Un monde meilleur [One-Shot] de Kiyonari

«Si on ne peut pas écrire, alors il faut dessiner »
C'est ce que je me suis dit un jour. Et ça a marché.
Mon nom est Kiyonari. Tout a commencé il y a 3 ans de cela, lorsque j'ai essayé d'écrire une fan fic et que je me trouvais devant une feuille incroyablement blanche et vide.
J'ai alors dessiné un Caninos représenté dans ma chambre. J'ai levé ma feuille pour voir le résultat quand j'ai entendu un bruit derrière moi.
Je me suis retourné et j'ai vu ce Caninos. Assis à l' endroit exact où je l'avais dessiné sur la feuille.
Il m'a regardé, puis s'est léché la patte. Il l'a reposée au sol et a ouvert la gueule :

« Merci de m'avoir donné la vie Kiyonari. »

Je n'ai pas pu répondre.

« Hey tu vas bien ? T'es tout blanc !
-Tu … tu parles et tu es vivant ?!!
-Bah oui tu m'as dessiné donc je prends vie.
-Je … je sais faire ça moi ?!
-Woaw !!Tu dessines depuis combien de temps ?
-J' ai commencé mes premiers croquis il y a 2 ans je pense.
-Ça fait 2 ans que tu dessine et tu t'es pas rendu compte que si tu représentes un fond et un « objet », cet objet prend vie ?
-Je dessinais sur fond blanc.
-Ah oui … ça explique tout …
-Et je peux donner la vie à n'importe quoi en le dessinant ?
-Oui mais …
-Ah ah !!Je m'en doutais !!
-Quoi ?
-Il faut une monnaie d'échange !!
-Oui et … »

Mais je n'écoutais déjà plus ce brave Caninos qui souhaitais me mettre en garde de je ne sais quelles choses, plongé sur une feuille blanche afin d'obtenir …

« Célébi, prends vie !!
-…
-Bah pourquoi ça ne marche pas ?m'étonnais-je
-Si tu m'avais écouté …
-Quoi ? Allez dis moi !
-Bon d'ac .Quand tu dessine, n'apparaissent que les objets que tu connais bien.
-Et … et toi ? Pourquoi es-tu apparu ?
-Je … je ne peux pas te répondre …
-D' accord, minaudais-je, déçu
-Tu pourrais le savoir si tu demandais à Feunard.
-Où est-il ?
-Dans les Montagnes Ardentes. A l'est du Pic gelé.
-Dans le Monde Pokémon ?
-Oui. Pour y aller tu devras le dessiner.
-Mais je ne le connais pas.
-Si tu le dessine tel que tu l'imagines, il prendra vie.
-Ok, répondis-je
…
-Tu m'aides Caninos ? »

Et penché sur ma feuille, j'ai dessiné le monde que Caninos décrivait à mes oreilles.

« N'oublies pas les failles de l'espace et du temps sinon, nous ne verrons jamais ce monde idyllique.
-Je te remercie. Mais …
-Vas-y.
-Il n'y a pas d' « objet ».Juste un fond, un décor. Ça marchera quand même ?
-Oui … normalement. Et puis ça fait deux semaines qu'on bosse comme des malades, on ne va pas faire demi-tour.
-Oui … continuons. »

J'ai pris une nouvelle et dernière feuille blanche et j'ai dessiné ma chambre avec la faille de l'espace et du temps contre le mur gauche.
Tout était prêt. On allait pouvoir y aller.
« Attends !me héla Caninos, J'ai omis une chose. Ce voyage est définitif. Les failles de l'espace et du temps s'effaceront dès notre arrivée dans le Monde Pokémon.
-Ah. C'est tout ?
-Comment ça « C'est tout ? » ? Tu veux vraiment y aller ? Tu ne veux pas rester ici ?
-Non. J'ai dessiné un monde parfait, le Monde Pokémon est le plus beau dessin que je n'ai jamais fait. Sur chaque feuilles, il est plus que réussi. Alors qu'ici, « vivre » ne veut plus dire grand-chose : tu profites de ton enfance et dès 18 ans, tu es recruté par l'Armée sinon, ta famille est exécutée sous tes yeux. Mon monde est pitoyable, infâme, perverti, lâche et lamentable.
- D'accord. Nous partirons demain à l'aube. »

Cependant, dès le crépuscule, Absol avait prédit une journée mortelle.

Dès que les premiers reflets topaze et améthyste du soleil effleurèrent la ligne d'horizon de la Mer Australe, que la rosée avait fait des Plaines d'Azur une steppe d'herbes fraîchement mouillées, que les Cériflor allaient fleurir tels les cerisiers aux premières lueurs du printemps, que les Noarfang rentraient de leurs chasses nocturnes et que Cresselia, la diurne, allait prendre la place de Darkrai, le noctambule, Xatu et Magirêve avaient confirmé la prédiction d'Absol, et affirmaient que Giratina , le nécromancien, allait descendre du Monde Inversé au Monde Pokémon pour emmener les défunts.

« C'est un voyage sans retour Kiyonari.
-Ouais. Allons-y. »

J'étais décidé. J'allais dire adieu à mes ennemis, mes amis, mon frère, ma sœur et mes parents pour aller dans un autre monde. Un monde où la guerre n'existait pas. Un monde idyllique, idéal, accompli, impeccable, achevé, un monde parfait.
Nous avançâmes vers la faille, fermâmes nos yeux et sautâmes.

Je fus, dès les premières secondes, séparé de mon partenaire et une torture destructrice commença.
Je fus persécuté par des cris, des larmes, des hurlements, des pleurs. Toutes ces armes étaient des lames qui transperçaient ma peau mille fois à chaque secondes.
Puis, cela se calma. Au loin, une ombre floue mais imposante, gigantesque. Elle se rapprochait. Lentement mais surement. Pareille à la peur qui montait en moi à chaque pas du monstre.
« Qui…Qui êtes vous ?
-Tu es venu Kiyonari.
-Qui êtes vous ?
-Je suis ta mort, ton agonie, ton crépuscule, ta désolation, ton seul et unique échappatoire. »
« Ton seul et unique échappatoire. »
« Le seul moyen d'affronter la réalité est de lui faire face. »
« Fuir ne sert à rien, si ce n'est reporter le combat et à se comporter en lâche.»