Rencontre avec le clan
Je toquais vigoureusement contre la lourde porte en bois qui bouchait l'entrée. J'entendis des pas derrière la porte, ainsi que des chuchotements affolés.
-Ne craignez rien, commençais-je, nous ne vous voulons aucun mal. Nous avons avec nous la maman Xatu.
Les chuchotements reprirent de plus belle. Je pus comprendre quelques bribes.
-Ils ont pris Xatu en otage ! Il faut leur donner ce qu'ils veulent! Disaient certains.
-Vous êtes fous ? Ils vont en profiter pour tous nous exterminer !
Je regardais Mysdibule, sans comprendre.
Une voix plus puissante que les autres s'éleva.
-Du calme ! Nous allons essayer de voir ce qu'ils nous veulent en premier lieu. Goupix, va ouvrir la porte !
-Oui père, répondit l'intéressé.
La poignée tourna et le porte s'ouvrit lentement. Le Goupix nous regarda puis il nous invita à rentrer.
Je m'immisçais à l'intérieur suivie de près par Mysdibule et tous nos amis. Les Pokémons entassés là semblait étonnés de ne voir « que » nous. Un Magnifique Feunard fit taire les chuchotements qui avait commencer dès notre arrivée.
-Qui êtes vous ? Que voulez-vous et pourquoi avez-vous Xatu avec vous ? Nous interrogea-il.
Mysdibule s'engagea dans un récit détaillé. Pendant qu'elle lui expliquait notre aventure, je pus l'observer. Il était beau, musclé et noble. C'était probablement le chef du village. Je posais à présent mon regard sur Goupix. Il avais les yeux baissés et était assis à coté de son père.
-...Et nous sommes venus ici.
Je sursautais. Elle avait déjà terminé ?
Le Feunard hocha la tête. Il attendit quelques secondes puis se leva. Il se dirigea vers la pauvre maman. Il s'assit et lui releva la tête avec la patte. Elle pleurait encore. Il la regarda dans les yeux. Puis il se tourna vers la foule.
-Que tous les villageois en âge de se battre se retirent chez eux et se préparent, annonça-il à l'assemblée, nous nous retrouverons ici dans une demi-lune.
Il marqua une pause puis repris.
-Nous avons un oisillon à sauver !
-Hourra ! Clamèrent les villageois en chœur, vive notre chef !
Tous les habitants sortirent et retournèrent chez eux, saluant notre courage au passage.
Une fois le lieu vidé, le chef s'adressa à nous: nous aurions nous aussi notre rôle à jouer. Après nous avoir exposé son plan, il nous conseilla d'aller nous reposer.
-Goupix, dit-il à l'intention de son fils, emmène les dans la pièce à coucher.
Celui-ci s'exécuta après avoir salué son père. Il passa devant nous et nous pria de le suivre. Il pénétra dans un couloir sombre, éclairé par les faibles lueurs que procuraient les candélabres suspendus ça et là sur les murs. Par contre, quand Salamèche entra, le bout de sa queue nous éclaira jusqu'à la fin du long couloir. Notre guide nous entraîna dans des escaliers où pratiquement toutes les marches craquaient. Il était recouvert par un épais tapis rouge. Chaque pas soulevait un nuage de poussière et je manquais d'éternuer plusieurs fois. Nous nous engageâmes dans un autre couloir tout aussi long, mais plus éclairé. Enfin, il ouvrit une lourde porte qui grinça. Il s'écarta et nous laissa rentrer. La pièce était très poussiéreuse, la décoration était, elle, digne d'un manoir. C'est vrai que jusqu'ici, la demeure en elle même était digne d'un manoir ! Les lits étaient très spacieux et les fenêtres laissaient passer les derniers rayons du soleil.
-Pffiou, soupira Salamèche, quelle histoire !
