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Master de Sévy



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» Auteur : Sévy - Voir le profil
» Créé le 25/08/2010 à 20:44
» Dernière mise à jour le 25/08/2010 à 20:44

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5. Le ballon d'eau.
• Eliott •
J'ouvris les yeux, je n'étais toujours pas revenu chez moi. C'était donc la réalité. Et moi qui croyais que c'était un rêve…
La beauté de ma chambre me subjugua. Je l'avais déjà contemplé hier soir avant de m'endormir, sa simplicité conjuguée à des tons pastels donnait l'impression d'être dans un cocon. Cette idée m'arracha un sourire. Je méditais un instant sur ce qui m'arrivait. Au début j'avais trouvé cela terrifiant. Mais je commençais de plus en plus à me dire que c'était fabuleux. Je me levais et m'appuyais au rebord de la fenêtre. Le paysage était vraiment magnifique, on voyait des passerelles en bois clair, reliées par des poutres et des cordes aux cimes des arbres, qui faisaient se rejoindre les petites maisons, construites elles aussi en bois. Il était assez tôt, le ciel arborait encore ses reflets rosés. Quelques personnes faisaient combattre leurs Pokémon sur des planches étroites. Je remarquais que les combats étaient vraiment très différents de ce que l'on nous servait dans la série célèbre de mon monde. Déjà, les dresseurs devaient être parfaitement coordonnés avec leurs Pokémon : d'après ce que Mély m'avait dit, il fallait du temps à un Pokémon pour comprendre quelle capacité on lui demandait d'exécuter. Un peu comme pour apprendre « assis » à un chien. Aussi, les Pokémon avaient besoin de beaucoup de concentration pour sortir des attaques à la hauteur des espérances de leurs dresseurs. Il ne suffisait pas de claquer des doigts pour qu'un Pikachu électrocute ses ennemis. Le Pokémon devait puiser au fond de lui-même, focaliser son énergie sur le fait d'attaquer, et encore d'autres choses que j'avais oublié. Vers la fin des explications de Mély, j'avais été distrait par son Pokémon qui me réclamait des caresses.
Quelque chose attira mon attention. Je tournais mon regard vers la gauche et aperçu Mély et Sévy sur une plateforme. Sévy utilisait le don qu'elle m'avait montré hier soir. Un tonneau rempli d'eau se trouvait derrière elle. Elle se concentra un peu et, paumes tendues devant elle, fit valser le liquide au dessus de sa tête, puis après quelques minutes de concentration et après avoir fait prendre à l'eau toutes sortes de formes, elle la transforma en une gigantesque boule assez compacte. Mély prit le relais en envoyant une arrivée d'air en dessous de la boule pour la maintenir en l'air. Que faisaient-elles au juste ? Je m'habillais et descendis rapidement dans le salon. En bas, Mila jouait avec le lion de Sévy (elle l'avait affublé de charmantes tresses qui lui donnaient un look à mourir de rire). Je me retenais tout de même de me moquer, sait-on jamais, des fois que le fauve ne m'attaque. Je me rapprochais, quelque peu soucieux pour ma sœur. Pouvais-je faire confiance à un Pokémon ? N'allait-il pas, dès que j'aurais le dos tourné, en profiter pour dévorer toute crue ma petite sœur ? Un frisson parcouru mon dos à cette idée. J'examinais le Luxray : ses griffes étaient rentrées. Lorsque je passais ma main sur sa tête, à travers sa crinière, il s'empressa de venir se frotter contre moi, réclamant plus de caresses. Mais Mila lui tira la queue :
-Attends, attends, toutou, j'ai pas fini ta coiffure ! protesta t-elle. En plus après on passe au maquillage tu vas être tout beau !
J'étouffais un rire. Pauvre Luxray, il ne savait pas ce qui l'attendait. Le Pokémon se dirigea vers le tapis du salon et s'allongea tranquillement, étouffant un bâillement. Ma sœur se précipita sur lui, et se fit lécher la figure avec entrain. Bon. Le Luxray avait l'air inoffensif. Et puis je pensais que si Sévy l'avait laissé seul avec ma sœur, c'était qu'elle avait confiance en lui. Alors je déposais un baiser sur le sommet de la tête de Mila, et repris ma route vers la sortie de l'appartement.


