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Tombés du ciel de Hotaru-San



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» Auteur : Hotaru-San - Voir le profil
» Créé le 24/02/2011 à 12:29
» Dernière mise à jour le 27/02/2011 à 13:35

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Chapitre 2 : Un beau bazar...
- Attends moi !

Les cours étaient enfin terminés. Dans le froid hivernal, je courais pour ne pas louper le bus qui me ramènerait chez moi, bien au chaud. Seulement moi ? Non. Mis à part ma meilleure amie qui me courait après, j'avais aussi un invité surprise dans mon sac de cours. Mais qu'est-ce que j'étais en train de faire ? J'avais l'intention de rentrer chez moi avec une créature pareille ? Ce monstre aurait été abandonné par n'importe qui. Sauf par moi. Il s'était glissé dans mon sac lors d'un choc dans le bus le matin même. Je tentais alors de me souvenir de son apparence. On aurait dit un gros rat orange. J'avais été terrifiée.

- Vite Anaïs ! Le bus ! Il arrive !

Sortis de mes pensées, j'accélérai ma course. Nous prîmes le bus de justesse.

- Alors ? Pourquoi me fais-tu venir chez toi ? me demanda Emilie.

Je lui avait demandé de venir plus tôt dans la journée afin de lui montrer ma trouvaille. Ce qui m'avait coûté deux heures de colle auprès de mon prof de physique pour bavardages.

- Sois patiente, je ne peux pas te le montrer maintenant...

- Tu dois me montrer quelque chose ? De bizarre ? Un dessin ? Une critique sur un prof ? Une thèse sur la politique ?

Elle allait vraiment chercher loin... Elle continua d'émettre des hypothèses tout aussi farfelues les unes que les autres jusqu'au terminus sans recevoir une seule information de ma part. J'étais en train de me demander si la créature respirait encore... Je ne l'avais pas senti bouger de toute le journée. Une effroyable image me traversa l'esprit. Celle d'un cadavre abominable d'un animal pas encore découvert à ce jour gisant au fond de mon sac à dos. Un frisson d'horreur me parcourut le dos.

- Tu viens ?

Emilie s'impatientait. J'avais réussi à l'énerver encore plus qu'elle ne l'était d'habitude. Je sortis du bus et lui indiquai la direction à prendre pour se rendre chez moi au plus vite.

- Je ne sais absolument pas quoi faire, j'espère que tu pourras m'aider, lui dis-je.

- Pour les exercices de maths ? Tu sais très bien que je ne peux pas t'aider ! Je suis une vraie quiche !

- Je ne parle pas de ça ! rétorquai-je.

- Pour amadouer tes parents au sujet de tes heures de colle ? Je ne pense pas pouvoir y faire grand chose...

- Je me fiche complètement de ça.

Au fond, j'avais envi d'exploser tellement cela m'énervait. Deux heures de colle pour quelques paroles et un retard qui n'était même pas censé être sanctionné !

- On verra ça chez moi... dis-je pour conclure cette pénible discussion qui avait à peine commencée.

- Je ne te suis plus... répondis Emilie, complètement paumée.

Nous arrivâmes chez moi, la porte d'entrée s'ouvrit dans un grincement aiguë.

- Ouah, faudrait penser à la graisser, votre porte, ou elle finira par ne plus s'ouvrir !

Je détestais par dessus tout ce genre de remarque qu'elle ne se privait jamais de lancer à la figure des gens. Je préférai de pas répondre.

Une fois dans ma chambre, elle s'installa tranquillement sur mon lit, au fond de la pièce, juste devant la fenêtre. Ma chambre était plutôt sombre, mes étagères étaient bien ordonnées, mon bureau bien rangé. Bref, cela lui donnait un air un peu triste. Peut-être était-ce justement pour cela que j'étais tout le temps blasée ? Je songeai à refaire la déco de ma chambre lorsqu'Emilie me passa une main devant les yeux.

- Ouhouh, tu dors ou quoi ? Alors cette chose importante que tu devais me montrer ? Où est-elle ?

