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Master de Sévy



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» Auteur : Sévy - Voir le profil
» Créé le 04/08/2010 à 13:57
» Dernière mise à jour le 10/08/2010 à 11:07

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1. Le passage.
Vous avez peut être déjà entendu parler de ce monde, si mystérieux soit-il. Un monde comme le notre, qui y ressemble en d'innombrables points. Les humains qui y habitent sont néanmoins différents de nous autres Terriens ; certains connaissent l'art de la magie, et d'autres cachent des dons et savoirs encore plus étranges. Mais la plus impressionnante différence, entre notre monde, et celui-ci sont les curieuses créatures pacifiques ou féroces, qui le peuplent et que nous appelons communément Pokémon.
Cet univers parallèle est divisé en plusieurs îles, les Pokémon Island. En effet, il y a bien longtemps, les humains peuplant ces lieux ont décidé de donner ce nom aux îles pour rendre hommage à ces fabuleuses créatures. Bien entendu les Pokémon Island ont chacune besoin d'être gouvernées, pour éviter le chaos, cela va de soi. Les îles ont donc fait appel aux Maîtres, humains entraînés spécialement dans le but d'être, disons, le plus polyvalent possible – que ce soit en combat Pokémon, en concours, en soin et autres. En bref, le Maître se doit d'être, sinon parfait, le meilleur.
Saviez-vous qu'il existe une brèche, entre notre Terre, et les Pokémon Island ? A ce que l'on raconte, cette brèche aurait été créée par Arceus, le Pokémon tout puissant, Dieu incontesté de ces créatures fantastiques. On ne peut ouvrir un passage que si l'on possède un médaillon de pierre céleste. N'allez pas croire que l'on trouve de la pierre céleste à tous les coins de rue ! Il n'en existe pas des tonnes, et celle-ci est divine, elle vient tout droit des cieux.
« Mais quel rapport a cette brèche avec notre histoire ? », vous demandez vous. En fait, selon une très ancienne coutume des Islandiens, habitants des Pokémon Island, le Maître de chaque île, qui change tous les vingt ans, doit obligatoirement être choisi parmi les Terriens, d'où l'utilité de la pierre céleste. Selon la légende, ce serait Arceus en personne qui aurait instauré cette règle. De fait, personne n'ose la contourner, par crainte d'un désastre provoqué par la colère du Dieu Arceus. Et depuis fort longtemps, on entraîne des groupes d'Islandiens qui enseignent par la suite leur savoir-faire aux futurs Maîtres humains.

Voici contée l'histoire du jeune Maître Eliott, guidé par ses deux entraîneuses aussi farfelues l'une que l'autre…
• Eliott •
Un rayon de soleil me chatouillait le visage. Bon sang, c'était le week-end, pourquoi fallait-il que cet astre me réveille ? N'avais-je pas droit au repos ? Agacé, je me tournais vers le mur et rabattais ma couette sur mon visage. Voilà, ainsi, le soleil ne me dérangerait plus. Je profitais encore quelques minutes de traîner au lit, sachant pertinemment que je ne parviendrais pas à me rendormir. Il fallait tenter, peut être qu'avec un peu de chance, le sommeil me regagnerait dans peu de temps. Un grincement de porte, puis quelques pas feutrés se firent entendre. Décidément, pas moyen d'être tranquille dans cette maison.
-Eliott c'est un gros paresseux, fit une petite voix derrière moi.
Ah. J'aurais dû m'en douter. J'ouvris les yeux et découvrit, non sans surprise, une petite tête blonde. Adorable, lorsque vous ne la connaissez pas encore.
-Mila, ce n'est pas le moment, je suis fatigué, bougonnais-je à l'attention de ma petite sœur.
Bien sûr, allez interdire quelque chose à une gamine de cinq ans, et elle continuera en vous énervant encore plus. Au lieu de s'exclamer : «Oh, bien sûr grand frère bien aimé, désolée, je te laisse tranquille.», et de repartir sur la pointe des pieds, comme dans mes rêves les plus fous, elle s'agita de plus belle, grimpa sur mon lit et s'acharna à me faire des tresses avec le peu de cheveux que j'avais.
-Mila, j'ai dit que ce n'était pas le moment ! Va plutôt dans le salon. Ce n'est pas l'heure de regarder Bob l'éponge ? fis-je, désespéré, en essayant de montrer un semblant d'enthousiasme.
-Non, c'est déjà fini ! protesta-t-elle. Allez viens, je veux que tu joues aux Barbie avec moi ! Steuplaît !
Combien de fois avais-je dû faire semblant de m'intéresser à ses poupées, toutes plus blondes les unes que les autres. Et puis, elles me faisaient peur avec leurs sourires niais et leurs tenus toutes roses. On aurait dit que si elles prenaient vie, elles se transformeraient en monstres sadiques comme dans les histoires d'horreur. Non, sérieusement, moi, jouer aux Barbie, c'était pas mon activité préférée. Mais j'étais très souvent obligé. C'est fou comme les gamines de cinq ans ont un pouvoir d'influence. Enfin bref. Cette fois-ci, j'ai refusé l'offre sans trop de manières. Mais Mila a tout de même réussi à me tirer hors du lit. Elle me traîna jusqu'au salon, où je dus me frotter les yeux à plusieurs reprises tellement la lumière du soleil baignait la pièce claire. Lâchant ma main, Mila se dirigea en sautillant vers son champ de bataille (traduisez : sa maison de poupées, avec des minis-meubles en plastiques éparpillés sur le tapis du salon, et des poupées blondes allongées un peu partout). Ma mère m'accueillit avec un grand sourire.
-Et bien, déjà debout mon lapin ? D'habitude, tu dors au moins jusqu'à midi.
Comme j'aurais aimé profiter de ce bonheur. Dormir, encore et encore. Hiberner aurait été encore mieux.
-Elliott c'est un gros paresseux ! souligna une fois de plus Mila.
Je m'assis à la table et commençait à avaler nonchalamment mes céréales, toutes molles à cause du lait marron clair (aromatisé au chocolat, n'allez pas vous imaginer autre chose).
-Quel est ton programme aujourd'hui, Elliott ? questionna maman qui s'affairait déjà la cuisine pour le déjeuner.
Il devait être environ dix heures. J'avais la journée devant moi. J'aurais bien aimé faire comme tous les autres adolescents et aller voir mes amis. L'ennui c'est que je n'avais pas d'amis. Donc je serais obligé de faire comme tous les week-ends, à savoir, m'occuper de Mila.