• Sévy •
Eliott se dirigeait vers nous et notre ballon d'eau.
-C'est quoi ce machin ? s'étonna t-il en pointant notre petite merveille du doigt.
-C'est direct comme accueil ! fit remarquer Mély.
-Sérieusement, c'est quoi ? éluda t-il.
-Un ballon d'eau ! répliquais-je. Du moins c'est ainsi qu'on l'appelle. Si tu préfères, c'est notre moyen de locomotion, à Mély et à moi. Je crée l'habitacle, et Mély s'occupe de propulser l'engin là où bon lui semble.
-C'est géant ! s'extasia le jeune Maître, des étoiles dans les yeux.
Odd, mon Pikachu, prit son élan pour sauter sur mon épaule. Malheureusement, il ne parvint pas à atteindre la hauteur de ma hanche et se cassa la figure en gémissant bruyamment. Je le pris dans mes bras et tentais de le consoler lorsque qu'une voix masculine venant de derrière moi me surprit. Une main se posa sur mon épaule.
-Hello Sévy-chan ! salua la voix.
Eliott s'étonna. Je le comprenais, il devait se demander qui était ce garçon. Ce dernier, par ailleurs, salua Mély de la même façon qu'il l'avait fait pour moi (il aimait nous appeler souvent ainsi). Il avait une taille moyenne, des cheveux bruns en bataille, assortis à ses yeux chocolat. Il portait un T-shirt noir avec quelques rayures orange et un jean de la même aussi sombre que son haut.
-Kévin ! m'exclamais-je avec gaieté, heureuse de voir mon ami. T'es bien matinal dis-donc. Que fais-tu ici ?
-Je venais voir le Maître, tout le monde ne parle que de lui à Doublonville. Il y a des affiches partout, et je me suis dit que comme je connaissais ses entraîneuses, j'pourrais peut être avoir un passe V.I.P pour rencontrer le Maître en personne.
-Futur Maître, corrigea Mély en souriant. Son entraînement n'a même pas encore commencé.
Mon regard se posa sur Eliott. Il paraissait un peu gêné. Je le présentais aussitôt à mon ami Kévin, ils sympathisèrent sur le champ, , riant de bon cœur à chaque vanne que sortait l'autre, tandis que Mély et moi tenions la chandelle. Au bout d'un moment, Mély se racla la gorge.
-Bon, excusez-moi les mecs, mais on a un entraînement à commencer. On a trois mois et je préfèrerais que vous ne les passiez pas à bavarder, sinon Sévy et moi risquons de nous faire taper sur les doigts.
-Vous n'aurez qu'a les protéger en mettant des moufles extra rembourrées, se moqua Kévin.
-Plus sérieusement Kév, éludais-je, tu voudrais venir avec nous ? Tu pourrais te battre contre les Pokémon d'Eliott tandis que Mély et moi on le coache.
-Ouais, pas de problème, s'enthousiasma Kévin. Ca va être cool !
-Euh, mais y'a un problème quand même, bredouilla Eliott. J'ai pas encore d'équipe, moi…
Mély le rassura :
-T'inquiète, on est tes entraîneuses, non ? On va t'aider à attraper ton premier Pokémon, et puis avec Kévin, vous ferez un « Un contre un ».
Environ une heure plus tard, nous survolions Doublonville grâce à notre ballon d'eau. La première fois qu'on l'empruntait, c'était assez flippant, parce que l'on pouvait voir le sol sous nos pieds, et l'on avait l'impression de pouvoir tomber à tout moment. Mais l'effet de stress disparaissait lorsqu'on avait l'habitude. Eliott et Mila étaient pétrifiés à l'arrière du vaisseau ; ils se serraient l'un contre l'autre et le blondinet se répétait : « Tu vas pas mourir, tu vas pas mourir, tu vas pas mourir… ». Ce qui au bout d'un moment, agaça Mély.
-Eliott, j'ai besoin de concentration pour diriger le ballon ! Tu pourrais la boucler trente secondes s'il te plaît ?
-De quelle manière parles-tu à notre Maître, ma chère ? ironisa Kévin qui s'était adossé à la paroi de la bulle en prenant un air snob.
Grâce à la vanne de Kévin, Eliott oublia apparemment sa peur du vide. Les deux garçons partirent d'un même rire tonitruant, qui énerva encore plus mon amie. Je pris les choses en main :
-Vous déconcentrez Mély, à rire aussi fort ! Si ça continue, on va finir par s'écraser comme des crêpes par terre avec vos bêtises ! Vous verrez, vous rigolerez moins quand on viendra vous décoller du sol à la raclette, ajoutais-je en croisant les bras.
A ces mots, ils se turent. Rien que d'imaginer nos corps aplatis par terre, j'en eu la chair de poule. J'entendis Kévin murmurer un « Ces filles, toutes les mêmes, elles savent pas s'amuser.. », puis le silence régna pendant un moment. Finalement, ce n'était pas si compliqué de les faire taire.
-Les garçons… bah c'est des soumis ! pouffa Mila en pointant son frère et Kévin du doigt.
Ils étaient devenus aussi rouges que des tomates sur pattes. Se faire ainsi rembarrer par une fillette de cinq ans ! Je commençais à l'apprécier de plus en plus cette petite. Eliott allait répliquer quelque chose à sa sœur mais elle lui coupa l'herbe sous le pied.
-Eliott tu te tais, sinon on fait paf par terre ! le réprimanda t-elle.
J'aurais bien aimé rire, mais j'eus peur de déconcentrer encore plus mon amie. Le voyage se termina donc en silence.
Nous survolions à présent la route reliant Doublonville et Rosalia. Au loin, on pouvait apercevoir le Dôme où se déroulait le Pokéathlon. Sous nos pieds, un petit parc agrémenté d'une grande fontaine et de deux autres petites. Alors le parc disparu pour laisser place à une forêt dense. Enfin nous arrivâmes à Rosalia.
-Préparez-vous à l'atterrissage, déclara Mély.

Rosalia avait toujours été une jolie ville, avec ses arbres orangés, sa tour Carillon et sa majestueuse salle de danse. Mély manœuvra le vaisseau et le déposa à quelques centimètres du sol. Je créai une ouverture dans le ballon pour que tout le monde puisse sortir, et entendis Kévin murmurer : « Ah enfin, on retrouve la liberté de s'exprimer… Aïe ! » ajouta t-il en sentant le coup de coude que je lui lançai. Une fois tout le monde sorti, je m'empressai de ramener le ballon à l'état de petite bulle d'eau, que je plaçai dans une gourde prévue à cette effet.
-C'est trop cool votre truc, remarqua Eliott. En fait c'est un véhicule de poche…
-On peut dire ça comme ça.
Nous nous dirigeâmes vers l'est de Rosalia et empruntâmes un passage pour sortir de la ville. Enfin après dix minutes de marche, nous arrivâmes à l'entrée d'une petite grotte. Le Mont Creuset.