Je sursautai, repris mes esprits et saisis le sac dans lequel se trouvait la créature. Je m'éloignai de la fenêtre, de sorte à ce qu'aucun regard indiscret n'aperçoit le monstre et, anxieuse, j'ouvris très lentement la poche principale, laissant apparaitre une oreille, puis deux, et enfin la tête et le haut du corps de la chose. Elle était bel et bien en vie. Je ne savais pas si c'était une bonne chose, mais je préférais ne pas m'être trimballée un cadavre toute la journée. La créature nous fixait, ne pouvant détacher son regard de nos visages, pas par peur mais, me semblait-il, par curiosité.

- WOUAH ! Qu'est-ce que c'est ?! Où tu l'as trouvé ? s'exclama la furie qui me servait d'amie. C'est absolument dément ! C'est incroyable... c'est ... ! Les mots me manquent !

En général, quand on dit ça c'est pour quelque chose de plus... émouvant ? Mais je ne préférais pas la contre-dire...

- Il est super mignon ! Et regarde ! On dirait que de l'électricité sort de ses joues !? Ma parole je n'aurais jamais pensé que tu nous ramènerais ça un jour !

J'avais envi de répondre : "Moi non plus figure toi !", mais je me retenais. J'étais déjà parti me coller contre la porte de la chambre, histoire de pouvoir m'échapper au plus vite si la créature tentait une quelconque attaque... Emilie se pencha vers elle.

- Fais attention ! lui dis-je.

Mais elle ne m'écoutait pas.

- Coucou toi ! Qui es-tu ?

Comme si il allait lui répondre ! Je me détendis peu à peu et décidai de m'approcher de la créature. Au fond, bien que très étrange, elle n'était pas si affreuse que ça. Emilie avait raison, elle était plutôt mignonne.

- Je l'ai trouvé dans mon sac. Il a dû y pénétrer lors de l'incident dans le bus. Tu sais, celui que je t'ai expliqué, qui a eu lieu ce matin.

- Ah oui ! Celui où tu es tombée sur ton preux chevalier ? me taquina-t-elle.

- Ce n'est pas... Roh pis mince, ne parlons plus de lui... Je ne pourrais jamais te convaincre de l'inverse de toutes façons. Quoiqu'il en soit, je ne sais ni ce que c'est que cette chose, ni d'où elle vient. Sûrement un animal échappé d'un laboratoire...

- N'importe quoi ! Quel mauvais sens de l'imagination tu as, Anaïs ! Cela ne peut être qu'un... EXTRATERRESTRE !

Elle ricana un moment et sortis un magazine de son sac. Nan mais sérieux, elle transportait toujours des magazines de science-fiction en plus de ses classeurs ? Le magazine datait du mois d'août.

- Regarde un peu ça !

Elle désigna un article en première page sur une météorite tombée dans le désert.

- Ah ça... J'en ai entendu parler cet été... Je ne vois pas le rapport !

- Mais si ! Lis plutôt ça...

Elle remonta ses lunettes. Pleine d'espoir, elle commença sa lecture.

<< Des traces inconnues auraient été aperçues ainsi que des silhouettes étranges. Des extraterrestres rôderaient apparemment dans le désert du Sahara ! >>

Je levai les yeux au ciel. Et elle y croyait vraiment en plus !

- Même si c'était le cas, comment cette chose serait-elle arrivée là ?

- Ils envahissent notre planète !!

Là, elle commençait vraiment à me faire peur. Elle devenait aussi folle que mon prof de physique.

- J'ai pensé à l'amener au commissariat de police...

- Surtout pas ! Ils vont le torturer ! Le pauvre ! Regarde comme il est mignon !

Je tournai alors la tête en direction de l'espèce inconnue. Enfin, là où elle était censée être ! Mon sac était vide, vide de toute forme de vie. La créature avait bougé ! Mais où ?

- Emilie !? Où est-elle ? La créature ??

Affolée, je commençai à retourner toute ma chambre. Si jamais mes parents tombaient dessus... Déjà qu'ils ne voulaient pas d'animaux... Avec une chose pareille dans la maison, Maman ferait une crise cardiaque !

- Ne t'agites pas comme ça ! Tu vas lui faire encore plus peur ! Ce truc ne peut pas être allé bien loin, surtout que ta porte est fermée depuis le début !

