Terrier Humain
Les traces allèrent naturellement jusqu'en ville, j'hésitais à m'y aventurer à nouveau mais c'était pour la bonne cause nan ? Aussi je me fis le plus discret possible lorsque j'arrivais près de lieux fréquentés.
Au bout d'un petit moment les traces arrivèrent à l'entrée d'un bâtiment.
Je poussais légèrement la porte… grr, rectification, un jet de glace et un bon coup de pattes plus tard me voilà à l'intérieur. L'endroit était désert, de nombreux arbres en tranches étaient alignés sur le sol. Les humains n'ont pas l'air de comprendre qu'en les déracinant et découpant, les arbres poussaient beaucoup moins et qu'il leurs était impossible de recréer ainsi une forêt dans leurs habitations. Et ne pensaient-ils pas aux pauvres sauvages arboricoles privés de leurs cachettes par ces gestes de pur égoïsme ? Il faut vraiment que quelqu'un leurs apprennent qu'ils ne sont pas seuls sur cette terre !
Ecœuré par la présence de tout ces arbres maintenant morts, j'hésitais à reculer et sortir. Mais non, je devais aller passer un savon aux humains habitant ici et leur dire ma façon de penser ! Et puis, visiter une habitation humaine pourrait être amusant. Voyons voir, si cela vaux mon terrier douillet. Je recollais ma truffe au sol et suivais les traces de neige dans le bâtiment.
Schplaf !
Un grand choc au niveau de mon crane me fit vaciller un peu et m'obligea à relever la tête. Les traces que je suivais m'avais conduis tout droit dans un mur. Je m'assis un instant, me massant la tête de ma patte avant, tout en me demandant comment continuer. Les humains n'avaient pas à ma connaissance la capacité de franchir les murs. Avais-je affaire à des Fantominus déguisés en humains ? Je n'avais pourtant pas remarqué qu'ils lévitaient dans les airs. Non cette hypothèse ne me plaisais pas, trouvons autre chose. Le problème c'était ce mur, si des humains parvenaient à disparaître en le franchissant, je devais aussi en être capable !
Toujours aussi impatient, je reculais un peu, pris mon élan et fonça sur le mur, corne en avant. C'était la deuxième fois de la journée que je fonçais sans réfléchir, pourvu que cela ne devienne pas une habitude. Pourtant cette fois-ci me porta chance. Au moment où je rencontrais le mur, celui-ci s'effondra et me fit atterrir dans un couloir.
Je m'arrêtai pour observer les dégâts, le mur était en réalité une sorte de porte humaine… quelle paranoïa. Enfin bref, me voilà maintenant dans une habitation humaine, je ne voyais pas où menait le couloir et je décidais de visiter. Un petit brouillard de protection et me voilà en route.
Je n'avais jamais vu de terrier aussi grand et aussi tordu, je trouvais des dizaines de croisements de chemins. Les couloirs se ressemblait tous, gris et mal éclairé, ils étaient entourés de portes évidemment fermées. J'en ouvris quelques unes à l'aide d'un jet de glace pour à chaque fois découvrir la même pièce. Petite et sans lumière aucune, elle ne possédait qu'une sorte de table, une chaise et tout plein de papier. Intrigué mais peu rassuré, je ne m'y aventurais pas. Mais je ne pouvais m'empêcher de me demander comment cette pièce faisait-elle pour se retrouver derrière chaque porte.
Bon et maintenant, quelle direction suivre ? Je m'en remettais rapidement au hasard, quelques minutes plus tard où je n'avais toujours croisé personne, je commençais à me lasser de ce paysage uniforme. Je m'assis un instant essayant de penser humain… où ont-ils pu disparaître ? Je n'avais vu aucune fenêtre par laquelle ils auraient pu s'enfuir. Que ferait un humain dans ma situation ?
