir ! Une poutrelle s'abaissa devant lui dans un grondement métallique. Il n'a pas le temps de réagir. Il se cogna mais se releva aussitôt. Ne penser qu'a courir ! Des escalier ! Une nouvelle secousse. Jules perdit une nouvelle fois l'équilibre et passa pardessus la rambarde. Ne pas lâcher ! Ne surtout pas abandonner ! Une pierre lui tomba sur la main, lui faisant lâcher prise. Il se rattrapa. Il ne fallait pas rester là. Il se hissa et dévala les escalier. Un nouveau couloir. Il fallait courir ! Il trébucha encore, s'étala de tout son long sur le sol esquinté, reçut une pierre sur la jambe. La douleur était atroce, insupportable ! Il retira le débris et tenta de se relever. Sa jambe lui faisait horriblement mal ! Il peinait à rester debout. Mais il ne fallait pas ralentir ! Il se remit en route, zigzaguant entre les différents blocs de béton, esquivant tant bien que mal les chutes de débris. Enfin ! Une zone à découvert ! Nolwenn arrive. Il la voit. Il court comme il peut. Soudain, une détonation. Pas le tonnerre. Jules jeta un oeil par dessus son épaule. Une gerbe de flamme fonçait droit sur lui. Nolwenn ne sera pas là à temps ! Il sauta, il ferma les yeux, se mit à prier. Soudain, il heurta quelque chose. Il ouvrit les yeux. Nolwenn lui tendait la main. Il la saisit. Elle le tira sur le dos du pokémon.



« C'est toujours comme ça ? »

« Presque toujours. Et De Mergan, il est mort ?

« Je ne l'ai pas vu mourir mais sans pokémon, et aveugle, il est impossible de survivre dans cet enfer… »

« D'accord. Rentrons. » 

Sur cet ordre, le Libégon prit la direction de Safrania.

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« …Et voilà toute l'histoire. »

« … Impressionnant. Il est vrai que le général De Mergan est le plus puissant des adversaires que j'ai pu donner à Jules… mais jamais je n'aurais cru que ce combat puisse prendre une telle ampleur. Sono contento della vostra vittoria e di vostro... sopravvivenza. Repassez me voir vers onze heures demain matin, je vous donnerai vos instructions. Cette mission ne nécessite pas de délais particulier aussi je vous laisse douze heures. »

Le boss réfléchit longuement et se corrigea.

« Mais je suppose que vous n'avez pas besoin d'autant de temps. Vous avez dix heures. Rimettetevi e ha domani.


Une sorte d'air sournois se dessina peu à peu sur le visage du sexagénaire. Nolwenn se retira silencieusement, effrayée par le rictus de Giovanni. Une fois la porte de bois fermée, Le boss reprit sa rédaction. S'ils n'acceptaient toujours pas après ça…

Une fois dans sa chambre, Nolwenn jeta l'enveloppe sur son lit et dégaina son portable. Aucun message. Elle allait alors lui en envoyer un.

« Nolwenn- Jeudi 12 septembre 2007 à 23h22

Pas trouvé carte qui t'intéresserait, j'ai par contre des docs précieux qui te seront utiles. Ok pour qu'on se voie demain matin pour le ptit déj ? Au café en face de la Sylph. A+ »

Nolwenn reposa le téléphone sur la table de chevet, déposa l'enveloppe à coté de celui-ci et s'endormit. Lorsque soudain, un bruit suraigu retentit ; comme une alarme… Une alarme ? Nolwenn se redressa, pétrifiée par la peur. Et si… ?