Zigzaton Jones, aventurier pokémon de Miacara

-Mais… que…

Caché sous l'armoire, je tremblais. A chaque bouffée d'air, de la poussière entrait dans mes narines et je luttais ferme pour ne pas éternuer. Pachirisu regardait le maire, le maire regardait Pachirisu. Lequel allait craquer en premier ?
Nirondelle était au sommet de l'armoire, cachée elle-aussi, et je le devinais en train de maudire l'écureuil jaune de ne pas avoir trouvé une cachette. Soudain, le maire explosa :

-IL EST TROP MIGNOOOOOOOOOOOOON, JE LE VEUUUUUUUUUUUUUUUUX !

Il prit Pachirisu dans ses bras et le pressa contre son torse. Beurk, finalement je préférais être couché dans la poussière.

-TU ES TROOOOOOOOOOP CHOU !!!!! J'VEUX PLUS DE CES DELCATTY, Y SONT MOCHES ET PIS LES POKEMON DE SHINOU SONT A LA MODE ! Petit, accepterais-tu de devenir mon pokémon favori ?

-Bien sûr que non vieux schtroumpf, siffla Pachirisu, j'aime que les jolies filles qui sentent la vanille !

Mais le maire ne comprit que : « Pachi Su Ri, Pachirisu Risu I Pachi !

-Tu acceptes, et même avec joie ? Ô bonheur, ô merveilles, ô naïades !

-Ô malheur, ô rouges oseilles, ô dryades !

Pris d'une soudaine idée, je sortis de ma cachette et Nirondelle m'imita, volant tout de même à une distance respectable du maire qui nous regarda avec des yeux de Barbicha avant de grogner :

-Qui se sont, eux ?

-Des amis ! s'empressa de répondre Pachirisu.

-Des copains ? (Miracle, il avait comprit !) Invitons-les à prendre le goûter avec nous !

Nous ? Aussitôt, une bande de filles en mini-jupe affublée chacune de son Skitty débarquèrent. A la vue de Pachirisu, elle fondirent et jetèrent leur pokémon rose par la fenêtre en pleurant :

-J'en veux un moi aussi !

-Je vous en trouverais un ! Cunégonde, va chercher les tartines à la confiture de Bulbizarre !

Nous allâmes dehors. Le goûter arriva vite, porté par la tribu de jouvencelles.
Les toasts étaient si grillés qu'ils en étaient noirs, le jus d'orange était bourré de pulpes, la confiture d'une couleur de moisie et couverte de petits champignons, les cookies mous au point qu'il en était impossible d'en saisir un, les fruits n'était pas assez mûres et les yaourts étaient horriblement acides (puis un jour j'ai découvert Perle de Lait.)

-Mangez ! s'écria le maire joyeusement.

Il en avait des bonnes. Pachirisu se goinfra de cookies, les lapant à même le paquet et l'enduisant de bave, avant de finir la bouteille de cidre (le seul truc qui vaille la peine d'être pris, mais Pachirisu le finit en quelques gorgées.) Puis il s'attaqua aux toasts cancérigènes, avant d'avaler les yaourts d'une traite.

-Avant, je mangeais des yaourts terriblement acides, et franchement j'étais pas terrible, puis un jour j'ai décou…

-ARRÊTE TA PUB ! Bon, Zig', continue l'histoire.

Nirondelle et moi nous regardâmes, l'air dépité. Après ce fabuleux goûter, le maire vira Dell et Caty qui revenaient d'on ne sait où (voyez mon regard pervers.)

-NOOOOOOOON, sanglota Caty. Il ne peut pas vous virer pour un écureuil barjot !

-J'avoue, pour une fois, elle a raison, marmonnais-je.

-Comme… comment… virés… zigouillés… comme les Heledelle… mon cœur…

Le soir, le maire avait préparé un couffin pour son nouveau favori. Nirondelle et moi devions partir. Pachirisu s'y coucha et nous dit joyeusement :

-J'en ai pour une semaine de délires, bouffe, fiesta en mon honneur ! Quand le maire me virera, je pourrais toujours vous contacter ?

-Heu…

-Merci, vous êtes trop sympas ! Bonne nuit !

CHLAC ! La porte claqua devant nos têtes. Nirondelle soupira. Il faisait nuit noire et nous n'avions nulle part où aller.

-On ce ré-incruste chez Elizabeth ?