Pour bien me mettre à leur place, je devais agir comme eux, et donc… me tenir comme eux. D'une bonne impulsion, je me redressais sur mes pattes arrière. Et je tentais maintenant de marcher un peu près droit… cruel échec, à peine essayais-je de me déplacer que je perdis l'équilibre et seul mon reflexe de me rattraper contre un mur m'évita la chute. Mes pattes avant trépignaient sur le mur lisse et comprenant que je ne parviendrais pas à me tenir sur deux pattes, je revins sur mes quatre papattes chéries. Pourquoi se contenter de deux pattes quand tout le monde sait qu'il est plus rapide et moins fatiguant d'évoluer sur quatre ? Je regardais le mur et constatais qu'une petite lumière rouge y était apparue. Je n'eus pas le temps mieux l'observer qu'elle disparue et qu'à la place une porte s'ouvrit à coté de moi.
Cette porte menait à une toute petite pièce vide, intrigué par cette ouverture spontanée, j'y rentrais doucement. Pourtant, malheur m'en fit, aussitôt que j'étais à l'intérieur qu'elle se referma sur moi. Je bondis dessus mais ne réussis qu'à déclencher une nouvelle lumière sur le mur. J'étais enfermé ! Je commençais à paniquer et au moment où j'allais utiliser mes capacité pour sorti de là, je me mis en mouvement. Enfin nan, je ne sais pas comment l'expliquer, je ne bougeais pas mais je ressentais les mêmes sensations que lorsque j'étais sur le toit. Comme si cette pièce bougeait ! Et elle descendait en plus ! Nan, je devais rêver, ceci était impossible, le manque d'air dans cette pièce devait me rendre fou. Je devais en sortir, le plus vite possible. Je secouai la tête, recoiffais un instant ma crinière pour me calmer et lorsque mon imagination cessa de me faire croire que je bougeais, je m'approchais de la porte et tentais de l'ouvrir avec mes crocs. Ce fut beaucoup plus simple que je ne l'avais imaginé, à peine commençais-je à forcer qu'elle s'ouvrit. Comme quoi, réfléchir calmement est souvent un bon moyen de s'en sortir, je ferais bien de m'en souvenir. Les humains ne font jamais rien de bien, pourquoi cette porte aurait-elle été différente et pourquoi n'aurais-je pas parvenu à l'ouvrir facilement voyons !
Je sortis en vitesse et vis la porte se refermer à nouveau. A quoi servait cette pièce ? Pour capturer les humains ne connaissant pas l'habitation ? Mouais, je ne m'y risquerais plus ! Je me retournais pour reprendre ma traversée des couloirs, bien décidé cette fois-ci à trouver la sortie. Mais là quelle ne fut pas ma surprise ! Les décors avaient changé ! Où avais-je encore atterri ?
Je me trouvais dans une grande pièce, le sol de celle-ci avait l'air étrange. Je n'aimais pas cela mais je n'avais pas le choix, je m'y aventurais. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je constatais que par endroit le sol bougeait et m'emmenait à l'autre bout de la pièce. Je compris vite que ce sol était partiellement recouvert du même genre de tapis que ceux dont je me servais sur le ferry pour trottiner. Mais quelle était leur utilité ici ? Je fis quelques pas et me retrouvais à nouveau sur un tapis, très vite je pris goût à ce moyen de transport sans effort, même s'ils ne me faisaient que tourner en rond et que je ne voyais pas comment en sortir. Quel drôle d'idée, une salle de sport dont on ne peut s'échapper, cela devait être extrêmement fatiguant à la longue. Je bondis sur une caisse à proximité et évaluais la situation, les tapis étaient très rapides et les remonter à contre sens me fatiguerait, de plus en les laissant me guider, je ne sortirais pas d'ici. Ah, non ! J'avais réussis l'épreuve des longs couloirs, celle de la petite pièce et maintenant j'allais échouer à celle de la salle de sport ? Non, non, non ! J'utilisais mon laser glace sur l'ensemble de la pièce et lorsque celle-ci se mis à ressembler à un igloo, je glissais tranquillement sur la glace qui maintenait les tapis à l'arrêt.
