Prologue : Un Départ Houleux
- Giratina ! Te voilà enfin !
Je voyais de mes propres yeux le pokémon qui m'avait détruit. Il était grand, démesurément grand. Impossible à décrire. De tout son corps transparaissait sa puissance. La pression autour de moi était énorme. C'était à peine si je pouvais bouger, mais mon courage avait réussi à me délier la langue.
- Dis moi ! Dis moi pourquoi tu as fait ça ! Dis moi pourquoi tu as tué mon père ! Dis moi pourquoi tu as détruit ce batiment !
Il ne me répondait pas, se contentant de me jauger du regard. Un regard perçant. J'avais l'impression qu'il scrutait le fond de mon âme. Soudain, tout devint noir et une voix se fit entendre :
- Ohé, bonhomme ! Il est temps de te réveiller, ça fait une demie-heure qu'on a accosté, et faut qu'je nettoie la cabine !
Je cligna des yeux deux-trois fois, histoire de faire le point sur l'image qui me venait maintenant. Un Marin me regardait, un balai à la main, l'air insistant.
- Ah bah, quand même ! Bon, tu bouges tes fesses, ou tu attends que je te les bottes ?
- Oui, oui, je bouge, je bouge..
Tout me revenait. Je venais d'accoster à Joliberges. Je fuyais Hoenn, dans le but de retrouver celui que je venais de voir en rêve.. Rêve qui me poursuit depuis le début.
Je réunis mes quelques affaires, prit ma pokéball posée sur la table de chevet, et sortit de la cabine. J'observa quelques instants le paysage qui m'entourait. Le bateau était situé dans un des canaux de la ville. Joliberges était principalement composée de petites maisons, aucun gratte-ciel, juste des alignements de toits de tuilles rouges. L'air marin me parvint aux narines, et l'odeur de sel me rappela ma ville natale de Nénucrique. Tout en pensant au passé, je serrais la main sur la pokéball, le cadeau de mon défunt père..
- T'es encore là, toi ! T'es collant, tu sais... Oh, mais tiens, tu serais un Dresseur ?
Mince ! Pendant que je revassais, le Marin est revenu. Vu le peu de temps qu'il avait passé à nettoyer ma cabine, je pensa que je ne remettrais plus les pieds sur ce bateau.
- Hum.. Oui, pourquoi ?
- Ca fait bien longtemps que je n'ai pas fait un bon combat. Tu ne vas pas me refuser ce plaisir, quand même ?
Je toisa l'homme du regard. Il devait avoir la quarantaine, bien batî, le cheveux brun sous sa coiffe de Marin. Il semblait plutôt sur de lui.
- Bien, bien. J'ai besoin de me dégourdir, et je pense que mon pokémon aussi.
- Okay ! Ca sera du 1 vs 1, en une manche, ça te va ?
- Parfait !
Nous descendimes du bateau. Le quai disposait d'assez de place pour un combat. C'était parfait. Mon premier combat à Sinnoh. Le premier d'une longue série..
Le Marin et moi nous placîment et je lui pria de bien vouloir commencer. Il ne se fit pas attendre.
- Goelise, en avant !
Un Goelise sorti de la pokéball. L'oiseau étala ses grandes ailes, et se plaça en vu du combat. Ce ne devait pas être son premier. Bien, c'était à mon tour maintenant.
- Vas-y.. Diamat !
Mon pokémon était bien un Diamat, un pokémon Dragon de la région d'Unys. Il était bleu et noir, et avait la particularité d'avoir deux têtes qui ne s'entendaient jamais, ce qui pouvait parfois donner lieu à des situations comiques. Mais quand la situation l'exigeait, elles réussissaient toujours à trouver un accord commun. Le seul inconvénient était de devoir préparer deux gamelles de nourriture, les deux têtes refusant de manger dans la même. Je vis au regard étonné de mon adversaire qu'il ne connaissait pas ce pokémon. J'allais donc pouvoir en tirer un bon avantage.
- Quel est.. Nan, qu'importe.. Un vrai Dresseur ne se laisse pas abattre parce qu'il ne connait pas son adversaire ! Goelise, vas-y, attaque Pistolet à O !
- Diamat, esquive, puis attaque avec Dracochoc !
Le jet d'eau sortant du bec du pokémon oiseau ne parvint pas à sa cible, Diamat ayant fait preuve d'assez d'agilité pour éviter l'attaque. Par contre, le Dracochoc, lancé juste après, fit mouche et le Geolise s'écroula sur le sol, K.O. Ce fut rapide. Le Marin se précipita vers son pokémon, en hurlant :
- GOELISEEEE !!!!
Il le prit dans ses bras, puis me fit :
- Monstre ! Ton pokémon est un monstre ! Un pokémon démoniaque ! Va-t-en, toi et ton démon, et ne revenez jamais sur mon bateau !
Et bien, s'il prenait la défaite comme ça. Je renvoya Diamat dans sa pokéball, et sans accorder un regard à mon adversaire, je me retourna et m'enfonça dans les ruelles de la ville. Etait-ce ma faute s'il y avait une telle différence de niveau entre nos deux pokémons ? C'est lui qui a voulu le combat, sans prendre le temps d'analyser la situation.. La tristesse me vint en tête, les larmes aux yeux. Ce que j'avais fui à Hoenn revenait malheureusement me hanter ici. Il me semblait, à ce moment-là, que ma quête allait être très solitaire..
