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Kurario de please_save_my_earth



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Informations

» Auteur : please_save_my_earth - Voir le profil
» Créé le 20/11/2006 à 08:34
» Dernière mise à jour le 20/11/2006 à 08:34

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Réminescences - Ne pas oublier
L'histoire que vous allez suivre est une histoire un peu comme les autres, ce qui implique qu'elle en est différente aussi. Pour ne pas oublier certaines personnes, pour ne pas oublier certains actes, ni que les légendes ont toutes un fond de vérité, nous nous devons de laisser des traces de cette histoire. A l'heure où j'écris ces lignes, j'ai le coeur serré. Relire son journal me fait mal, mais, à travers ses lignes sont consignées les preuves de son existence, et les preuves de notre amitié.

Document : Journal Intime de Kurario, page 27, Année 807 ap. l'A.O


[ Vous savez, j'aurais beaucoup aimé vous dire que c'est le jour où je vous ai rencontrés tous les deux, que tout à commencé. Quelque part, ça ne serait pas faux, mais ce serait surtout me mentir pour idéaliser la chose, pour la faire devenir romantique, comme dans un film où les liens sont tellement forts qu'ils ne peuvent être brisés. Mais les liens sont fragiles. Nous le savons pertinnement, puisque pour nous, ces liens représentent tout. Puisque nous avons choisi cette voie, la voie de l'humain, malgré les obstacles. Alors nous allons continuer à avancer, pas à pas. A notre rythme, mais avancer.
Non, ce n'est pas notre rencontre qui a tout fait commencer, mais ma rencontre avec ce petit singe. Ce tout petit singe, qui à l'époque était si frêle et si fragile. Ce petit singe qui ne savait plus sourire....

Je m'appelle Kurario. Drôle de prénom, n'est-ce pas ? Je ne sais pas pourquoi on me l'a donné. Je ne sais même pas si c'est mon vrai prénom. Toujours est-il que c'était le prénom écrit sur mon bracelet, le jour où l'on m'a trouvé. J'avais erré, des heures dans ce labyrinthe de couloirs blancs et j'avais cru devenir fou. C'est alors que c'était arrivé. L'une de ses absences. Les médecins utilisent " blackout ". Ce mot explique tout à fait ce comportement. Une sorte de trou noir. Je suis en train de faire quelque chose, puis, la seconde d'après, des minutes, des heures se sont passées, sans que je ne puisse dire ce que j'y ai fait. Lorsque j'avais ouvert les yeux, j'étais à l'extérieur, à la lisière d'une forêt. La même forêt qui m'a vu grandir par la suite. Mes dix premières années m'ont été volées. Mon premier souvenir est celui de ses couloirs blancs.Comme si ces blackouts ne suffisaient pas. Et c'est justement lors de l'un de ces blackouts que tout à commencé.

Cette fois-ci, lorsque je me suis réveillé, il n'y avait rien de détruit. En général, c'est une sacré pagaille, pour ne pas dire un gros bordel que je semble créer lors de ses absences. Là, tout était en ordre. Enfin... Poussiéreux et retourné, mais je n'avais rien à voir là dedans. Le désordre était bien trop ancien et semblait correspondre à une certaine logique, une fouille. Tout était retourné, mais rien n'était cassé pour autant. Des caisses vides, des cartons, des cages vides, quelques vieilles plumes, des poils, une odeur humide et infecte, des débris de verre... Ma tête me lançait atrocément, et j'avais étrangement le mal de mer. Ce n'est que quelques minutes après que je compris que je me trouvais à bord d'un bateau. Dans sa cale pour être exact. Je me mis à tatonner lentement à la recherche de mon sac. Je le portais toujours, tout comme ma montre, car ils m'étaient toujours utiles lors de mes crises. Il m'arrivait fréquement d'être blessé ou de me retrouver dans des endroits inaccessibles. Lorsque mon sac fut enfin à nouveau en ma possession et ma lampe torche allumée, je m'étais mis à explorer la cale du bateau. Ce vieux bateau abandonné sentait le traffic de pokémon démentelé. Les conditions de transport semblaient vraiment mauvaises. Le bateau grinça et sembla légèrement pencher et la panique me gagna. Ma respiration avait acceléré et je m'étais obligé à reprendre mon souffle et à relativiser. Appuyé contre une caisse, ma virilité en prenait un coup. En même temps, je me mis à remercier le ciel et peut importe qui s'y trouvait de m'avoir laissé seul dans ce bateau. Accompagné, ma crédibilité en aurait prit un sacré coup. La caisse grinça à son tour puis ceda sous mon poids. J'entrepris la plus belle cascade amateur pour me retrouver dans des morceaux de bois et de pailles, les fesses sur le sol et un mal de crâne supplémentaire. C'est alors que je l'entendis rouler. Je repris ma lampe-torche pour cibler l'objet qui avait butté contre une caisse. Une pokéball. J'avais tendu ma main pour l'attrapper et avait appuyé sur le bouton par erreur. Un petit singe violet avec une queue en forme de main en était sorti et s'était écroulé sur le sol. Et là tout c'était enchaîné. Je l'avais pris contre moi et avait senti son petit corps extremement froid et son souffle faible. J'étais alors sorti en catastrophe du bateau et avais couru au centre pokémon le plus proche, à une dizaine de kilomètres de là. Haletant, je dois avouer qu'à ce moment là, je craignais bien plus pour sa vie que pour la mienne. Etrangement, pour moi qui n'y connaissais pas grand chose en Pokémons et en liens, quelque chose c'était ouvert en moi. Une douleur mêlée à de la joie. Pour moi qui avait été taciturne jusqu'à lors, qui avait tellement de mal à m'ouvrir à autrui, moi qui ne me connaissais pas, je m'étais mis à espèrer créer un lien. Et ce lien, ce tout premier lien, je l'ai créé avec toi, Capumain. Je sais que si je leur en parlais, cela les ferait rire, mais... Mais cette nuit là, je ne me suis pas inquiété pour mes parents adoptifs qui n'avaient pas de nouvelles de moi depuis plusieurs heures, non, je suis resté à ton chevet, espérant que tu te réveillerais. Et au matin, nous nous sommes réveillés, l'un contre l'autre.
Je me souviens encore de ce matin là. Tu n'as pas voulu relâcher ton étreinte, et je t'ai porté contre moi, toute la journée. Lorsque je suis rentré chez moi, mes parents t'ont accueilli à bras ouverts, et depuis ce jour là,en moi a germé un rêve. Ce jour là, où tout a commencé pour moi, le jour où j'ai décidé d'étudier les pokémons, et de faire en sorte de concilier nos vies et les leurs. Pour qu'il n'y ait plus de gens capables de te faire autant de mal, dès ce jour, j'ai décidé de m'attaquer à la racine du problème, les enfants, les plus jeunes, car ce sont eux qui construiront le monde de demain. Je ne veux plus voir ce genre de choses arriver, alors quoiqu'il arrive, et peu importe le temps que cela prendra, je continuerais à courir vers ce rêve, et à l'effleurer du bout des doigts. Tant que je serais en vie, je continuerais à rêver. ]