Pourquoi se priver des grands moyens ?
Je sortais paisiblement de la pièce, quelques portes plus loin j'arrivais dans une nouvelle salle où de l'or, de nombreux ronds et papiers étaient entreposés. Et bah dis donc, je devais avoir trouvé le repaire d'un Miaouss, ou même d'un Persian ! Je n'avais jamais vu autant de pépites d'or, je levais le brouillard pour mieux observer. Ce devait être une mauvaise idée, une alarme sonore se déclencha, oups !
Je remis le brouillard et partis en courant. Je ne sais pas trop quelle chemin je pris ensuite, mais certains montaient, d'autres tournaient dans tous les sens, bref l'on peut dire que je m'étais perdu… mais où était-elle cette maudite sortie ?
Je me demandais comment ma situation pouvait empirer… prisonnier d'un terrier humain lorsqu'un puissant courant d'air me parvint. Mon brouillard se dissipait ! Ah non ! Là cela ne me va pas ! J'accèlérais ma foulée et partis en direction de ce courant d'air, je devais l'arrêter ! Quelques instants plus tard j'en trouvais la cause, trois Roucoups battaient violement des ailes pour chasser le brouillard.
Rah, ces domptés ! Je me jetais sur le premier, bon à ce moment mon brouillard n'était plus si efficace. Je ne parvenais à le maintenir que juste autour de moi. Cela explique peut-être pourquoi l'humain en noir qui me vit poussa un cri. Surement la première fois qu'il croisait un petit nuage dévoreur de Roucoups ! Mais je n'avais pas le temps de prêter attention à lui, je devais éliminer ces Pokémons pour restaurer mon camouflage. Je venais de mettre le second hors d'état lorsque trois autres humains, eux aussi recouvert de noir, rejoignirent le premier et se lancèrent avec les Pokémons respectifs sur moi.
Tant pis pour le troisième, je partis en courant poursuivit par le Roucoups, les quatre humains et je ne sais pas combien de Pokémons, j'avais vu un Rattatac, un Goupix et un Elecsprint… mais ils n'étaient sûrement pas les seuls !
Ausecours !!
Je dissipais le brouillard, de toute façon, il ne me protégeait plus et j'avais besoin de toute mon énergie pour courir. Le petit objet métallique de l'humaine bleue était toujours accroché à mon cou, il frappait contre ma poitrine à chacun de mes pas. Cela devenait vite désagréable, je baissai la tête et le pris dans ma gueule pour l'immobiliser.
Là j'ouvris grand les yeux d'étonnement lorsque je me mis à pousser le sifflement strident de l'humaine bleue ! D'abord interloqué, je compris que cela étonnait d'autant plus mes poursuivants qui se stoppèrent d'un coup. Pensant avoir trouvé un moyen de les te nir éloigné je continuais de respirer dans l'objet et d'imiter l'humaine.
J'allais m'en sortir !
Enfin… s'était sans compter sur l'impasse dans laquelle je venais de me mettre, j'allais faire demi-tour lorsque je vis les humains apparaître. Je sifflais pour les faire reculer, mais cela ne fonctionnait plus…
Dommage… ils commençaient à m'encercler, je lâchais l'objet et utilisais mon laser glace. Le Goupix para immédiatement avec ses flammes. Voilà qui n'allait pas être pratique pour moi, utiliser un jet d'eau était offrir une excellente aubaine au cabot de foudre pour m'atteindre. Je ne connaissais que trop bien les propriétés conductrices de l'eau… combien de fois avais-je du répéter à Raikou de ne pas jouer avec moi lorsque je crachais de l'eau !