Ma sœur démoniaque essayait tant bien que mal de m'enfiler les jambes de ses Barbie dans le nez lorsque maman avait débarqué dans la pièce.
-Dis donc, mon ange, fit-elle à mon attention. Je vais emmener Mila à l'anniversaire de sa copine. Tu veux que je te dépose quelque part ?
J'avais réfléchi un moment puis j'avais eu une idée.
Voilà comment je m'étais retrouvé au parc. J'aimais bien cet endroit, parce qu'il était calme, paisible, et qu'aucune petite fille ne vous torturait avec ses poupées maudites. Je venais ici lorsque je ne savais pas quoi faire. Très souvent en fait. Les mains dans les poches, je faisais craquer le gravier sous mes baskets lorsque j'avançais. Il y avait un nombre incalculable d'arbres qui s'élevaient haut dans le ciel, tant le parc était grand. J'approchais peu à peu du grand lac, j'aimais l'ambiance qu'il y avait à son bord. Je m'asseyais toujours sous le même grand chêne d'où j'avais une vue imprenable sur la moitié du parc. Le problème, c'est que celui-ci était tellement gigantesque, que je mettais toujours beaucoup de temps pour atteindre l'étendue d'eau. Je pressais donc le pas. Un bruit de craquement me fit m'arrêter net. Je me retournais. Une branche était tombée à terre. Aussitôt, je levais la tête vers les épais feuillages des arbres. Rien, à part un bruit de froissement.
-Y'a quelqu'un ? fis-je.
Bien sûr, je n'attendais pas de réponse. A moins qu'un petit singe sorte de sa cachette et vienne s'accrocher à une branche d'arbre en me criant : « Hé oui, c'était moi qui faisait tout ce bruit ! », je ne vois pas qui d'autre aurait put grimper dans cet arbre. Bon sang, la solitude me faisait vraiment penser à des choses étranges. Il fallait que j'atteigne le lac au plus vite. Là-bas au moins, je pourrais dessiner un peu, car le paysage était vraiment superbe. Mais j'avais quand même une drôle d'impression. Comme si quelqu'un me suivait.
Je suis arrivé au lac dix minutes plus tard. Aucun nouvel événement bizarre ne s'était produit. Et puis, de toutes les manières, si quelqu'un me suivait, il serait forcément obligé de se fondre dans le paysage, parce qu'au lac, les arbres étaient moins nombreux et l'environnement offrait beaucoup moins de cachettes. Je montais une petite colline afin de m'asseoir sous mon chêne favori. Il n'y avait quasiment jamais personne à cet endroit, à croire qu'un panneau avec pour inscription : « Propriété privée », était planté. Cela m'arrangeait. C'était ici que je me sentais le mieux.
Je sortis ma feuille, un cahier en guise d'appui, et mon crayon, puis entreprit de reproduire le paysage. J'avais essayé maintes fois, mais jamais je n'y étais parvenu, faute de temps, ou d'envie. Et puis, je n'étais pas si doué que ça. Je me concentrais cette fois et commençais à dessiner. Au premier plan, le lac, d'un bleu ciel parfait, scintillant grâce aux reflets du soleil. Puis la verdure et les familles qui jouaient, pique-niquaient, et autre. Ensuite, les innombrables arbres du parc. Et puis, très loin, les immeubles gris et ternes de la ville. Enfin, le ciel, agrémenté de quelques nuages cotonneux. Une vision globale de mon brouillon me permis de dire que ce dernier n'était pas si mal. Disons, mieux que les autres fois. Je jetais un coup d'œil à ma montre, je n'allais pas tarder à devoir rentrer, ma mère n'aimait pas que je sois seul au parc. Encore quelques minutes et je repartirais vers l'entrée, là où ma mère m'attendrait certainement déjà. Ensuite j'entrerais dans la voiture où Mila me raconterait en long en large et travers son après-midi avec sa copine. Et puis je retournerais dans ma chambre, et à ce moment-là… Et bien, je ferais de mon mieux pour ne pas mourir d'ennui.

