Le pouvoir de l'instant de Saniki

Alors que je venais de quitter Boizirée avec mes amis Alexandre et Elodie, je leur demandai si, en tant qu'ami et à la fois rivaux, de marcher ensemble jusqu'à la première ville avant de se séparer. Leur réponse était positive.

Alexandre voulait devenir Maître de la Ligue de Rineva, alors qu'Elodie souhaitait devenir Pokénimatrice. Présenter des Pokémon à la télé, y faire des jeux, des émissions d'éducation pour enfants, plein de sujets différents. Cela était contribuable envers le rêve d'Alexandre et le mien.

La prochaine ville à laquelle nous devions arriver se nomme Neurch. Pour y atteindre, nous nous étions servis d'une carte de la région. Voici quel était l'itinéraire, nous pouvions passer par une forêt appelée "Forêt Boizi" ou par un champ longeant cette forêt. Ce champ ne contenait presque aucun Pokémon, parce qu'il était surveillé par des patrouilleurs du secteur afin de garantir la sécurité des passants traversant ce chemin. La forêt, par contre, infestait de Pokémon, des Pokémon qui ne procuraient que peu de menaces si on ne les dérangeait pas. C'était justement pour les combattants que cette forêt était bien moins surveillée.

- Vous aimeriez prendre quel chemin ? Celui où il y a la forêt ? lança Elodie.

- Evidemment ! trancha avec exaltation Alexandre. Pour devenir Maître Pokémon, je me dois de ne pas hésiter à affronter des Pokémon, quitte à me faire blesser !

- J'y suis allé que très rarement dans cette forêt. D'habitude, c'est toujours avec ma mère que je m'y dirige. Comme vous le savez, notre Pokémon de compagnie est un Miaouss qui provient de Kanto. Il doit bien être l'un des rares Pokémon vivant dans cette région tout en appartenant à une autre.

- C'est vrai. Et d'ailleurs, vous vous souvenez de la fois quand on y était allés tous les trois ? s'écria avec joie Elodie. On avait chacun pris en cachette notre Pokémon, Alexandre avec son Fauvreuil, toi avec Miaouss et moi avec Chouden. On était partis s'amuser dans la forêt avec eux. Mais ça avait vite tourné au désastre une fois que l'on...

- Une fois que l'on croisa une horde de Chouden sauvage par ta faute ainsi que celle de ton Pokémon. tranchai-je violemment à Elodie. Evite d'en parler je t'en prie. J'en ai encore des sueurs froides.

- D'accord... Mais tu sais, c'est du passé tout ça. Ne soit pas encore si cruel avec moi !

- Elle a raison David. Cette histoire a failli coûter la vie à Miaouss, à Elodie et à son Chouden, mais on était encore que des enfants à l'époque. Aujourd'hui nous ne commettrons plus ce genre de gaffe !

Cette histoire remontait à l'époque de mes neuf ans, lorsqu'on avait décidé de s'amuser dans cette forêt. A ce moment là, Alexandre n'avait lui aussi que neuf ans et Elodie en avait seulement sept. Quand nous nous trouvions dans un coin reculé de la forêt, nous avions décidé de cueillir quelques baies. Des baies ceriz et des baies fraives. Mais pendant la cueillette, Elodie s'amusait avec Chouden. Elle avait la fâcheuse habitude de toujours lancer des baies au ciel, étant donné que ce Pokémon avait l'allure d'un oiseau, mais ne pouvait, ma-fois, pas voler. Chouden est seulement un Pokémon ténébreux.

A un moment, une de ces baies avait atterri sur une pente et alors Chouden était parti la chercher. Pour ne pas le perdre de vu, Elodie l'avait suivi et comme il valait mieux rester tous groupé, nous étions partis à ses côtés pour rattraper son Pokémon. Mais c'est à ce moment là que nous étions tombés sur un troupeau de Chouden sauvage en quête de nourriture. Nous nous étions embarqués dans une mauvaise galère, vu qu'ils attaquaient un peu tout et n'importe quoi pour obtenir ce qu'ils voulaient. Le père d'Elodie en avait fait d'ailleurs les frais. Ils devaient bien en être une quinzaine en plus du nôtre.

