Découverte.
« Fais. Un mot. Voyez comme un mot peut détruire... » Dolus, Dracaufeu, Flamme, réunion de l'assemblée typale.
Elle avait douze ans. Elle était brune, ses yeux d'un bleu pâle profond. Eloïse était une jeune fille de fort caractère, et d'un courage plutôt fort, et avait tout de la jeune fille normale. Celle qui a peur de se salir les mains, de faire du travail. C'est ce qu'ilS pensaient...
-Eloïse ?l'appela sa mère.
Celle-ci était allongée sur le lit, en train de lire une bande-dessinés. Sans lever la tête, elle demanda d'un ton las :
-Quoi ?
-Je pars, à ce soir.
-OK, bonne journée.
Elle entendit un claquement de porte. Les chaleurs de l'été étaient déjà fortes en cette matinée, mais le délice des grandes vacances couvrait ce petit défaut. Elle se replongea dans sa bande-dessinés.
Elle se retourna, posa l'illustré sous le lit et regarda l'heure. Neuf heures. Ça faisait une heure que sa mère était partie. Il lui restait environ dix heures avant qu'ils ne rentrent. Ses parents travaillaient tous les deux et elle restait seule tous les jours.
En pensant à se qu'elle pourrait bien faire, Eloïse se leva, s'approcha de la fenêtre...
...et ne dût qu'à un prodigieux réflexe de recul de ne pas être transpercée par des morceaux de verre. Elle tourna la tête et vit une espèce d'animal jaune. Le pelage jaune, les oreilles noircit en pointe, la queue marron en éclair, deux taches rouges sur ses joues, de minuscules pattes et...
La créature reprit très rapidement ses esprits en secoua sa tête, ce qui amusa Eloïse voyant ses oreilles brasser l'air. Puis elle repartit par le trou béant de la fenêtre. Elle se déplaçait sur quatre pattes. Eloïse s'approcha de la vitre brisée.
L'étrange animal quitta de la gouttière pour sauter sur... Eloïse poussa un sifflement. Ce qui semblait être l'ennemi de la créature était un énorme roc possédant des bras de granit et des jambes de gravier. Il semblait posséder une musculature à toute épreuve.
Il se contenta de décrocher un formidable uppercut qui aurait arraché la mâchoire à n'importe qui. Mais dans un violent claquement de dents, l'animal jaune se rétablit en position défensive. Cette fois, ce fut au rocher d'attaquer. Il tenta d'embrocher l'autre, mais qui, plus rapide, esquiva. L'animal jaune se retourna et sauta sur le roc. Soudain, sa patte avant droite passa du jaune au marron violacé et il frappa son adversaire derrière le crâne, ce qui entraina la chute en avant du rocher.
Après quelques secondes de roulade, celui-ci reprit l'avantage. Il se retourna tout en tournant sur un axe invisible et dégomma insignifiante créature qui lui faisait face. Il revint à la charge, plusieurs fois. Enfin, il se releva et prit l'animal presque inanimé sur un genou. Il mit une de ses gigantesques mains sur sa tête et une autre sur la base de sa queue. Il appuya de toutes ses forces. Eloïse se retourna, mais ne put empêcher le craquement qui suivit. Un craquement fort. Ecœurant. Donnant des frissons.
La créature de roc partie en riant. L'autre ne se relevait pas.
Elle accourut. Il était allongé dans l'herbe, inconscient. Elle le prit doucement et l'amena dans la maison.
-Mais c'est pas vrai... Réveille-toi !
Il n'ouvrit pas les yeux pour autant. Cela faisait une demi-heure qu'il était dans le coma. Allongé sur le divan du salon, l'animal ressemblait davantage à une souris. Son pelage jaune tout à l'heure était si sale qu'il était presque marron.
-Bon, quand 'faut y aller...
Eloïse leva sa main...
La 'souris' ouvrit les yeux, les ferma, les rouvrit... Tout était flou... Il plissa les yeux pour voir une main s'abattre sur lui. Son premier réflexe de replier ses minuscules pattes pour se défendre, mais, même après l'effort surhumain qu'il fit pour les lever, la douleur des nombreux os cassés l'empêcha de continuer son geste.
Eloïse suspendit son geste. La créature s'était éveillée. Elle abaissa sa main, prête à frapper.
-Ah, enfin, marmonna-t-elle.
Elle plongea ses yeux dans ceux bruns de la créature inconnue. Le déplacement constant de sa pupille trahissait toutefois une grande peur.
Elle leva les mains pour lui signifier qu'elle ne lui voulait aucun mal. Il se détendit. Observa les différents meubles du séjour, une table basse, deux autres fauteuils, deux armoires et un meuble de télévision.
Sans un mot, Eloïse se leva pour aller chercher un bol d'eau qu'elle mit à côté de l'animal jaune.
Celui-ci regarda d'abord son reflet, méfiant. Il allait y plonger son museau, mais s'arrêta, à la surface du liquide.
-Vas-y, dit Eloïse, elle est bonne.
Elle trouvait complètement idiot de parler à un animal inconnu, mais celui-ci sembla comprendre. Il observa les yeux d'Eloïse, comme pour voir si elle ne mentait pas, avant de laper l'eau.
-Merci, répondit-il.
-...
Eloïse ouvrit la bouche. Aucun son n'en sortit. Elle restait sans bouger, les yeux rivés sur la créature devant elle.
-Ben quoi, demanda-t-elle en louchant, j'ai une tache ?
Il observa encore l'humaine, puis s'en détourna, voyant qu'elle ne répondait pas.
Eloïse restait figée, la bouche béante. Puis, se sentant soudain délivrée du poids qui pesait sur sa gorge, elle hurla.
L'animal s'arrêta de laper et, la langue sortie, la regarda du coin des yeux avant de tourner lentement la tête vers elle.
Eloïse fit les cent pas autour du divan, puis s'arrêta et l'observa longtemps, avant de se détourner.
-Je dois devenir folle, répétait-elle en continuant sa marche, nerveuse.
-C'est sur qu'on n'a pas idée de crier comme ça, ronchonna la créature.
-Oui... Je délire... Je délire, je suis folle, bonne à l'asile... Mes neurones sont grillés... Je fais des hallucinations dû à la chaleur... continua-t-elle, puis elle s'adressa à la créature, regardes, tiens ! Pince-moi, t'est pas capable, hein ?
Le concerné la regarda, leva sa patte valide et serra un minuscule bout de peau, ce qui eut pour effet d'arracher un cri de douleur à Eloïse.
-Aïe...
Elle s'assied sur un des fauteuils en cuir marron.
-Oh... Calme-toi... Respire, souffle... dit-elle à haute voix. Bon, OK. Admettons. T'es qui, toi ?
-Moi, je...
L'animal évita de croiser le regard insistant d'Eloïse. Il releva la tête et fixa le plafond.
-Je ne peux pas te le dire. Je dois partir...
Il était devenu soucieux.
-Tu dois oublier ce que tu as vu. La moindre trahison pourrait tous nous tuer... insista-t-il d'une voix grave.
Il essaya de lever la jambe, mais la douleur la plaqua sur le divan.
-Je crois que tu seras obligé... Si mes parents te voient ici, il appelle la fourrière, à moins que se ne soit la police...
-Ça, jamais !cracha-t-il.
-'M'étonnerais, tu as trois pattes cassées et tu es dans un sale état. Par contre si tu me dis tout, je pourrais t'aider...
-Tu m'achètes ?
-En quelques sortes.
Il la jaugea du regard
-Jure que tu ne diras rien. Jure.