Grande nouvelle : à vingt deux heures, j'étais toujours vivant. Néanmoins, je tournais dans mon lit et tentais tant bien que mal de dormir. Les activités passionnantes me fuyaient, autant aller dormir. J'étais si désespéré que j'aurais même pu aller jouer aux poupées avec Mila, mais elle dormait depuis longtemps déjà, emmitouflée dans ses draps Charlotte aux Fraises. Je contemplais ma chambre, mes yeux s'étant habitués à l'obscurité. Le bureau en bois était en bazar, comme toujours. Il ne valait mieux pas ouvrir les portes du placard de ma chambre, sauf si l'on désirait finir enseveli sous des tonnes de bric-à-brac. La moquette bleue était visible, pour une fois. Cela changeait des jours où on la devinait à peine, surplombée par des vêtements ou autre. La fenêtre, juste au dessus de mon bureau, attira mon attention. Je venais d'entendre un petit cliquetis contre la vitre. Etais-ce un caillou ? Intrigué, je me levais, et doucement, très doucement, j'ouvris la fenêtre. Ce qui suivit se déroula très vite. Horrifié, je découvris deux personnes, deux filles, accroupies sur des branches d'arbres à la hauteur de ma fenêtre, soit très haut. Comment avaient-elles fait pour monter là ? Et puis, que faisaient-elles ici surtout ? Soudain, d'une agilité phénoménale, l'une d'entre elles sauta dans ma chambre, me poussant à terre par la même occasion. Elle me bloqua de manière à ce que je ne puisse plus effectuer un geste. J'aurais juré qu'elle me souriait, comme pour me dire : « T'inquiètes, ça va bien se passer ». L'autre déboula dans la pièce et atterrit sur mon bureau.
-Ouvre le passage ! fit celle qui me retenait à terre à l'attention de sa partenaire.
Cette dernière détacha un collier rond et brillant d'une lumière bleutée, qu'elle tendit en direction du mur. Devant mes yeux stupéfaits apparut alors un énorme rond aux reflets bleus, que les deux folles furieuses avaient qualifié de « passage ». Je paniquais : qu'allaient-elles me faire ? J'essayais de me dégager, en vain. La fille qui me bloquait fouilla dans sa poche et en sortit un objet rond. Un faisceau lumineux rouge s'en dégagea, et une créature horriblement étrange apparut, une sorte de petit ours tacheté se tenant sur deux pattes, et des spirales entourant ses yeux. J'étouffais un cri. La fille me broyait les côtes, de peur que je ne réussisse à m'enfuir. Puis, très doucement, elle ordonna à la bestiole :
-Berceuse.
J'eus à peine le temps de tourner la tête et d'apercevoir une tête blonde pointer à travers la porte avant de sentir mes paupières se fermer.
-Vas t'en Mila, murmurais-je.
J'eus l'impression que l'on me traînait vers le fond, qu'un trou noir m'aspirait. Je me sentis tanguer quelques instants. Et puis plus rien. Rien que l'obscurité oppressante qui m'entourait. Sensation étrange.