C'est alors qu'ils se mirent à nous fixer des yeux, l'air menaçant. Bien que nous nous attendions d'une attaque prévisible, nous ne savions pas quoi faire pour nous en sortir. Nous n'avions encore jamais fait un seul combat de notre vie.

C'est parti. L'un d'entre eux sauta sur Elodie et commença à lui picorer le visage. Alors j'envoyai Miaouss lui lancer un Combo-Griffe, mais il l'évita par un Ultrason. Miaouss était confus, ne sachant plus où se trouvait sa droite comme de sa gauche. D'un coup, les autres Chouden attaquèrent eux aussi. Le Chouden d'Elodie ne savait pas quoi faire, attaquer ses propres compatriotes, ou les laisser faire ce qu'ils voulaient ? C'est là qu'étaient intervenu Alexandre et Fauvreuil. En envoyant sa technique Morsure, l'un des ennemis fut blessé et comme il s'agissait là d'un Pokémon plutôt agile, il esquiva tous les Picores des Chouden.

Ils se mirent alors à changer d'adversaire; comme notre allié Chouden était l'un des leurs, ils ont choisi de s'en prendre à Miaouss, déjà tout confus. Tous lui lancèrent des Rugissements, des Charges, et des Picores. Il était complètement à leur merci, ne pouvant plus en échapper. Je ne savais pas quoi faire, j'étais terrifié. Fauvreuil ne pouvant attaquer qu'un seul ennemi à la fois, prenait trop de temps pour le sauver. Notre Chouden, figé et tourmenté de ne pas savoir quoi faire. Elodie blessée au visage traumatisée. Alexandre aidant Fauvreuil tant bien que mal en offrant des coups de pied aux oiseaux. Et moi, ne sachant pas quoi faire pour le sauver, aidais de mon mieux en les frappant de toutes les manières possibles, pieds, poings et même tête.

Deux minutes s'étaient écoulées dans ce combat sans merci. Tout d'un coup, par un autre Picore de ses Chouden sur la poche gauche de mon pantalon, un sac rempli de baies était tombé sur le sol, permettant ainsi de nourrir les oiseaux affamés. C'est alors qu'une idée me vint à l'esprit. Je pris une poignée de baies dans ma main et m'éloigna des Chouden. Tel que je l'imaginais, ils m'ont tous poursuivi afin de manger ces fameuses baies.

Après que je m'étais éloigné suffisamment de mes amis, je m'arrêtai et leur envoyai les baies. En moins d'une minute, ils finirent d'avaler les fruits. Mais ils n'étaient pas encore rassasiés. Il en restait 7 de ces emplumés et comme ils avaient encore faim, ils me sautèrent dessus. J'avais crut ma dernière heure arrivée. Fauvreuil était fatigué, il restait avec Elodie pour la protéger en cas d'une éventuelle nouvelle attaque et Alexandre était aussi à leur côté.
Miaouss n'avait toujours pas retrouver ses esprits, ce qui faisait qu'il avait besoin d'être surveillé par Chouden pour ne pas faire un mouvement ou une attaque qui pourrait être fatal à Elodie ou à quelqu'un d'autre.

Comme les oiseaux me sautèrent dessus, je pris le réflexe de me protéger en cachant ma tête à l'aide de mes bras. Je fermai les yeux en priant de tout cœur qu'un miracle se produise.

... Rien ne se passe. J'entendais plein de cris de Chouden. Plein de "croâ ! croâ !" à mes oreilles et donc, j'ouvris un œil. C'était un Chouden qui s'opposait devant ses autres camarades. Je murmurais son nom très étonné. Il me lança un regard et un sourire des plus sympathiques. Je compris que c'était le Pokémon d'Elodie.

Un grand combat commença entre les Chouden. Picore, esquive, Charge, contre, ça n'en finissait pas. Il combattait avec encore toutes ses forces contre les 7 autres qui étaient déjà un peu épuisés. Mais à 7 contre un, cela restait bien trop dur pour lui. Il se fit toucher une fois au bec, puis à sa patte droite, ensuite au dos et enfin à son visage. Il se tenait à peine debout, ses adversaires allèrent lui porter le coup final, quand tout à coup, un éclair d'une violente rage les électrocutait, mettant fin au combat.