La ville de Joliberges était peut-être belle à voir, mais on s'y perdait facilement. Toutes les rues se ressemblaient, à tel point qu'on ne savait jamais si on avait changé d'endroit ou si on faisait du sur-place. Au bout d'une heure à chercher le Centre Pokémon où je commençais à croire que je tournais en rond, je finis par demander mon chemin à une jeune demoiselle, qui m'indiqua que je cherchais du mauvais côté de la ville, le centre pokémon étant situé rive Est, et moi rive Ouest. Elle m'indiqua le chemin vers le pont le plus proche, me sourit, puis parti dans une autre direction. Je suivis son indication, traversa le pont, me perdit encore, puis, à force de tourner en rond pendant une heure, finit par arriver au Centre Pokémon à la tombée de la nuit. Pourtant, le batîment ressortait du reste de la ville, avec son toit rouge fluo, des grandes fenêtres et son odeur apétissante de repas chaud. J'entra, alla jusqu'au comptoir, et confia mon pokémon à l'infirmière qui gérait l'endroit. Elle m'indiqua alors la cafétéria, et me donna les clés de la chambre que j'allais occuper. Je me dirigea alors vers la-dite cafétéria, mon estomac commençant à crier famine.
Je me servis un plateau repas, et me mit en quête d'une table où pouvoir diner tranquillement. A ce moment, une voix se fit entendre :
- Ouhou ! Par ici !
La voix venait de derrière moi. Je me retourna et grande fut ma surprise de revoir la jeune et jolie demoiselle à qui j'avais demandé ma route. Elle était accompagnée d'une autre jeune fille tout aussi jolie qu'elle. Elle me fit signe de venir m'asseoir à côté d'elle. J'obéis et me dirigea vers sa table, et je m'installa à côté d'elle. La conversation commença alors :
- Comment ça va, depuis tout à l'heure ? Tu n'as pas eu trop de mal ?
- Non, non, ça a été..
- Comment t'appelles-tu ? Moi, c'est Julie, et mon amie ici présente s'apelle Ophélia.
Les deux jeunes filles présentaient des similitudes, cheveux châtain clair, yeux bleus. Mais cela s'arrêtait là. Julie était vêtue de façon à pouvoir bouger correctement, ses cheveux étaient détachés, libres, sauvages et ces yeux évoquaient une grande détermination, une passion ardente. Ceux d'Ophélia, à l'inverse, montraient plus une grande douceur. Ses cheveux étaient attachés, ses lèvres fines et la rougeur de ses joues donnaient l'impression d'une grande timidité. Alors que Julie transpirait la fougue d'une Dresseuse, Ophélia se montrait plus discrète, plus réservée. Les deux étaient absolument belles.
- Mon nom est Hiryuu.
- Hiryuu ? C'est pas commun comme nom, ça ! N'est-ce pas, Ophélia ?
- Oh.. euh.. Oui.
- Bon, et sinon, tu es nouveau dans la région ? Tu avais l'air perdu, et pas très sur de toi ?
Au fil de la conversation, je leur expliqua que je venais d'une région situé par delà les mers, et j'appris que Julie et Ophélia étaient toutes deux en quête de la Ligue Pokémon. Des deux, c'était Julie qui montrait le plus de passion.
- Maître.. Franchement, ça me botterait ça ! Hiryuu, tu imagines être le plus puissant dresseur ?
- En y réfléchissant, je trouve pas trop.. Tu sais, le boulot de Maître t'oblige à être en déplacement constamment, à toujours devoir être le meilleur. T'as pas tellement le temps pour autre chose, genre ta famille.
- Hum.. T'as surement raison, mais je ne pense pas comme toi ! De toute façon, il faut que je deviennes Maître. C'est mon rêve depuis toute petite...
Soudain, l'infirmière augmenta le son de la télévision. Le journal télévisé parlait de l'affaire Giratina, qui secoua le monde il y a un an. Je finds alors l'ignorance, et demanda à Julie ce qu'était l'affaire Giratina.
- Tu ne le sais pas ? Mais tu dormais l'année dernière ? Bon, je t'explique. L'affaire Giratina, c'était il y a un an. Le Maître de Hoenn.. Comment s'appellait-il, déjà ?.. Gen ! Voilà ! Bah, il voulait combattre Giratina, pour prouver qu'il était le plus fort. Sauf que ça a mal tourné et que Giratina a gagné le titanesque combat qui en suivit. Et pour X raisons, il s'est dirigé vers le chateau de la Ligue Hoenn, et il l'a détruit. Nombre de Dresseurs qui y étaient sont morts, ainsi que leur pokémon. Après, on a retrouvé le Maître en question. Il a été destitué de son titre, mais je crois qu'il ne l'a jamais su, car il est mort de ses blessures alors qu'il était encore dans le coma. Sa famille a été placé sous surveillance, et là, il semblerait que le fils ait fui. On ne sait ni où, ni pourquoi.
La description de l'histoire était plutôt complète. Mon père a vraiment libéré Giratina de sa prison, et il a également détruit le chateau de la ligue. On ne savait d'ailleurs toujours pas le nombre de victime, étant donné qu'il n'y avait plus trace d'aucun corps. On savait juste que le Conseil 4 était porté disparu. Ce qui était faux, c'était que j'avais fui. Il serait plus vrai de dire que je prenais mon destin en main. M'enfin, les gens ne sont pas sensé savoir.
- Dure, l'histoire. Je savais que le chateau avait été détruit, mais on ne m'avait jamais dit que c'était la faute de mon p... de Giratina.
- Bah maintenant, tu le sais. Bon, aller, c'est pas tout, mais demain, on se lève tôt ! Aller, on va se coucher, bonne nuit ! Ophélia, tu viens ?
- Oh euh.. Oui. Bonne nuit !
Je leur répondis, puis les regarda s'éloigner. Je resta une heure de plus, histoire de voir ce qu'ils disaient à la télé. Voyant que rien de vrai n'en ressortait, je partis dans ma chambre, fatigué par une journée éprouvante.