Emilie tentait de me rassurer comme elle le pouvait. Mais l'angoisse m'avait déjà saisi. Je me mis à quatre pattes pour regarder sous mon lit. Rien. Sous mon armoire, rien non plus. Le dos en compote, je me relevai, m'étirais, puis fis quelques pas vers ma commode. Peut-être s'était-il caché dans un des tiroirs ? Tout à coup, je sentis quelque chose sous mon pied. Un bruit assourdissant, comme un cri qui m'était encore inconnu, retentit.

- RAIIIII

Un terrible éclair me parcourut le corps. Je fis foudroyée, je ne sais comment, en quelques secondes. Le choc fut terrible. Je m'en souviens encore. C'était comme lorsque, souffrant d'une mauvaise grippe, la fièvre vous montait au cerveau en moins d'une minute. Je ne bougeai plus, totalement paralysée. Mon pied était resté en suspension. Le rat se dégagea du dessous de ma commode. Il avait l'air furieux. Enfin je crois. J'étais restée là, la bouche ouverte, les cheveux dressés sur la tête. La créature se précipita vers Emilie pour sauter dans ses bras. Il me sembla qu'elle me tirait la langue.

- Waouh ! Tes cheveux ! Regarde comment ils sont redressés ! On dirait un zombie ! Trop top ! Tu as dû lui faire vachement mal quand même... A moins qu'il ai été juste surpris...

Cette fille était vachement rassurante. N'importe quelle amie aurait laissé tout de suite tomber la créature pour venir s'occuper de moi. N'importe quelle amie m'aurait demandé comment j'allais. Mais pas Emilie. A croire que cette chose qu'elle tenait dans les bras était tout à fait normale.

Reprenant mes esprits, je tentai de m'approcher d'Emilie, j'avais la tête qui tournait, je voyais double... C'est à ce moment que la créature, prise de folie, me bondit à la figure. Je pense qu'elle m'en voulait. En tous cas, elle ne fit pas que de me bondir dessus. Elle commença à courir partout dans la pièce, retournant toute ma chambre. C'était un chaos total. En à peine une demi-heure, entre le moment où j'avais ouvert le sac et le moment où la chose se calmait, ma chambre avait sombré totalement. Un vrai chantier.

- Vite Emilie ! Tire les rideaux ! m'écriai-je.

- Pourquoi ?

- Fais ce que je te dis !

Emilie fit deux grands bonds, sauta sur mon lit et tira les rideaux. Personne ne devait nous voir. A partir de maintenant, il fallait faire très attention à nos faits et gestes. Nous ne savions vraiment pas à quoi nous attendre de ce monstre.

- Raichuuuuu

La créature sembla bâiller. Puis elle se lova sur un de mes coussins, qui avait été projeté dans un coin.

- Mieux vaut ne pas le déranger... fis-je, soulagée de constater que lui aussi avait besoin de dormir, et qu'il ne pouvait pas faire le désordre vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Je tournai sur moi-même, de sorte à pouvoir constater les dégâts.

- Ma chambre... soupirai-je, abattue.

- Roooh... Mais c'est rien ça !

Forcément que pour elle ce n'était rien ! Sa chambre était à l'habitude encore pire que la mienne à ce moment là ! Elle s'accroupit près de la bestiole, sortis de sa poche arrière de jean un petit carnet et un crayon puis se mit à dessiner, tout en remontant ses lunettes, comme d'habitude. Je poussai les multitudes de choses entassées sur mon bureau et remarquai le magazine d'actus de science-fiction déposé par Emilie. Une idée brillante me vint à l'esprit. Lunettes, science-fiction, extraterrestres !

- MAIS OUI ! m'écriai-je.

- Chuuut ! Moins de bruit ! Tu vas le réveiller !

- Emilie, à quelle heure exactement le lycée ferme-t-il ?

- A dix-huit heures, pourquoi ?

Cinq heures et quart. Ma pendule affichait cinq heures et quart.

- Emilie ! Prends tes affaires ! On y va !

Je pris mon sac, jetai tous les cours qu'il y avait dedans et manipulai délicatement le coussin où dormait la créature. Je le mis dans la grande poche, fis glisser la fermeture de sorte à laisser un minimum d'air passer et ouvris brutalement ma porte de chambre.

- Dépêchons-nous !

Il n'y avait qu'une seule personne capable d'être assez fou pour nous aider. Et cette personne était toujours au lycée...