Tous les Chouden étaient couchés à terre, blessés et fatigués, puis ils décidèrent de faire une petite sieste. Je fus allé prendre des fruits et leur en donner afin qu'à leur réveil, ils aient de quoi se nourrir. Mais comment se faisait-il qu'ils aient été électrocutés ? Je me tournai là d'où provenait l'éclair et j'aperçu Miaouss. J'ai compris, il avait envoyé son Tonnerre pour les mettre au tapis. Mais j'ignorais qu'il possédait cette attaque. J'ignorais qu'un Pokémon tel que lui pouvait envoyer des décharges électriques. Je le remerciai en le serrant dans mes bras. "Toutes les baies que je ramasserai seront rien que pour toi !" lui ai-je dis d'un air soulagé.

Je vis aussi Chouden qu'était debout, mais paralysé. Je l'ai pris dans mes bras et étais retourné vers les autres pour savoir s'ils avaient un médicament, bien que je m'en doutais que ce ne serait pas le cas. Nous étions partis dans la forêt avec seulement notre Pokémon et quelques sacs en plastique pour les baies. Arrivé vers eux, ils me dirent que ce n'était justement pas le cas, qu'ils n'avaient aucun remède qui leur permettait de le soigner.

"Que faire ?" pensai-je. Une question m'était venue d'un coup à l'esprit.

- Euh... Comment est-ce que ça se fait que Miaouss soit revenu à son état normal ? Une attaque de confusion ne devrait-elle pas durer plus longtemps ? Au moins 15 minutes ?

- T'as raison. me répondit Alexandre. J'ignore comment ça se fait qu'il soit redevenu à nouveau maître de ses mouvements, car cela ne doit faire que 10 minutes que le temps a passé depuis l'attaque des Chouden.

- Les bas... murmurait Elodie.

- Les quoi ? David, t'as compris ce qu'elle a dit ?

- Non, rien du tout. Tu es déjà juste à 30 centimètres de sa bouche. Si tu n'as pas compris ce qu'elle a dit, j'ai alors encore moins de chance que toi de la comprendre.

- Les bas... Les bas...

- Tu peux répéter encore une fois Elodie ? demanda doucement Alexandre.

- Les... baies !

- Les baies ? Comment ça les baies, Elodie ? lui posai-je.

- Elle est très fatiguée. Maintenant qu'elle a tous ces boutons provoqués par ces emplumés...

- Croâ ! Croâ ! trancha fermement Chouden.

- Excuse-moi d'avoir dit ça. Comme je le disais, comme elle a tous ces boutons sur le visage, on ferait mieux de rentrer pour la mettre au lit et s'occuper d'elle. Mais sinon, j'ai compris ce qu'elle voulait dire en parlant des baies.

- Ah oui ? De quoi ?

- Les baies kikas, voyons !

- Ah ! Elle a raison ! Les baies kikas soignent les Pokémon de la confusion ! Il a dû en manger une par inadvertance. Mais alors... Cela voudrait dire que pour soigner Chouden, il faudrait lui faire manger une baie ceriz ! D'ailleurs, en voilà une.

Je lui donnai la baie et il commença à bouger légèrement, puis normalement à nouveau. Tout le monde était guéri, sauf Elodie avec tous ses boutons. Nous rentrâmes alors directement chez elle pour la soigner. Mais elle n'était pas toute légère à porter. Arrivé chez elle, nous nous fîmes enguirlander par ses parents. Quand nos parents ont été prévenus, Alexandre et moi-même en avions eu droit pour 2 mois de punition, plus le droit de sortir de la maison. Elodie fut rétablie peu de temps après l'incident. Cela m'avait au moins permis d'apprendre une chose, que Miaouss connaissait l'attaque Tonnerre.

Nous revoilà aujourd'hui devant cette forêt, Alexandre, Elodie et moi. Plutôt que de passer par le champ, nous nous étions fait le défi de traverser la forêt sans avoir ce même souci que dans notre enfance. Cette fois-ci avec comme équipiers Lotousse, Bichumelle et Dautys.

Espérons que nous n'auront plus affaire à une horde de Chouden, mais plutôt à une réunion de 3 de ces oiseaux seulement.


------------------------------------------ A la prochaine sur cette folle et palpitante aventure ! ------------------------------------------