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Après sa mort [OS] de pellage d'encre



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» Auteur : pellage d'encre - Voir le profil
» Créé le 25/02/2010 à 17:22
» Dernière mise à jour le 22/05/2011 à 18:28

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   One-shot

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Chapitre unique.
« Le temps semble s'être arrêté.
Plus rien ne bouge.
Le vent ne souffle plus.
Le soleil ne se lève plus.
Les habitants de ce triste monde errent sans but.
J'erre sans but.
Je marche au milieu des arbres figés, paupières mi-closes.
Je n'ai pas la force de penser.
Je marche sans savoir où je vais.
Je n'ai nul part où aller.
Mes pas ne troublent pas le silence.
Le bruit n'existe plus.
L'obscurité a envahit le monde, quand son créateur a disparut, nous laissant orphelins, nous, pauvres habitants de cette planète sans âme.
Une larme coule le long de ma joue.
Dès qu'elle quitte le contact de mon corps, elle se fige dans les airs.
Pleurer me fait mal.
Comme une lame qui me fend le cœur.
Pourquoi tant de douleurs ?
Dans ce monde sans couleurs.
Comment en sommes-nous arrivés là ?

Le jour où tout commença, fut celui où tout se termina.
Créateur, pourquoi nous as-tu abandonné ?
Toi qui, un jour pensa à nous, toi qui nous donnas la vie à travers ton esprit, puis tes croquis.
La mort est bien humaine…
L'imagination ne peut mourir.
Notre créateur mourut, notre monde perdit ses couleurs.
Nous ne pouvons mourir.

Pourquoi ?
Personne ne pense plus à nous.
Nous sommes soi-disant démodés.
D'autres héros nous ont remplacés.
Les Pokémon sont devenus aussi vieux que l'étaient les billes pour les enfants, quand nous sommes nés.

Plus rien ne peut nous aider.
Satoshi Tajiri est mort depuis bien des années.
Mes compagnons dépérissent, mais ne peuvent quitter ce monde.
Ils n'existent que dans les rêves, mais les rêves les ont abandonnés.
Le noir de l'imagination feue noie chaque jour un peu plus l'espoir, et la flamme qui nous animait autrefois faiblit. »

Pikachu n'en peut plus. Il s'écroule face contre la terre glacée.
Lui qui fut pendant tant d'années, la référence d'un rêve, de l'imagination d'un homme.
Aujourd'hui, plus rien ne lui donne le courage.
Son pelage jaune est sale et pelé.
Ses yeux sont ternes et vides.
Son cœur s'est arrêté le soir où celui du créateur a cessé de battre.
Mais il semble vivant.
A-t-il rêvé ?
Si seulement.
D'autres pokémon le dépassent sans le voir.
Ils ne voient plus depuis que les yeux du créateur se sont fermés une ultime fois.
Mais ils ne semblent pas aveugles.
Peut-être ont-ils rêvé.
Comme dans un songe, on croit que tout peut arriver, mais le matin, au réveil, on se retrouve comme la veille, dans la misère grandissante.

Le rêve est la chose la plus pure au monde.
Il fait vivre. Il donne l'espoir.
Mais voilà bien longtemps que Pikachu n'a pas rêvé.
Il ne dort plus.
Son cœur saigne. Il pleure.
Ses joues roses ont perdu leurs éclats.
Il perd peu à peu ses couleurs, comme il perd l'envie de vivre.

Le jour n'existe plus, la nuit est éternelle.
Pikachu marche à nouveau.
Il voit une lumière au loin.
Il la suit aveuglément.
Il y a si longtemps qu'il n'a pas vu de lumière.
Ses coussinets abîmés par la roche dure et glacée, sont plus insensibles que jamais.
Dans ses yeux vermeils brille une lueur depuis si longtemps perdue. Celle de l'espoir.
Les autres Pokémon le suivent.
Leur cœur semble battre de nouveau.
Ils voient la lumière.
Est-ce un rêve ?

Ils marchent plusieurs heures ? Comment le savoir, le temps s'est arrêté.
Mais ils marchent, ils voient et ils espèrent. C'est le principal.
La lumière se rapproche un peu plus à chaque pas.
Elle grossit.
C'est un rectangle.
Ils approchent.
Ils y sont.
La lumière est bien là. Mais une vitre en empêche l'accès.
Derrière la vitre, un paysage.
Un garçon est étendu sur l'herbe verte.
Vert, quelle belle couleur !
Le soleil brille, perché bien haut dans le ciel bleu azur.
Pikachu tape contre la vitre avec ses petites pattes.
C'est la frontière de leur monde.
La frontière de l'imaginaire.
De l'autre coté, c'est la réalité.

L'enfant entend.
Il se lève, regarde autour de lui.
Il cherche l'origine du bruit.
Comment peut-il l'entendre ?
C'est dans sa tête.
Lui n'a pas cessé de croire.
Alors il ferme les yeux.
Il imagine le monde des Pokémon, tel qu'il fut le premier jour.
Et il y rentre.

Bientôt, l'enfant est parmi les créatures.
Et les couleurs envahissent le monde.
Une brise souffle.
Les arbres revivent.
La vie revient.
Pikachu redevient Pikachu.
Son poil reprend sa couleur jaune, ses joues, redeviennent rouge rose…
Alors il s'écrie :

« Oh petit enfant, enfant de mon cœur. Puisses-tu remplacer les créateurs, et redonner la beauté à ce monde qui est le nôtre ».

Mais l'enfant ne comprend pas.
Pour lui, la souris ne fait que crier son nom.
Mais il sourit.
Son rêve le plus cher vient de se réaliser.
Lui, Tinoë, enfant de l'esprit, ainsi fut-il appelé.
Bénit fut-il, par les légendaires, descendus des cieux.

Alors Pikachu reprit ses rêves.
Le monde Pokémon redevint le monde qu'il fut il y a tant d'années.
Le temps reprit son court.
L'espoir est toujours présent. Et les oubliés sont toujours évoqués un jour ou l'autre…

L'espoir ne fait-il pas vivre ?