Nous avions poser nos baluchons sur les lits qui se trouvaient dans la pièce. Nous nous mîmes à parler des évènements de l'après-midi. Nous discutions tous, chacun donnant son point de vue sur tel ou tel détail. Seul Pifeuil ne participait pas. Il ne nous aimait pas beaucoup, d'accord, mais là, c'était différent des autres fois. Je remarquai alors qu'il était resté à l'écart depuis le combat. Il n'avait pas prononcé un mot. Celui-ci l'avait peut-être sonné.
Quoiqu'il en soit, je m'approchais du lit où il avait posé ses affaires et où maintenant il se reposait.
-Ben alors Pif ? Tu dis pas grand chose depuis tout à l'heure ! M'exclamais-je, Qu'est-ce qu'il t'arrive.
Naturellement, je m'attendais à une réplique haineuse. Mais non. Au lieu de ça, il se mit à pleurer toute les larmes de son corps. Je fus prise de cours, je ne savais pas que faire. Mes amis, qui avaient suivi la conversation, s'approchèrent. Coxy lui tendit un mouchoir. Le malheureux le prit et se moucha dans le papier fleuri. Nous attendîmes en silence qu'il reprenne son souffle et qu'il puisse nous parler sans qu'un hoquet ne l'interrompes tous les trois mots. Il respira lentement, les yeux encore brouillés par les larmes. Il souffla une nouvelle fois dans le mouchoir.
-To-Tout est m-ma faute ! Gémit-il.
-Ta faute ? Mais comment ça ?dis-je en fronçant les sourcils.
-C'est m-moi qui les ai dé-dérangé tout à l'heure ! C'est ma faute si le pe-petit s'est f-fait capturé !
Il y eu un silence pesant. Non ce n'était pas sa faute ! Mais comment l'en persuader ?
-Ecoute, commença Mysdi, si tu n'étais pas aller les voir, nous n'aurions pas fait leur connaissance et à l'heure qu'il est nous ne serions pas entrain de se préparer pour aller sauver le petit ! Tout cela se serait produit, que tu ailles les voir ou non. Là au moins, ils auront une aide en plus pour aller le secourir ! Tu comprends ?
Notre camarade baissa les yeux. Il réflechissait aux paroles de sa camarade. Enfin, il hocha lentement la tête.
-Merci, murmura-il à notre attention, sans vous, je sait pas ce que j'aurais fait.
Il sourit. Nous lui rendîmes tous son sourire. C'est là que je compris que Pif était totalement intégré dans le groupe.
Il essuya ses dernières larmes et proposa d'aller nous entraîner dehors en attendant le moment du départ. Cette idée fut choisie à l'unanimité.
Je fermais la porte derrière nous.
-Oh mince ! J'ai oublié mon foulard à l'intérieur ! Me plaignis-je. Allez-y c'est pas grave je vous rejoins !
-Ok !A tout de suite ! Me répondirent-ils.
Je rouvrais la porte pendant que mes amis empruntaient les escaliers. Mon foulard était posé sur mon lit. Je le pris et le noua autour de mon cou. Puis je m'emparait de la clé et l'enfonça dans la serrure. Je la fit tourner dans le trou et la rangea entre deux plis de mon foulard. Je me retournais
Et là, je le vis. En face de moi. Je rattrapais de peu un petit cri. Il faisait peur avec ses yeux brillants ors. Il ne disait rien, il était juste penché sur moi.
Je sentais sa respiration. Je ne le reconnaissais pas, le couloir était trop sombre.
-Il n'en est pas question, commença calmement l'inconnu, d'une voix caverneuse.
-P-pardon ? m'étonnais-je
-Vous n'irez pas sauver le petit, ni toi ni personne. C'est sa destinée.
-M-mais... Non ! Me révoltais-je, il est bien trop jeune !
-Ah tu n'es pas d'accord ? Puisque c'est comme ça, dit-il en s'approchant encore un peu plus, je vais employer la manière forte !
C'est à ce moment là que, à la lumière du chandelier éclairé au dessus de ma tête, je reconnus ...