Je me demandais quoi faire quand soudain des grognements se firent entendre ! La cavalerie ? Enfin la meute plutôt ! Les trois Grahyenas de la fille bleue apparurent de je ne sais où.
Oh non, comme si j'avais besoin de ça en plus du reste…. Je veux bien, que mes enemis s'en prennent à moi mais chacun leur tour !
Pourtant leur apparition provoqua la panique parmi les humains qui en avaient après moi. Ils parurent m'oublier, je m'apprètais à disparaître tant que je le pouvais encore lorsqu'un des Grahyena vint jusqu'à moi.
Je fis mon plus grand sourire innocent lorsqu'il me reprit l'objet de sa maîtresse d'un coup de dents bien placé. Mais ce qui m'étonna fut ce qu'il dit avant que n'ai le temps d'expliquer quoi que ce soit pour me justifier. Il me dit que j'avais bien travaillé et que je n'avais plus rien à craindre, les professionnels allaient intervenir.
Heu… de quoi parlait-il ? Ce n'était pas moi le légendaire professionnel ici ?
Il me remercia de les avoir guidés jusqu'ici et me dit que ma participation au démantèlement de ce réseau était exemplaire et que je serais félicité.
Alors, ça y est. Là j'étais complètement perdu.
Il poussa ensuite une attaque hurlement… sans m'avertir, Aie ! Et un petit Medyena apparu. Le Grahyena me demanda ensuite où était mon dresseur.
Alors là, s'en était trop, j'avais ma réplique parfaite et toute prête pour lui dire de ce que je pensais de son professionnalisme et de ma tête de dompté ! Mais évidemment avant de me laisser la parole, il enchaina en disant qu'il voyait.
Il voyait quoi au juste ?
Il dit que le Medyena allait me conduire à la réserve, me laisser seul en ville pouvait être dangereux.
Ca je sais ! Tout lieu humain est dangereux ! Pour qui me prenait-il, j'avais tant l'air d'un dompté perdu et débutant ? Je veux bien admettre que j'étais perdu mais c'était tout !
Il ajouta enfin, que je ne devais pas m'inquiéter, en me cherchant mon dresseur passerait sûrement au centre Pokémon et de là il ferait avertir Leveinard de ma présence dans la réserve. J'allais vite rentrer chez moi.
Mouais j'hésitais à lui faire remarquer que je pouvais toujours attendre que l'on vienne me chercher mais bon… et mon jeune guide partait déjà en courant. Je lançai un dernier regard méprisant au Grahyena et suivais le chiot à travers le labyrinthe humain. En chemin je croisais cinq ou six humaines bleue… Un soupir de desepoir ma gagna. J'ignorais jusqu'alors que l'attaque clonage fonctionnait sur les humains. Et qui avait eu l'idée de cloner celle-là, pauvre de nous Pokémons honnêtes.
Quelques minutes à peine plus tard le chiot et moi émergions au grand jour, enfin aux grands flocons. Comment un si jeune Pokémon avait-il pu trouver aussi rapidement la sortie alors que j'y avais passais des heures d'après le niveau du soleil. Bref, toujours dépité je le laissais me guider jusqu'à la réserve.
En chemin j'eu une pensée pour Sern et Maan… finalement j'allais les laisser à leurs Pokémons… et entre les mains de l'humaine bleue enfin des humaines bleues. Tant pis, la vie allait ainsi non ?
Cette journée m'aurait au moins apprit une chose, les terriers humains n'étaient vraiment pas habitables. Comment faisaient-ils pour vivre là-dedans. Rien que d'y penser un frisson me parcouru. Et voilà le comité d'accueil, avais-je l'air si effrayant que cela ? La vision du tas d'or me revint, avait-ce un rapport avec l'argent humain ? Tout ceci était bien étrange, mais bon… en route pour la réserve ! Lieu de… et oui, je fixais le Medyena en souriant.
Cela devenait une habitude que je me jette dans des lieux dont j'ignorais tout.